Livestock Research for Rural Development 25 (8) 2013 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Effet de la complémentation au Tithonia diversifolia sur l’évolution du poids post-partum et la croissance pré-sevrage des cobayes (Cavia porcellus L.)

Noumbissi Marie Noël Bertine, Tendonkeng Fernand, Zougou T Gilbert*, Miégoué Emile, Lemoufouet Jules, B Boukila* et T Pamo Etienne

Laboratoire de Nutrition Animale, Département des Productions Animales, FASA, Université de Dschang,
B.P. 222 Dschang, Cameroun.
pamo_te@yahoo.fr
Institut National Supérieur d’Agronomie et de Biotechnologies (INSAB), Université des Sciences et Techniques de Masuku,
B.P. 941 Franceville, Gabon

Résumé

L’effet de la complémentation aux feuilles de Tithonia diversifolia sur l’évolution du poids post-partum et la croissance pré-sevrage des cobayes (Cavia porcellus)  a été étudié d’octobre 2011 à février 2012 à la Ferme d’Application et de Recherche de l’Université de Dschang (Ouest- Cameroun). 68 cobayes (60 femelles et 8 mâles) pesant en moyenne 596 ± 1,80 g répartis en 4 lots de 15 femelles et 2 mâles chacun, ont été mis en croisement pendant 31 jours et les mâles ont été isolés. Le 1er lot qui représentait le témoin recevait uniquement l’aliment de base constitué du Pennisetum Purpureum ad libitum et de 19 g MF (17,0 g MS) de provende de type lapin. Les 2e, 3e et 4e lots recevaient en plus de l’aliment de base respectivement 50 g MF (6 g MS), 75 g MF (9 g MS) et 100 g MF (12 g MS) des feuilles de T. diversifolia par animal et par jour. Des échantillons de 100 g d’aliments expérimentaux ont été prélevés pour l’analyse de leur valeur nutritive.

Les résultats de cette étude ont montré que le T. diversifolia est plus riche en protéine (21 %MS) que le P. purpureum (8,88 %MS). Par ailleurs, le P. purpureum est plus riche en cellulose (31,5 % contre 17,9 %). Aucune différence significative (p > 0,05) n’a été observée entre les poids des allaitantes de la mise-bas au sevrage. A la naissance, les poids des nouveau-nés étaient de 83,9 ± 12,8 g, 91,1 ± 11,3 g, 99,3 ± 9,24 g et 96,2 ± 13,8 g respectivement pour le lot  témoin et les lots complémentés avec 6 g MS, 9 g MS et 12 g MS de T. diversifolia. Le poids moyen des nouveau-nés du lot complémenté à 9 g MS a été significativement (p < 0,05) plus élevé que ceux du lot témoin et du lot complémenté à 6 g MS, mais comparable (p > 0,05) à celui du lot complémenté à 12 g MS. Les poids des jeunes au sevrage  pour le lot témoin, les lots complémentés avec 6 g MS, 9 g MS et 12 g MS étaient de 158 ± 14,7 g, 163 ± 17,2 g, 175 ± 23,2 g, 175 ± 20,2 g, soit un gain moyen quotidien de 3,55 ± 0,46 g, 3,40 ± 0,67 g, 3,60 ± 0,76 g et 3,73 ± 0,76 g respectivement. Au sevrage, le lot complémenté à 9 g MS a également présenté un poids moyen plus élevé  statistiquement (p < 0,05) que celui du lot témoin mais statistiquement comparable (p > 0,05) à ceux des autres lots complémentés. Cette étude a révélé que l’inclusion des feuilles de Tithonia diversifolia dans la ration des cobayes contribue à améliorer leurs performances de croissance.

Mots clés: arbres fourragers, Pennisetum purpureum, tournesol du Mexique, Cavia porcellus L.



Effect of supplementation with Tithonia diversifolia on postpartum weight and pre-weaning growth of guinea pigs (Cavia porcellus L.)

Summary

The influence of supplementation of Pennisetum purpureum with T. diversifolia leaves on the postpartum weight and pre-weaning growth of guinea pigs was studied from October 2011 to February 2012 at the Teaching and Research Farm of University of Dschang in West-Cameroon. 60 females and 8 males guinea pigs aged 6 months and weighing averagely 596 ± 1.80 g were distributed into four groups of 15 females and 2 males each and put on breeding for a period of 31 and then the males were removed. The first group represented the control group received basal diet (P. purpureum ad libitum and 19 g FM / 17 g DM of rabbit concentrate) and no supplement. The second, the third and the fourth groups received in addition to the basal diet respectively 50 g FM / 6 g DM, 75 g FM / 9 g DM and 100 g FM / 12 g DM of T. diversifolia per animal and per day. Samples of P. purpureum and T. diversifolia were taken for the analysis of their nutritive value.

The results of this study showed that T. diversifolia had a high value of protein (21 %) compared to P. purpureum (8.88 %). P. purpureum was rich in cellulose (31.5 %) than T. diversifolia (17.9 %). No significant differences (p > 0.05) were observed between the weights of the females from parturition to weaning. At birth, the average weights of young guinea pigs were 83.9 ± 12.8 g, 91.1 ± 11.3 g, 99.3 ± 9.2 and 96.2 ± 13.8 g respectively for the control and complemented groups with 6 g DM, 9 g DM and 12 g DM of T. diversifolia. The weight of the young of the group supplemented with 9 g DM was statistically (p < 0,05) higher than those of the control and 6 g DM complemented groups, but comparable with the weight of the young of the group complemented with 12 g DM of T. diversifolia. The average weight at weaning for the control group, the groups complemented with 6 g DM, 9 g DM and 12 g DM of T. diversifolia were 158 ± 14.7 g, 163 ± 17.2 g, 175 ± 23.2 g and 175 ± 20.2 g, giving a daily weight gain of 3.55 ± 0.46 g, 3.40 ± 0.67 g, 3.60 ± 0.76 g and 3.73 ± 0.76 g respectively. At weaning, the weight of the young of the group complemented with 9 g DM was significantly (p < 0.05) higher than the control’s weight, but statistically (p > 0.05) comparable with those of the other complemented groups. The T. diversifolia leaves seem to be a complement that can be used to improved the growth performances of guinea pigs.

Keys words: Forage trees, Pennisetum purpureum, Mexican Sunflower, Cavia porcellus L.


Introduction

En Afrique en général et au Cameroun en particulier, la demande des consommateurs en matière de protéines d’origine animale est de plus en plus élevée (Ekkers 2009). Pour participer à la couverture de ces besoins, la mise sur pied des élevages à cycles courts s’avère l’une des solutions durables (ONU 2005). Ne nécessitant pas de gros investissements au départ, la caviaculture ou élevage des cobayes présente les caractéristiques d’un mini-élevage économiquement rentable et pouvant participer efficacement dans la lutte pour la sécurité alimentaire (Niba et al 2012). En effet, la teneur en protéines de la viande de cobaye adulte de race anglaise oscille entre 20 et 21 % et le rendement de la carcasse peut aller de 68,4 % (15 semaines) à 72,7 % (23 semaines) en élevage contrôlé (Niba et al 2004). Dans certains pays d’Amérique latine, il existe un système d’élevage cavicole industriel où l’attention est portée entre autre sur l’alimentation basée sur des fourrages verts riches en nutriments et complémentés par des concentrés (Ekkers 2009). En Afrique par contre, la caviaculture est rustique, les animaux se nourrissant essentiellement de déchets de cuisine et de résidus de récolte souvent carencés en nutriments essentiels tels que les protéines et les minéraux (Pamo et al 2005). Il ne peut en résulter qu’une faible productivité, les animaux ne pouvant pas exprimer entièrement leur potentiel.

La mise permanente à la disposition des cobayes d’une alimentation équilibrée peut contribuer à l’amélioration de leur productivité. Les légumineuses riches en protéines comme Desmodium intortum, Arachis glabrata, Glyricidia sepium, Centrosema pubescens, Leucaena leucocephala, Sesbania sesban,…peuvent être utilisées à juste titre pour rehausser l’ingestion et la digestion des graminées tropicales plutôt pauvres en protéines (Tchoumboue et al 2001). Mais, l’un des problèmes majeurs de ces plantes est leur inaccessibilité au niveau du petit éleveur et leur grande concentration en facteurs antinutritionnels (tannins, mimosine) que seuls les polygastriques sont capables de neutraliser. Elles ne sont donc pas pour la plupart adaptées aux rongeurs (Ekkers 2009).

Le Tithonia diversifolia, encore appelé « tournesol du Mexique » ou encore « fleur jalousie » (au Cameroun) est une plante de la famille des Asteraceae. Originaire du Mexique, il  a été introduit un peu partout dans le monde. C’est une plante envahissante pouvant représenter jusqu'à 45 % de la végétation des milieux cultivés (Fasuyi et al 2010) oùelle est considérée par les paysans comme un véritable fléau. Pourtant, le T. diversifolia peut présenter de nombreuses vertus. Il est utilisé comme fertilisant des sols (Sao et al 2010, Kaho et al 2011) et comme pesticide. Il est également utilisé en médecine (Sánchez-Mendoza et al 2011) et en alimentation animale puisque sa teneur en protéines brutes peut aller jusqu’à 28 % MS (Fasuyi et al 2010). Il est utilisé comme complément fourrager chez les ruminants aussi bien chez les polygastriques que chez les monogastriques (Wambui et al 2006,  Ekeocha et al 2009, Zogang et al 2012). Cependant, les atouts de T. diversifolia ne sont pas universellement partagés, et encore moins en alimentation du cochon d’Inde. L’objectif de ce travail est donc d’évaluer l’effet de l’utilisation des feuilles de T. diversifolia sur l’évolution pondérale post-partum et la croissance pré-sevrage des cobayes.


Matériel et méthodes

Zone d’étude

L’étude s’est déroulée d’octobre 2011 à février 2012 à la Ferme d’Application et de Recherche (FAR) de l’Université de Dschang. La région de Dschang est située à une altitude moyenne de 1410 m, et localisée entre 10°26’ de longitude Est et 5°26’de latitude Nord. Elle reçoit entre 1500 et 2000 mm de pluies par an et les températures oscillent entre 10°C (juillet-août) et 25°C (février). Le climat est équatorial de type camerounien d’altitude, avec une saison sèche qui va de mi-mars à mi-novembre et une saison pluvieuse de mi-novembre à mi-mars.

Matériel animal et logement

Soixante huit (68) cobayes adultes de race anglaise (596 ± 1,80 g) constitués de 60 femelles et 8 mâles âgés de 6 mois ont été utilisés pour cet essai. Les femelles ont été divisées en 4 lots de 15 animaux chacun maintenus dans 4 loges  délimitées par des contreplaqués et mesurant 1 m de longueur, 0,8 m de largeur et 0,6 m de hauteur chacune. Chaque loge était tapissée d’une couche de copeaux de bois non traités de 5 cm d’épaisseur renouvelée tous les 2 jours pour éviter l’accumulation des fèces et des urines.

Conduite de l’essai

Les femelles ont été placées dans un dispositif complètement randomisé avec 15 répétitions par traitement ou lot. Au début de l’expérience, les animaux ont été mis en croisement (2 mâles pour 15 femelles) pendant 31 jours et les mâles ont ensuite été isolés. La formulation des rations a été précédée par l’analyse de la teneur en protéine brute et en cellulose des feuilles de T. diversifolia, du P. purpureum et de la provende. Les animaux du lot témoin (TD0) recevaient quotidiennement du P. purpureum servi à volonté et 19 g MF (soit 17 g MS) de provende du type lapin (PB : 12,8 %MS, CB : 15,2 %MS, C : 09,0 %MS) par animal. Ceux des lots complémentés recevaient en plus de l’aliment de base (P. purpureum et provende), respectivement 50 g MF (TD6), 75 g MF (TD9), et 100 g MF (TD12) de feuilles fraîches (distribuées entières)  de T. diversifolia soit 6 g MS, 9 g MS et 12 g MS respectivement, par animal et par jour comme complément. Le P. purpureum était récolté tous les deux jours, le T. diversifolia tous les jours au stade préfloraison, et la provende était fabriquée (Tableau 1) à partir des matières premières achetées chez les revendeurs des sous-produits agricoles de la ville de Dschang. Ces traitements sont désignés ainsi  (g MS/animal/jour) :

 

TD0: P. purpureum (ad libitum) + 17 g de provende

TD6 : P. purpureum (ad libitum) + 17 g de provende + 6 g de T. diversifolia 

TD9 : P. purpureum (ad libitum) + 17 g de provende + 9 g de T. diversifolia 

TD12 : P. purpureum (ad libitum) + 17 g de provende + 12 g de T. diversifolia

Collecte des données

Les refus du complément étaient collectés tous les matins et pesés à l’aide d’une balance ménagère digitale de capacité 3 kg et de sensibilité 1 g. Pour l’évaluation de la croissance pondérale, les poids des mères étaient pris à la mise bas, ensuite tous les 7 jours jusqu’au sevrage (21 jours). Les petits ont également été pesés à la naissance et hebdomadairement jusqu’au sevrage.

Tableau 1 : Composition de 100 g de provende du type lapin

Ingrédients

Poids (g)

Son de blé

31

Maïs

30

Tourteau de palmiste

25

Tourteau de coton

5

Tourteau de soja

2

Farine de poisson

3

Coquillage

2

Premix

1

Sel de cuisine

1

Analyse statistique

Les données sur la croissance pondérale ont été soumises à une analyse de la variance à un facteur suivant le Modèle Linéaire Général (MLG). Lorsque les différences étaient significatives entre les traitements, les moyennes étaient séparées par le test de Duncan au seuil de 5 % (Steel et Torrie 1980). 


Résultats

Composition chimique des aliments expérimentaux

Le T. diversifolia a présenté des teneurs en protéine brute (PB) et en cendre (C) supérieures à celles de P. purpureum (Tableau 2). Par ailleurs, le P. purpureum a été plus riche en matière sèche (MS), en matière organique (MO) et en cellulose brute (CB).

Tableau 2 : Composition chimique des aliments

Aliments expérimentaux

Composition chimique

Matière Sèche (%)

Matière Organique (%MS)

Protéines Brutes (%MS)

Cellulose Brute
 (%MS)

Cendres
(%MS)

T. diversifolia

91,1

77,9

21

17,9

13,1

P. purpureum

91,9

82,0

8,8

31,5

9,9

Provende

91,00

80,64

12,81

15,27

10,36

Les consommations du complément (Tableau 3) étaient de 5,44±0,47 g MS, 6,87±0,42 g MS et 7,74±0,43 g MS par jour et par animal respectivement pour les lots TD6, TD9 et TD12, soit une consommation équivalente en PB de 1,14 g, 1,44 g et 1,63 g par jour ou 9,52 %, 12,0 % et 13,5 % par jour. Par ailleurs, les quantités consommées augmentaient significativement (p < 0,05) avec les quantités offertes.

Tableau 3 : Quantité de supplément consommée en moyenne par animal et par jour en gramme de matière fraîche (g MF) et en gramme de matière sèche (g MS).

Complément

Traitements

TD6

TD9

TD12

Quantité offerte

-          g MF/j

50

75

100

-          g MS/j

6

9

12

-          Equivalent en PB (g/j)

1,26

1,89

2,52

-          Equivalent en PB (%)

10,5

15,7

21

Quantité consommée

-          g MF/j

45,3 ± 3,95c

57,2 ± 3,51b

64,4 ± 3,56a

-          g MS/j

5,44 ± 0,47c

6,87 ± 0,42b

7,74 ± 0,43a

-          Equivalent en PB (g/j)

1,14

1,44

1,63

-          Equivalent en PB (%)

9,52

12,0

13,5

a,b,c : les moyennes portant les mêmes lettres sur la même ligne ne sont pas significatives au seuil de 5%.

Croissance pondérale
Croissance pondérale des femelles après la mise-bas

L’évolution des poids moyens des allaitantes en fonction des régimes alimentaires de la mise-bas au sevrage (Figure 1) montre que le poids hebdomadaire des animaux de tous les lots a baissé de la mise-bas au sevrage. Le poids des animaux du lot témoin a baissé de 580 à 528 g et ceux des lots complémentés de 601 à 544 ; 604 à 561 ; 590 à 552g soit une perte totale de 9,00 ; 9,61 ; 7,11 et 6,41 % respectivement pour TD0, TD6, TD9 et TD12. Aucune différence significative (p > 0,05) n’a cependant été observée entre les traitements durant cette période.

Figure 1: Evolution pondérale des femelles de la mise-bas au sevrage
Croissance pondérale des jeunes cobayes de la naissance au sevrage

A la naissance, les poids des mâles des lots complémentés étaient supérieurs à celui du lot témoin (Figure 2). Le poids moyen des mâles (103±10,1 g) du lot TD9 était plus élevé que celui des autres lots et, celui du lot témoin (85,5±12,5 g)  le plu faible. Cependant, aucune différence significative (p > 0,05) n’a été observée entre les poids moyens des mâles des lots TD0, TD6 et TD12 d’une part et entre les poids des mâles des lots complémentés d’autre part. Les poids moyens les plus élevés chez les femelles à la naissance (96,0±07,4 g) et au sevrage (172±23,1 g) ont été obtenus dans le lot TD9. Cependant aucune différence significative  (p > 0,05) n’a été observée en fonction des traitements.

Indépendamment du sexe,  les jeunes cobayes du lot TD9 ont présenté les poids à la naissance les plus élevés (99,3±09,2 g) et ceux du lot témoin (TD0) les poids les plus faibles (83,9±12,8 g). Des différences significatives (p < 0,05) ont été observées entre les poids moyens des jeunes du lot TD9 et ceux des jeunes TD6 et TD0. Par ailleurs, les poids des jeunes des lots TD6 et TD12  d’une part et ceux des jeunes des lots TD0 et TD6 étaient comparables. Au sevrage, le poids des jeunes du lot TD9 était significativement (p < 0,05) plus élevé (175±23,2 g) que celui du lot témoin (158±14,7 g) mais statistiquement comparable à ceux des lots TD6 et TD12. Par ailleurs, les poids des jeunes des lots TD0, TD6 et TD12 étaient statistiquement comparables (p > 0,05).



Figure 2: Courbes cumulatives des poids moyens des mâles (A), des femelles (B) et des jeunes (C) cobayes de la naissance au sevrage en fonction des traitements
Gain de poids des jeunes cobayes de la naissance au sevrage

Chez les mâles, le gain total et le GMQ les plus élevés ont été obtenus du lot complémenté à  12 g MS/animal/j de feuilles de T. diversifolia et les plus faibles du lot complémenté à 6 g MS/animal/j (Tableau 4). Cependant aucune différence significative n’a été observée entre les quatre traitements. Chez les femelles, c’est le lot TD9 qui a présenté les gains les plus élevés et le lot TD6 les plus faibles et comme chez les mâles, aucune différence significative n’a été observée (p > 0,05).

Indépendamment du sexe, le lot TD12 a présenté les meilleurs gains, suivi des lots TD9, TD0 et TD6. Cependant toutes les valeurs étaient significativement comparables (p > 0,05).

Tableau 4 : Gains totaux et gains moyens quotidiens (GMQ) des cobayes au sevrage, en fonction des traitements.

Paramètres

 

Traitements

SEM

P

TD0

TD6

TD9

TD12

Poids naissance

85,5b

94,3ab

103,1a

97,6a

1,81

0,01

81,6

87,4

96,0

94,4

2,20

0,11

♂+♀

84,0b

91,1ab

99,3a

96,2a

1,40

0,002

Poids sevrage

161,4b

166,7ab

178,9a

178,5a

2,68

0,058

154,0

157,8

171,6

169,3

3,60

0,26

♂+♀

158,5b

162,6ab

175,0a

174,6a

2,17

0,015

Gain total

75,9

72,4

75,7

80,9

2,13

0,52

72,4

70,4

75,6

74,9

2,61

0,88

♂+♀

74,5

71,5

75,7

78,4

1,62

0,47

GMQ

3,62

3,45

3,61

3,85

0,102

0,52

3,45

3,35

3,60

3,57

0,12

0,88

♂+♀

3,55

3,40

3,60

3,73

0,08

0,47

a,b : les moyennes portant les mêmes lettres sur la même ligne ne sont pas significatives au seuil de 5%. SEM : Standard error of the mean; P: probability.


Discussion

De la mise-bas au sevrage, les allaitantes de tous les lots ont perdu du poids. Ces résultats sont en accord avec les observations de Pamo et al (2005). En effet, au cours de la lactation, les mères dépensent beaucoup d’énergie pour la production du lait (Michel et Bonnet 2012). Les besoins pendant la lactation sont souvent difficiles à couvrir, et la femelle doit fournir en plus beaucoup d’efforts pour couvrir la demande des petits (Laurien-Kehnen et Trillmich 2003). Elle doit donc, pour assurer la lactation, mobiliser ses réserves corporelles, ce qui expliquerait la perte de poids observée. Néanmoins, la perte de poids la moins élevée a été observée chez les allaitantes du lot TD12. Ceci peut être dû à la quantité plus élevée de complément donc de nutriments reçue par ces animaux.

A la naissance et au sevrage, les mâles étaient plus lourds que les femelles. Cette observation est en accord avec celles de nombreux auteurs (Manjeli et al 1998, Niba et al 2004, Niba et al 2008, Tchoumboue et al 2001). Indépendamment du sexe, les poids des nouveau-nés des lots complémentés étaient plus élevés que ceux du lot témoin. Par ailleurs, ces poids étaient plus élevés que ceux obtenus par de nombreux auteurs (Manjeli et al 1998, Ngoupayou et al 1995, Niba et al 2009).  Ceci peut être attribué à l’alimentation plus riche en protéines, reçue par leurs mères respectives. En effet, les protéines contribuent à l’accroissement du nombre et de la taille des cellules, entraînant ainsi la construction musculaire (Egena et al 2010). Dans cette étude, les nouveau-nés du lot complémenté à 9 g MS de T. diversifolia (TD9) avaient le meilleurs poids moyen à la naissance (99,3 g). Ce poids est plus élevé que ceux obtenus par Pamo et al (2005) (94 g), Niba et al (2004) (83,3 g) lorsqu’ils complémentaient au Moringa oleifera et au Desmodium intortum respectivement. Cette différence peut s’expliquer par une meilleure valorisation des aliments reçus par les animaux dans cette étude. Par ailleurs, ce poids était comparable à ceux observés par Tchoumboue et al (2001) lorsqu’ils complémentaient les animaux à Arachis glabrata (98,9 g) et au Desmodium intortum (100 g), et inférieur aux 125 g obtenus par Pamo et al (2005) lorsqu’ils complémentaient au bloc multinutritionnel plus riche en protéines (37,4 % contre 21 % dans le T. diversifolia). Au sevrage, les poids obtenus des jeunes dans tous les lots avaient augmenté de 100%. Cette observation est conforme  à celle de Cicogna (2000) selon laquelle le poids de naissance du cobaye double généralement au sevrage. Le poids des jeunes du lot TD9 est plus élevé que celui obtenu par Ngoupayou et al (1995), Tchoumboue et al (2001), Niba et al (2004), Fonteh et al (2005) et Niba et al (2008). Ce poids est cependant inférieur à ceux obtenus par Ngoupayou et al(1995) en station en Italie (249 g), Tchoumboue et al (2001) avec la complémentation au Desmodium intortum (195 g) et par Pamo et al (2005) avec le bloc multinutritionnel (263 g).

Durant cette étude, le meilleur GMQ a été observé chez les jeunes recevant 12 g MS de T. diversifolia. Ce gain est cependant inférieur à ceux observés par Pamo et al (2005) qui obtenaient 5 et 7 g/j respectivement avec le M. oleifera et le bloc multinutritionnel et à celui de 4,5 g/j observé par Tchoumboue et al (2001) avec A. glabrata. Par contre, notre GMQ était supérieur à ceux obtenus par Manjeli et al (1998) en élevage traditionnel à 15 semaines (3,30 g/j) et par Fonteh et al (2005) au sevrage (2,17 g/j).


Conclusion


Références bibliographiques

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Received 19 March 2013; Accepted 1 July 2013; Published 1 August 2013

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