Livestock Research for Rural Development 21 (11) 2009 Guide for preparation of papers LRRD News

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Influence du type génétique et du sexe sur les paramètres hématologiques et la viabilité de la poule locale Camerounaise (Gallus domesticus)

B A Hako Touko, Y Manjeli, J Awah-Ndukum et T C Keambou

Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles, Université de Dschang, B.P. 222, Dschang-Cameroun
hakoarnaud@yahoo.fr

Résumé

Une étude de caractérisation a été réalisée sur la poule locale camerounaise à la Ferme d’Application et de Recherche de l’Université de Dschang, en vue de déterminer les influences du type génétique et du sexe sur les paramètres hématologiques et la viabilité. Elle a porté sur 301 sujets âgés de 16 semaines de 4 types génétiques (cou-nu [Na], Tarse emplumé [Pti], Normal [na] et Huppé [Cr]).

 

L’ANOVA à 2 facteurs a révélé des différences significatives (P<0,01) des facteurs étudiés sur l’hématocrite et la numération globulaire. Indépendamment du sexe, l’hématocrite a été plus élevé (P<0,01) chez le type Huppé, tandis que le Tarse emplumé a enregistré la plus faible moyenne. Les hématocrites des mâles ont été supérieurs (P<0,01) à ceux des femelles. En ce qui concerne la numération globulaire, le nombre d’érythrocytes a été supérieur (P<0,01) chez le type Huppé comparé aux autres types. Par ailleurs, aucune différence significative n’a été observée entre les sexes pour ce paramètre. Le nombre de leucocytes a été plus élevé (P<0,01) chez le Huppé et Tarse emplumé et supérieur chez les mâles par rapport aux femelles. Quant à la formule leucocytaire, aucune différence significative (P<0,01) n’a été observée, à l’exception du taux de monocytes qui a été supérieur chez les femelles Cou nu et Huppé comparé aux mâles. Une tendance à l’hétérophilie a été notée chez les 4 types génétiques. Le taux de viabilité le plus élevé (84,23 %) a été observé chez le Normal tandis que le moins élevé (60,63 %) l’a été chez le Tarse emplumé.

 

Dans les conditions de cette étude, le Type Normal a été le plus résistant tandis que le type Tarse emplumé a été le plus vulnérable

Mots clef: formule leucocytaire, hématocrite, numération globulaire, race locale, rusticité



Effect of genetic group and sex on haematological parameters and the viability of the local fowl (Gallus domesticus) in Cameroon

Abstract

A study was done at the Teaching and Research Farm of the University of Dschang in order to determine the effects of the genetic group and the sex on the haematological parameters and the viability of the local domestic fowl in Cameroon. It was carried on 301 birds of 16 weeks old of both sexes belonging to 4 genetic groups; Nakedneck [Na], Feathered shank [Pti], Crested head [Cr] and Normal feathered [na+ pti+ cr+].

 

The 2 way lay out analysis of variance showed that the packed cell volume (PCV) and the total cell count were significantly influenced (P<0.01) by the genetic group and the sex. Irrespective of the sex, the Crested head was the best (P<0.01) with the highest PCV while the Feathered shank was the least. The PCV was higher (P<0.01) in males compared to females. The erythrocyte count was higher (P<0.01) in Crested head compared to others, while no significant difference were observed as the sex was concerned for this parameter. The leukocyte count was higher (P<0.01) in Feathered shank and Crested head as the genetic group was concerned and in males compared to females. Overall, according to the differential cell count, no significant difference was observed among genetic groups and sexes, except the monocyte percentage which was higher (P<0.01) in Nakedneck and Crested head females compared to males. A slight heterophilia was noted among the 4 genetic groups. The best viability rate (84.23 %) was observed in Normal feathered while the least one (60.63 %) was in Feathered shank.

 

Our results showed that the Normal feathered is the least vulnerable while the Feathered shank is the most vulnerable of the 4 genetic groups as heterophilia is involved.

Keywords: differential cell count, local breed, pack cell volume, rusticity, total cell count


Introduction

Au Cameroun, la volaille représente 10 % de la consommation nationale de viande domestique, soit environ 2,5 kg de viande (FAO 2005) et 20 œufs par habitant par an (Ekwé et al 2002). La poule locale représente 90 % du secteur avicole traditionnel et constitue environ 80 % des 35 millions de têtes de volaille nationale (Fotsa et al 2007). Elle joue un rôle important dans la couverture des besoins en protéines animales et occupe une place de choix dans la vie socioculturelle des populations rurales et périurbaines (MINEPIA/DIRPEC 2002). Cependant, elle demeure peu caractérisée et est sujette à de nombreuses contraintes, dont la plus importante est d’ordre sanitaire, limitant sérieusement sont potentiel de production (Tchoumboué et al 2000). Les études antérieures ont suggéré qu’une des solutions à ces contraintes serait entre autre, une meilleure connaissance du potentiel génétique de la poule locale camerounaise ainsi que sa valorisation. Dans ce sens, quelques études de caractérisation morphométrique et/ou des performances de production de la poule locale des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun ont été réalisées (Fotsa et Poné 2001, Keambou et al 2007, Hako et al 2009). A cet effet, 4 types génétiques les plus saillants ont été identifiés à savoir le Cou nu (Na), le Tarse emplumé (Pti), le Huppé (Cr) et l’emplumage normal (na+, pti+, cr+). Cependant les influences de ces gènes majeurs sur les paramètres hématologiques (Hématocrite, numération globulaire, formule leucocytaire) et la viabilité qui seraient des indicateurs de rusticité indispensables à la mise sur pied des programmes d’améliorations génétiques n’ont pas encore été testée, et constituent de ce fait les objectifs du présent travail.

 

Matériels et méthodes

Présentation de la zone de l'étude

 

L’étude a eu lieu en pleine saison pluvieuse, de mi mars à mi juillet à la Ferme d’Application et de Recherche de l’Université de Dschang (FAR/Uds). Elle est située dans la zone soudano-guinéenne entre 5°20’ et 7°00’ de latitude Nord et 10°03’ et 12°00’ de longitude Est, à une altitude de 1400 mètres (IRAD Dschang 1999). La température varie de 16 à 27°C et l’humidité relative oscille entre 40 % durant les mois les plus secs (janvier-février) et 100 % pour les mois les plus humides (juillet-août). La pluviométrie, 2000 mm par an en moyenne est répartie sur une seule saison allant de mars à novembre.

 

Collecte des données

 

Les animaux expérimentaux, constitués de 301 poussins de quatre types génétiques dont 83 Cou nu, 76 Tarse emplumé, 81 Huppé et 71 Normal, ont été élevés jusqu’à 16 semaines d’âge. Les différents types génétiques ont été logés séparément sur litière de copeau de bois. La densité respectée était de 15 poussins par m2. Les animaux de tous les types génétiques étaient soumis aux mêmes conditions expérimentales d’alimentation et de prophylaxie. Les aliments et de l’eau étaient servis ad libitum. Les tableaux 1 et 2 présentent respectivement la valeur nutritive et la prophylaxie respectée.


Tableau 1.  Valeur nutritive des rations expérimentales

Valeur nutritive

Rations expérimentales

Démarrage (0 à 3semaines)

Finition (3 à 16 semaines)

Energie Métabolisable, Kcal/Kg

2909

3010

Protéines brutes, %

21,0

18,7

+Rapport E/P

139

161

Acides aminés, %

 

 

Lysine

1,16

0,81

Méthionine

0,41

0,33

Sels minéraux, %

 

 

Phosphore

0,42

0,36

Calcium

1,17

0,97

Cellulose brute, %

3,90

3,70



Tableau 2.  Prophylaxie utilisée

Produits

Age, jours

Antistress Alisery W.S®

1-3

*Vaccin ND, IB

3

Antistress Alisery W.S®

8-10

Vaccin anti gomboro

10

Anti coccidien amprolium®

12

Antistress Alisery W.S®

20-22

Vaccin ND, IB (rappel)

22

Amprolium®

23ème jour et toutes les 2 semaines jusqu’à 10 semaines

Anthelminthique Levamisol®

25

* Vaccin contre la Newcastle disease et la bronchite infectieuse


Les mortalités ont été enregistrées, ce qui a permis de calculer les taux de viabilité de 0 à 8 et de 8 à 16 semaines d’âge.

Au terme de la 16ème semaine, un échantillon de 15 animaux par sexe et par type génétique a été prélevé en vue des analyses hématologiques. Au total 120 microtubes à hématocrite et 120 lames ont été préparés à partir d’environ 5 ml de sang prélevé chez chaque sujet à jeun par exsanguination. Les prélèvements ont été introduits dans des tubes à essais contenant de l’anticoagulant EDTA (1,0 mg/ml de sang). Ce sang a servi à la détermination de l’hématocrite, de la numération globulaire et de la formule leucocytaire. L’hématocrite a été déterminé selon Benson et al (1992), la numération globulaire a été réalisée selon Theml (2000) et la formule leucocytaire a été réalisée par frottis sanguin sur lame en étalement mince et colorée par la méthode du May-Grünwald-Giemsa (OMS 1982).

 

Analyse des données

 

Les données obtenues ont été analysés grâce aux logiciels Excel (2003), et SPSS 12.0. L’ANOVA à deux facteurs a été utilisée pour tester les effets du type génétique, et du sexe ainsi que leur interaction sur les paramètres hématologiques (hématocrite, numération globulaire et formule leucocytaire) et les taux de viabilité selon le modèle statistique suivant :

 

Yij = μ + gi + sj + gsij + eij;

où :

 

Yij = Valeurs du paramètre de l’individu k, de type génétique i, et de sexe j

μ  = moyenne générale de la valeur du paramètre

gi   = effet fixe du type génétique i ; i variant de 1 à 4

rj   = effet fixe du sexe j ; j variant de 1 à 2

eijk = erreur résiduelle

 

La PPDS a été utilisée pour séparer les moyennes chaque fois que l’ANOVA a révélé les effets significatifs des facteurs de variation sur les paramètres étudiés.

 

Résultats

En ce qui concerne le taux de viabilité de la poule locale : il ressort de l’ANOVA présentée dans le tableau 3 que, seul le type génétique, a eu une influence significative (P<0,01) sur le taux de survie de la poule locale des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun.


Tableau 3.  ANOVA du taux de viabilité à différents âges (en semaines) en fonction du type génétique (G) et du sexe (S)

Sources de variation

ddl

 

Carrés moyens

 

0 à 8

8 à 12

0 à 16

Type (G)

3

168**

91,1**

17,1**

Sexe (S)

1

4,44

1,32

2,17

Erreur résiduelle

3

15,4

0,77

3,00

*(P<0,05) ; **(P<0,01)

 


Le tableau 4 montre les taux de viabilité en fonction du type génétique chez la poule locale camerounaise.


Tableau 4. Taux de viabilité (%) à différents âges de la poule locale en fonction du type génétique (G)

Age, semaines

Types génétiques

Cou nu

Tarse emplumé

Huppé

Normal

0 à 8

69,8 b

62,7 c

67,0 b

84,5 a

8 à 16              

99,2 a

97,2 b

98,9 a

99,3 a

0 à 16          

69,6 b

60,6 d

66,4 c

84,2 a

a b c d  sur la même ligne, les valeurs affectées de la même lettre sont statistiquement  comparables (P>0,01).

 


Il ressort du tableau 4 que durant les 8 premières semaines, le taux de viabilité a été plus élevé chez le type Normal (P<0,01), suivi du Cou nu tandis que les moins viables ont été les Tarses emplumés. De la 8ème à la 16ème semaine, les tarses emplumés sont demeurés les moins viables tandis que les trois autres types ont été comparables (P>0,01). Cependant, c’est à cet âge que les différents types génétiques ont présenté les taux de viabilité les plus élevés.

 

En ce qui concerne les paramètres hématologiques de la poule locale, il ressort de l’ANOVA présentée dans le tableau 5 que: le type génétique et le sexe ont significativement (P<0,01) influencé l’hématocrite et la numération globulaire. Le sexe a eu une influence hautement significative (P<0,01) sur le taux de monocytes. L’interaction GxS a significativement (P<0,01) influencé la numération leucocytaire.


Tableau 5.  ANOVA des paramètres hématologiques en fonction du type génétique (G) et du sexe (S)

Sources de variation

ddl

Carrés moyens

Hématocrite

Erythrocyte

Leucocyte

Lymphocyte

Monocyte

Eosinophile

Hétérophile

Basophile

Type (G)

3

13,5**

0,11**

26,8**

7,03

1,16

0,87

14,5

1,43

Sexe (S)

1

110**

0,64**

161**

36,3

12,7**

0,01

8,01

0,41

GxS

3

0,69

0,01

26,8**

13,0

1,12

0,85

33,3

0,39

Erreur résiduelle

112

0,65

0,02

5,48

11,6

1,37

1,52

09,1

0,97

*(P< 0,05) ; **(P< 0,01)


Le tableau 6 montre que, tous sexes confondus, l’hématocrite a été significativement plus élevé  chez les types Huppé et Normal (P<0,05) comparés aux autres.


Tableau 6.  Paramètres hématologiques de la poule locale en fonction du type génétique(G) et du sexe (S)

Facteurs

 

Hématocrite, %± δ

Numération globulaire, 103mm3± δ

Formule leucocytaire, %± δ

Erythrocytes, x103

Leucocytes

Lymphocytes

Monocytes

Eosinophiles

Hétérophiles

Basophiles

Cou nu

 

 

 

 

 

 

 

 

31,0 ± 0,80+

3,01 ± 0,12+

20,1 ± 1,40+

61,7 ± 3,44

5,47 ± 1,24-

3,00 ± 1,21

27,3 ± 2,59

2,67 ± 0,72

28,8 ± 0,71-

2,88 ± 0,17-

19,3 ± 1,21-

62,0 ± 3,17

6,53 ± 1,12+

3,40 ± 1,05

25,3 ± 4,07

2,73 ± 0,62

♂♀

29,9 ± 1,40 b

2,94 ± 0,15 b

19,7 ± 1,10 b

61,9 ± 3,07

6,00 ± 0,95

3,20 ± 0,96

26,3 ± 2,26

2,70 ± 0,70

Tarse emplumé

 

 

 

 

 

 

 

30,2 ± 0,67+

3,01 ± 0,10+

19,9 ± 2,06-

64,2 ± 3,67

6,27 ± 1,01

3,13 ± 0,99

23,1 ± 3,61

3,33 ± 0,87

28,7 ± 0,91-

2,88 ± 0,11-

22,1 ± 1,94+

61,4 ± 2,91

6,40 ± 0,95

2,73 ± 0,79

26,3 ± 2,88

3,13 ± 0,92

♂♀

29,4 ± 1,08b

2,95 ± 0,11 b

21,1 ± 2,48 a

62,8 ± 4,32

5,87 ± 1,22

2,93 ± 1,46

24,7± 4,09

3,23 ± 1,14

Huppé

 

 

 

 

 

 

 

 

32,1 ± 0,76+

3,18 ± 0,12+

20,1 ± 1,89-

61,7 ± 3,01

5,47 ± 1,14-

3,00 ± 1,25

27,2 ± 3,60

2,67 ± 1,14

30,0 ± 1,00-

2,97 ± 0,17-

21,9 ± 2,87+

62,1 ± 3,11

6,20 ± 0,89+

3,20 ± 1,11

25,7 ± 2,63

2,80 ± 1,17

♂♀

31,0 ± 1,17 a

3,01 ± 0,10ab

21,8 ± 4,48 a

62,2 ± 3,07

5,87 ± 1,22

3,20 ± 0,96

25,6 ± 3,21

3,00 ± 1,29

Normal

 

 

 

 

 

 

 

 

31,1 ± 0,88+

3,07 ± 0,11+

19,5 ± 1,86-

62,5 ± 4,00

5,67 ± 1,02-

3,27 ± 1,09

25,6 ± 2,79

2,93 ± 0,98

29,3 ± 0,97-

2,94 ± 0,15-

20,8 ± 1,73+

61,0 ± 3,17

6,40 ± 1,41+

3,40 ± 1,17

26,2 ± 3,11

3,00 ± 0,79

♂♀

30,2 ± 1,38a

3,07 ± 0,11 a

20,1 ± 1,46 ab

61,8 ± 3,14

6,03 ± 0,96

3,33 ± 1,09

25,9 ± 2,59

2,97 ± 0,61

a b c En fonction du type génétique et Indépendamment du sexe, les moyennes de la même colonne affectées de la même lettre sont statistiquement comparables (P>0,05) ; +- entre les sexes du même type, les valeurs de la même colonne affectées de signes qui différent sont statistiquement différentes (P<0,05).  δ =  écart type. ♂= mâles, ♀=femelles.


En fonction du sexe, les mâles ont été supérieurs aux femelles (P<0,01). Indépendamment des sexes, la numération érythrocytaire a été plus élevée chez les types Normal et Huppé (P<0,01) mais, cette différence n’a été significatives qu’entre Normal et Huppé d’une part, et Normal et Cou nu d’autre part. Les mâles sont demeurés supérieurs aux femelles (P<0,05). La numération leucocytaire a été comparable (P>0,01) entre les types Huppé, Tarse emplumé et Normal mais, mois élevée chez le Cou nu au même seuil. Les femelles ont été supérieures aux mâles (P<0,01) pour ce paramètre, excepté chez le Cou nu. Quelque soit le type génétique ou le sexe, il a été observé une tendance vers l’hétérophilie. En effet, la moyenne observée (26 %) est sensiblement au dessus de la limite supérieure de la gamme du taux d’hétérophiles (10-25 %) publiée par Craig (1999), ce qui serait un indicateur de stress ou bien d’infestation bactérienne. 

 

Discussions        

Les résultats obtenus en ce qui concerne l’hématocrite et la numération érythrocytaire sont en accord avec ceux d’Olsen (1937), Uko et Ataja (1996) et Craig (1999). Contrairement à Uko et Ataja (1996) qui ont travaillé sur des poules locales en extensif et qui pensent que les valeurs relativement faibles observées sont dues à une combinaison entre la malnutrition et les infestations parasitaires, nous pensons qu’il s’agirait plutôt d’une adaptation propre à la poule locale comparée à la poule commerciale améliorée, étant donné l’amélioration des conditions sanitaires et alimentaires dans cet essai. Les valeurs les plus élevées de l’hématocrite et de la numération érythrocytaire telles qu’observées chez les types Huppé et Cou nu qui sont les plus légers (Keambou et al 2007) suggère une influence du poids vif sur ces deux paramètres, sans exclure l’hypothèse d’une action favorable des gènes Cr et Na sur ces derniers.

 

En général, la numération leucocytaire déterminée corrobore avec les travaux de Craig (1999), tandis qu’elle est inférieure à celle obtenue par Olsen (1937), Uko et Ataja (1996) en système extensif. Cette différence serait liée aux systèmes d’élevage. En effet, nous pensons comme Olsen (1937), Uko et Ataja (1996) et Campell et al (2003) que les poules élevées en extensif sont en permanence exposées aux pathogènes et par conséquent, possèdent un taux de globules blancs plus élevé, comparé aux sujets élevés en intensif. Bien que le taux d’hétérophiles soit constant au sein des quatre types génétiques, la moyenne observée (25 %) représente la borne supérieure de la gamme observée (10-25 %) chez la poule domestique (Craig 1999). Ceci traduirait une tendance vers l’hétérophilie qui selon Sturkie (1976) est induite chez les volailles par le stress, qui découlerait d’une restriction alimentaire, des températures ambiantes élevées ainsi que des affections bactériennes. Au vu de ce qui précède, le taux de viabilité le moins élevé enregistré chez le Tarse emplumé traduirait une influence néfaste de ce gène sur la résistance de la poule locale tandis que le taux de viabilité le plus élevé observé chez le type Normal impliquerait une meilleure adaptabilité de celui-ci comparé aux autres types.

 

L’influence significative du sexe sur les paramètres hématologiques et plus précisément sur l’hématocrite et la numération globulaire pourrait être attribuée au facteur hormonal. En effet, Domm et Taber, (1946) ont montré que les androgènes, (Testostérone propionate) chez la poule domestique étaient responsables de l’augmentation des érythrocytes chez les jeunes mâles. L’œstrogène (alpha œstradiol benzoate) chez les poulettes, en grande quantité comme c’est le cas pendant la puberté s’oppose à l’action des androgènes.

 

Conclusion 

 

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Received 1 June 2009; Accepted 21 September 2009; Published 1 November 2009

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