Livestock Research for Rural Development 31 (4) 2019 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Composition chimique et valeur alimentaire pour les ruminants du frêne oxyphylle (Fraxinus oxyphylla Bieb.)

M Bencherchali, Z Houmani et M Houmani

Laboratoire de recherche des plantes médicinales et aromatiques, Université de Blida 1, Algérie
Bencherchali65@yahoo.fr

Résumé

La principale contrainte au développement de l’élevage des ruminants en Algérie, réside au niveau du déficit fourrager et de l’irrégularité des ressources fourragères aussi bien dans l’espace que dans le temps. Devant cette situation, il est impératif de trouver des solutions à ces problèmes d’alimentation à court, moyen et long terme.

A court terme, les sous produits agro-industriels et les feuilles d’arbres fourragers dont l’importance en alimentation du bétail est souvent sous estimée, pourraient atténuer se déficit notamment en périodes d’indisponibilité fourragère. Ajouter à cela, les nombreux avantages de ces arbres fourragers : conservation du sol et lutte contre l’érosion, utilisation des sols marginaux, une résistance à la sécheresse, une grande productivité et des réserves sur pied d’aliments de bonne qualité nutritive.

Deux essais sur moutons de race Hamra, ont permis d’étudier et de comparer la valeur alimentaire de deux rations alimentaires composées de 300 g de paille de blé dur servant de lest digestif et de feuilles de frêne oxyphylle distribuées à volonté aux animaux (10 % de refus autorisés). Le premier essai, a porté sur les feuilles de frêne récoltées au printemps, le second, sur les feuilles récoltées en automne.

Les résultats obtenus, montrent que les feuilles de Fraxinus oxyphylla, présentent une valeur nutritive satisfaisante. De plus les rations testées, ont permis non seulement de couvrir les besoins d’entretien des moutons de 35 et 37 kg de poids vif, mais ont assurées un gain moyen quotidien non négligeable (120 g/jour au printemps et 73,6 g/jour en automne), ajouter à cela le faible coût de ces rations.

Mots-clés : arbres fourragers, composition chimique, digestibilité, feuilles, ingestibilité


Chemical composition and food value for ruminants of Fraxinus oxyphylla Bieb

Abstract

The main constraint to the development of ruminant livestock farming in Algeria lies in the level of the forage deficit and the irregularity of forage resources both in space and time. In front of this situation, it is imperative to find solutions to these short, medium and long term feeding problems.

In the short term, agro-industrial by-products and fodder tree leaves, the importance of which in livestock feed is often underestimated, could attenuate this deficit, particularly during periods of unavailability of fodder. Adding to this, the many benefits of these fodder trees: soil conservation and erosion control, marginal land use, drought resistance, high productivity and on-farm food reserves of good nutritional quality.

Two trials on the Hamra sheep race were used to study and compare the dietary value of two diets consisting of 300 g of durum wheat straw used as digestive ballast and Fraxinus oxyphylla leaves distributed at will to the animals (10% authorized refusals). The first test was on the ash leaves harvested in the spring, the second on the leaves harvested in autumn.

The results obtained show that the leaves of Fraxinus oxyphylla have a satisfactory nutritional value. In addition, the tested rations not only covered the maintenance needs of 35 and 37 kg live weight sheep, but also ensured a significant average daily gain (120 g / day in the spring and 73.6 g / day in the autumn), add to that the low cost of these rations.

Keywords: chemical composition, digestibility, forage trees, leaves


Introduction

Les arbres fourragers, constituent une ressource fourragère capable de booster l’élevage des herbivores dans les régions chaudes du globe. Peu enclins aux aléas climatiques en raison de leur profond système racinaire, les arbres offrent d’importantes quantités de feuillages et de fruits pour le bétail et sont susceptibles d’améliorer l’ajustement entre besoin du troupeau et les ressources herbacées qui sont insuffisantes en été et aléatoires en automne. Cela permettrait d’assurer une plus grande sécurité dans l’alimentation des animaux. En effet, selon Narjisse (1989), les espèces ligneuses contribuent à corriger les déficiences nutritionnelles du tapis herbacé après sa maturité, de plus elles représentent des réserves fourragères sur pied mobilisables pendant les périodes de soudures et/ou de sécheresse prolongée, tout en assurant à l’animal une croissance pondérale adéquate pendant toute l’année (Miranda, 1989). Les feuilles de ces arbres, peuvent accompagner les pailles, chaumes et foins de moindre qualité pour les ruminants dans la rive Sud de la Méditerranée durant la saison sèche. Les feuillages pourraient aussi être apportés seuls et couvrir en partie les besoins des petits ruminants. Cependant, la valeur nutritive des espèces ligneuses des régions méditerranéennes est encore assez rare (Bourbouze 1982 ; Leclerc 1984 ; Nefzaoui et Chermiti 1991). Parmi ces arbres à feuillage, le frêne, le chêne vert, le peuplier blanc, le mûrier, le micocoulier seraient très appétés par les herbivores (Le Houerou et Pontanier 1987 ; Nefzaoui et Chermiti 1991). L’importance de ces végétaux pour les systèmes d’élevage utilisateurs de parcours pose le problème de leur valeur nutritive en tant que ressources fourragères dans le bassin méditerranéen. En Algérie, le frêne oxyphylle auquel nous nous intéressons, est spontané dans les étages bioclimatiques humide et subhumide. Il est également cultivé en haie ou en arbre d’alignement dans toute l’Algérie (Quezel et Santa 1963). La distribution des feuilles de frêne aux moutons à l’engrais et aux chèvres laitières en conduite traditionnelle de montagne est une tradition locale en Algérie. Il est judicieux de connaître la composition chimique, la digestibilité et l’ingestibilité des feuilles de frêne oxyphylle pour une exploitation rationnelle et une valorisation optimale par le bétail.


Matériel et méthodes

Matériel végétal

Il s’agit de la paille de blé dur et des feuilles de frêne oxyphylle. La paille de blé dur provient de la station expérimentale de l’Université de Blida 1. La paille est hachée avant sa distribution aux animaux. Les feuilles de frêne proviennent de vieux arbres d’alignement ( Fraxinus oxyphylla) (Figure 1) dans la localité d’Ouled -Yaïch, à une dizaine de km à l’Est de la ville de Blida. La récolte de printemps (Figure 2) est faite aux mois de Mai et Juin et celle d’automne (Figure 3) aux mois d’Octobre et Novembre. Les feuilles vertes de frêne, sont récoltées quotidiennement et manuellement durant les deux essais et utilisées fraiches juste après leur récolte.

Figure 1. Fraxinus oxyphylla

Figure 2. Feuilles de frêne récoltées Figure 3. Feuilles de frêne récoltéesau printemps en automne
Mesure de la digestibilité in vivo des feuilles de frêne

La méthode utilisée, est celle rapportée par Demarquilly et Boissau (1976). La digestibilité des feuilles de frêne a été mesurée en deux périodes. La première période aux mois de Mai et Juin pour les feuilles de printemps et la deuxième période aux mois d’Octobre et Novembre pour les feuilles d’automne. A chaque période, 8 moutons de race locale Hamra, répartis en deux lots de poids vifs comparables sont maintenus dans des box individuels pour une période d’adaptation aux régimes alimentaires de 21 jours, puis dans des cages à métabolisme pendant 14 jours dont 10 jours de mesure. Ainsi, au printemps le lot 1, composé de 4 moutons reçoit de la paille de blé dur seule à volonté (10 % de refus autorisés) alors que le lot 2 reçoit 300 g de paille de blé dur et des feuilles de frêne à volonté (10 % de refus autorisés) en deux repas par jour. En automne, le même dispositif est répété (lot 1 : paille de blé dur seule à volonté ; lot 2 : 300 g de paille de blé dur et des feuilles de frêne à volonté). Le poids vif des moutons en première période est de 35 kg et de 37 kg en deuxième période.

Les quantités de pailles et de feuilles distribuées et refusées ainsi que les quantités de fèces excrétées sont pesées et conservées par mouton pendant 10 jours de mesure. Les animaux disposaient d’eau potable à volonté.

La digestibilité des feuilles a été calculée par différence à partir de celle de la ration « Paille + feuilles » en utilisant les valeurs de la digestibilité in vivo de la paille seule de la même saison.

Analyses chimiques

Les teneurs en matière sèche, en matières azotées totales et en cendres sont déterminées selon les méthodes de l’AOAC (1990). Les constituants pariétaux NDF (Neutral Détergent Fiber) et l’ADF (Acid Detergent Fiber), sont dosés par la méthode de Van Soest et al (1991). Toutes les analyses sont effectuées en triple.

Calculs statistiques

Les calculs statistiques (moyennes, écarts types et tests de comparaison de moyennes) ont été traités à l’aide du logiciel SPSS (Statistical Package for the Social Sciences, version 20).


Résultats et discussion

Description botanique du frêne oxyphylle (Fraxinus oxyphylla Bieb.)

Le frêne oxyphylle est un arbre de taille moyenne, qui atteint rarement 20 m de haut. Les feuilles sont grandes (12 à 25 cm), opposées et glabres, toutes semblables. Elles sont composées de 7 à 13 folioles, lancéolées, à sommet longuement acuminé ou pointu et à bords dentés. Elles sont vertes sur la face supérieure et sont plus claires et poilues le long de la nervure principale, en dessous. Les bourgeons sont assez gros et bruns. Les fleurs sont brunâtres et regroupées en panicule. Elles apparaissent précocement avant les feuilles. Le fruit est une samare pendante, oblongue et ailée qui mûrit en septembre. Le frêne pousse sur des sols secs superficiels, rocailleux mais aussi en terrains frais (bord d’oued) (Quezel et Santa 1963). Il peut être utilisé comme : un arbre de reboisement, brise vent, fixateur des berges, arbre ornemental le long des axes routiers et comme arbre fourrager.

Variation de la qualité des feuilles de frêne oxyphylle selon la saison de récolte

La teneur en matière sèche (MS) est plus élevée avec les feuilles d’automne qu’avec celles de printemps (32,7 contre 24,6%) (Tableau 1). Avec des feuilles de frêne dimorphe, Bourbouze (1980) rapporte des teneurs en MS de 28,7% en Avril et 36,6% en Octobre.

Les feuilles récoltées au printemps, ont une teneur en matière organique (MO) élevée et comparable à celle de la paille de blé (Tableau 1). Celles cueillies en automne avec une teneur en MO de 89,9%, sont proches des feuilles de Fraxinus excelsior avec 90,2% (Ciheam, 1990). Cette différence dans la teneur en MO des feuilles du frêne entre les deux saisons, est due à la richesse des feuilles ramassées en automne en matières minérales (Tableau 1).

La teneur en matières minérales (MM) est significativement plus élevée avec les feuilles d’automne qu’avec celles de printemps (10,1 contre 7,4%) (Tableau 1). Pour Bourbouze (1980), la teneur en MM est plus élevée en Octobre qu’en Avril (10,1 contre 7,8%). Avec les feuilles de frêne au mois d’Août, Masson et Decaen (1980) notent une teneur en MM de 10,8% comparable à celle trouvées en automne avec 10,1%.

La saison de récolte, n’a pas d’effet sur la teneur en matières azotées totales (MAT) des feuilles de frêne. En effet, ces feuilles ne présentent pas de différences significatives aux deux saisons (printemps et automne) (Tableau 1). Ces teneurs, sont inférieures à celles trouvées par Masson et Decaen (1980) sur des feuilles de frêne au mois d’Août (18,0%). Elles sont également différentes de celles de Bourbouze (1980) pour lequel la teneur en MAT des feuilles de frêne dimorphe passe de 18,4 à 10,1% d’Avril à Octobre.

Contrairement à la teneur en MAT, la saison à un effet sur la teneur en parois (NDF et ADF) des feuilles puisque les valeurs obtenues, sont significativement plus élevées en automne qu’au printemps (Tableau I). Ces teneurs, augmentent de 3,3 points du printemps à l’automne pour le NDF (39,4 à 42,7%) et pour l’ADF (22,2 à 25,5%). Pour Bourbouze (1980), la teneur en ADF diminue d’Avril à Octobre, passant de 27,9 à 24,2% de MS ce qui est contraire à l’évolution observée dans notre essai où la teneur en ADF augmente passant de 22,2 à 25,5% de MS au printemps (Mai-Juin) à l’automne (Octobre-Novembre).

Composition chimique de la paille de blé dur

La composition chimique de la paille de blé dur, utilisée seule et en complément (lest digestif) des feuilles de frêne durant les deux saisons (printemps et automne) et lors des essais d’ingestibilité et de digestibilité in-vivo, figure dans le tableau 1.

Cette paille, présente des teneurs élevées en MS, en MO et en parois (NDF et ADF), alors que les teneurs en MM et en MAT, sont faibles (Tableau 1). Ceci, peut être expliqué par le fait que la paille, est un sous produit de la céréaliculture, fauchée tardivement (en saison estivale) et ayant subit des pertes mécaniques lors de la moisson du blé, de son ramassage et pressage et lors de son conditionnement ainsi que des pertes par lessivage éventuel par la pluie des constituants solubles de la MS.

Tableau 1. Composition chimique de la paille de blé et des feuilles du frêne oxyphylle récoltées au printemps et en automne

MS %

MO
% MS

MM
% MS

MAT
% MS

NDF
% MS

ADF
% MS

Paille de blé

87,0

93,7a

6,3b

2,9

76,5

48,3

Feuilles de Frêne oxyphylle

Printemps

24,6

92,6a

7,4b

12,5a

39,4

22,2

Automne

32,7

89,9

10,1

12,7a

42,7

25,5

SEM

0,48

0,37

0,37

0,29

0,60

0,55

p

0,03

0,17

0,17

0,06

0,03

0,06

MS : matière sèche ; MO : matière organique ; MM : matières minérales ; MAT : matières azotées totales ; NDF : Neutral detergent fiber ; ADF ; Acid detergent fiber ; absur une même colonne, les moyennes sans lettres en commun sont significativement différentes au seuil 0,05.

Ingestibilité et digestibilité in vivo de la paille de blé et des feuilles du frêne oxyphylle
Ingestibilité de la paille seule et de la ration paille + feuilles de frêne

Les tests d’ingestibilité des rations composées de paille de blé dur (261 g de MS/jour) et de feuilles de frêne ad-libitum (10% de refus autorisés), montrent une bonne acceptabilité des feuilles par les moutons. En effet, la quantité de MS de feuilles de frêne ingérée, est de 881 g/jour au printemps et 795 g/jour en automne (Tableau 2). La différence de 86 g/jour au profit des feuilles de printemps serait du au fait qu’elles soient plus tendres et plus appétantes que celles de l’automne. Comparées à l’ingestion de la paille de blé offerte seule à des moutons, les feuilles sont ingérées deux fois plus au printemps (881 g contre 436 g/jour) et 1,8 fois plus en automne (795 g contre 440 g/jour) (Tableau 2).

Digestibilité in vivo de la paille et des feuilles

Les tests de digestibilité in vivo menés au printemps et en automne sur la paille de blé dur distribuée seule à volonté à des moutons de race Hamra, révèlent des différences non significatives. Ces digestibilités, sont de 44,7 à 46,6% pour la matière organique et de 50,2 à 51,1% pour les parois totales. Celles des matières azotées totales avec 9,7 à 9,9% est très faible (Tableau 2).

La digestibilité de la matière organique (dMO) des feuilles de frêne oxyphylle ne varie pas significativement entre le printemps et l’automne (Tableau 2). Les différences dans les teneurs en NDF et en ADF, ne semblent pas avoir un effet significatif sur la dMO des feuilles de frêne de printemps et d’automne. Par contre pour des teneurs en MAT comparables (12,5 contre 12,7%), les dMO sont comparables (66,8 contre 67,2%). Ceci conforte les résultats de Bourbouze (1980) pour qui la dMO du frêne dimorphe diminue avec la baisse de la teneur en MAT ; pour des teneurs en MAT de 15,2 et 10,1% de MS correspondent des dMO respectives de 64,4 et 58,3%. Masson et Decaen (1980) testant de jeunes pousses de frêne sur des caprins, obtiennent des dMO inférieures de 10,8 à 12,1 points aux dMO dans notre essai conduit sur des ovins et des feuilles de frêne oxyphylle.

La digestibilité des matières azotées totales (dMAT) des feuilles de frêne oxyphylle, est comparable entre le printemps et l’automne (Tableau 2). Masson et Decaen (1980), rapportent avec des chèvres des dMAT de jeunes pousses de frêne identiques au début et à la fin du mois d’Août, soit 47,0%. Cette dMAT est plus faible de 24,1 à 25,5 points à celles obtenues dans notre essai sur ovins avec les feuilles de frêne oxyphylle. Les teneurs en MAT étant les mêmes (12,1 à 12,4% contre 12,5 à 12,7%), la différence dans la dMAT proviendrait vraisemblablement de l’espèce animale, puisque les jeunes pousses de frêne ont été testées sur des caprins et les feuilles de frêne oxyphylle sur ovins. L’explication peut également venir des tanins (non dosés). Les espèces ligneuses sont riches en tanins (Kaitho et al 1998 et Getachew et al 2002). Les tanins condensés peuvent avoir des effets bénéfiques à faibles doses chez les ruminants alors que les tanins hydrolysables leur sont dangereux (Mangan 1988).

La digestibilité des parois totales (dNDF) des feuilles de frêne oxyphylle ne varie pas significativement entre le printemps et l’automne. Elle est de 10,4 à 13,8 points plus élevée que la dNDF de la paille (Tableau 2). Avec des jeunes pousses de frêne, Masson et Decaen (1980) obtiennent sur caprins des dNDF de 46,2 à 46,9%, inférieures à celles de la paille (50,2 à 51,1%) et largement inférieures à celles des feuilles de frêne oxyphylle (61,5 à 64,0%).

Tableau 2. Ingestibilité et digestibilité in-vivo de la paille de blé (P) seule et associée aux feuilles de frêne oxyphylle
(FFO) récoltées au printemps et en automne

Printemps

Automne

SEM

p

MS ingérée en g/j

P

P + FFO

P

P + FFO

436a

1142

440a

1056

45,8

0,03

Digestibilités en %

P

FFO

P

FFO

MO

45,6a

66,8b

44,7a

67,2b

11,4

0,03

MAT

9,7a

71,1b

9,9a

72,5b

27,7

0,03

NDF

51,1a

61,5b

50,2a

64,0b

6,4

0,02

MS : matière sèche ; MO : matière organique ; MAT : matières azotées totale ; NDF : Neutral detergent fiber
ab sur une même ligne, les moyennes sans lettres en commun sont différentes au seuil 0,05.

Variation du poids vif des animaux

Les feuilles de frêne oxyphylle offertes à volonté, couvrent largement les besoins d’entretien des races ovines Algériennes. En effet, dans l’essai de printemps des moutons de 35 kg de poids vif gagnent 120 g/j alors que dans l’essai d’automne, des moutons de 37 kg de poids vif gagnent 73,6 g/j (Tableau 3). Dans les deux essais, la ration est composée de 300 g de paille de blé et des feuilles de frêne à volonté. Les différences dans les gains moyens quotidiens, sont dues au fait que l’ingestibilité des feuilles de printemps est supérieure à celles de l’automne. La paille de blé dur distribuée à volonté couvre moins de la moitié des besoins d’entretien des moutons ; ces derniers, ont perdus 20 g/jour (Tableau 3). La paille de blé ne doit donc pas être distribuée seule, même à volonté sous peine d’entrainer un stress nutritionnel chez l’animal. Le stress nutritionnel se manifeste en général par une perte notable de poids vif due à la mobilisation par l’animal de ses réserves corporelles en raison d’un apport nutritif insuffisant par la ration alimentaire.

Tableau 3. Variation du poids vif des moutons

Régime alimentaire

Poids moyen au
début de l’essai (kg)

Poids moyen à la
fin de l’essai (kg)

Variation
moyenne (kg)

GMQ
(g)

Paille seule

36

35,7

- 0,3

- 20,0

P + FFO récoltées au printemps

35

36,7

+ 1,7

+ 120,0

P + FFO récoltées en automne

37

38,0

+ 1,0

+ 73,6

SEM

1,3

1,6

0,4

43,4

p

0,08

0,05

0,00

0,00

P : paille ; FFO : feuilles de frêne oxyphylle ; GMQ : gain moyen quotidien ; ab sur une même colonne, les moyennes sans lettres en commun sont différentes au seuil 0,05.


Conclusion


Références bibliographiques

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Received 26 February 2019; Accepted 14 March 2019; Published 1 April 2019

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