Livestock Research for Rural Development 20 (3) 2008 Guide for preparation of papers LRRD News

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Evaluation des pâturages forestiers: Cas de la strate herbacée sous chêne liège du Nord Est Algérien

F Arbouche, R Arbouche, H S Arbouche, Y Arbouche et H Yakhlef*

Centre universitaire d’El-Tarf  Algérie
*Institut national agronomique Alger, Algérie,
BP 138  36000 El Tarf, Algérie
arbouchefodil@yahoo.fr

Résumé

La région d’El Ghorra située au niveau des zones montagneuses frontalières à la Tunisie est à vocation sylvo-pastorale. Les essences arborées sont essentiellement du chêne zeen et du chêne liège. La strate herbacée présente sous chêne liège est par contre inexistante sous chêne zeen.  

Le relevé phytosociologique fait ressortir la prédominance de l’espèce Bromus madretensis que nous avons pris comme référence phénologique. La venue des différents stades phénologiques en fonction de la somme des températures et de la durée en jours, la classe comme espèce précoce. La productivité en matière verte et en matière sèche est respectivement de 5,43T/ha et 1,26T/ha au stade épiaison. A travers la composition chimique, la valeur énergétique est de 0,86 et 0,59/kg de MS en UFL et UFV respectivement au stade épiaison. Les valeurs protéiques en PDIN, PDIE et PDIA sont de l’ordre de 53,44 ; 86,47 et 16,51g/kg de MS respectivement. 

Mots clés: Algérie, pâturage sous chêne liège, production pondérale, valeur nutritive



Pasture evaluation of a forest: case of the herbaceous layer under oak cork of North East Algeria

Abstract

The area of El Ghorra located at the level of the frontier mountainous zones with Tunisia has a sylvo-pastoral vocation. The tree species are primarily oak zeen and oak cork. The herbaceous layer present under oak cork is non-existent under oak zeen.

The phytosociological statement emphasizes the prevalence of the species Bromus madretensis which we took as phenological reference. The development of the various phenological stages, according to the sum of the temperatures and the duration by days, class it as precocious species. The productivity of dry matter and green matter is respectively 5,43 tonnes/ha and 1,26 tonnes/ha at the ear stage. The energy value is 0,86 and 0,59/kg of  DM in UFL and UFV respectively at the ear stage. The protein values are about 53,44; 86,47 and 16,51g/kg for PDIN, PDIE and PDIA in DM, respectively.

Key words:  Algeria, food value, pasture under oak cork, production


Introduction

Les formations végétales, correspondant à différents types d’associations qu’elles soient du type arboré, arbustif ou herbacé, jouent un rôle important dans l’alimentation des troupeaux surtout pendant la période sèche (Combier 1990, El Aouini et Sarson 1976). Cette période caractérise les pâturages d’été sur lesquels par différents modèles de transhumances plus ou moins longs, on menait et on mène encore les troupeaux dès la première pousse de l’herbe.

Ce type de pâturage qui fait appel à l’aménagement des forêts (Sarson et Salmon 1977) doit obligatoirement tenir compte des données socioéconomiques de l’environnement notamment  des populations rurales existantes. Il s’accompagne bien entendu de traitement sylvicole permettant de laisser place à une activité sylvo-pastorale, qui a pour but de faire produire à ces pâturages boisés, de l’herbe comme production principale destinée généralement à être consommée sur place par le cheptel.

A ce titre, les pelouses de chêne-liège qui représentent 2/3 de la superficie de notre région d’étude, constituent un terrain de parcours privilégié, en fournissant une alimentation où l’animal peut convertir la végétation adaptée à cette zone en lait et viande ( Derkaoui 1977). Ceci  nous amène à raisonner en terme de qualité et quantité de fourrage, lesquelles sont variables avec l’âge de la plante et dépendent du stade phénologique du fourrage au moment de la coupe (Demarquilly et Andrieu 1988). 

Cependant, la pratique de l’élevage en extensif et de manière anarchique dans la forêt, ne peut mener qu’au surpâturage, posant ainsi le problème de la régénération et de la pérennité de la forêt (Zerouki 1995 ; El Hamrouni et Sarson 1975 ; Saoudi 1983 et  Le Houérou 1980).

De ce fait, la réglementation des parcours basée sur une maîtrise de la productivité pondérale et une bonne connaissance de la valeur nutritive aura pour but de présenter au bétail un aliment type du point de vue nutritionnel et assurer une optimisation des productions.  
 

Matériels et méthodes

Présentation de la zone d’étude 

La région d’El-Ghorra est un écosystème forestier, situé dans la commune de Bougous laquelle est localisée au Nord-Est de l’Algérie. Les caractéristiques géographiques  sont:

Longitude 8°28’

Latitude 36°41’

Altitude 620m

Exposition Nord

Les précipitations annuelles sont de l’ordre de 1441mm avec une pluviométrie maximale de 219mm au mois de décembre et un minimum de 23mm au mois de juillet. La période hivernale (novembre à février) est la plus pluvieuse  avec 778mm  représentant 54% de la pluviométrie annuelle. La moyenne annuelle de la température est de 15.20°C, le mois le plus chaud est celui d’août (25.5°C) et le plus froid, celui de janvier (6.1°C). Le climatogramme d’Emberger classe cette région en milieu per-humide à hiver doux. Une superficie d’un hectare a été mise en défens durant cinq années dans laquelle le choix des stations a été effectué. 

Echantillonnage 

Ils ont été effectués selon la méthode de Braun-Blanquet et al (1952) et de Maignan et al (1977). Le choix des stations a eu pour principe l’aire minimale (Gounot 1961). 

Prélèvements et relevés phytosociologiques 

Ils ont été effectués tout le long de l’année. Les prélèvements pour l’analyse chimique et la détermination de la masse pondérale ont été réalisés sur la base de l’apparition des différents stades phénologiques de l’espèce graminée principale dominante (Demarquilly et Jarrige 1981) et par le fait que les stades phénologiques des graminées sont les plus stables par rapport à la somme des températures cumulées (Durand 1969).

Températures 

Un thermomètre maxi-mini a été placé dans la surface mise en défens. Les températures ont été relevées deux fois par semaine à la même heure, vendredi et lundi à partir du mois de février. 

Analyses et  calcul 

Les teneurs en matière sèche, en cellulose brute, en matières azotées totales et en matières minérales ont été déterminées selon les méthodes de l’AOAC (1990). Les méthodes de calcul de la valeur nutritive sont basées sur les formules de Demarquilly et Andrieu (1988).  
 

Résultats et discussion

Les températures  

Les températures maximales sont supérieures ou égales à 9°C et inférieures à 40°C entre le 1er février et le 25 avril. Elles sont  comprises entre 35°C et 41°C du 25 avril au 23 mai. Pour les températures minimales, elles sont inférieures à 10°C du 1er février au 17 avril et supérieures  au delà de cette date. Sur une pelouse découverte au niveau d’El-Feden  (commune de Bougous) pour une altitude de 560m, Arbouche et Arbouche (2007), trouvent des températures maximales inférieures à 30°C entre le 1er février et le 8 avril, au delà de cette date, elles sont supérieures à 30°C pour atteindre des pics de 41°C. Les températures moyennes minimales sont inférieures ou égales à 10°C du 1er février au 9 mai. L’effet du couvert arboré est aussi enregistré au niveau de la température moyenne du mois de mai (24.4°C) laquelle est supérieure à celle trouvée par Arbouche et Arbouche (2007)  (22.4°C) au niveau de la même région sur pelouse enclavée.  

Durée et somme des températures pour l’avènement des stades phénologiques  
Durée  

La durée à partir du 1er février pour l’apparition des stades phénologiques au niveau de notre station (tableau 1), fait ressortir que la graminée dominante Bromus madretensis est classée parmi les espèces précoces.


Tableau 1.  Durée en jours pour l’avènement des stades phénologiques

Espèce

Epis sous gaine

Epiaison

Floraison

Grain pâteux

Grain vitreux

Bromus madretensis

77 jours

85jours

92jours

99jours

107jours


Arbouche et Arbouche (2007) pour la même espèce Bromus madretensis mais en station toute exposition (altitude 560m) trouvent une durée de 85 jours pour le stade épis sous gaine. Quoique l’altitude soit plus importante, l’apparition des stades phénologiques au niveau de notre station est plus précoce. La prédominance du couvert forestier engendre une meilleure hygrométrie et une évapotranspiration plus faible. 

Somme de températures  

L’apparition du stade phénologique épi sous gaine de l’espèce Bromus madretensis nécessite une somme de température de 186°C (tableau 2).


Tableau 2.  Somme des températures moyennes hebdomadaires (>0°C) nécessaire pour la réalisation des différents stades phénologiques à partir du 1er février

Espèce

Epis sous gaine

Epiaison

Floraison

Grain pâteux

Grain vitreux

Bromus madretensis

186°C

210°C

235°C

258°C

282°C


Sur une pelouse découverte au niveau d’El-Feden (560m d’altitude) Arbouche et Arbouche (2007), trouvent que l’espèce Bromus madretensis totalise pour le même stade phénologique, une somme de températures de 183°C. Cependant sur pelouse de haute altitude (1800m) localisée au niveau du Mont du Belezma (Aurès), Arbouche (1995) trouve que l’apparition du premier stade phénologique de Bromus madretensis se situe à une température de 51.6°C. La somme des températures diminue avec l’altitude pour l’apparition des stades phénologiques, cependant au niveau de notre station (620m), ces dernières sont légèrement supérieures à celles d’El-Feden (560m) du fait de l’effet du couvert arboré. 

Relevé phytosociologique 

Les caractéristiques de la station sont :

Altitude : 620m.

Pente : 1%.

Densité strate arborée : 0.6.

Densité strate arbustive : 0.7.

Densité strate chaméphytes : 0.4

Recouvrement de la strate herbacée : 0,8 

Strate herbacée 

Aegilops ventricosa.Tausch.

1.1

Agropyron repens L

+

Alopecurus bulbosus

+

Ampelodesma mauritanica

+

Anagallis arvensis.L.

1.1

Asperula laevigata.L.

+

Bellis sylvestris.L.

2.1

Biscutella didyma.L.

+

Brachypodium distachyon

+

Brachypodium pinnatum

+

Briza maxima

+

Bromus madritensis.L.

3.3

Bromus tectorum

1.1

Cardamine hirsuta.L.

+

Carex muricata.L.

+

Chrysanthemum myconis

+

Cynosorus cristatus

+

Dactylis glomerata

1.1

Erodium sp

+

Fedia cornucopiae (L) Gaertn

+

Fumaria caprealota.L.

+

Galium rotundifolium.L.

1.1

Galium tunetanum.L.

+

Geranium robertianum

+

Godinia fragilis

+

Hordum murimum

+

Hyoseris radiata

+

Hypochoeris achyrophorus

+

Lientodum bolbusus

+

Linaria reflexa.L.

+

Lolium rigidum.L.

+

Medicago merexe.L.

+

Mentha pulegium.L.

 

Myosotis collina

+

Phalaris bulbosa.L.

+

Plantago lagopus.L.

1.1

Samolus valerandi

+

Centaurium umbellatum

+

Sherardia arvensis.L.

+

Stachys afficinalis.L.

+

Trifolium angustifolium.L.

+

Trifolium repens.L.

+

Vicia saliva.L.

+

Vulpia myuros

+

On note une dominance de Bromus madretensis en strate herbacée 

Strate arbustive 

Erica arborea

+

Phillyrea augustifolia

++

Pistacia lentiscus

1.1

Olea europea

+

Myrtus communis

+

Crataegus monogynea

+

Arbutus unedo

++

Production totale des matières végétales  

La production de la matière verte atteint sa valeur maximale au stade épiaison (5.43 TMV/Ha). Elle est minimale au stade floraison (1.11 TMV/Ha), puis elle augmente au stade grain pâteux (1.93TMV/Ha) et au stade grain vitreux (2.38 TMV/Ha). Le faible taux de MV que nous enregistrons, est dû d’une part au couvert arboré qui provoque une faible luminosité, engendrant une photosynthèse réduite, et d’autre part à une mise en défens trop tardive qui amène une régression de la productivité pondérale des espèces fourragères au profit d’espèces non fourragères et plus rustiques. Du point de vue productivité en matière sèche, elle est maximale au stade épiaison (1.26 TMS/Ha), et minimale au stade floraison (0.19 TMS/Ha) 

Production de matières vertes suivant les familles botaniques et les stades phénologiques 

La production de matière verte est optimale au stade épiaison avec une contribution égale des graminées (68.28g/0,25m2), et des composées (67.51g/0,25m2) (tableau 3). La contribution des légumineuses est nulle à ce stade.


Tableau 3.  Production des matières vertes et sèches suivant la famille botanique et le stade phénologique

Stade phénologique

Famille botanique

Contribution

Poids matière verte, g/0.25m²

Matière sèche, %

Epis sous gaine

Graminées

61.5

55.9

24.0

Composées

38.5

35.0

13.6

Echantillons

100

90.8

17.2

Epiaison

Graminées

50.3

68.3

29

Composées

49.7

67.5

17.6

Echantillons

100

136

23.6

Floraison

Graminées

52.9

14.7

41.8

Composées

47.1

13.1

6.2

Echantillons

100

27.8

17.8

Grain pâteux

Graminées

65.3

31.7

23

Composées

34.7

16.8

41

Echantillons

100

48.5

32

Grain vitreux

Graminées

36.1

21.5

29

Légumineuse

4.52

2.7

29.8

Composées

59.4

35.4

39.4

Echantillons

100

59.6

37.8


Traduit en pourcentage de matière sèche, la contribution des graminées est dominante (29%) par rapport à celle de composées (17.6%). Pour l’ensemble des stades phénologiques, on note une dominance de la proportion de matière sèche des graminées par rapport aux composées sauf à partir du stade grain pâteux où les composées dominent par rapport à l’ensemble des autres espèces (41% en MS). Les légumineuses n’apparaissent qu’au stade grain vitreux et contribuent au terme de la matière sèche à égalité avec les graminées, mais avec une proportion en matière verte minimale (4.52%). 

Valeur nutritive  
Composition chimique et digestibilité 

Le taux de matière sèche suivant les stades phénologiques, atteint son maximum au stade grain vitreux (37.8%), lequel est en relation étroite avec les conditions climatiques (température) et les stades phénologiques des espèces composant la masse végétale (tableau 4).


Tableau 4.  Composition chimique en % de MS de la pelouse en fonction des différents stades phénologiques

Composants

Epi sous gaine

Epiaison

Floraison

Grain pâteux

Grain vitreux

Matière sèche

17,2±1,2a

26,6±1,8b

17,8±1,1a

32±1,9c

37,8±2,1d

Matière minérale

8,4±0,8a

9±1,1b

8±0,6a

6,3±2,1d

6±2,4d

Matière grasse

2±0,06a

2,4±0,03b

2,4±0,07b

1,2±0,05c

0,8±0,01d

Cellulose brute

26,2±3,1a

28,1±3,8b

28,3±2,9b

29,1±3,6c

34,9±4,1d

Matière azotée

10,3±1,8a

12,1±2,3b

11,1±1,4c

15±0,9d

13,6±1,2e

DMO

59±3,2a

59±2,9a

59±3,0a

60±4,5b

60±4,8b

DMO : digestibilité de la matière organique
Sur la même ligne, les valeurs portant un même signe sont comparable au seuil de 5%


Le pourcentage de matière minérale varie d’un stade à un autre selon le développement et les besoins du végétal en minéraux. Il est lié à la nature du sol et à sa fertilisation. La valeur maximale (9% de la MS) est atteinte au stade épiaison et la valeur minimale est obtenue au stade grain vitreux (6% de la MS).La quantité de MG varie selon les stade phénologiques. Elle atteint sa valeur maximale aux stades épiaison et floraison (2.4% de la MS) et minimum au stade grain vitreux (0,8% de la MS). Le taux maximal de cellulose brute est atteint au stade grain vitreux (35.0% de la MS) et ceci grâce à la contribution des composées, avec une proportion de 59.42 et aux graminées avec une proportion de 36.06%. L’importance de la lignification de la masse végétale se situe au stade nouaison. Celle ci est liée au climat, notamment à la pluviométrie, qui joue un rôle dans la maturation des végétaux. Le taux de matières azotées totales évolue d’une manière inversement proportionnelle au taux de cellulose brute. Au stade grain vitreux, ce taux est maximal (15% de la MS). Ces deux paramètres ont beaucoup d’importance puisqu’au premier cycle de végétation, la digestibilité d’une plante est liée positivement à sa teneur en matière azotée et négativement en cellulose brute (Andrieu et Weiss 1981). La digestibilité de la matière organique est identique du stade épi sous gain au stade floraison (59%) et gagne un point aux stades grain pâteux et vitreux.  

Valeurs fourragères  

Elles atteignent des valeurs maximales au stade grain pâteux et vitreux (0.88 et 0.60/kg de MS en UFL et UFV respectivement) (tableau 5).


Tableau 5.  Valeurs énergétiques (UFL, UFV) par kg de MS de la pelouse en fonction du stade phénologique

Composants

Epis sous gaine

Epiaison

Floraison

Grain pâteux

Grain vitreux

UFL

0.86±0,3a

0.86±0,6a

0.86±0,4a

0.88±0,6b

0.88±0,5b

UFV

0.60±0,8a

0.59±0,9b

0.59±0,4b

0.59±0,9b

0.60±1,1a

Sur la même ligne, les valeurs portant un même signe sont comparable au seuil de 5%


Pour les UFL, elles sont identiques du stade épi sous gaine au stade floraison (0,86/kg de MS) et gagnent 0,02 points aux stades grains pâteux et vitreux. Pour les UFV, les valeurs sont identiques du stade épiaison au stade grain pâteux (0,59/kg de MS), et gagnent 0,01 point au stade épi sous gain et grain vitreux (0,60/kg de MS). Ces parcours sont plus favorables à la production laitière.  

Valeurs protéiques  

Les valeurs maximales sont atteintes au stade grain pâteux (PDIN= 66.25 g/Kg de MS), (PDIE=100.04 g/Kg de MS) et (PDIA= 20.47 g/Kg de MS) (tableau 6).


Tableau 6.  Valeurs protéiques en g/kg de MS de la pelouse en fonction du stade phénologique

Composants

Epis sous gaine

Epiaison

Floraison

Grain pâteux

Grain vitreux

PDIN

45,4±3,2a

53,4±2,8b

49,0±1,9c

66,3±2,6d

60,1±3,8e

PDIE

79,2±5,8a

86,5±4,2b

82,8±3,8c

100±5,6d

94,5±4,1e

PDIA

14,1±4,3a

16,5±2,8b

15,2±4,6c

20,5,4d

18,6±6,3e

Sur la même ligne, les valeurs portant un même signe sont comparable au seuil de 5%


Le stade épi sous gaine présente les plus faibles valeurs (PDIN= 45.4 g/Kg de MS, PDIE=79.2 g/Kg de MS, PDIA= 14.1 g/Kg de MS). Sur pelouse enclavée à 560m d’altitude, Arbouche et Arbouche (2007), trouvent des valeurs en PDI plus importantes notamment au stade épi sous gaine et épiaison (respectivement 66.8 g/Kg de MS et 60.2 g/Kg de MS). Les valeurs en PDIA sont toutes aussi faibles au niveau des deux stations  (enclavées et sous arboré). 
 

Conclusion 

Les parcours forestiers de moyenne altitude (620m), localisés au niveau du Nord-Est, sont caractérisés par un couvert arboré de chêne liége et occupent une place importante dans le cadre pastoral. Ils offrent très peu de production en matières vertes. 

Une mise en défens de 5 ans a permis une diversité floristique plus ou moins importante et une production de matière sèche de l’ordre de 1.26T/Ha au stade épiaison avec une valeur énergétique de 0.59UFV et 0.86UFL, et des valeurs protéiques de PDIN= 53.44g/Kg de MS, PDIE= 86.47g/Kg de MS et PDIA=16.51g/Kg de MS. 

La valeur nutritive des fourrages poussant sous couvert arboré est très faible de par l’ombre portée par les arbres occupant une grande partie de la surface de la station. La mise en défens sur 5 années a engendré une production pondérale en matières vertes prometteuses du fait du non pâturage de la zone, mais a engendré une prédominance de plantes non fourragères. Il est par conséquent nécessaire de faire pâturer cette région après la troisième année de mise en défens.  

Afin d’améliorer la productivité des parcours forestiers sous couvert arboré, il y a lieu de :

·        Assurer une revégétalisation en tenant compte de l’équilibre entre graminées et légumineuses.

·        Respecter un temps de mise en défens de 3 ans.

·        Effectuer une exploitation rationnelle (pâturage tournant ou zéro pâturage).

·        Assurer une fertilisation adéquate du sol.
 

Bibliographie

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Received 8 December 2007; Accepted 4 January 2008; Published 1 March 2008

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