Livestock Research for Rural Development 37 (2) 2025 | LRRD Search | LRRD Misssion | Guide for preparation of papers | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
Les ressources fourragères non conventionnelles particulièrement les halophytes sont très communes en zones salines marginales algérienne, pourtant restent très peu valorisées. Cette contribution vise l’évaluation de la composition botanique, de la productivité et de la valeur nutritionnelle de certaines halophytes (Atriplex halimus L et Salicornia fruticosa L) originaires du Nord-ouest Algérien. Les résultats de l'approche floristique ont montré la présence de 17 espèces appartenant à 8 familles. Les types biologiques les plus fréquents sont les thérophytes (47 %) suivis des chaméphytes (29,4 %). La distribution de la végétation a révélé la dominance d'espèces halophytes appartenant à la famille des Amaranthaceae. La moyenne des nutriments digestibles totaux (TDN) dépassait 54 % de MS. Les protéines brutes digestibles (PBD) représentaient en moyenne 10.9 % de MS, ce qui correspond aux besoins des petits ruminants au pâturage. L'énergie digestible (ED) était de 2.25 kcal/kg, l'énergie métabolisée (EM) de 1.85 kcal/kg et l'énergie nette (EN) de 0.92 kcal/kg. Les parcours en zones salines se caractérisent par une valeur nutritive élevée qui répond parfaitement aux besoins des petits ruminants en pâture, avec un bon plan de gestion. Ces résultats suggèrent que la valorisation de ces halophytes en nutrition animale est envisageable. Ceci peut apporter de nombreux avantages économiques et environnementaux aux zones salines marginales. Les perspectives d'avenir consistent à la recherche des solutions permettant l’amélioration de la valeur alimentaire de plantes tolérantes à la salinité soit par la sélection d’écotypes plus appétant, ou par sélection animaux plus aptes à tolérer des apports élevés en sel.
Mots clés: productivité, nutrition, halophytes, salinité, terres marginales
Non-conventional fodder resources, particularly halophytes, are very common in Algeria's marginal saline zones, yet remain little exploited. This contribution aims to evaluate the botanical composition, productivity and nutritional value of certain halophytes ( Atriplex halimus L and Salicornia fruticosa L) native to northwestern Algeria. The results of the floristic approach showed the presence of 17 species belonging to 8 families. The most frequent biological types were therophytes (47%), followed by chaméphytes (29.4%). Vegetation distribution revealed the dominance of halophytic species belonging to the Amaranthaceae family. Average total digestible nutrients (TDN) exceeded 54% DM. Digestible crude protein (DCP) averaged 10.9% DM, in line with the requirements of small ruminants on pasture. Digestible energy (DE) was 2.25 kcal/kg, metabolized energy (ME) 1.85 kcal/kg and net energy (NE) 0.92 kcal/kg. Rangelands in saline zones are characterized by a high nutritive value that perfectly meets the needs of small ruminants on pasture, with a good management plan. These results suggest that the use of halophytes in animal nutrition is feasible. This could bring numerous economic and environmental benefits to marginal saline areas. Future prospects lie in the search for solutions to improve the feed value of salinity-tolerant plants, either by selecting more palatable ecotypes, or by breeding animals better able to tolerate high salt intakes.
Key words: productivity, nutrition, halophytes, salinity, marginal land
Dans les pays en développement, les besoins alimentaires exercent une pression sur la filière de production animale. Pour améliorer l'état nutritionnel des ruminants, il est nécessaire d'exploiter les ressources marginales pour produire des aliments (Hasnain et al 2023). L’Algérie est l’un des pays méditerranéens où la sécheresse observée depuis longtemps a conduit manifestement au processus de salinisation des sols, avec 3.2 Million d’ha (Szabolcs, 1989). De nombreuses espèces de plantes halophytes et d'espèces fourragères tolérantes au sel constituent une réserve alimentaire précieuse pour les animaux de pâturage, en particulier en cas de sécheresse ou pour combler les pénuries alimentaires régulières causées par les conditions saisonnières (AbdEl-Hack and al 2018). La flore halophile est bien connue au Maghreb, le Maroc avec plus de 670 espèces et sous-espèces regroupées en 83 familles, environ 114 espèces et sous-espèces réparties entre 20 familles, la Tunisie avec 407 espèces regroupées en 228 genres et 75 familles et l’Algérie avec 175 taxons pour la plupart halophiles (halophytes vraies et facultatives), appartenant à 127 genres et 39 familles (Hammada et al., 2004 ; Ghrabi-Gammar et al., 2009; Bahi et al., 2020). Les espèces de la famille des Amaranthaceae présentent un intérêt fourrager, notamment pour les petits ruminants. Cet intérêt devient relativement important en zones arides et semi-arides de l’Algérie où l’action conjuguée de la sécheresse annuelle et du surpâturage, est à l’origine d’un déficit fourrager de plus en plus inquiétant. Dans plusieurs pays sud méditerranéen, la plantation d'arbustes fourragers à base d’Atripex est utilisée comme technique d'amélioration pastorale des terres de pâturages dégradés (Hachmi et al, 2015). La pratique de plantation de l’Atriplex nummularia sur parcours a favorisé la protection du sol contre l'érosion hydrique et éolienne et de créer des microclimats favorisant l'établissement des espèces pastorales autochtones et offre un abri pour la faune, ainsi que l’amélioration de de la production fourragère. L’impact positif de l’introduction d’Atriplex sur la végétation naturelle des pâturages, se caractérise par l’améliorions de la diversité floristique, du recouvrement global aérien et la production pastorale (Acherkouk et El Houmaizi, 2013). Selon, (Wills et al, 1990 ; Abbad et al. 2004 ; Arbouche et al 2013) l’Atriplex halimus L est utilisée comme plante fourragère, notamment durant la période de sécheresse estivale, aussi bien pour la lutte contre l’érosion et la désertification, que pour la valorisation des sols marginaux et dégradés. Atriplex halimus L., espèce méditerranéenne typique, est une espèce particulièrement précieuse qui peut être utilisée de manière écologique et durable pour la réhabilitation des terres dégradées dans les environnements côtiers et les régions arides, car elle peut contrôler l'érosion et la désertification (Hamaz et al, 2023). Par ailleurs, les halophytes ont plusieurs intérêts économiques et environnementaux et peuvent être valorisés dans plusieurs domaines. Les fourrages halophytes produisent d'importantes biomasses sur des terres salines où les non-halophytes ne peuvent même pas être cultivés. Une large gamme d'halophytes est utilisée pour améliorer la santé, les performances et la qualité de la viande des ruminants. En outre, elles constituent une source de composés à intérêt pharmaceutiques, de matières premières pour les biocarburants et peuvent servir en phytoremédiation (El Shaer et Attia-Ismail, 2015 ; Sharma et al. 2016 ; Arya et al. 2019 ; Mahmoudi et al. 2023 ; Hayder et al 2023). En effet, dans plusieurs pays africains et du Moyen- Orient (Algérie, Tunisie, Egypte, Arabie saoudite), les halophytes sont utilisés dans l’alimentation des ruminants comme supplément protéique (Riasi et al, 2008 ; Alghamdi, 2017; Attia-Ismail, 2018; Badri et Ludidi, 2020). Toutefois, les halophytes peuvent contenir certaines teneurs élevées en composés antinutritionnels tels que les flavonoïdes, les tanins, les alcaloïdes et les saponines ce qui diminue leur palatabilité par les animaux (Masters et al. 2007; AbdEl-Hack and al 2018 ; Hasnain and al 2023). Afin d’atténuer les effets néfastes des facteurs antinutritionnels qui limitent l'utilisation des halophytes dans l'alimentation animale, le choix d’une bonne association entre les espèces ingérées et avec d'autres compléments alimentaires demeure nécessaire. La présente recherche ayant pour objectif principal la valorisation des potentialités fourragères des sols marginaux salés à travers l’évaluation de la productivité et de la qualité fourragère de certaines halophytes spontanées de la famille Amaranthaceae les plus représentés dans le zone d’étude.
Le bassin de la Macta s’étend sur une superficie de 14389 Km². Il est limité au Nord-Ouest par les chaînes montagneuses du Tessala, au Sud par les hauts plateaux de Maalif, à l’Ouest par les plateaux de Telagh et à l’Est par les monts de Saida. Le site naturel étudié se situe dans la zone humide de la Macta d’une superficie de 44.500 ha, localisée à 34°41’ N et 000°10’W à une altitude moyenne de 9 m. Elle se trouve à environ 15 Km au Nord-Ouest de la ville de Mohammadia (Wilaya de Mascara) et à 50 Km à l’Est d’Oran. Le climat appartient à l’étage bioclimatique semi-aride à hiver tempéré caractérisé par des étés secs et chauds et par des hivers doux et humides. Les précipitations moyennes annuelles totalisent 340 mm, ce qui caractérise le climat de semi-aride (200 <P < 400 mm), avec un régime saisonnier de type HPAE (figure 1). La Macta est caractérisée par un hiver froid dont la température minimale s’abaisse jusqu’à 3°C pendant les mois les plus froids (Janvier). L’été est sec et chaud avec des températures qui augmentent jusqu’à 35 à 36°C pendant les mois de Juillet et Aout.
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Figure 1. Localisation géographique du site naturel de la Macta |
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Figure 2. Photos composées de la pratique
d’élevage ruminant extensif (Bovin, Ovin et Caprin) sur parcours d’halophyte a base et Salicornia fruticosa L et Atriplex halimus L en zone marginale saline de la Macta |
La zone de marais salants de la Macta est caractérisée par sa richesse d’espèces halophytes avec la pratique extensive d’élevages ruminants sur parcours (Figure 2). Le milieu naturel de la Macta semble très fragile, cet espace a subi beaucoup de dégradations et de perturbations, causées par plusieurs facteurs naturels et anthropozoïques et qui ont laissé une forte empreinte sur sa physionomie et son état de santé. La région se caractérise par une grande biodiversité principalement des ressources phytogénétiques locales à dominance des halophytes fourragères qui constituent souvent la base de la flore des pâturages en zones salées. Malgré la diversité de ces ressources phytogénétiques et surtout de leurs adaptations aux contraintes locales (biotiques et abiotiques), ce patrimoine ne semble pas assez bien valorisé dans un cadre de développement durable, qui prend en considération les différentes interactions des pôles du système d’élevage (éleveur, animale et ressources végétales).
Les échantillons de sol ont été prélevés à une profondeur de 60 cm des racines prospectées le long des 4 échantillons. Le sol a été séché à l'air libre et tamisé à une maille de 2 mm. La conductivité électrique (EC) et le pH du sol tamisé ont été analysés à l'aide de méthodes standard (Pansu et Gautheyrou, 2006).
La végétation a été échantillonnée dans quatre parcelles de 100 m de long et 25 m de large (2500 m2) durant la période printanière où la phénophase est optimale pour les déterminations botaniques. A l'intérieur de chaque parcelle, les espèces végétales ont été identifiées et leur nomenclature a été adoptée selon la flore de Quézel et Santa (1962-63) et Ozenda (1977. Les formes de vie des espèces recensées ont été déterminées selon la classification de Raunkiær (Ellenberg et Mueller-Dombois 1967).
La végétation représentée uniquement par les espèces halophytes dominantes a été quantifiée dans des quadrants de 4 m2 (2 m x 2 m) à chaque point d'échantillonnage du sol, le long des quatre parcelles de plantes. L’estimation de la phytomasse a été basée sur la méthode non destructive dite de l'Unité de Référence (UR) qui est appropriée tant pour la recherche que pour l'aménagement. La méthode de l’UR consiste à choisir, dans une placette de 2x5 m², avec une UR par espèce. L'UR est ramenée au laboratoire où elle est desséchée et pesée pour son poids (P) en matière sèche (MS) (P en g/ placette). La procédure consiste à compter le nombre de fois que l'UR (NUR) se reproduit à l'intérieur de chaque placette. La production moyenne (PM en g) est calculée ensuite en multipliant le nombre de fois où l'UR se reproduit (NUR), par son poids en MS (P). Cette production est relative à une taille de placette de 5x2 m². Elle est rapportée finalement au kg MS/ha selon les équations suivantes:
PM (g MS/10 m²) = NUR x P (g MS/10 m²) Ou encore:
PM (kg MS/ha) = NUR x P (kg MS/ha).
La composition chimique a été déterminée en prélevant des échantillons de matière fraîche (100 g) pour deux espèces halophytes dominantes (Atriplex halimusL et Salicornia fruticosa L) dans la communauté végétale étudiée, et en les séchant au four à 65 °C jusqu'à obtention d'un poids constant (AOAC, 2000). Les échantillons ont été réduits en poudre fine et utilisés pour les analyses chimiques. Trois répétitions ont été réalisées afin de déterminer leurs teneurs en matière sèche (MS), matière minérale (MM), protéine brute (PB), cellulose brute (CB) et l’extrait éthéré (EE) et extrait non azoté (ENA) calculé selon l’équation : ENA % = 100 - (PB% + CB%+ EE% + MM %).
En utilisant les données de la composition chimique la qualité fourragère a été déterminée par les équations suivantes:
Protéine brute digestible (PBD % MS) selon (Demarquilly et Weiss, 1970):
PBD (% MS) =0.929 CP - 3.52.
Total nutriments digestible (TDN % MS) selon l’équation:
TDN (% MS) = 0.623 (100 +1.25 EE) - PB 0.72
Energie brute (EB kcal/100 g) et énergie digestible (ED Mcal/kg) selon (NRS, 1984):
EB (kcal/100 g) = 5.72 CP % + 9.5 EE% +4.79 CB% +4.03 ENA%
ED (Mcal/kg) = 0.0504 CP % + 0.077 EE% + 0.02 CB%+0.000377 (ENA) 2+ 0.011 ENA% - 0.152
Energie métabolisable (EM) selon Garrett (1980): EM (Mcal/kg) = 0.82 × DE
Energie nette (EN) selon l’équation de Le Houerou (1980) NE (Mcal/ kg) = 0.5ME
La composition botanique est rapportée dans le tableau 1. Le nombre d’espèces recensées est de 17 espèces appartenant à 8 familles (Amaranthaceae, Poaceae, Plantaginaceae, Tamaricaceae, Juncaceae, Asteraceae, Aizoaceae et Caryophyllaceae). La flore se caractérise par la prédominance de taxons appartenant aux familles des Amaranthaceae (51.47 %) avec 7 espèces (Atriplex halimusL, Salicornia fructicosaL, Sueada fruticosaL,Beta macrocarpaGauss, Salsola kali L, Sueada maritimaL et Arthrocnemum macrostachyumMoric), suivies des Poaceae (13.89 %), Caryophyllaceae (12.52 %), Aizoaceae (7.43%) et des Tamaricaceae (4.89 %). Nos résultats sont cohérents avec ceux obtenus par (Chenchouni, 2017 ; Ghazanfar et al, 2019 ; Neffar et al 2013). Sur le plan de la richesse floristique nos résultats sont inférieurs à ceux rapportés par Neffar et al (2013) et Allem et al (2017) dans l’est Algérien. La famille d'Amaranthaceae présente dans la zone humide salée des régions arides et semi-arides est réputée par sa capacité à supporter un niveau élevé de salinité grâce à des processus d'osmorégulation (Rozema et Schat, 2013 ; Neffar et al 2013). La végétation de Macta est un modèle distinctif de la flore rencontrée dans plusieurs zones humides méditerranéennes et Nord-Africaine (O¨ztu¨rk et al. 2011 ; Khaznadar et al. 2009 ; Benabadji et al 2010 ; Ghezlaoui et al 2011 ; Halis et al 2012 ; Neffar et al 2013).
Le spectre biologique est dominé par les thérophytes (47 %) et les chamaephytes (29,4 %), ce qui reflète typiquement l'influence du bioclimat semi-aride méditerranéen (Medjahdi et al. 2009 ; Neffar et al 2013; Allem et al, 2017). Selon Quezel (2000), la tendance à la thérophytisation, représente le stade ultime de dégradation des habitats xériques, elle est souvent liée aux perturbations environnementales par le pâturage. De sa part, Gomaa (2012) indique que les faibles exigences écologiques des thérophytes facilitent leurs colonisations de divers types de milieux. Par ailleurs, la thérophytisation représente le stade extrême de dégradation des habitats xériques. En effet, (Hammada et al. 2004 ; Chenchouni, 2012) rapportent que la présence abondante de ses espèces peut être attribuée à la multitude d'habitats d'immersion/inondation saisonnière qui sont propices à la germination et au développement des espèces annuelles qui dans les conditions arides.
Tableau 1. La diversité des espèces halophytes dans la région de la Macta |
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Familles |
Espèces |
TB |
FA |
% |
||
Amaranthaceae |
Atriplex halimusL |
Cham |
68 |
13.3 |
||
Salicornia fructicosaL |
Cham |
58 |
11.3 |
|||
Sueada fruticosaL |
Cham |
49 |
9.5 |
|||
Beta macrocarpaGauss |
Ther |
36 |
7.0 |
|||
Salsola kali L |
Ther |
25 |
4.9 |
|||
Sueada maritimaL |
Cham |
14 |
2.7 |
|||
Arthrocnemum macrostachyumMoric |
Cham |
13 |
2.5 |
|||
S/Total |
|
257 |
51.4 |
|||
Poaceae |
Hordeum maritimumWith |
Ther |
52 |
10.2 |
||
Phragmites communisL |
Hydr |
19 |
3.7 |
|||
S/Total |
|
71 |
13.9 |
|||
Plantaginaceae |
Plantago coronopusL |
thér |
16 |
3.1 |
||
Tamaricaceae |
Tamarix africanaPoiret |
ph |
25 |
4.9 |
||
Juncaceae |
Juncus maritimusLamk |
Hydr |
23 |
4.5 |
||
Asteraceae |
Centaurium pulchellumSwarts |
Ther |
3 |
0.6 |
||
Polypogon monspeliensisL |
Ther |
8 |
1.5 |
|||
S/Total |
|
11 |
2.1 |
|||
Aizoaceae |
Mesembryantemum crystallinumL |
Ther |
10 |
1.9 |
||
Mesembryantemum nodiflorumL |
Ther |
28 |
5.4 |
|||
S/Total |
|
38 |
7.4 |
|||
Caryophyllaceae |
Spergularia DoumerguaeiFoucaud |
Ther |
64 |
12.5 |
||
Total |
|
511 |
100 |
|||
Type biologique:TB, FA : Fréquence absolue, Ther : Thérophyte, Cham : Champhyte, ph : Phanérophyte, Hemicriptophyte |
La production moyenne de la biomasse de l’Atriplex halimuset et Salicornia fruticosa L en (kg MS/ha) dans la région de la Macta et les paramètres édaphyques sont indiqués dans le tableau 2. La production de biomasse enregistrée est de 2380 et 4360 Kg MS/ha respectivement pour l’Atriplex halimus L et Salicornia fruticosa L avec un effet significatif entre les deux espèces. Nos résultats sont dans les normes de production pour l’Atripex halimussous des précipitations annuelles de 200 à 400 mm. Selon (le Houerou 1992, Ben ahmed et al, 1996 ; Arbouche et al. 2013), l’Atriplex halimus peut produire 2000 à 4000 kg de MS/an/hectare.
Tableau 2. Production de biomasse et caractéristiques édaphiques |
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Especes halophytes |
biomasse (kg MS/ha) |
CE (dS/m) |
pH |
|
Atriplex halimus L |
2380b |
2.12± 0.33b |
7.22±0.32a |
|
Salicornia fruticosa L |
4360a |
2.64± 0.23b |
7.58±0.31a |
|
Conductivité électrique du sol (CE) dS/m ; Sur une même colonne, les valeurs portant une lettre identique sont comparables au seuil de 5% |
Les performances écologiques de cette espèce et son adaptation aux conditions de salinité des sols, font que cette espèce participe de manière importante à la valeur pastorale des parcours en zones marginales. Par ailleurs, la production de l’Atriplex de 2 à 3 tonnes de MS/hectare dans des peuplements naturels d’Atriplex halimussoit 1000 à 1500 UF/ha. En effet, une bonne formation d’Atriplex halimuspeut produire jusqu’à 5 tonnes à l’hectare de matière sèche par an sur des sols dégradés ou salins inutilisables pour d’autres cultures.
En ce qui concerne Salicornia fruticosa L, c’est un fourrage potentiel pour les sols salins où les autres cultures fourragères sont rares et où la pénurie d'aliments pour le bétail est une contrainte majeure (El Shaer, 2010 ; Yücel et al 2007; Yücel et al 2017). Lorsque la biomasse de Salicornia a été utilisée comme seule source de fourrage riche en protéines, la teneur élevée en cendres a limité sa qualité nutritionnelle et alimentaire (Glenn et al, 1991). En effet selon (Kraidees et al, 1998 et Norman et al, 2013) la biomasse de Salicornia peut remplacer et/ou compléter les composants fourragers traditionnels dans les aliments pour ruminants à des taux d'inclusion variant de 25 à 30 %. La biomasse de Salicornia, en tant que source complémentaire et/ou supplémentaire de composants fourragers dans l'alimentation des ruminants, offre la possibilité de phytoremédiation et de réhabilitation des écosystèmes sol-eau côtiers qui sont trop salins pour les cultures agronomiques et les fourrages traditionnels (Yücel et al 2017). Par ailleurs, Bahadir et al (2000) rapportent que les caractéristiques de croissance naturelle de Salicornia sont fortement influencées par les écosystèmes sol-eau salins, les effets des pratiques de gestion et des conditions du site qui déterminent l'adaptation, la survie et la production de biomasse doivent être déterminés avant de se lancer dans toute entreprise commerciale. Le rendement de la biomasse est le résultat d'un grand nombre de processus en interaction dans le sol, la plante et les systèmes environnementaux. Des constatations similaires ont été rapportées par (Nedjimi, 2012 et Mashael et al, 2023).
Les résultats de la conductivité électrique mesurée du sol, indiquent que les sols dominants sont des sols salés (1 à 2) à sol extrêmement salé (2 à 4), ce qui reflète le degré élevé de minéralisation (tableau 2). Les valeurs du pH illustrent une réaction légèrement basique au niveau du site de prélèvement de l’Atriplex halimusL et de Salicornia fruticosaL, qui sont dans la même gamme de la majorité des eaux des zones humides algériennes. Par ailleurs, la biomasse produite indique une variabilité de la réponse à la salinité, du comportement des deux espèces, lié principalement à la différence physiologique de conductance stomatique. La conductance stomatique affecte la croissance de la plante par une variation de l'activité photosynthétique. D’après, les travaux de (Mashael et al, 2023) l’Atriplex halimusest l'une des espèces halophytes qui peuvent tolérer des niveaux élevés de salinité du sol et de l'eau. Selon, Mashael et al, (2023), les feuilles de la salicorne méditerranéenne ont accumulé 5,3 et 4,2 % de sodium (Na+) et de chlorure (Cl-), respectivement. Afin d'équilibrer métaboliquement le potentiel osmotique du Na+ et du Cl- accumulés dans la vacuole, les mécanismes de tolérance au sel chez les halophytes impliquent la compartimentation des ions toxiques dans la vacuole et la synthèse de solutés organiques dans le cytoplasme. En effet, les halophytes maintiennent des concentrations de sel plus faibles dans le cytoplasme tout en accumulant et en séquestrant de fortes concentrations de sel dans les vacuoles. En outre les halophytes possèdent un système antioxydant puissant pour tolérer le stress salin, ce qui leur permet de survivre dans des conditions salines.
Le tableau 3 rapporte les résultats de la composition moyenne de l ’Atriplex halimusL et Salicornia fruticosa L dans les conditions salines.
Tableau 3. Composés organiques en % de la MS |
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Composition |
Atriplex halimus L |
Salicornia fruticosa L |
|
PB % |
16.2a |
14,6b |
|
CB % |
20.4a |
23,7b |
|
EE % |
2.3a |
3.4b |
|
MM % |
20.3a |
23.1b |
|
ENA % |
40.8a |
35.2b |
|
ENA: Extrait non azote, PB: protéine brute, EE: Extrait éthéré, CB: Cellulose brute, MM: matière minérale |
La protéine brute (CP%) représente un des critères les plus importants pour l'évaluation de la qualité du fourrage. L ’Atriplex halimus L a enregistré un taux de CP de l’ordre de 16.2 % et la Salicornia fruticosa L avec 14,6 %. Le pourcentage de CB varie de 20.4 % et 23,7 % pour L ’Atriplex halimusL et Salicornia fruticosa L respectivement. Ces valeurs sont comparables à celles rapportées par Yucel et al. (2017) en climat semi-aride de la Méditerranée avec des valeurs de fibre entre 23 à 28%.
La valeur de l’extrait d'éther (EE) la plus élevé a été trouvé chez Salicornia fruticosa L. La teneur en cendres totales dépasse les 20 %. L’extrait non azoté (ENA) de l ’Atriplex halimus avait la plus élevée (40,8 %). Nos résultats sont comparables à ceux relevés par (Nefzaoui et Chermiti 1991 ; Zaimen et al, 2020). Par ailleurs, plusieurs recherches sur les halophytes, indiquent que la MS contient une forte concentration de sels minéraux dont le NaCl est le principal constituant. La variation de la teneur en fibre est liée à la composition morphologique et à l’âge de l’espèce et au facteur climatique. Nos résultats sont inférieurs à ceux rapportés par Chellouh, (2003) pour A. canescens (33,06 %) de MS. Les deux espèces sont riches en protéines et constituent source importante en matière azotée pour le cheptel. Les valeurs en PB sont supérieures au niveau minimum (7-8 % MS) requis pour le bon fonctionnement du rumen afin d’assurer une activité métabolique maximum et une alimentation convenables des petits ruminants (Arbouche et al. 2013 ; Yerou et al, 2023). En effet, l’ingestion du ruminant diminue lorsque la teneur en CP de l’aliment descend en dessous du seuil de 6-8% MS, entrainant une insuffisance de la croissance microbienne dans le rumen qui ne favorise pas une dégradation rapide des substrats. En effet, la teneur en protéine brute ne devrait pas être le seul critère pour juger des caractéristiques des ressources pastorales. En effet, la réactivité, la structure, le poids moléculaire des végétaux et les interactions de leurs différents métabolites secondaires sont plus importants que les niveaux contenus dans la détermination de l'aptitude d’une espèce végétale donnée comme complément protéique (Yerou et al, 2023). Les différences observées peuvent s’expliquer par la variation des conditions climatiques et édaphiques.
Le tableau 4 indique les résultats de la prévision de la valeur énergitique de l’Atriplex halimusL et Salicornia fruticosa L dans la zone saline la Macta.
Tableau 4. Valeurs énergétiques des espèces halophytes |
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Composition |
Atriplex halimus L |
Salicornia fruticosa L |
|
PBD % MS |
11.5a |
10.3a |
|
TDN % MS |
54.5a |
54.4a |
|
EB kcal/100 g |
376.6a |
371.2a |
|
ED Mcal/ kg |
2.34a |
2.17a |
|
EM Mcal/ kg |
1.92a |
1.78a |
|
EN Mcal/ kg |
0.96a |
0.89a |
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PBD: proteine brute digestible, TDN: total digestible nutrients, EB: énergie brute. ED: énergie digestible, EME énergie metabolisable, NE: énergie nette |
Les valeurs énergétiques des deux halophytes sont presque similaires et ne présentaient aucune différence significative. Les résultats des protéines brutes digestibles de l’Atriplex halimusL et Salicornia fruticosa L sont de 11.5 et 10.3 % respectivement. Les deux espèces sont classées bonne selon l'échelle proposée par Boudet et Rivere (1968). Les valeurs en nutriments digestibles totaux TDN % sont de la même grandeur l’Atriplex halimusL (54.5 % MS) et Salicornia fruticosa L (54.4 % MS). Les estimations des énergies ED, EM et EN représentent une tendance similaires entre les deux espèces. Selon Alghamdi (2017), en Arabie saoudite indique que les espèces halophytes représentent des ressources fourragères potentielles suite à leurs composition chimique avec des valeurs élevées à raisonnables en protéines, matières grasses et fibres. Des constatations comparables ont été rapportées par (Heneidy, 1996 ; El-Shesheny et al. 2014). Toutefois, Attia-Ismail (2018) a confirmé que la valeur nutritive des espèces halophytes, est fortement liée à la maturité de la plante.
Les halophytes prospectés représentent une source nutritionnelle non conventionnelle importante à intégrer dans le calendrier fourrager des rations du cheptel local en zones marginales. En effet plusieurs travaux rapportent que la composition chimique diffère selon les saisons et aussi selon les écosystèmes. Par conséquent, l'alimentation exclusive d'espèces halophytes telles que l’Atriplex peut prédisposer le bétail à des déséquilibres minéraux (Masters et al. 2007). La détermination des niveaux de cendres constitutives, y compris les oxalates et d'autres facteurs antinutritionnels, est importante pour le bon choix des niveaux d'alimentation permettant d'éviter la toxicité. L’identification des facteurs qui influencent la sélection et la consommation des halophytes est incontournable pour argumenter les opportunités le développement des parcours salés et de justifier les raisons économiques pour la restauration des zones salées (Norman et al.2004). Dans la région méditerranéenne, plusieurs auteurs (Abu-Zanat et Tabbaa 2006 ; Shawket et Ibrahem 2013 ; Obeidat et al 2016), rapportent que l’Atriplex halimus L peut être utilisé comme source de fourrage alternative appropriée à la paille de blé, il peut remplacer jusqu'à 50 % du fourrage conventionnel le foin de bersim sans effets négatifs sur la consommation et la digestion de la matière sèche. Aussi, (Salem et al 2010) indiquent que la présence de composés secondaires pourrait avoir un effet positif sur les animaux, à un certain niveau, en protégeant les protéines alimentaires de la dégradation du rumen, ce qui conduit à une diminution de la production de méthane et améliore l'utilisation des nutriments.
Par ailleurs la plupart des Amarantacées du genre Sarcocornia et Salicornia peuvent contenir des composés antinutritionnels tels que les flavonoïdes, tanins, alcaloïdes, oxalates et saponines (Hayder et al 2023). Selon, El Shaer (2010) et Ehsen et al (2016), ces composés sont réputés par leurs toxicités pour les animaux, avec un seuil dépassant 4 % de MS pour les tanins et 3% de MS pour les saponines, provoquant ainsi des pertes économiques importantes pour les éleveurs. En plus les halophytes se caractérisent par un excès de sodium qui entraîne l’augmentation de la fréquence respiratoire, la rétention d'eau, la diminution de la digestibilité de la MO et la réduction de l’appétit (Masters et al. 2007). Afin d’atténuer l’effet toxique du sodium, plusieurs travaux ont proposé de mélanger les halophiles avec des fourragères à faibles teneurs en sels (Abdal 2009 ; Anon 2009). Par contre, cette richesse en sodium est bien appréciée par certain ruminants particulièrement le dromadaire et le caprin. La différence d’accumulation de composés antinutritionnels entre les espèces halophytes vivaces et annuelles a été signalée avec une supériorité pour des vivaces en fonction du stade végétatif de chaque type de végétation (Hayder et al 2023). L’appétabilité des espèces halophytes par les ruminants est modulée par le stade végétatif, la vigueur des plantes et les faibles teneurs en composés antinutritionnels d’où Dans la région méditerranéenne alimentaire des ruminants sur parcours riches en végétations halophytes. Cependant, des recherches complémentaires doivent déterminer les taux optimaux de pâturage et la susceptibilité de ces espèces aux dommages causés par le bétail pendant le pâturage. Comprendre pourquoi certains ruminants choisissent certaines espèces et quelles parties de l'espèce ils choisissent permettrait de développer des stratégies de gestion du pâturage appropriées pour les espèces fourragères prometteuses à utiliser dans la réhabilitation des parcours dégradés en zones marginales, ainsi que d'offrir une incitation commerciale à la revégétalisation de ces espaces.
La pénurie des fourrages pour animaux en zones semi-arides est tributaire des conditions climatiques fortement irrégulière dans le temps et l’espace. Cette situation impose la valorisation de ressources non conventionnelles, telles que les halophytes dans l’alimentation des ruminants. Ces fourrages sont bien adaptés au milieu salin ou la culture de fourrages conventionnels est contraignante. L’opportunité d’évaluation des potentialités productives et nutritionnelles de ces ressources spontanées est très convaincante pourquoi certains ruminants fourrager dans les parcours marginaux salins. Les résultats des traits botaniques et nutritionnels d’espèces de la famille d’amarantacée à savoir l’Atriplex halimusL et Salicornia fruticosa L sont de bonne qualité et très prometteuses pour son intégration dans les rations alimentaires pour ruminants en zone saline marginale. L’évaluation botanique indique la présence de 17 espèces appartenant à 8 familles avec dominance de la famille Amaranthaceae (51.47 %). Le spectre biologique est fortement représenté par les thérophytes (47 %) suivi des chamaephytes (29,4 %), La biomasse enregistrée en conditions salines varie entre 2 à plus de 4 tonnes MS/ha. Les prévisions énergétiques (TDN, ED, EM et EN) d’espèces halophytes (Atriplex halimusL et Salicornia fruticosa L) ont révélé des valeurs élevées à raisonnables en protéines et énergie qui peuvent être intégrées dans le calendrier fourrager des petits ruminants en zone saline. De ce fait, et sur la base de la diversité botanique, la disponibilité et la répartition spatiale des populations halophytes naturelles, il s’avère que les deux Amaranthaceae (Atriplex halimusL et Salicornia fruticosa L) sont les candidates les plus intéressantes pour la production du fourrage au petits ruminants durant toute l'année en zones marginales salines Algérienne.
Nous exprimerons nos remerciements au personnel de la direction des forets de la Wilaya de Mascara et le département des Sciences Agronomiques, faculté SNV Université de Mustapha Stambouli, Mascara pour l’aide dans la réalisation de cette étude.
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