Livestock Research for Rural Development 34 (6) 2022 LRRD Search LRRD Misssion Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Efficacité de l’effet mâle sur la reproduction et la productivité de brebis Ouled Djellal croisées avec des béliers D’man

M Adaouri, S Triki1, H Mefti Korteby2, M Lebied3 et L Sebbag3

Institut National de la Recherche Agronomie d’Algérie (INRAA), El-Harrach Alger, Algérie
madaouri@gmail.com
1 Ecole Nationale Supérieure d’Agronomique (ENSA), El-Harrach Alger
2 Faculté des Sciences de la Nature & de la vie, Département de Biotechnologie, Université Saad DAHLAB Blida -1-
3 Institut Technique des Elevages (ITElv), Baba Ali Alger

Résumé

Les objectifs de l’étude sont d’étudier l’effet bélier (EB) sur les performances de reproduction et de productivité de femelles Ouled Djellal (OD) luttées par des mâles D’man (D) et de montrer si les faibles performances observées dans le précédent essai pour le même type de croisement soumis au traitement hormonal de synchronisation des chaleurs (FGA+PMSG) (taux de fécondité de 86,7 % et productivité pondérale moyenne à 90 jours d’âge de 13,3 kg par brebis par agnelage) pouvaient être améliorées par l’utilisation d’une alternative, l’effet bélier. Elle s’est déroulée à la ferme de l’ITElv (Institut technique des élevages) de Baba Ali (Algérie). Pour cela, 52 brebis ont été réparties en deux groupes homogènes traités avec du FGA+PMSG (n=26 brebis, mode FGA+PMSG) ou par l’effet mâle (n=26 brebis, mode EB). Toutes les femelles ont été luttées par des béliers D’man.

Avec le mode de reproduction FGA+PMSG, la fécondité a été de 91,5% et la productivité de 15,1 kg par brebis, de même ordre de grandeur que dans l’observation précédente. Avec le mode EB (accompagné d’une bonne alimentation), la fécondité a été significativement améliorée d’environ 43% (131 %, p=0,013) et la productivité pondérale a été significativement améliorée d’environ 34% (20,2 kg par brebis, p=0,03). Ces résultats doivent être confirmés par d'autres études. Le rendement reproductif et productif du troupeau (brebis OD croisées par des béliers D) pourrait être facilement amélioré par l’utilisation de l’EB comme un mode de reproduction utile, durable et économiquement rentable pour ce type de croisement comparativement à un traitement hormonal.

Mots clés : Algérie, croisement génétique, mode de reproduction, traitement hormonal


Efficiency of the male effect on the reproduction and productivity of Ouled Djellal ewes crossed with D'man rams

Abstract

The objectives of this study were to show the ram effect (RE) on the reproductive performance and productivity of Ouled Djellal (OD) females crossed with a D'man (D) ram and to show whether the poor reproductive performance and productivity observed in the previous trial for the same type of crossbreed with hormonal heat synchronization treatment (FGA+PMSG) (fecundity rate of 86.7% and average weight productivity at 90 days of age of 13.3 kg per ewe per lambing) could be improved by the use of another alternative technique called the ram effect.The study was conducted at the ITElv (Technical Institute of Livestock) farm in Baba Ali (Algeria). Two reproduction modes were tested on 52 ewes divided into two homogeneous groups with FGA+PMSG (n=26 ewes, FGA+PMSG mode) or male effect (n=26 ewes, EB mode). All females were struggled by rams of breed D.

With the FGA+PMSG breeding method, ewe reproduction and productivity were 91.5 % for fecundity and 15.1 kg per ewe for productivity, of the same order of magnitude as in the previous observation. With the RE breeding technique (and a good feeding), the fecundity was significantly improved by 43 % (131%, p=0.013). Similarly, the weight productivity was significantly improved by 34 % (20.2 kg per ewe, p=0.030). These results should be confirmed. The reproductive and productive performance of the flock (OD ewes crossed with D rams) could easily be improved by using RE as a useful, sustainable and economically profitable, breeding method for this type of cross compared to hormonal treatment.

Key words: Algeria, genetic crossing, breeding method, hormonal treatment


Introduction

En Algérie, le cheptel ovin constitue une véritable richesse nationale. Son effectif est de 29 millions de têtes (MADR 2020). L’élevage des ovins est rencontré dans toutes les régions du pays avec cependant, 80% du cheptel concentré dans la steppe et les hautes plaines semi-arides céréalières où il constitue parfois la source principale des revenus des agropasteurs.

Le patrimoine ovin national est riche et varié, il est caractérisé par une grande diversité de races autochtones bien adaptées aux conditions du milieu. Sept races ovines algériennes sont enregistrées, dont trois races principales la race Ouled Djellal, la race Hamra ou Beni-Ighil et la race Rembi et quatre races secondaires la race D’man, la race Barbarine, la race Berbère et la race Targui-Sidaou. Chacune de ces races a ses propres caractéristiques : rusticité, prolificité, production de viande, production laitière, etc. (Chellig 1992).

En général, la productivité numérique de l’élevage ovin est faible. Elle stagne autour de 0,6-0,8 agneau sevré par brebis reproductrice et par an (Boutonnet 1989, Benyounes et al 2013). Cette faible productivité est due aux faibles performances de reproduction des brebis, et de croissance et de viabilité pré et post-natale des agneaux. Elle est aussi due à la conduite extensive des troupeaux dans les zones de parcours, aux manques de reproducteurs sélectionnés et à la non maîtrise des techniques de reproduction.

Ainsi, l’augmentation de la productivité des ovins nécessite des actions d’amélioration importantes et de longue durée.

La première action consiste à l’amélioration du mode de conduite des ovins et de leur alimentation afin qu’ils extériorisent leur potentiel génétique et la deuxième action est l’utilisation des techniques de reproduction adaptées pouvant faire appel à des traitements hormonaux impliqués dans la régulation du taux d’ovulation tel que le PMSG (Pregnant Mare Serum Gonadotropin) injecté à forte dose, car le PMSG augmente le taux d’ovulation (Janssens et al 2004).

Toutefois, les traitements hormonaux sont de plus en plus remis en cause voire interdits dans certaines filières de production comme l’agriculture biologique (Tournadre et al 2002). Des avancées vers la maitrise de la reproduction sans hormones se développent actuellement.

Une méthode alternative sans hormone, dite «effet mâle » ou « effet biologique» ou « effet bélier » peut également être appliquée avec plus de succès (Kenyon et al 2009). C’est une technique pertinente et efficace pour induire, de façon relativement synchronisée, l’ovulation et l’œstrus chez les brebis en période d’anœstrus saisonnier et d’envisager l’utilisation de l’insémination artificielle. Elle demande peu de moyen et son coût est extrêmement faible en lutte naturelle (Thimonier et al 2000). Elle serait profitable en élevages conventionnels et biologiques, et contribuerait à la gestion durable de l’agriculture (Pellicer-Rubio et al 2019). Elle consiste à séparer complètement les femelles des mâles pendant au moins 3 semaines puis à introduire un nombre convenable de mâles.

L’objectif de ce travail est d’étudier l’efficacité de l’effet bélier (EB) par rapport à la technique de traitement hormonal (FGA+PMSG) sur les performances de reproduction et de productivité au sevrage des brebis de race Ouled Djellal (peu prolifique, avec un bon gabarit) luttées avec des béliers de race D’man (très prolifique, avec un poids léger).


Matériel et méthodes

Lieu du déroulement de l’expérimentation

L’étude a été réalisée au niveau de la bergerie expérimentale de la ferme de démonstration et de production de semences de l’Institut Technique des Elevages (ITElv) de Baba Ali, situé à 36° 48’ de latitude Nord et de 2° 59’de longitude Est, à 20 km au sud-ouest d’Alger, Algérie.

Animaux et conduite de la reproduction
Animaux

52 brebis de race Ouled Djellal âgées d’environ cinq ans, de poids vif moyen de 60,5 ±0,8 kg et avec une note d’état corporel moyenne de 3,2±0,8 ont été utilisées dans cette étude. Elles ont été réparties en deux groupes homogènes (FGA+PMSG ou EB).

Les brebis de chaque groupe ont été subdivisées au moment de la lutte en trois lots de 8 à 9 femelles chacun pour être saillies par un bélier par lot. Chaque lot a été placé dans un enclos cimenté et paillé ; la surface du box est d’environ 18 m2 (2 m2/animal). Chaque enclos est pourvu d’une mangeoire métallique d’une longueur de 2 m, et d’un abreuvoir d’une capacité de 30 litres, adaptés à l’âge et au nombre d’animaux dans chaque enclos.

Les mâles utilisés dans le cadre de cette étude étaient de race D’man, âgés d’environ quatre ans, de poids vif moyen de 54,0±8,3 kg et ayant une note d’état corporel moyenne de 3,2±0,3. Ils sont nés dans la ferme et ne présentaient aucune pathologie générale ou spécifique de leurs appareils génitaux.

Conduite de la reproduction

Deux modes d’induction et de synchronisation des chaleurs ont été utilisés dans notre étude.

La première méthode est celle préconisée par Cognie (1988). Elle consiste à la pose d’éponges vaginales contenant 40 mg FGA (acétate de fluorogestone) pendant 14 jours et une injection par voie intramusculaire de 300 UI de PMSG (gonadotrophine sérique de jument gravide) au moment du retrait des éponges. Les béliers ont été introduits 48 heures après le retrait des éponges et sont restés pendant deux jours au contact des femelles. Ils ont été réintroduits 15 jours après la première saillie pour d’éventuels retours de chaleurs.

La seconde méthode est celle dite « effet mâle » ou «effet bélier» (EB). Elle consiste en un isolement strict et total des béliers par rapport au brebis (séparation physique, visuelle, olfactive et auditive) pendant plus d’un mois ici puis mise en présence des béliers par simple lâchage d’un seul bélier par lot de brebis traitées (Tournadre et al 2009, Khiati 2013, Castonguay 2018). Le nombre de mâles utilisés dans les luttes pour chaque traitement est de trois (sexe/ratio de 1 bélier reproducteur pour 8 à 9 brebis). Les béliers sont restés 25 jours avec les femelles.

Tous les animaux utilisés au cours de cette expérimentation ont été traités contre les parasites externes et internes au début de l’essai.

Conduite alimentaire des reproducteurs
Alimentation des brebis

La ration de base est constituée de foin d’avoine (Avena sativa) produit à la FDPS de l’ITElv de Baba Ali, récolté au stade début épiaison à la fin de mois d’avril, séché au soleil et conditionné en bottes de moyenne densité et de poids moyen de 20 kg la botte. Distribuée à volonté (20% de refus) deux fois par jour à 9h et 16h, cette ration était complémentée par un concentré composé de maïs, de tourteau de soja, de son de blé, d’avoine et d’un complément minéral vitaminé du commerce. La teneur du concentré en matière azotée était de 20%. La quantité de concentré distribuée était fonction du stade physiologique de la brebis. Elle a été de 500,300, 400, 500 et 600 g de concentré/animal/jour respectivement durant le flushing, les trois premiers mois de gestation, le steaming (les quatrième et cinquième mois de gestation) et les trois mois de lactation.

Des pierres à lécher multi vitaminiques et minérales sous forme de bloc de 5 kg chacune, ont été mises à la disposition des animaux pendant toute la période d’essai.

Alimentation des béliers

Quatre semaines avant et durant toute la période de lutte, les béliers de race D’man utilisés pour notre essai ont bénéficié de 600 g de concentré/animal/jour et de foin d’avoine comme ration de base distribuée à volonté. En dehors de la période de lutte, les béliers ont été maintenus à l’entretien par du foin d’avoine distribué à volonté.

L’eau était distribuée à volonté pour toutes les catégories d’animaux.

Paramètres calculés

Les performances de reproduction et de productivité ont été évaluées selon les formules classiques suivantes:

Fertilité = Nbre de brebis ayant mis bas / Nbre de brebis mises à la reproduction× 100.

Prolificité = Nbre d’agneaux nés/ Nbre de brebis ayant mis bas× 100.

Fécondité = Nbre d’agneaux nés/ Nbre de brebis mises à la reproduction× 100.

Productivité numérique au sevrage = Nbre d’agneaux sevrés à 90 jours / Nbre de femelles mises à la reproduction ×100.

Productivité pondérale au sevrage = Poids des agneaux sevrés à 90 jours / Nbre de brebis mise à la reproduction.

La codification utilisée pour les paramètres de reproduction a été formulée comme suit:

Fertilité: 100 = brebis fertile ; 0 = brebis infertile.

Fécondité: 0 = zéro agneau né ; 100 = un seul agneau né ; 200 = deux agneaux nés et 300 = trois agneaux nés.

Prolificité: 100 = naissance simple ; 200 = naissance double ; 300 = naissance triple.

Analyses statistiques

Une analyse descriptive a concerné toutes les données étudiées ; ainsi le test ANOVA leur a été appliqué. Les analyses de variances et descriptives ont été faites avec le logiciel SPSS/PASW 20.0 (SPSS Inc., Chicago, IL, USA), et le seuil de signification était de 0,05.


Résultats et discussion

Les résultats obtenus sur les performances de reproduction et de productivité des brebis de race Ouled Djellal (OD) croisées par des mâles de race D’man (D) sont rapportés dans le Tableau 1.

Tableau 1. Performances de reproduction et de productivité des brebis Ouled Djellal luttées par des béliers D’man selon le mode de reproduction pratiqué (Traitement hormonal n = 26 ou Effet bélier n = 26)

Paramètres

FGA+PMSG

EB

p-value

Fertilité (%)

73±45

100±0

0,003

Prolificité (%)

126 ±54

131 ± 47

0,686

Fécondité (%)

91±73

131 ± 47

0,013

Productivité numérique au sevrage (%)

80±66

119± 57

0,010

Productivité pondérale au sevrage par brebis (kg)

15,1 ±10,8

20,2 ±4,7

0,030

Fertilité

La fertilité des brebis de race Ouled Djellal luttées par les béliers de race D’man et soumises au traitement hormonal (FGA+PMSG) observée dans notre étude est proche de celle rapportée par Adaouri et al (2017) pour le même type de croisement et la même technique de reproduction ; elle est respectivement d’environ 73 et 76%.

Alors que la fertilité observée chez les femelles soumises à l’effet bélier est significativement plus élevée (p=0,003) par rapport aux femelles soumises au traitement hormonal de synchronisation des chaleurs (FGA + PMSG), elle est respectivement d’environ 100 et 73% soit une amélioration d’environ 37% (Tableau 1).

Cette amélioration est aussi observée par rapport à la valeur standard (86%) des brebis de race Ouled Djellal élevées en race pure dans les conditions steppiques algérienne (Chellig 1992) ainsi que la moyenne de la même race élevée en race pure répertoriée en littérature en Algérie par Belkhirat et Bradai (2021) (80,3 ± 14,9 % sur 37 valeurs) alors que, pour le traitement hormonal, on enregistre une diminution d’environ 15 et 9% respectivement.

D’autres auteurs ont rapporté des valeurs plus faibles pour l’effet bélier : Lamrani et al (2008) rapportent une moyenne de 75% sur trois luttes réalisées en deux ans sur des brebis de race Ouled Djellal élevées en race pure, alors que Safsaf et Tlidjane (2010) et Benyounes et al (2015) ont rapporté des taux de fertilité de 79 et 77% respectivement.

La fertilité élevée observée dans notre travail pourrait être due au type de croisement utilisé (brebis race Ouled Djellal× bélier race D’man) et aussi à l’alimentation. Il est connu que le croisement simple améliore les paramètres de reproduction d’une part par l’effet d’hétérosis : l’amélioration de ces paramètres est d’ordre de 10 à 20% (Poujardieu et vrillon 1973, Brun et Saleil 1994, De Rochambeau 1998, Ouyed et al 2007) et d’autre part, par le phénomène de complémentarité qui permet de réunir chez un même individu les performances complémentaires présentes chez les deux races parentales (Minvielle 1990, Rouvier et Brun 1990, Khalil et Al-Saef 2008).

Cependant, il est intéressant de noter dans notre étude l’effet positif de l’effet bélier par rapport au traitement hormonal.

Pour les autres races locales, la fertilité enregistrée dans notre étude sur des femelles soumises au mode de reproduction EB (100%) reste supérieure à celle rapportée par Belhadia et al (2020) sur des brebis de la race Taadmit (94%) soumises au même mode de reproduction (EB) et à celle rapportée par Bouix et Kadiri (1975) sur des brebis de la race D’man élevées en race pure (93%).

Prolificité

S’agissant de la prolificité, qui pourrait nous éclairer sur l’importance de la taille de la portée des femelles.

Dans notre étude, nous avons enregistré une amélioration de la prolificité d’environ 4% au profit des femelles avec l’induction des chaleurs avec l’effet bélier comparativement aux brebis avec l’utilisation du traitement hormonal (FGA+PMSG), cependant cette amélioration reste statistiquement non significative (p=0,686). Elle est en moyenne d’environ 131 et 126% respectivement (Tableau 1).

Les résultats obtenus dans notre étude et quel que soit le mode d’induction des chaleurs sont supérieurs au standard des femelles de la race Ouled Djellal élevées en race pure dans les zones algériennes (110%) (Chellig 1992). Cette amélioration est très économique et recherchée par les éleveurs d’ovins dans le système intensif ou semi-intensif.

Cependant, cette comparaison est pertinente puisque dans notre essai, nous avons utilisé des brebis de race Ouled Djellal croisées par des mâles de race D’man. Ce type de croisement pourrait améliorer la prolificité des brebis par deux phénomènes : association des caractères complémentaires et phénomène d’hétérosis (De Rochambeau 1998, Ouyed et al 2007).

Lamrani et al (2008) ont enregistré des taux de prolificité de 149 et 104% (p<0,0001) sur des brebis Ouled Djellal élevées en race pure soumises aux deux modes d’induction et de synchronisation des chaleurs : FGA+PMSG+EB et EB seul respectivement.

L’amélioration de la prolificité avec l’injection du PMSG est connue et rapportée par plusieurs auteurs notamment Brice et Perret (1997) et Boly et al (2000) et, à des doses plus élevées, il augmente le taux d’ovulation et la taille de portée à la naissance (Purvis et Hillard 1997).

Pour les autres races locales, la prolificité enregistrée dans notre étude sur des brebis soumises au mode d’induction des chaleurs par EB (131%) reste légèrement supérieure à celle rapportée par Belhadia et al (2020) sur des femelles soumises au même mode de reproduction pour la race Taadmit (128%).

Fécondité

La fécondité est la conséquence directe des deux critères: fertilité et prolificité. La fécondité des femelles Ouled Djellal luttées par des mâles D’man avec induction des chaleurs par l’effet bélier a été statistiquement plus élevée (p=0,013) par rapport aux brebis soumises au traitement hormonal de synchronisation des chaleurs, elle a été respectivement d’environ 131 et 92% (Tableau 1).

La fécondité enregistrée pour le mode de reproduction EB a été supérieure d’environ 38% par rapport à la valeur standard des brebis de race Ouled Djellal (95%) (Chellig 1992) élevées en race pure en zone steppique algérienne, alors que la moyenne enregistrée pour le mode de lutte traitement hormonal a été légèrement inférieure (92%) (Tableau 1) et elle a été légèrement supérieure à celle rapportée par Adaouri et al (2017) (87%).

La littérature rapporte des valeurs différentes selon la conduite de l’élevage. Lamrani et al (2008) ont enregistré sur des brebis de race Ouled Djellal soumises en printemps à l’EB, au FGA+EB et au FGA+PMSG+EB des taux respectifs d’environ 67, 64 et 104%. Safsaf et Tlidjane (2010) ont rapporté un taux de fécondité de 87% sur des brebis OD soumises à l’EB.

Pour les autres races locales, Belhadia et al (2020) ont enregistré sur des femelles de race Taadmit soumises au mode d’induction des chaleurs par EB un taux de fécondité (120%) inférieur d’environ 8% à celui enregistré dans notre étude pour le même mode de reproduction (131%).

Productivité numérique au sevrage

La productivité numérique au sevrage des brebis de race Ouled Djellal croisées avec les mâles de race D’man enregistrée dans notre étude avec l’induction des chaleurs par l’EB a été significativement plus élevée (p=0,010) par rapport à l’induction des chaleurs par le traitement hormonal. Elle a été d’environ 119% contre 80% respectivement soit une amélioration d’environ 50% (Tableau 1).

Le résultat enregistré dans notre étude pour le mode de reproduction EB est intéressant par rapport aux valeurs rapportées en littérature sur la race Ouled Djellal élevée en race pure. En effet, Chellig (1992) a rapporté dans les conditions algériennes pour la race Ouled Djellal, un taux de 70% en élevage nomade et 80% en élevage sédentaire, alors que Boutonnet (1989) et Dekhili (2010) ont rapporté respectivement un taux de 62% en année moyenne en élevage nomade et 80% sur des brebis conduites en extensif dans la région de Sétif (l’Est Algérien).

Triki (2003) a enregistré des taux moyens sur trois cycles de 71, 58, 69 et 58% sur des brebis de race Ouled Djellal alimentées respectivement à base de paille traitée à l’ammoniac, de paille traitée à l’urée, du foin de luzerne et du foin d’avoine et conduites en bergerie intégrale avec l’induction des chaleurs par FGA+PMSG (300 UI).

Productivité pondérale au sevrage

La productivité pondérale au sevrage constitue un caractère dit composé puisqu’elle est fortement influencée par d’autres variables, telles que la fertilité, la prolificité, le taux et le poids au sevrage; la productivité pondérale obtenue confirme la convergence des résultats de la fertilité, de la prolificité, de la fécondité et de la productivité numérique.

Ainsi la productivité pondérale du troupeau enregistrée dans notre étude a été améliorée significativement (p=0,030) dans le mode EB par rapport au mode (FGA+PMSG). Elle s’est établie respectivement à 20,2 et 15,1 kg par brebis (Tableau 1). Ceci pourrait être expliqué par la viabilité des agneaux de la naissance au sevrage plus élevée enregistrée pour les agneaux issus du mode de reproduction EB (91,2%) contre 87,0% seulement obtenu pour l’autre mode de reproduction (FGA+PMSG).

La productivité pondérale reste tributaire de la viabilité des agneaux jusqu’au sevrage, en fonction des conditions d’élevage et de la capacité d’allaitement des brebis (Dekhili 2002, Rekik et al 2005, Benyounes et al 2013, Djellal et al 2016).

A notre connaissance, il existe très peu de références sur la productivité pondérale du troupeau ovin Algérien. Cependant, Triki (2003) a rapporté dans une étude sur l’utilisation des pailles de céréale traitée à l’urée ou à l’ammoniac par les brebis Ouled Djellal conduites en bergerie intégrale avec l’induction des chaleurs par FGA+PMSG une productivité pondérale moyenne sur trois cycles respectivement de 6,9 kg/brebis et de 10,7 kg/brebis. Alors que Dekhili (2010) a rapporté une productivité de 12,8 kg/brebis sur des brebis de race Ouled Djellal élevées en race pure conduites en extensif dans la région de Sétif.

Il est à signaler que la productivité pondérale observée dans notre étude pour le mode (FGA+PMSG) est légèrement supérieure à celle rapportée par Adaouri et al (2017), elle est respectivement d’environ 15 et 13 kg par brebis.


Conclusion


Remerciements

Les auteurs expriment leurs remerciements au personnel technique de la bergerie expérimentale de la ferme de démonstration et de production de semences de l’ITElv à Baba Ali, pour leur contribution.


Déclaration de conflits d’intérêts

L’étude a été réalisée sans aucun conflit d’intérêt.


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