Livestock Research for Rural Development 33 (3) 2021 LRRD Search LRRD Misssion Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

Citation of this paper

Typologie descriptive des systèmes d’élevage camelin en Mauritanie

M B Biya1, M S Chrif Ahmed1, C Y Dieye1, A K M Diop1, R B Mohamed1, M M Salem1, M Sidatt1, K M Side Elemine1, M S Mohamed1, F B N’Diaye1, G Meiloud1, G Konuspayeva2 and B Faye2,3

1 ONARDEL, Centre Mauritanien de Développement de l’Elevage Camelin (CMDEC), PK17, Nouakchott, Mauritanie
bjfaye50@gmail.com
2 Université Al-Farabi, 71 avenue Al-Farabi, 050038, Almaty, Kazakhstan
3 CIRAD-SELMET, TA C122/A, Campus International de Baillarguet, 34398 Montpellier Cedex

Resumé

Une typologie descriptive des systèmes d’élevage camelins a été réalisée sur l’ensemble du territoire mauritanien dans le but d’en connaître la diversité. Au total, 187 élevages camelins des quatre régions du pays (Sud, Centre, Est, Nord) ont été enquêtés. Les 49 variables retenues portaient sur six thèmes : l’éleveur, le troupeau, la santé animale, l’alimentation, les pratiques de traite et les pratiques commerciales. La stratégie statistique s’est appuyée sur une analyse séparée des sous-tableaux regroupant les variables par thème afin de déterminer des types d’éleveurs, de troupeaux, de pratiques alimentaires, de statut sanitaire, de pratiques de traite et de flux commerciaux. Les descriptions de ces types ont été suivies d’une analyse globale permettant d’identifier sept types d’élevage fortement différenciés sur le plan géographique, un effet régional hautement significatif ayant été observé : moyens engraisseurs (n=36), petits mixtes marchands (n=32), moyens peu marchands (n=21), moyens mobiles marchands (n=23), petits peu marchands (n=22), grands marchands (n=15) et grands naisseurs (n=38). Les types sont interprétés au regard du contexte géographique et climatique de chacune des régions.

Mots-clefs : dromadaire, pastoralisme, pratiques d’alimentation, pratiques commerciales, statut sanitaire


Descriptive typology of camel farming system in Mauritania

Abstract

A descriptive typology of camel breeding systems has been carried out all over Mauritania to find out how diverse they are. A total of 187 camel herds from the four regions of the country (South, Central, East, North) were surveyed. The forty-nine retained variables were focused on six topics: farmer, herd, animal health, feeding and commercial practices. The statistical strategy was based on a separate analysis of homogeneous sub-tables from the point of view of the selected groups of variables in order to determine the types of breeders, herds, food practices, health status, trade and trade flows. Descriptions of these types were followed by a comprehensive analysis to identify seven highly spatially differentiated types of breeding, with a highly significant regional effect observed: medium fatteners (n = 36), small mixed merchants (n = 32), medium little merchants (n = 21), mobile medium merchants (n = 23), small little marketers (n = 22), large merchants (n = 15) and large breeders (n = 38). These types were interpreted in relation to the geographical and climatic context of each region.

Keywords: breeding camel, dromedary, pastoralism, food practices, commercial practices, health status


Introduction

La Mauritanie est un pays en majorité désertique où l’élevage camelin, bien que mal quantifié, représente une part considérable des activités du secteur primaire de l’économie. En effet, dans un pays composé de 75% de désert ou de semi-désert, l’élevage extensif en général, et celui du dromadaire en particulier, s’avère bien adapté aux conditions locales. De fait, l’élevage dans son ensemble représente 70% de la valeur ajoutée du secteur rural et près de 24% du PIB national (PNDE 2017). Avec un effectif sans doute sous-estimé d’environ 1,5 millions de têtes (FAOstat 2019), la Mauritanie est par ailleurs, un grand pays d’élevage camelin. Il serait, à ce titre au 6éme rang mondial et le plus important en Afrique de l’Ouest. Il fait partie notamment des pays où l’élevage camelin est pratiqué sur l’ensemble du territoire national.

Par ailleurs, le pays connait d’importantes évolutions des systèmes pastoraux et agro-pastoraux sous l’effet des changements climatiques (sécheresses récurrentes), de la globalisation économique (notamment la marchandisation du lait), et de l’urbanisation (Faye et al 2014). L’objectif de la présente étude est de caractériser l’élevage camelin à l’échelle nationale en s’appuyant sur une typologie descriptive des systèmes de production existants. Cette étude s’inscrit dans le programme de recherche-développement du Centre Mauritanien de Développement de l’Elevage Camelin (CMDEC), récemment crée avec l’appui de la FAO pour notamment caractériser les systèmes d’élevage et leurs performances en vue d’établir un plan d’amélioration génétique du cheptel camelin.


Matériel et méthodes

L’étude s’est appuyée sur une enquête auprès d’éleveurs menée par entretien directif, réalisée sur l’ensemble du territoire national par 10 enquêteurs du CMDEC, formés au préalable à la mise en œuvre des entretiens sur le terrain.

Questionnaire d’enquête

Le questionnaire utilisé, rédigé collectivement dans le cadre d’une formation aux enquêtes en milieu éleveur, a été testé au préalable dans la périphérie de Nouakchott chez 23 éleveurs camelins répartis dans 4 zones périurbaines contrastées. Les questions ont été réajustées en conséquence avant de lancer l’étude au niveau national. Le questionnaire final comprenait 35 questions qualitatives et quantitatives réparties en 6 rubriques, à savoir (i) caractérisation de l’éleveur (5 questions), (ii) caractérisation du troupeau (8 questions), (iii) pratiques et conditions d’élevage (9 questions), (iv) pratiques de reproduction (4 questions), pratiques sanitaires (3 questions), (v) pratiques commerciales (4 questions), et (vi) défis et attentes (2 questions ouvertes non traitées ultérieurement dans l’analyse typologique). Les enquêtes ont été réalisées sur 3 mois entre les mois de juin et septembre 2018. Les données ont été saisies ensuite sur un tableur Excel.

Description sommaire de l’échantillon

Le choix des élevages s’est appuyé sur une sélection spatialisée stratifiée à raison d’une dizaine d’éleveurs camelins tirés de façon aléatoire par moughataa (équivalent des départements) en veillant à un équilibre du nombre d’enquêtés dans chaque région en fonction de la densité d’élevages camelins estimée d’après les données du Ministère du développement rural. Au total, les données collectées ont concerné 187 élevages camelins répartis dans 4 régions (Figure 1) : Est (33,7%), Nord (31,5%), Centre (21,4%) et Sud (13,3%).

Figure 1. Localisation des 4 régions enquêtées sur le territoire mauritanien

Sur la base des données d’effectif, cette enquête a concerné 17 756 dromadaires au total (tableau 1), soit un peu plus de 1% du cheptel national estimé et près de 1,5% des éleveurs camelins du pays. Les effectifs moyens par élevage ont donc été de 79 têtes dans la région Centre, 68 dans l’Est, 143 dans le Nord et 75 dans le Sud soit une moyenne de 95 têtes par élevage sur l’ensemble de l’échantillon.

Tableau 1. Répartition de l’échantillon d’élevages enquêtés et de l’effectif de dromadaires correspondant par région

Régions

Elevages

Dromadaires

Effectif/troupeau

Est

63

4 304

69 ± 66

4-350

Nord

59

8 444

143 ± 151

27-760

Centre

40

3 141

78 ± 65

11-318

Sud

25

1 867

74 ± 44

22-202

TOTAL

187

17 756

95 ± 104

4-760

Description des variables

Après recodage, élimination des variables à modalité unique, transformation des quelques variables quantitatives (effectifs) en modalités selon leur distribution, calcul de quelques ratios (mâles/femelles, jeunes/adultes, etc.) et regroupement des modalités rares avec d’autres, 49 variables qualitatives ont été construites regroupant 131 modalités (Tableau 2). En cas de données manquantes (qui ont concerné moins de 5% des données), les valeurs ont été estimées par la méthode des moyennes (données quantitatives) ou par la méthode du plus proche voisin (données qualitatives). Les variables quantitatives ont été conservées dans un feuillet séparé du tableur Excel pour décrire ultérieurement les différences régionales et illustrer les types d’élevage identifiés.

Tableau 2. Liste des variables, de leurs modalités et de la distribution des élevages par modalité (%Mod)

Variable

Nom

Modalité

Description

% Mod.

Variables qualifiant l’éleveur (n=5)

Statut

Stat

1

Propriétaire

78,1

2

Salarié

21,9

Niveau d’instruction

Inst

1

Illettré

20,9

2

Ecole coranique

66,8

3

Ecole primaire/secondaire

12,3

Autres activités

Autract

1

Oui

93,6

2

Non

6,4

Mobilité

Mobil

1

Nomadisme et/ou divagation

4,8

2

Transhumance

62,0

3

Sédentarisation partielle

26,7

4

Sédentarisation totale

6,4

Contacts avec les services de l’Etat

Cont

1
2

Oui
Non

13,9
86,1

Variables qualifiant le troupeau (n=14)

Nombre total de dromadaires

nbtot

2

1 à 30

15,0

2

31 à 50

24,1

3

51 à 100

31,6

4

100 à 180

19,3

5

Plus de 180

10,2

Nombre de
camelins par berger

NbCamBer

1

0-20

11,2

2

20-40

23,0

3

40-60

24,1

4

60-100

23,0

5

Plus de 100

18,7

Ratio mâles/femelles adultes

rapMF

1

Moins de 10%

28,3

2

10-20%

35,8

3

20-30%

13,4

4

30-50%

11,8

5

Plus de 50%

10,7

Ratio jeunes/adultes

rapJA

1

Moins de 10%

16,6

2

10-20%

30,5

3

20-30%

28,3

4

30-50%

18,7

5

Plus de 50%

5,9

Ovins

Ov

1

Oui

38,0

2

Non

62,0

Caprins

Cp

1

Oui

47,6

2

Non

52,4

Bovins

Bv

1

Oui

36,9

2

Non

63,1

Equins

Eq

1

Oui

11,2

2

Non

88,8

Taux de mises-bas annuel

tauxMB

1

0%

39,0

2

1-20%

18,7

3

20-33%

19,3

4

33-50%

9,1

5

Plus de 50%

13,9

Taux d’avortement

tauxAV

1

0%

51,9

2

1-15%

28,3

3

Plus de 15%

19,8

Mortalité 0-1 an

Mort1an

1

0%

46,0

2

1-5%

18,2

3

5-10%

10,7

4

10-20%

16,0

5

Plus de 20%

9,1

Origine du troupeau

OrTrp

1
2

Héritage
Achat externe

90,4
9,6

Durée du service des reproducteurs

durServ

1
2
3

Moins de 5 ans
5 à 10 ans
Plus de 10 ans

20,9
49,2
29,9

Nombre de femelles (F) par reproducteur

FMrep

1

Absence de mâle

7,5

2

1-30 F

20,3

3

30-50 F

35,3

4

50-100 F

21,9

5

Plus de 100 F

15,0

Variables qualifiant la santé du troupeau (n=12)

Trypanosomose

tryp

1

Oui

48,1

2

Non

51,9

Pasteurellose

past

1

Oui

48,7

2

Non

51,3

Gale

gale

1

Oui

51,3

2

Non

48,7

Teigne

teign

1

Oui

51,3

2

Non

48,7

Avortement

avort

1

Oui

39,0

2

Non

61,0

Mammite

mam

1

Oui

28,9

2

Non

71,1

Diarrhée

diar

1

Oui

54,5

2

Non

45,5

Tiques

tiq

1

Oui

23,5

2

Non

76,5

Abcès

abce

1

Oui

54,0

2

Non

46,0

Parasites gastro-intestinaux

PGI

1

Oui

38,5

2

Non

61,5

Vaccination

Vacc

1

Oui

6,4

2

Non

93,6

Antiparasitage

antipar

1

Oui

67,9

2

Non

32,1

Variables qualifiant l’alimentation (n=10)

Blé

blé

1

Oui

46,0

2

Non

54,0

Riz

riz

1

Oui

3,7

2

Non

96,3

Son

son

1

Oui

19,3

2

Non

80,7

Maïs

mais

1

Oui

2,1

2

Non

97,9

Tourteau

tourt

1

Oui

22,5

2

Non

77,5

Complément minéral vitaminé

CMV

1
2

Oui
Non

17,1
82,9

Sel

Sel

1

Oui

42,2

2

Non

57,8

Autres aliments

Aut

1

Oui

6,4

2

Non

93,6

Type d’abreuvement

abrv

1
2
3
4

Eau de pluie
Puits
Eau de la ville
Absence d’abreuvement

21,4
45,5
12,3
20,9

Présence de mangeoires

Mang

1
2

Oui
Non

51,9
48,1

Variables qualifiant les pratiques de traite (n=4)

Récipient de traite

recip

1

Plastique

28,3

2

Métallique

55,1

3

Les deux

7,5

4

Calebasse

9,1

Lavage des mains

lav

1

Oui

42,8

2

Non

57,2

Type de traite

trait

1

Totale

45,5

2

Partielle

54,5

Fréquence de traite

freqT

1

1 traite/jour

25,1

2

2 traites/jour

39,6

3

Occasionnelle

35,3

Variables qualifiant les flux commerciaux (n=4)

Réforme

ref

1

Oui

70,6

2

Non

29,4

Pourcentage des animaux achetés

%ach

1
2

Pas d'achat
Au moins 1%

95,7
4,3

Pourcentage de vente

%vent

1

Pas de vente

38,0

2

Moins de 10%

39,0

3

10-16%

13,4

4

Plus de 16%

9,6

Vente de lait

ventL

1

Oui

88,2

2

Non

11,8

Stratégie d’analyse statistique (Figure 2)

Une analyse simultanée des six sous-tableaux selon la méthode d’Escofier et Pagès (2016), éventuellement en mêlant tableau quantitatif (données troupeau) et qualitatif (données pratiques) selon la méthodologie décrite par Pagès (2002) représentait une stratégie statistique possible. Nous avons opté dans un premier temps pour une analyse séparée des sous-tableaux car la description de chacun des sous-tableaux nous apparaissait plus informative et l’exposé des résultats plus aisé. La région d’origine a été retenue comme variable supplémentaire dans chacune de ces analyses afin de tester un éventuel effet « région ».

Dans un second temps, il s’est agi d’extraire de chacun des sous-tableaux des types d’éleveurs, de troupeaux, de statut sanitaire, etc. par classification automatique, puis de réaliser une analyse simultanée des six typologies.

D’une façon plus détaillée, l’analyse était composée de 6 étapes :

· Analyse de chacun des sous-tableaux par analyse factorielle des correspondances multiples (AFCM) suivie d’une classification ascendante hiérarchique (CAH) portant sur les 187 lignes de chaque sous-tableau des 5 premiers facteurs en utilisant la méthode d’agrégation de Ward et la distance euclidienne (Everitt et al 2011).

Figure 2. Schéma de la stratégie statistique

· Caractérisation des classes issues de chacun des sous-tableaux, basée sur une série de tableaux de contingence croisant les classes avec chacune des variables, leurs relations étant évaluées par le test du Chi². L’interprétation des classes (types d’éleveurs, types de troupeau, types de statut sanitaire, etc.) est basée sur les seules relations significatives entre type et variables;

· Construction d’un tableau de données constitué des 187 éleveurs en ligne et de 6 colonnes considérées comme des variables synthétiques correspondant aux classes de chacun des sous-tableaux; chacune des variables synthétiques comprenait n modalités correspondant aux n types, identifiées dans chacun des sous-tableaux ;

· Classification automatique (CAH) des 187 lignes de cette nouvelle table pour identifier une « typologie des élevages » ;

· Interprétation des types issus de cette dernière classification par test du chi² croisant les types de variables synthétiques avec chacune des 49 variables actives et la région d’origine;

· Les données quantitatives ont été analysées afin d’évaluer les différences significatives entre les types d’élevage et entre les régions (par ANOVA). Les données quantitatives utilisées ont été les suivantes : (i) l’effectif du troupeau (NbTot), (ii) le nombre moyen de chameaux par berger (NbCmber), (iii) le ratio mâles/femelles (rapMF), (iv) le ratio jeunes/adultes (rapJA), (v) le taux de mise bas (tauxMB), (vi) le taux d’avortement (tauxAV), (vii) le taux de mortalité 0-1 an (Mort1an), (viii) le nombre de femelles adultes par mâle reproducteur (FMrep), (ix) la durée moyenne de service des reproducteurs (durServ).

L’ensemble des analyses statistiques a été réalisé avec le logiciel XLStat (Addinsoft ©, version 2019).


Résultats

Analyse des sous-tableaux

Pour alléger la présentation des nombreux résultats (plan factoriel des variables et des individus, arbre de classification, tableaux de chi²), nous nous sommes limités à présenter les arbres de classification (Figures 3a à 3f) et le tableau des résultats de Chi² pour l’ensemble des analyses permettant d’identifier les variables contribuant significativement aux classes (Tableau 3). L’interprétation des classes issues de l’analyse de chacun des sous-tableaux est listée ci-dessous. Successivement ont été analysés les tableaux « éleveurs » (quatre types d’éleveurs issus de la CAH libellés E1 à E4), « troupeau » (quatre types dénommés T1 à T4), « santé » (S1 à S4), « alimentation » (A1 à A4), « pratiques de traite » (Tr1 à Tr3) et « flux commerciaux » (F1 à F3).

Les quatre types « Eleveurs » (Figure 3a et Tableau 3)

E1: Propriétaires majoritairement de l’Est, transhumants, illettrés et ayant une autre activité que l’élevage ;

E2 : Propriétaires du Sud, nomades ou transhumants, scolarisés à l’école coranique ou primaire, pouvant parfois avoir une autre activité. Seul ce groupe a des contacts réguliers avec les services de l’Etat ;

E3: Salariés majoritairement du Nord et en partie du Centre, partiellement sédentarisés et pouvant parfois exercer une autre activité, scolarisés à l’école coranique ;

E4: Propriétaires de L’Est et du Centre de niveau d’instruction variable, sédentarisés partiellement ou totalement.

Les quatre types de « troupeau » (Figure 3b et Tableau 3)

T1: Grands troupeaux du Nord avec peu de bergers. Troupeaux possédant peu de mâles utilisés plus de 15 ans et beaucoup de jeunes avec un taux de mise-bas élevé mais aussi un taux de mortalité élevé ;

T2: Troupeaux du Sud de taille moyenne avec un nombre moyen de bergers, un nombre élevé de mâles avec un turn-over moyen et une proportion assez élevée de jeunes, mais un taux de mise bas et de mortalité faible et un nombre moyen de femelles par mâle reproducteur ;

T3: Petits troupeaux camelins-bovins de l’Est et du Centre avec peu de bergers, peu de mâles (voire aucun) mais avec un turn-over de moins de 5 ans, relativement peu de jeunes ; taux de mise-bas faible, mais mortalité élevée ; peu de femelles par mâle ; le troupeau est en partie d’origine externe ;

T4: Grands troupeaux du Nord et du Centre avec peu de bergers et un taux de mâles élevés et un faible taux de jeunes ; le taux de mise bas est relativement faible ainsi que le taux de mortalité ; le nombre de mâles par femelle est élevé ; par ailleurs, ce groupe déclare des équins dans les troupeaux.

Figure 3. Arbres de classification issue de la CAH des sous-tableaux 3a « Eleveurs » (variance interclasse
expliquée par les 4 classes retenues : 50,1%), 3b « Troupeau » (37,8%), 3c « Santé » (39,9%),
3d « Alimentation » (62,9%), 3e « Traite » (52,7%), et 3f « Flux économiques » (76,7%)

Les quatre statuts de « santé » (Figure 3c et Tableau 3)

S1: Elevages du Centre et du Sud caractérisés par la présence d’un grand nombre de maladies (parasitisme, avortement, mammites, diarrhée, etc.) et la pratique du déparasitage ;

S2: Elevages du Nord avec des problèmes de maladies cutanées (gale et teigne), parfois de la pasteurellose et de la diarrhée chez les chamelons et pratiquant un déparasitage régulier ;

S3: Elevages de l’Est présentant des cas de pasteurellose parfois et du parasitisme interne

S4: Elevages de l’Est avec trypanosomose, abcès et parfois du parasitisme gastro-intestinal.

Les quatre modes d’« alimentation » (Figure 3d et Tableau 3)

A1: Supplémentation dans la région Centre parfois à base de blé, de tourteau, de sel et autres ingrédients ; Abreuvement par l’eau de pluie et parfois présence de mangeoire;

A2 : Elevages du Sud pratiquant une supplémentation avec tous les produits listés (blé, riz, son, maïs, tourteau, etc.) ; Présence de mangeoires et abreuvement au puits ou avec l’eau de la ville;

A3 : Elevage du nord s’abreuvant au puits et ne pratiquant aucune supplémentation;

A4 : Elevage de l’Est sans supplémentation et souvent sans types particulier d’abreuvement.

Les trois pratiques de « traite » (Figure 3e et Tableau 3)

Tr1: Elevages du Centre pratiquant une traite partielle (une fois par jour) dans des calebasses ; le trayeur se lave les mains avant la traite;

Tr2: Elevages de l’Est et du Sud pratiquant une traite partielle une ou deux fois /jour dans tous les types de récipients mais déclarant ne pas se laver les mains;

Tr3: Elevages du Nord pratiquant une traite occasionnelle mais totale et dans tous types de récipient sauf calebasse : le trayeur se lave les mains avant la traite.

Les trois types de « flux commerciaux » (Figure 3f et Tableau 3)

F1: Elevages de l'Est ne déclarant aucun mouvement d’achat, de vente ou de réforme;

F2: Elevages du Nord et du Sud, pratiquant la réforme des vieux animaux et déclarant jusqu’à 10% de vente d’animaux et dans quelques cas des achats, mais pas de vente de lait;

F3: Elevages du Centre ou du Sud, pratiquant la réforme, et déclarant un pourcentage de vente de plus de 10% et parfois des achats d’animaux et la vente du lait.

Tableau 3. Valeur p du test de chi² sur le tableau de contingence modalité des variables * classes issues des CAH) pour chacun des sous-tableaux

Sous-tableau Eleveurs

p

Sous-tableau Alimentation

p

Région

<0,001

Région

<0,001

Statut

<0,001

Blé

<0,001

Niveau d’instruction

<0,001

Riz

0,006

Autres activités

<0,001

Son

<0,001

Mobilité

<0,001

Maïs

NS

Contact

=0,021

Tourteau

<0,001

Sous-tableau Troupeau

p

CMV

<0,001

Région

<0,001

Sel

<0,001

Effectif total

<0,001

Autre

0,034

Nombre dromadaires/berger

<0,001

Abreuvement

<0,001

Rapport M/F

<0,001

Mangeoire

<0,001

Rapport J/A

<0,001

Sous-tableau Traite

p

Ovin

NS

Région

<0,001

Caprin

NS

Type de récipient

<0,001

Bovin

0,014

Lavage des mains

<0,001

Equin

0,014

Type de traite

<0,001

Taux mise-bas

<0,001

Nombre de traites

<0,001

Taux d’avortement

NS

Sous-tableau Flux Economique

p

Mortalité 0-1 an

<0,001

Région

<0,001

Origine du troupeau

0,006

Pratique de réforme

<0,001

Durée du service

<0,001

% d’achat

NS

Nombre de femelles/mâle

<0,001

% vente

<0,001

Sous-tableau Santé

p

Vente du lait

NS

Région

<0,001

Trypanosomose

<0,001

Pasteurellose

<0,001

Gale

<0,001

Teigne

<0,001

Avortement

<0,001

Mammites

<0,001

Diarrhée

<0,001

Tiques

<0,001

Abcès

<0,001

Parasitisme digestif

<0,001

Vaccination

0,373

Déparasitage

<0,001

Analyse globale

Le Tableau 4 résume de façon synthétique les types décrits ci-dessus afin de faciliter la lecture de l’analyse globale. Un effet régional important est à souligner pour chaque groupe de variables, les tests de chi² indiquant un effet significatif dans tous les cas. Cet effet régional apparait nettement dans l’analyse globale comme le montre la projection des centres de gravité « région » sur le principal plan factoriel (Figure 4). La CHA sur le tableau « 187 élevages * 6 sous-tableaux » a permis d’identifier 7 classes dont les ellipses d’inertie se répartissent sur le plan des deux premiers facteurs (Figure 5).

Tableau 4. Dénomination des 22 classes issues des CAH des 6 sous-tableaux « éleveur », « troupeau », « santé », « alimentation », « traite » et « flux économiques »

Sous-tableau

Types

Interprétation synthétique

Eleveur

E1

Transhumants traditionnels multi-actifs de l’Est

E2

Eleveurs mobiles éduqués du Sud parfois multi-actifs

E3

Eleveurs plus ou moins sédentarisés du Nord et du Centre

E4

Eleveurs plus ou moins sédentarisés de l’Est

Troupeau

T1

Grands troupeaux du Nord plutôt « naisseurs »

T2

Troupeaux moyens du Sud à plusieurs finalités

T3

Petits troupeaux mixtes (bovins) du Centre et de l’Est

T4

Grands troupeaux du Nord et du Centre plutôt « engraisseurs »

Santé

S1

Forte charges sanitaires multiples du Sud et du Centre

S2

Profil dominé par maladies cutanées et diarrhée du Nord

S3

Faible charge sanitaire de l’Est sauf un peu de parasitisme

S4

Faible charge sanitaire de l’Est sauf trypanosomose et abcès

Alimentation

A1

Ration faiblement supplémentée dans les élevages du Centre

A2

Ration riche en suppléments dans les élevages du Sud

A3

Absence de supplémentation autour des puits dans le Nord

A4

Absence de supplémentation sans abreuvement de l’Est

Traite

Tr1

Traite traditionnelle propre dans les élevages du Centre

Tr2

Traite partielle moins hygiénique dans l’Est et le Sud

Tr3

Traite occasionnelle propre dans les élevages du Nord

Flux économiques

F1

Absence d’intégration marchande des élevages de l’Est

F2

Intégration marchande moyenne des élevages du Nord et du Sud

F3

Forte intégration marchande des élevages du Centre et du Sud

A l’exception des paramètres sanitaires (taux d’avortement et de mortalité des jeunes), des différences hautement significatives sont apparues entre types d’élevage (Tableau 5). Les classes issues de l’analyse finale peuvent s’interpréter à partir des résultats de l’AFCM globale et de l’analyse des sous-tableaux de la manière suivante:

Figure 4. Principal plan factoriel (1,2) issu de l’analyse factorielle des correspondances multiples du tableau (187 éleveurs
camelins * 6 classifications des sous-tableaux) avec projection des centres de gravité des 4 régions d’origine
des élevages. La taille des modalités est proportionnelle à leur corrélation aux facteurs F1 et F2


Figure 5. Projection des 7 classes (ellipses d’inertie) sur le plan factoriel (1,2) issu de l’analyse factorielle des
correspondances multiples du tableau (187 éleveurs camelins * 6 classifications des sous-tableaux).
La taille de individus est proportionnelle à leur corrélation aux facteurs F1 et F2

C1ou moyens engraisseurs: Elevages mobiles majoritairement du Centre ou du Sud. Ce sont des éleveurs plutôt éduqués et pluriactifs, parfois avec de grands troupeaux (83 ± 58 têtes) plutôt « engraisseurs » (26% de mâles). Leurs animaux sont plus ou moins complémentés, et présentent une forte charge pathologique. Ils pratiquent une traite traditionnelle mais sont plutôt bien intégrés sur le plan commercial.

C2 ou petits mixtes marchands: Petits élevages (57 ± 46 têtes) mixtes (bovins) parfois sédentarisés du Centre à forte charge pathologique (notamment mortalité des jeunes dépassant les 10%). Les éleveurs complémentent leurs animaux, en partie pratiquent une traite traditionnelle (29% de taux de mise bas) et sont en partie fortement intégrés dans les flux marchands.

C3 ou moyens peu marchands: Petits ou moyens élevages (61 ± 57 têtes) majoritairement de l’Est, plus ou moins sédentarisés, à faible pression pathologique (sauf parasitisme). Les éleveurs ne complémentent pas leurs animaux, pratiquent une traite partielle et n’ont pas de flux économiques déclarés (faible taux de mises bas lors de l’enquête). Le turn-over des mâles reproducteurs est important (durée moyenne de service de 4 ans).

C4 ou moyens mobiles marchands: Petits ou moyens élevages (94 ± 69 têtes) mobiles du Sud, à relativement faible charge pathologique déclarée en dépit d’un taux d’avortement élevé (11%). Les éleveurs complémentent leurs animaux, pratiquent une traite partielle et sont plutôt bien intégrés économiquement (engraissement : 37% de mâles dans le troupeau).

C5 ou petits peu marchands: Elevages transhumants de l’Est à petits effectifs (47 ± 24 têtes), sans charge pathologique déclarée sauf la trypanosomose. Les éleveurs pratiquent une traite plutôt partielle et occasionnelle et ne sont pas intégrés dans des flux économiques notables.

C6 ou grands marchands: Elevages de grands troupeaux (270 ± 168 têtes) parfois sédentarisés du Nord au profil sanitaire dominé par les maladies cutanées et la diarrhée, caractérisés par l’absence de complémentation, une traite occasionnelle et une intégration économique moyenne avec un grand nombre de femelles par mâle reproducteur.

C7 ou grands naisseurs: Elevages de grands troupeaux (117 ± 126 têtes) mobiles du Nord ayant les mêmes pratiques alimentaires, de traite et économiques que précédemment et le même profil sanitaire, mais avec un taux de mises bas élevé (37%) et une proportion de jeunes animaux très élevée (30%) permettant de les catégoriser en élevages naisseurs.

Tableau 5. Moyenne des variables quantitatives selon les 7 classes d’élevage camelin issus de l’analyse globale

Classe

Nbtot

nbCmber

rapMF

rapJA

tauxMB

tauxAV

Mort1an

FMrep

durServ

1

83bc

63bc

26,2b

19,2bc

20,8bc

8,0ab

7,4ab

58,5b

7,8a

2

58c

46c

16,9c

26,7ab

28,9ab

8,8ab

11,2a

29,7d

9,1a

3

61c

42c

11,8c

18,2bc

1,6e

5,6ab

4,9ab

44,4bcd

4,2b

4

94bc

74b

37,3a

26,7ab

6,7de

11,5a

4,4b

61,6b

7,7a

5

47c

37c

13,4c

19,8bc

2,9de

10,8a

2,1b

31,2cd

4,5b

6

270a

123a

23,5bc

13,3c

14,3cd

2,9b

2,9b

115,1a

8,5a

7

117b

82b

16,2c

29,8a

37,4a

3,6b

6,5ab

52,4bc

8,7a

Comparaison entre régions

La région d’origine de l’éleveur est apparue structurante dans la répartition des types d’élevage et l’analyse des variables quantitatives a permis de caractériser de façon complémentaire cette variabilité régionale. Ainsi, la composition moyenne des troupeaux (femelles adulte/mâles adulte/jeunes) variait sensiblement d’une région à l’autre avec un pourcentage élevé de mâles dans les régions centre (11,1%) et nord (7,7%) à l’opposé des régions est (5,4%) et sud (3,0%). Concernant le pourcentage de jeunes, une nette différence oppose la région centre (11,4%) aux trois autres (autour de 19% de jeunes). Des différences significatives sont apparues entre régions pour tous les paramètres quantitatifs, à l’exception du nombre de femelles par mâles reproducteurs (Tableau 6). En résumé, la région Centre se caractérisait par une faible productivité numérique et un faible turn-over des reproducteurs, la région Est par un bon ratio jeunes/adultes et un turn-over rapide des reproducteurs, le Nord par des grands troupeaux et un taux de mise-bas élevé, et le Sud par un pourcentage élevé de femelles dans les troupeaux.

Tableau 6. Moyenne des variables quantitatives selon les 4 régions enquêtées (les valeurs significativement plus élevées sont en caractère gras)

Variable

Centre

Est

Nord

Sud

p

NbTot

79b

69b

143 a

75b

<0,0001

NbCMber

58,3b

49,4b

87,4 a

59,7b

<0,001

rapMF

13,5c

22,5b

15,2c

39,7 a

< 0,0001

rapJA

14,3b

25,2 a

26,1 a

24,6 a

0,002

tauxMB

24,1b

1,2c

34,4 a

19,5b

< 0,0001

tauxAV

11,6 a

6,7bc

3,7c

10,9ab

0,004

Mort1an

11,5 a

4,0bc

7,1ab

1,2c

0,002

FMrep

47,3a

47,2a

64,7a

45,3a

NS

durServ

8,4 a

5,7b

8,8 a

7,5ab

<0,0001


Discussion

Pertinence de l’analyse typologique

Un effet régional significatif a pu être mis en évidence dans toutes les analyses. Un tel effet, peut être mis sur le compte de différences notables entre les écosystèmes et les modes d’élevage, mais aussi peut être associé à des effets « enquêteurs » (Faye et al 1994 ; Ducrot et al 1997), ceux-ci ayant été différents selon les régions. En effet, certaines données paraissent peu fiables, notamment certaines données quantitatives du fait de la réticence des éleveurs à répondre sur les effectifs et la composition des troupeaux. Par ailleurs, l’absence de contrôle de cohérence lors de la collecte de certaines informations comme par exemple la somme des effectifs des catégories d’animaux qui a pu être supérieure à l’effectif total déclaré du troupeau, et des variables peu informatives et peu discriminantes, ont limité les capacités interprétatives des analyses. L’estimation des données manquantes par la méthode des moyennes ou par la méthode du plus proche voisin a pu sensiblement modifier le rattachement de ces observations à telle ou telle classe typologique. Toutefois, le nombre d’élevages enquêtés aussi bien que le mode d’échantillonnage (tirage aléatoire spatialisé) garantissent une assez bonne représentativité des systèmes de production existants. Par ailleurs, les thèmes abordés dans nos enquêtes permettent une description pertinente des systèmes d’élevage : multi-activité de l’éleveur, taille et composition des troupeaux, type de mobilité et de gardiennage, ration alimentaire, niveau sanitaire et flux marchands.

Les systèmes d’élevage camelin

Il existe quelques publications sur les systèmes d’élevage camelins africains en Algérie (Adamou 2008 ; Bedda et al 2015 ; Bensemaoune et al 2019), en Tunisie (Salmi et al 2016), au Niger (Chaibou et al 2005) et pour les parties sahariennes du Maroc (Michel et al 1997 ; Faye et al 2014 ; Kamili et al 2020). D’autres investigations sur les systèmes camelins en Arabie Saoudite (Abdallah et Faye 2013) ou en Inde (Laval et al 1998) sont disponibles. Toutefois, ces typologies sont construites sur des jeux différents de variables (par exemple l’ampleur de la mobilité, les pratiques de reproduction, d’engraissement ou de soins), ce qui limite les comparaisons possibles. A notre connaissance, aucune étude sur les systèmes de production camelins n’est disponible à l’échelle nationale en Mauritanie, à l’exception des analyses typologiques « à dire d’expert » proposée par Faye (2018) et par Ould Mohamed Ahmed et al (2018) et de quelques rapports peu accessibles relevant de la littérature grise et limités à des régions spécifiques du pays (par exemple Bouy et Ould Saleh 2002).

Structuration régionale des systèmes camelins

Les sept types d’élevage camelins issus de la classification automatique soulignent de fortes variations entre les régions d’enquête. Les systèmes d’élevage camelins, très dépendants des conditions locales (ressources fourragères, flore, variables climatiques et édaphiques, accès aux intrants, accès au marché) sont en conséquence fortement dépendant des socio-écosystèmes dans lesquels ils s’inscrivent. En Mauritanie, les quatre régions enquêtées apparaissent contrastées, en dépit de la prédominance des écosystèmes arides et semi-arides. Une lecture des résultats de la typologie au regard des conditions régionales contrastées pourrait être la suivante:


Conclusion

En dépit du nombre restreint de variables retenues pour caractériser les systèmes de production camelins, la présente étude typologique (enquête transversale) a le mérite de couvrir l’ensemble du territoire national Mauritanien avec un échantillon aléatoire important. Elle est donc censée bien représenter la diversité des élevages camelins, très marquée par l’origine géographique des éleveurs. Les conditions climatiques, écosystémiques mais également la densité de infrastructures ainsi que l’éloignement des bassins de consommation que constituent les centres urbains apparaissent comme des facteurs structurants des systèmes d’élevage et de leur intégration au marché.

Pour le futur, il apparaitrait plus pertinent de se focaliser sur des enquêtes longitudinales concernant les pratiques de mobilité, les pratiques commerciales et l’estimation des performances de production par des enquêtes basées sur des suivis de troupeaux plurimensuels, permettant d’accéder à des informations plus fiables et plus informatives. De telles études complémentaires, correspondant aux orientations en cours au Centre Mauritanien de Développement de l’Elevage Camelin (CMDEC), permettront de mieux percevoir les évolutions observables dans ces systèmes, notamment une tendance à la sédentarisation partielle, transitoire ou non.


Remerciements

Ce travail a été réalisé dans le cadre de deux projets de la FAO en Mauritanie : UTF/MAU/026/MAU « Projet d’amélioration de la production cameline par la mise en place d’un centre de développement de l’élevage camelin » et TCP/MAU/3703 « Renforcement des capacités techniques de l’Office National de Recherche et de Développement de l’Elevage (ONARDEL) ». Les auteurs remercient Mme Irina Buttoud, représentante de la FAO au bureau de Nouakchott et Mr Suleyman Gueye, coordonnateur du projet, pour leur appui au CMDEC, et le bureau régional à Tunis, en la personne du Dr Mohammed Bengoumi pour ses conseils dans la mise en œuvre des activités. Les auteurs sont également reconnaissants à l’ONARDEL qui a facilité la logistique pour la réalisation des enquêtes, ainsi qu’aux éleveurs camelins de Mauritanie qui ont donné de leur temps pour la collecte des informations. Les auteurs sont également reconnaissants à l’ONARDEL (Mr Mohamed Lemine Haki) qui a facilité la logistique.


Déclaration des contributions des auteurs

Mr Biya a coordonné les enquêtes de terrain et contribué à la mise en place de la logistique d’enquête. Messieurs Chrif Ahmed, Diop, Mohamed, Side Elemine, Salem, Sidatt, Sidi Mohamed, N’Diaye, Meiloud et Dieye ont réalisé les enquêtes sur le terrain, saisi les données, aidé à leur interprétation et pour certains, participé à la rédaction de l’article (Diop et Chrif Ahmed). Dr Konuspayeva a contribué à la formation des enquêteurs et à la valorisation des données dans le cadre de son activité de consultante pour la FAO. Dr Faye a réalisé les analyses de données et a contribué à l’essentiel de la rédaction de l’article. Tous les auteurs autorisent la soumission de la version finale en vue de sa publication.


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