Livestock Research for Rural Development 30 (6) 2018 | Guide for preparation of papers | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
Afin de déterminer l’importance réelle des pathologies des jeunes veaux en élevage bovin, 285 veaux ont été suivis de la naissance à 90 jours dans 20 élevages de 5 à 50 vaches laitières situés au nord de la wilaya de Tiaret. Pendant toute l’année 2015 et le premier trimestre 2016, 8,4% de veaux sont morts nés ou morts dans les 24 heures et les taux de morbidité et de mortalité à 90 jours ont été respectivement de 45,6% et de 27,0% par rapport aux nés totaux et de 49,8% et 29,5% par rapport aux nés vivants. Les facteurs qui ont influencé significativement (p<005) ces taux étaient la taille et la qualité de l’élevage, l’âge de la mortalité et à la naissance la température du milieu et le poids du veau. Les causes de mortalité recensées ont été les problèmes d'allaitement (20,8%), les dystocies (14,3%), les diarrhées (11,7%), les problèmes respiratoires (9,1%), l'arthrite (7,8%) et les affections ombilicales (6,0%). L'analyse de 60 échantillons de fèces de veaux atteints de diarrhée a permis d'identifier les fréquences des agents infectieux recherchés responsables de diarrhées néonatales. Ainsi 68,3% étaient positifs pour au moins un des agents : 55,0 % des échantillons affectés étaient positifs à Cryptosporidium parvum, 16,7% à C lostridium perfringens, 13,3% à E-coli K99, 11,7% aux Rotavirus, 10,0% aux Coronavirus et aucun échantillon àSalmonella sp. D’autres germes tels que Pasteurella multocida, Proteus vulgaris et Streptococcus sp. n’ont pas été recherchés. Pour diminuer ces taux élevés, nous insistons sur l’encadrement des éleveurs.
Mots clés: agent de diarrhée, élevage bovin, morbidité, néonatalité, nouveau-né, septicémie
To determine the real importance of young calf pathologies in our cattle farms, 285 calves aged from 0 to 90 days were followed in twenty farms of 5 to 50 dairy cows distributed on the north of Tiaret area. During 2015 and the first trimester of 2016, 8,4% of the calves were still born or dead within 24 hours and the morbidity and mortality rates at 90 days were 45,6% and 27,0% of total born, respectively, and 49,8% and 29,5% of born alive. The factors that significantly influenced these rates (p< 005) were farm size, age of calf mortality, quality of breeding, birth weight and temperature at birth. The causes of mortality recorded were breastfeeding problems (20,8%), dystocia (14,3%), diarrhea (11,7%), respiratory problems (9,1%), arthritis (7,8%) and umbilical infection (6,0%). The analysis of 60 samples of calf faeces identified some infectious agents responsible of neonatal diarrhea; 68,3% were positive for at least one of the diarrhea agents searched: Cryptosporidium parvum alone accounted for 55% of affected samples, 16,7% were concerned by Clostridium perfringens, 13,3% by E-coli K99, 11,7% by Rotavirus and 10,0% by Coronavirus. No sample was identified as positive to Salmonella sp. Other bacteria such as Pasteurella multocida, Proteus vulgaris and Streptococcus sp. were not looked for. We insist on the breeders supervision to reduce these high levels.
Key words: cattle breeding, diarrhea agent, morbidity, new born, septicemia
En Algérie et dans la majorité des pays du monde, les éleveurs bovins sont confrontés aux problèmes de la mortalité néonatale des veaux. Ceci est d’autant plus important que le seul moyen de pérenniser leur activité repose sur la survie des jeunes animaux. En effet, dans une enquête réalisée au niveau des élevages bovins en Algérie durant la période de 2005 à 2008, le taux de mortalité des veaux a été de 11,7% (Bouzid et al 2012). En France, Jegou et al (2006) ont rapporté, au niveau de la région Seine-Maritime, une mortalité moyenne supérieure à 10,0%.
La diarrhée néonatale est le problème digestif le plus rencontré chez les jeunes veaux (Cho et Yoon, 2014).
Plusieurs groupes de recherche, de différents pays, ont travaillé sur l’étiologie des diarrhées (Izzo et al 2011). Divers agents infectieux ont été impliqués dans la diarrhée du veau, notamment les rotavirus (BRoV), les coronavirus (BCoV), Cryptosporidium spp et Escherichia coli entérotoxinogène K99/F5 (CEE K99/F5). Le BRoV provoque habituellement la diarrhée chez les veaux âgés de 1 à 2 semaines. Le BCoV est une cause importante de diarrhée chez les veaux de 4 à 30 jours. La CEE K99/F5 provoque la diarrhée chez les veaux de 1 à 4 jours, de plus, Cryptosporidium spp est une cause importante de diarrhée chez les veaux de 1 à 4 semaines (Paul et Wal, 2009).
Bien que d'autres micro-organismes infectieux soient également signalés comme entéro-pathogènes dans l’étude de la diarrhée du veau nouveau-né (Cho et al, 2010 ; Achá et al 2004), de nombreux facteurs de risque sont impliqués dans l'étiologie de la diarrhée du veau nouveau-né, y compris l'état nutritionnel, les stress environnementaux et les facteurs de gestion.
Différentes techniques ont été utilisées dans l'identification des agents entéro-pathogènes du veau nouveau-né (Gomez et al, 2017 ; Karayel et al, 2017).
En Algérie, il n'y a que peu d’études et à très petite échelle sur ce sujet. Nous nous sommes fixés les objectifs suivants :
Décrire les fréquences des mortalités et des diarrhées des veaux à partir des données recueillies dans les élevages inclus au programme de notre étude.
Décrire les facteurs de risque des mortalités et des diarrhées néonatales des veaux présents dans les élevages.
Par des analyses microbiologiques, parasitaires, test ELISA et examens cliniques, déterminer les principales étiologies infectieuses, parasitaires et autres causes à l’origine de ce problème.
Notre travail a été réalisé sur un effectif global de 285 veaux entre la naissance et l’âge de 3 mois provenant de vaches laitières évoluant sur 20 exploitations bovines de différentes tailles variant de 5 à 50 vaches par élevage. Ces élevages se répartissent essentiellement au niveau de la région nord de la wilaya de Tiaret.
Durant la totalité de la période d’étude, le suivi des animaux nous a permis de récolter les données suivantes :
Le taux de naissance des veaux ainsi que les taux de morbidité et de mortalité des veaux nouveaux nés. Pour mieux interpréter ces taux, nous nous sommes intéressés à l’âge de la mortalité pour pouvoir déterminer les phases les plus critiques pour le veau nouveau-né et jusqu’à 3 mois. De même pour la taille de l’élevage et ses répercussions sur les taux de morbidité et de mortalité des veaux.
Nous nous sommes intéressés aussi au critère du poids à la naissance et son lien direct avec le taux de mortalité ; ainsi une attention particulière a été donnée afin de déterminer les poids les plus contraignants pour la survie des veaux.
Nous avons porté un intérêt particulier à l’influence de la qualité de l’élevage pratiquée dans chacune des 20 exploitations de notre étude sur les taux de morbidité et de mortalité des veaux. Pour cela, nous avons classé nos élevages en trois catégories : les bons, les moyens et les médiocres. Nous nous sommes basés pour établir ces trois catégories d’élevages sur la classification rapportée par Abdelhadi (2015) qui donne de l’importance à l’existence ou l’absence d’étables modernes, la disponibilité d’eau et d’aliments de qualité, la superficie de l’exploitation et la qualification du personnel travaillant à ce niveau.
Nous avons aussi donné de l’importance à la température du milieu extérieur enregistrée au moment de la naissance des veaux et son influence sur leur santé et leur viabilité. Pour cela, nous avons essayé de déterminer les taux de morbidité et de mortalité des veaux selon la variation de la température, avec plusieurs fourchettes variant de 0 à plus de 25 °C.
Durant notre suivi, nous avons cherché à déterminer aussi les taux des différentes pathologies rencontrées au cours de la période néonatale telles que les dystocies, les problèmes d’allaitement, les affections septiques de l’ombilic, les diarrhées et les maladies respiratoires.
Durant notre expérimentation et après avoir observé qu’un nombre important de jeunes veaux était concerné par des diarrhées, nous avons tenté d’identifier les agents à l’origine de ces problèmes. Pour cela, nous nous sommes procurés de Belgique plusieurs tests nous permettant d’identifier certains agents de la diarrhée du veau ; nous citons :
Un test ELISA de type sandwich qui permet l’identification de trois agents à la fois : rotavirus, coronavirus et E.coli K99. Ce test nous a été fourni par le laboratoire Bio-X Diagnostics (référence BIO-X EASY-DIGEST 3). Un test Elisa pour la détection de Clostridium perfringens a été fourni par la même firme.
Des bandelettes ou tigettes qui permettent la détection de l’agent Cryptosporydium parvum. Ces dernières nous ont été fournies par le même laboratoire ; elles ont l’avantage d’être faciles à utiliser, en donnant un résultat en quelques minutes. C’est un test que nous pouvons réaliser sur place et sur un simple prélèvement de fèces.
Tous les prélèvements de fèces ont été réalisés durant le deuxième semestre de l’année 2015 sur des veaux âgés de 1 à 90 jours et présentant de la diarrhée.
Après prélèvement des échantillons, toutes les analyses ont été effectuées au niveau du laboratoire de Reproduction des animaux de la ferme de l’Institut des Sciences Vétérinaires de Tiaret dans les 24 heures pour éviter les problèmes liés à la conservation des fèces.
Concernant la recherche des agents de la diarrhée rotavirus, coronavirus, E.coli K99, Clostridium perfringens et Cryptosporydium parvum, les analyses ont été effectuées dans le strict respect des indications du fournisseur des kits ELISA. Nous avons aussi recherché l’agent de la salmonellose au niveau des fèces prélevés.
Pour déterminer l’âge auquel les veaux sont plus sensibles à tel ou tel agent, nous avons classé les résultats des analyses selon l’âge des veaux prélevés.
Pour pouvoir interpréter statistiquement nos résultats, nous avons eu recours au logiciel statistique Minitab 18.
Le suivi des 20 exploitations sur une durée de 15 mois nous a permis de connaitre l’influence réelle des pathologies des veaux sur l’évolution de nos élevages. Sur un total de 285 veaux obtenus lors de notre étude, y compris les mortinatalités (24 soit 8,4% de veaux morts nés ou morts dans les 24 heures), nous avons enregistré des taux très importants de morbidité et de mortalité de 0 à 3 mois avec des valeurs respectives de 45,6 et 27,0% par rapport aux nés totaux soit 49,8% et 29,5% par rapport aux nés vivants.
Ces taux sont très loin des objectifs visés par la majorité des éleveurs.
En France, Mee (2008) a rapporté que 94% des éleveurs considèrent qu’un taux de mortalité de 9% par rapport aux nés vivants est acceptable et n’est pas considéré comme un problème. Ce même auteur en 2011 a parlé d’une mortalité accrue malgré les traitements.
Nos résultats sont supérieurs à ceux rapportés par plusieurs auteurs surtout de point de vue mortalité. Dans une enquête réalisée au niveau des élevages bovins, en Algérie, durant la période de 2005 à 2008, le taux de mortalité des veaux a été de 11,7% par rapport aux nés vivants (Bouzid et al 2012). En Ethiopie, Gebremedhin (2014) a rapporté un taux de mortalité global des veaux nouveau-nés de 11,6% par rapport aux nés vivants. Dans le même pays, des taux de morbidité et de mortalité de 66,7 et 20,0% par rapport aux nés vivants respectivement ont été observés (Asefa Asmare et Ashenafi Kiros 2016).
De même, en France, Jegou et al (2006) ont rapporté, au niveau de la région Seine-Maritime, une mortalité moyenne supérieure à 10%. Au niveau de la même région, en 2006 et 2008, Marie-Vinciane (2008) a rapporté, pour environ 3500 élevages, un taux de mortalité moyen de 15% et 16% pour les veaux âgés de 0 jour à 3 mois. En Norvège, Gulliksen et al (2008) ont rapporté un taux de mortalité de 7,8% pour des veaux âgés de 0 à 1 an par rapport aux nés vivants.
Ces taux très importants rencontrés dans nos élevages peuvent s’expliquer par la vétusté des infrastructures au niveau de la majorité de nos exploitations ainsi que le manque de technicité de nos éleveurs. En définitive, le manque de contrôle de nos animaux, surtout en période périnatale, ne permet pas une amélioration de nos résultats de point de vue réduction des mortalités néonatales. Les taux élevés que nous avons enregistrés s’expliquent aussi par le type d’élevage pratiqué dans nos exploitations bovines qui est moins intensifié que celui pratiqué dans les pays du Nord. Ce modèle ne permet en aucun cas un suivi continu de nos animaux et de leurs progénitures.
Ces taux variaient significativement d'une ferme à l'autre (p = 0,003) avec des valeurs très élevées dans les grandes fermes avec 59,0% de morbidité et 32,0% de mortalité. Ces taux ont tendance à diminuer dans les exploitations à moindre effectif, avec une morbidité de 28,9% et une mortalité de 8,9% par rapport aux nés totaux (voir Tableau 1).
Tableau 1. Influence de la taille des exploitations sur la santé du nouveau-né |
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Nombre de têtes |
Nombre |
Taux de |
Taux de |
50 ou plus |
2 |
(59/100) 59,0% |
(32/100) 32,0% |
20-49 |
5 |
(43/100) 43,0% |
(30/100) 30,0% |
10-19 |
4 |
(15/40) 37,5% |
(11/40) 27,5% |
5-9 |
9 |
(13/45) 28,9% |
(4/45) 8,9% |
( / ) : Nombre de veaux malades ou morts / Nombre de veaux nés totaux |
Nos résultats rejoignent ceux rapportés par Gulliksen et al (2009) et Silva Del Rio et al (2007) qui expliquent que le taux de mortalité dépendait fortement du nombre de vaches présentes dans chaque ferme laitière puisque le taux de mortalité des veaux a augmenté (p<0,05) avec l'augmentation de la taille des troupeaux. Buttigieg et al (2016) ont déclaré que les exploitations ayant une taille moyenne de troupeau inférieure avaient un taux de mortalité des veaux significativement plus bas (p= 0,01).
D’après nos résultats, la qualité des élevages a eu un impact hautement significatif sur les taux de morbidité des veaux (p=0,0001).
Les bons élevages ont présenté des taux de morbidité et de mortalité des veaux de 18,3 et 6,7% respectivement. Ces taux ont tendance à augmenter dans les élevages moyens avec 34,7 et 18,8% respectivement et d’une façon plus prononcée dans les élevages médiocres avec 67,7 et 43,5% respectivement.
Ceci se voit clairement dans la figure 1 :
Figure 1. Influence de la qualité d’élevage sur les taux de morbidité et de mortalité des veaux. |
Ces taux relativement élevés enregistrés dans nos fermes sont dus au mauvais état de la plupart de nos fermes bovines puisque seulement 3 exploitations ont été considérées comme bonnes, 12 moyennes et 5 médiocres sur 20.
Mee et al (2008) cité par Lorenz (2011) a rapporté qu'au cours du dernier trimestre de gestation, une alimentation adéquate en protéines devrait être assurée tout en évitant de suralimenter les génisses pour prévenir le surdosage fœtal, l'excès de dépôts adipeux dans le canal génital et ainsi les dystocies. En revanche, selon Gee et al (2006), placer des génisses de boucherie et des vaches sur un régime de paille pré-partum pour prévenir une éventuelle dystocie peut abaisser le statut immunitaire de leur colostrum et de leurs veaux.
Il est connu que les veaux nouveau-nés et les jeunes se trouvent dans un état plus fragile que ceux d’un âge supérieur, c’est pour cela ils sont beaucoup plus sujets à des mortalités. D’après nos résultats, le taux regroupant les veaux mort-nés et ceux qui ont péri dans les 24 heures a été de 8,4%, ce dernier est resté assez élevé jusqu’au 10ème jour avec un taux de 11,9% par rapport aux nés vivants puis a commencé à descendre au seuil de 3,9% entre 10 et 30 jours et 2,8% entre 30 et 90 jours.
Ceci se voit clairement dans la figure 2 suivante :
Figure 2. Variation du taux de mortalité par rapport à l’âge du veau |
Nos résultats rejoignent ceux de Raboisson et al (2013) qui rapportent qu’en France, le taux de mortalité des veaux âgés de 0 à 2 jours était d'environ 6,7% des nés vivants. Dans le groupe des trois jours à un mois, le taux de mortalité des veaux laitiers était d'environ 5,7%.
Mee (2011) estime qu’en Angleterre, les pertes subies en période périnatale sont deux fois plus importantes que les pertes enregistrées durant tout le reste de la vie de plus de 61 animaux. Il a rapporté aussi que dans 90% des cas de pertes néonatales, les veaux étaient vivants au vêlage. Selon Dutil (2001) cité par Weber (2014), le risque de mortalité au cours des premières 24 heures serait 4,6 fois plus élevé chez les veaux nés suite à une dystocie. Ces veaux ont aussi 2,4 fois plus de risque d’être malades dans les 45 premiers jours de vie.
D’après nos résultats, les veaux avec un poids à la naissance inférieur à 20 kg ont été beaucoup plus confrontés à la mortalité avec un taux de 16,8% ; ceux avec un poids compris entre 20 et 30 kg étaient moins confrontés à ce type de problèmes et ont capitalisé un taux de mortalité de 1,4%. Ce taux a tendance à augmenter de nouveau chez les veaux dont les poids à la naissance dépassaient les 30 kg avec 6,0% des cas.
Ceci est clairement visible dans la figure 3 :
Figure 3. Variation du taux de mortalité des veaux selon leur poids à la naissance |
L’étude statistique a montré que le poids à la naissance a eu un effet hautement significatif sur la viabilité du nouveau-né car p est inférieur à 0,05 (p=0,0001). Du point de vue taux de mortalité des veaux, les poids inférieurs à 20 kg sont significativement différents de ceux supérieurs ou égaux à 20 kg.
Johanson et Berger (2003) ont rapporté que les probabilités de mortalité périnatale (jusqu’à l’âge de 48 heures) pour les poids à la naissance de 29, 35, 40, 46 et 52 kg étaient respectivement de 2,1 ; 2,5 ; 3,4 ; 5,1 et 9,6%. Vaala et al (2009) ont recommandé des taureaux de poids adapté pour des vêlages faciles pour les génisses. Vermorel et al (1989) ont constaté que les veaux jumeaux naissaient en moyenne 5 jours avant les veaux seuls et pesaient 7,2 kg de moins (p<0,01). Silva del Rio et al (2007) ont rapporté que la mortalité des veaux était plus élevée après les naissances de jumeaux, avec 28,2% des vêlages jumeaux rapportant un ou les deux veaux comme morts, comparé à 7,2% pour les naissances uniques.
Les veaux peuvent se heurter au cours de leur naissance aux problèmes des températures ambiantes extrêmes : avoisinant les 0 °C en hiver et dépassant les 30 °C en été. Ceci peut influencer les taux de morbidité et de mortalité d’une façon considérable.
Ceci est clairement visible dans la figure 4 :
Figure 4. Variation de la mortinatalité des veaux suivant la température ambiante enregistrée au moment du vêlage |
La mortalité a été importante entre la naissance et 24 heures : 1,4% des veaux étaient des mort-nés et 7% des nés vivants ont péri le premier jour, soit en tout 8,4 % morts à la naissance et avant 24 heures
Concernant l'influence de la température à la naissance sur le taux de mortalité néonatale des veaux, nos résultats montrent que la température de naissance influence significativement les taux de morbidité et de mortalité des veaux nouveau-nés (p = 0,004).
D’après nos résultats, les températures inférieures à 5 °C ont conduit à une mortalité à la naissance assez importante avec un taux de 2,8%. Ce taux a tendance à diminuer au fur et à mesure que les températures deviennent de plus en plus acceptables avec un taux de mortalité de seulement 0,3% pour des températures comprises entre 15 et 20 °C. Ce taux a tendance à augmenter de nouveau une fois que les températures ont dépassé les 25°C avec un taux de mortalité de 1,4%.
Nos résultats rejoignent ceux de Mustaqa et al (2013) qui ont rapporté que la température critique pour le nouveau-né est inférieure à 13 °C. Selon eux, l'hypothermie provoque des dommages périphériques aux tissus extérieurs et les veaux sont généralement résistants aux changements de température ; cependant, les veaux nés prématurément ont des déficiences dans leur mécanisme de thermorégulation. Ces mêmes auteurs ont montré que les courants d'air, la pluie, la boue ou la litière humide sont aussi des causes d'hypothermie du nouveau-né. C'est pourquoi la prise en compte du logement du veau est essentielle.
Nos résultats sont différents de ceux rapportés par Mellado et al (2014) qui ont estimé que les veaux nés les jours d'hyperthermie sévère étaient moins susceptibles de mourir que les veaux nés par temps froid. Ainsi, les veaux laitiers nouveau-nés semblent être plus stressés par le froid que par l'exposition à la chaleur. Ces résultats sont en contradiction avec l'idée que le stress thermique a des conséquences importantes pour les veaux laitiers. Il a été rapporté que le stress thermique peut être responsable de l'altération de la valeur protectrice des colostrums bovins, via des concentrations plus faibles d'IgG et d'IgA (Tao et al, 2012).
Buttigieg et al (2016) n'ont rapporté aucune différence significative entre les différentes saisons. Cela pourrait être dû au climat relativement doux présent sur les îles maltaises. Au cours de la période étudiée, la température de l'air a varié d'une valeur moyenne de 12,7 °C en février à une valeur moyenne de 26,9 ° C en août. Jarrige (1984) a rapporté que la bonne vitalité des veaux nouveau-nés pouvait être évaluée par quelques critères cliniques simples, en particulier, une respiration immédiate et régulière, un réflexe de succion, des efforts pour se lever dans un délai de moins d’une heure et une activité de recherche de la mamelle. Ces éléments reflètent un état physiologique satisfaisant qui permet l'établissement et le maintien rapides des mécanismes de thermorégulation.
Selon Sorge (2009), la vigueur du veau nouveau-né peut être évaluée immédiatement après le vêlage en surveillant les indicateurs individuels (réactivité aux stimuli exogènes, tonus musculaire, réflexe de succion, temps de lever de la tête et temps de la prise colostrale ou une combinaison d'indicateurs dans un score de vigueur du veau).
Les résultats d’identification des pathologies à l’origine des mortalités des veaux sont résumés dans la figure 5:
Figure 5. Fréquence des pathologies néonatales dans nos élevages |
20,8% des veaux ont péri suite à un problème d’allaitement. Ces cas sont rencontrés surtout suite à l’absence ou la faible quantité de lait dans la mamelle, des veaux de faible vitalité qui n’arrivent pas à prendre leur première tétée sans aide et aussi en cas de mammites.
Nos résultats sont similaires à ceux rapportés par plusieurs auteurs : Arzul et al (2006) ont montré que les changements brutaux de quantité de lait ou de sa composition, des horaires de tétée irréguliers favorisent les problèmes de diarrhée chez les veaux. Bradford et Smith (2008) rapportent également que la diarrhée du veau pourrait avoir une origine nutritionnelle.
De nombreuses études ont montré que l'échec du transfert passif (FPT, IgG sérique <10 g / L (Godden, 2008) augmente nettement la morbidité et la mortalité chez les vaches laitières et chez les veaux de boucherie (Boyd, 1972 ; Roy, 1980 ; Fallon et Harte, 1983 ; Tyler et al, 1998 ; Gee et al, 2005 et 2006). Yang et al (2015) ont estimé que le premier repas d'un veau nouveau-né après la naissance est crucial pour sa survie et sa santé.
14,3% des mortalités ont été causées par les dystocies qui sont très fréquentes chez les bovins surtout en absence d’une assistance qualifiée lors des mises bas.
Nos résultats sont inférieurs à ceux rapportés par Mee (2011), qui a trouvé que les difficultés de vêlage représentaient 25 à 45% de la mortalité néonatale. Vaala et al (2009) ont estimé qu'aux États-Unis, dans 40 à 60% des cas, la dystocie était responsable de la mortalité néonatale. Selon Johanson et Berger (2003), les veaux nés en hiver sont sujets à un risque de dystocie supérieur de 15% à celui des veaux nés en été. Les pourcentages de dystocie augmentent de 13% par kg de poids à la naissance et une diminution de 11% est associée à une augmentation d'un décimètre carré (dm2) de la zone pelvienne.
Schmitt (2005) trouve que parmi les causes des dystocies maternelles, on cite des problèmes physiques ou anatomiques tels que des constrictions de la filière pelvienne lors de malformations (innées ou acquises) de la charpente osseuse, une dilatation incomplète des parties molles de la filière pelvienne (col de l'utérus, partie postérieure du vagin ou vulve), une torsion utérine ou un défaut d’expulsion (inerties utérines). De Meijer (2005) estime que parmi les causes de dystocies d'origine fœtale, les plus fréquentes sont dues à des anomalies de présentation ou de position du fœtus, même aussi des gestations gémellaires peuvent également être la cause de dystocies lorsque les deux veaux s'engagent en même temps. Selon Mee (2008), les dystocies d'origine fœtale peuvent aussi être causées par les disproportions foeto-pelvienne lorsque les veaux sont trop volumineux par rapport à la taille de la filière pelvienne de la mère. Certains indices permettent de juger de la taille du veau. C’est notamment le cas lorsque l'on découvre à la fouille un veau avec de grosses pattes.
11,7% des mortalités ont été liées directement aux diarrhées. Ces dernières peuvent être d’origine alimentaire ou infectieuse mais dans les deux cas, elles peuvent être fatales sur la santé du nouveau-né.
Nos résultats s’apparentent à ceux rapportés par Cho et Yoon (2014) qui ont admis que la diarrhée néonatale est le problème digestif le plus rencontré chez les jeunes. La diarrhée chez les veaux nouveau-nés est un syndrome d'une grande complexité étiologique qui entraîne des pertes économiques directes par la mortalité et le besoin de traitement, et indirectement par une croissance médiocre (Kidane, 2014). Brickell et al (2009) ont attribué environ la moitié de la mortalité chez les veaux laitiers jusqu'à l'âge d'un mois à la diarrhée.
9,1% des cas étaient liés aux maladies respiratoires. Dans cette catégorie, nous citons les pneumonies par fausse déglutition rencontrées à la naissance et les infections qui surviennent à un âge plus avancé.
Virtala et al (1996) ont rapporté que les problèmes respiratoires sont à l’origine d’un taux de morbidité important chez les jeunes veaux alors que le taux de mortalité est généralement faible. Esslemont et al (1997) ont estimé que l’impact économique lié aux pathologies respiratoires du veau est souvent très important. Selon Assie et al (2001), les maladies respiratoires constituent un complexe pathologique majeur chez les jeunes bovins. De même, d’après Mounaix et al (2014), l’impact des maladies respiratoires est surtout important en cas de forte densité d’animaux en bâtiment ou lors de l’allotement des animaux au sevrage.
7,8% des cas étaient liés aux arthrites. Ces dernières ont été surtout rencontrées chez les veaux âgés d’un mois et plus.
Nos résultats se rapprochent de ceux rapportés par Sartelet (2007) qui estime que, chez la race Blanc Bleu Belge, le taux de mortalité chez les veaux lié aux troubles du système locomoteur représente environ 9 %. De même, Wudu et al (2008) estiment que, dans le bétail, la cause la plus fréquente de la mortalité du veau est la diarrhée. Cette dernière est toujours associée à la pneumonie, aux maladies articulaires et à la septicémie (Razzaque et al, 2009).
Dans notre étude, 5,2% des cas ont été liés aux infections ombilicales.
Selon Buczinski (2002), la pathologie ombilicale du jeune bovin est classée au troisième rang des affections du jeune bovin, après les problèmes digestifs et les atteintes de l’appareil respiratoire profond et s’accompagne de pertes économiques importantes. Fecteau (2001) confirme que les affections ombilicales ont comme point de départ des problèmes environnementaux (manque d'hygiène du local de vêlage, pas de désinfection du cordon dans les 48h suivant la naissance...) ce qui conduit à une contamination de l'ombilic, elle-même à l'origine d'une infection ombilicale.
31,2% des cas n’ont pas pu être liés à un problème bien déterminé par manque de moyens de diagnostic plus poussés surtout en absence de signes cliniques évidents chez les veaux concernés.
D’après nos résultats, 11,7% des mortalités des veaux ont été directement liés aux diarrhées, pour cela nous avons tenté d’identifier les agents à l’origine de ces dernières, nous avons obtenu les résultats suivants :
Tableau 2. Recherche des agents de la diarrhée dans 60 prélèvements de fèces de veaux âgés de moins de 90 jours |
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Agents de |
% de veaux affectés selon leur âge |
|||
< 1 mois |
Entre 1 |
Entre 2 |
Total |
|
Rotavirus Coronavirus E coli K99 Salmonella Cryptosporidium parvum Clostridium perfringens |
5,0% 3,3% 6,7% 0,0% 31,7% 0,0% |
5,0% 5,0% 3,3% 0,0% 10,0% 6,7% |
1,7% 1,7% 3,3% 0,0% 13,3% 10,0% |
11,7% 10,0% 13,3% 0,0% 55,0% 16,7% |
D’après nos résultats, 41 échantillons sur les 60 prélevés (68,3%) ont été concernés par au moins un des agents recherchés de la diarrhée.
55,0% ont été concernés par l’agent de la cryptosporidiose, les veaux âgés de moins de 30 jours ont été plus touchés avec 31,7% des cas, les veaux plus âgés, entre 30 à 60 jours et 60 à 90 jours, sont moins concernés avec seulement 10,0 et 13,3% respectivement.
16,7% ont été concernés par Clostridium Perfringens, cette agent a touché les veaux âgés entre 30 à 60 jours avec 6,7% des cas et ceux âgés entre 60 à 90 jours avec 10,0% des cas. Nous n’avons enregistré aucun cas pour la catégorie d’âge de moins de 30 jours.
13,3% ont été concernés par l’E-coli K99, 6,7% des veaux atteints étaient âgés de moins de 30 jours contre 3,3% à la fois pour les veaux âgés entre 30 à 60 jours et ceux âgés entre 60 à 90 jours.
11,7% ont été concernés par les rotavirus, 5,0% concernent les veaux de moins de 30 jours, chez ceux âgés entre 30 à 60 jours et 60 à 90 jours, nous avons enregistré respectivement 5,0 et 1,7%. 10,0% ont été concernés par les coronavirus, 3,3% concernent les veaux de moins de 30 jours, chez ceux âgés entre 30 à 60 jours et 60 à 90 jours, nous avons enregistré respectivement 5,0 et 1,7%. La recherche des salmonelles s’est révélée négative, aucun échantillons n’a été identifié positif à cette agent.
Bradford et Smith (2008) ont estimé que les bactéries représentent 5 à 20%, principalement les colibacilles et parfois les salmonelles ; il a montré que les veaux sont généralement infectés entre une et quatre semaines. La cryptosporidiose est moins fréquente chez les veaux allaités, mais lorsqu'ils sont atteints, les symptômes sont plus graves que chez les veaux nourris au lait, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 30%.
Selon Meganck et al (2014) et Cho et Yoon (2014), la diarrhée chez les veaux a de nombreuses causes, y compris les agents infectieux. Les quatre agents pathogènes le plus souvent associés à la maladie sont le parasite protozoaire Cryptosporidium parvum, les virus rotavirus et coronavirus et les souches entérotoxinogènes de la bactérie Escherichia coli.
Uhde et al (2008) ont déterminé chez des veaux laitiers diarrhéiques âgés de un à 21 jours dans 71 élevages laitiers de Suisse occidentale, la prévalence deCryptosporidium parvum, rotavirus, coronavirus bovin et E-coli k99, était de 55,0%, 58,7%, 7,8% et 5,5%, respectivement.
Boussenna et Sfaksi (2009) ont rapporté dans l'est de l'Algérie que 64% des veaux ont présenté un épisode diarrhéique au cours de leur premier mois de vie et que 10,6% d'entre eux sont morts. Ils ont constaté que le rotavirus est le principal facteur pathogène durant les 45 premiers jours de la vie et que différents agents pathogènes (Rotavirus, Coronavirus, Escherichia coli K99 et Cryptosporidium parvum) peuvent être excrétés par les veaux malades mais aussi par les veaux sains.
Dans une étude réalisée au Nigeria, Olaogun et al (2016) ont rapporté que 14,5% des 825 veaux échantillonnés présentaient des signes de diarrhée.
Selles et al (2014) ont rapporté dans l'ouest de l'Algérie que le coronavirus bovin était retrouvé dans 20,7% des cas et que le rotavirus du groupe bovin a était détecté dans 12,2% des cas. Sharp et al (2015) ont étudié la présence du groupe A des rotavirus (RVA) en analysant les échantillons fécaux de veaux sains et diarrhéiques pour le RVA en utilisant une PCR dirigée contre des séquences hautement conservées dans le segment RVA VP1. L'ARN RVA a été détecté chez 54 des 70 veaux diarrhéiques (77,1%).
Pendant un an et trois mois, les taux de morbidité et de mortalité des veaux à 90 jours ont été respectivement de 45,6% et de 27,0% par rapport aux nés totaux. D’après nos résultats qui sont à compléter, les mortalités néonatales des veaux représentent un problème majeur dans nos élevages et si nous voulons y remédier, nous devrons fournir des efforts de point de vue amélioration à la fois des infrastructures et de la qualité de la main-d’œuvre. Pour cela nous insistons beaucoup sur la formation des futurs éleveurs et leur accompagnement au cours de la réalisation de leurs projets. L’encadrement de tous les éleveurs est très important.
Nous tenons à remercier le Professeur Zidane Khaled pour nous avoir autorisé l’accès au Laboratoire de Reproduction des animaux de la ferme et ainsi à réaliser une bonne partie de notre expérimentation.
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Received 28 March 2018; Accepted 27 April 2018; Published 1 June 2018