Livestock Research for Rural Development 29 (5) 2017 | Guide for preparation of papers | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
Les crises alimentaires au Burkina Faso ont affecté des millions de personnes. Elles ont érodé les moyens d’existence surtout des populations vulnérables, rendant difficile la couverture de leurs besoins alimentaires. Cette dégradation serait liée à la baisse de la production agricole et à l’insuffisance des revenus. Pour y pallier, un projet de réhabilitation des moyens productifs des populations agro-pastorales a été mis en œuvre par la FAO de 2013 à 2014 et a testé l’approche « Cash+ », couplant un transfert monétaire et la distribution d’intrants productifs, comparée à une distribution d’intrants classique (approche « intrants ») avec des kits de même valeur pour l’élevage de volaille (poulets traditionnels) ou de caprins. Le projet a fourni quatre kits (kit « Cash+ caprins », kit « caprins », kit « Cash+ volaille » et kit « volaille »), à 2 000 ménages pauvres et très pauvres dans 8 communes (Kaya, Barsalogo, Pissila, Mané, Namissiguima, Pibaoré, Korsimoro et Dablo), de la Province du Sanmatenga, Région du Centre-Nord. Pour évaluer l’impact des interventions, 3 études socio-économiques ont été réalisées à un an d'intervalle au cours du projet.
A la deuxième année du projet, l’élevage de la volaille offrait une meilleure rémunération que l’élevage de caprins, mais celui-ci permet aussi une forte croissance de la valeur du troupeau et par conséquent une amélioration de la résilience des ménages. Les ménages « Très pauvres » qui avaient des revenus très modestes à la première année ont réussi à améliorer leur revenu plus que les « Pauvres ». Les « Très pauvres » semblent globalement profiter de façon plus sensible des gains des kits reçus que les « Pauvres », même pour les biens durables (charrues, charrettes, vélos), ce qui montre bien la pertinence de ces aides pour les plus démunis.
Mots-clés: classe socio-économique, ménage vulnérable, sécurité alimentaire
The food crises in Burkina Faso have affected millions of people. They have eroded the livelihoods of vulnerable populations, making it difficult to meet their food needs. This deterioration may be linked to declining agricultural production and inadequate incomes. To remedy this situation, a project to rehabilitate the productive means of agro-pastoralist populations was implemented by FAO from 2013 to 2014 and tested the "Cash +" approach, linking a monetary transfer and the distribution of productive inputs, compared to a traditional input distribution (input approach) with kits of the same value for the breeding of poultry (traditional chickens) or goats. The project provided four kits (kit "Cash + goats", kit "goats", kit "Cash + chicken" and kit "chicken"), to 2,000 poor and very poor households in 8 communes (Kaya, Barsalogo, Pissila, Mané, Namissiguima, Pibaoré, Korsimoro and Dablo), from the Province of Sanmatenga, Central North Region. To evaluate the impact of the interventions, 3 socio-economic studies were carried out one year apart during the project. In the second year of the project, poultry raising provided better remuneration than goat raising, but it also allowed a strong growth in the value of the herd and consequently an improvement in household resilience.
"Very poor" households with very modest incomes in the first year managed to improve their income more than the "poor". The "Very poor" generally appear to benefit more sensibly from the gains of the kits received than the "Poor" ones, even for durable goods (plows, carts, bicycles), which shows well the relevance of these aids for the most deprived.
Keywords: socio-economic class, vulnerable household, food security
Selon la FAO, en 2014-2016, environ un quart de la population, soit 23,2 %, demeure sous-alimentée en Afrique subsaharienne. Le nombre de personnes sous-alimentées a augmenté de 44 millions entre 1990-1992 et 2014-2016, malgré la baisse de la prévalence de la sous-alimentation, en raison notamment du taux de croissance de la population (2,7 % par an). La vulnérabilité aux risques et catastrophes naturels est une des principales causes de l’insécurité alimentaire et ce problème est aggravé par les effets du changement climatique.
Avec un indicateur de développement humain (IDH) estimé à 0,40 en 2014, le Burkina Faso se situe au 183ième rang sur 188 et est l’un des pays au développement humain parmi les plus faibles au monde. Les crises alimentaires et nutritionnelles successives qu’a connues le pays depuis plusieurs années (2005, 2008, 2011 et 2012) ont affaibli les moyens d’existence des populations les plus vulnérables et exacerbé leur vulnérabilité. Pour pallier à cette vulnérabilité, des stratégies nationales de développement agricole, et des interventions d’organisations internationales sont développées.
C’est dans ce contexte que la FAO a élaboré le Programme de renforcement de la résilience des ménages vulnérables au Sahel « Projet ORSO/RAF/309/EC » en vue d’apporter une solution à l’érosion des moyens d’existence de ménages très pauvres et pauvres de sa zone d’intervention. Ce projet qui a pour objectif de renforcer la résilience des ménages vulnérables agro-pasteurs au Sahel, vise également à évaluer l'impact de programmes de renforcement des moyens d’existence sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la résilience des ménages vulnérables au Sahel.
Ainsi, dans le cadre du projet, la FAO a commandité trois études : (i) une étude de référence (T0) réalisée juste avant les actions d’appui aux ménages (novembre 2013) ; (ii) une étude d’évaluation appelée T+1 (novembre 2014) réalisée une année après T0 et (iii) une étude d’évaluation appelée T+2 (novembre 2015) réalisée deux ans après T0. Ces études incluent des indicateurs socio-économiques sur la base de la méthodologie d’analyse de l’économie des ménages, en anglais « Household Economic Approach » (HEA), des indicateurs de sécurité alimentaire et des indicateurs nutritionnels sur la base des enquêtes SMART (Standardized Monitoring and Assessment of Relief and Transition) et ANJE (Alimentation du Nourisson et du Jeune Enfant).
Le présent article, fruit du partenariat entre l’INERA, le CIRAD et la FAO en se basant sur les résultats des trois études citées ci-dessus cherche à répondre aux questions suivantes : quelles approches dans la fourniture d’appuis pour le petit élevage (« cash+ » ou distribution d’intrants d’élevage) pourraient être plus efficaces pour renforcer la résilience des différents groupes de richesse ? Quel est l’impact de ces appuis aux productions agricoles sur l’économie des ménages ?
L’intervention a porté sur l’élevage de volailles et de petits ruminants en l’occurrence les poulets traditionnels pour la volaille et les caprins pour les petits ruminants. Pour ce faire, le projet a fourni quatre kits, deux pour chaque type de production (kit 1 « Cash+ caprins », kit 2 « caprins », kit 3 « Cash+ volaille » et kit 4 « volaille »). Les bénéficiaires des kits 1 et 3 ont reçu à la place du cash, du petit matériel de construction (porte, tôles, ciment) pour l’amélioration des habitats des animaux. Les effectifs d’élevage, le cash et le matériel fournis aux ménages se présentent comme suit. Les ménages du kit 1 (cash+ caprins) ont reçu 1 bouc, 3 chèvres et du cash d’un montant de 42 000 F CFA et ceux du kit 2 (caprin) 1 bouc, 3 chèvres, 100 kg d’aliment à bétail et du matériel de construction (porte, tôles, ciment). Les bénéficiaires du kit 3 (cash+ volaille) ont reçu en appui 2 coqs, 10 poules, 50 kg d’aliments bétails et du cash d’un montant de 48 000 F CFA, ceux du kit 4 (volaille) 2 coq, 10 poules, 150 kg d’aliments à bétail et du matériel de construction (porte, tôles, ciment). Les quatre kits ont été fournis à 2 000 ménages pauvres et très pauvres répartis dans huit communes dans la province du Sanmatenga, dans la Région du Centre-Nord (Kaya, Barsalogo, Pissila, Mané, Namissiguima, Pibaoré, Korsimoro et Dablo). L’évaluation d’impact des interventions a nécessité un suivi de nombreux indicateurs. Pour cela, trois (03) enquêtes successives (T0, T+1 et T+2) ont été effectuées : la première (T0) au démarrage de l’intervention en novembre 2013, l’enquête (T+1) un an après l'intervention en novembre 2014 et l’enquête (T+2) 2 années après l’intervention en novembre 2015. La série des enquêtes a concerné le même échantillon de bénéficiaires dans les mêmes communes. Les enquêtes ont été menées dans les 8 communes de la Province de Sanmatenga au Burkina Faso. Ces communes se répartissent dans deux zones de moyens d’existence : la zone dénommée « plateau central jardinage et céréales » (Zone Moyens d’Existence 5 : ZME 5) et la zone Nord et Est bétail et céréales (ZME 7). La ZME 5 comprend les communes de Kaya, Dablo, Mané, Pissila, Namissiguima, Korsimoro, Pibaoré et la ZME 7 la commune de Barsalogho. Les bénéficiaires des appuis ont été ciblés par une approche communautaire « participative » dans chaque village en s’appuyant sur l’approche de l’analyse de l’économie des ménages (household economy analysis : HEA) utilisée par la Direction Générale des Statistiques sectorielles (DGESS 2015) du Ministère en charge de l’agriculture. Cette approche permet de répartir les ménages par catégories socio-économiques (très pauvres, pauvres, moyens et nantis) et par zone de moyens d’existence. Le projet sur lequel porte cette étude prend en considération uniquement les femmes des catégories « Très pauvres » (TP) et « Pauvres » (P) qui ont été ciblés comme récipiendaires des appuis fournis.
Une enquête a été effectuée pour les analyses de l’économie du ménage. L’échantillon a ciblé 200 bénéficiaires pour chaque kit reçu pour l’enquête de l’économie des ménages (HEA) soit un total de 800 bénéficiaires enquêtés avec un taux de représentativité de 40%. La phase de la collecte de données a nécessité la formation d’une équipe d’une équipe de 12 enquêteurs et 4 superviseurs sur les approches de collecte HEA. Les superviseurs avaient pour tâche de veiller au bon déroulement de l’enquête, de vérifier la présence effective des enquêteurs sur le terrain, vérifier et valider les questionnaires. Sur le terrain, la collecte de données a duré 13 jours dans la région du Centre-Nord pour chaque enquête. La saisie des données a été faite avec le logiciel CS PRO et les analyses avec le logiciel SPSS. Des tests statistiques de moyennes ont été effectués pour attester de la significativité entre les moyennes des indicateurs.
L’évaluation d’impact nécessite des données contrefactuelles qui indiquent ce qui serait arrivé aux bénéficiaires en l’absence d'intervention. La façon la plus directe d'assurer de bonnes données contrefactuelles se fait par un essai randomisé de contrôle dans lequel les ménages sont répartis au hasard entre un groupe témoin et un groupe de traitement. La randomisation garantit que le contrôle et le traitement des ménages moyens seront identiques. Dans cette étude, la mise en place d’un groupe témoin a été difficile pour des raisons éthiques.
Comme approche d’analyse comparative efficace, il s’est agi de définir une approche d’analyse de même structure : (i) comparaison de l’ensemble des kits de façon absolue ; (ii) comparaison entre kit 1 et kit 2 pour les caprins puis entre kit 3 et kit 4 pour les volailles ; (iii)comparaison des « Très pauvres » et « Pauvres » entre kit 1 et kit2 pour les caprins puis entre kit 3 et kit 4 pour les volailles, (iv) conclusion permettant de voir les avantages/désavantages : (a) du type de petit élevage volaille versus caprins mais surtout (b) de l’approche « cash+ » ou distribution d’intrants pour les « Très pauvres » et « Pauvres ».
Afin d’évaluer l’impact de l’intervention et de déterminer l’efficacité des approches « Cash+ » et « distributions d’intrants », plusieurs indicateurs comme la production des petits élevages (volaille et caprins), les revenus monétaires moyens, les biens durables, le capital troupeau, la superficie emblavée, la migration des classes socio-économiques ont été analysés.
Une analyse de la valeur de la production annuelle estimée par la somme des « ventes + autoconsommation » pour la somme des deux productions des caprins et des volailles, selon les kits, après un an et après deux ans montre que le kit « cash+ volaille » contribue le plus à l’évolution après deux ans de la valeur de la production des ménages avec une production qui atteint en deuxième année 467% de la production obtenue un an après les distributions. Il est suivi du kit « volaille » qui augmente lui de 126% en deuxième année de la production. Indépendamment du kit reçu, le rythme d’augmentation de la valeur des productions animales est généralement plus important pour les « Très pauvres » que pour les « Pauvres » ce qui pourrait s’expliquer par le fait que leur situation de départ était moins favorable. Cependant dans le cas du kit « cash + volaille », les « Pauvres » augmentent un peu plus vite leur production que les « Très pauvres ». La valeur maximale est atteinte par le groupe « caprins ».
Tableau 1. Evolution de la valeur moyenne des ventes+ autoconsommation (caprins et volaille) / an/ménage par kit et par classes socio-économiques | ||||
Kit |
Groupe |
Valeur [ventes
+ autoconsommation] |
Valeur [
ventes + autoconsommation
] |
Variation entre T1 |
Caprin |
Très pauvre |
9 806 |
23 823 |
143% |
Pauvre |
12 141 |
22 634 |
86% |
|
Moyenne |
11 042 |
23 268 |
111% |
|
Cash+ caprin |
Très pauvre |
6 764 |
14 376 |
113% |
Pauvre |
10 324 |
19 865 |
92% |
|
Moyenne |
8 431 |
17 028 |
102% |
|
Volaille |
Très pauvre |
2 580 |
11 755 |
356% |
Pauvre |
12 400 |
22 380 |
80% |
|
Moyenne |
8 592 |
19 397 |
126% |
|
Cash+ volaille |
Très pauvre |
3 534 |
16 577 |
369% |
Pauvre |
3 463 |
20 906 |
504% |
|
Moyenne |
3 483 |
19 748 |
467% |
|
Le revenu monétaire est le total des gains déclarés par les bénéficiaires de la vente des céréales, des animaux et autres activités génératrices de revenu (commerce, artisanat, pêche…), des emprunts, des transferts monétaires, des salaires, etc. La figure ci-dessous présente l’évolution des revenus monétaires moyens déclarés en fonction des kits reçus. L’analyse montre pour les kits « caprin » et « cash + caprin » une évolution négative des revenus déclarés des bénéficiaires. Tandis que pour les kits « volaille » et « cash+ volaille », l’évolution des revenus déclarés est globalement positive.
Figure 1. Evolution des revenus monétaires moyens par kit |
De façon générale, on observe une évolution négative des revenus monétaires pour les kits d’aides à l’élevage caprin et une évolution positive pour les kits d’aide à l’élevage de la volaille. Le groupe bénéficiaire du kit « volaille » apparaît comme celui dont les revenus monétaires du mois passé déclarés ont le plus augmenté (+ 24%). En analysant par groupes de richesse (tableau n°2) dans la catégorie des « Très pauvres », la hausse des revenus monétaires déclarés est le plus souvent proportionnellement supérieure à celle des « Pauvres » avec une hausse de revenu monétaire pour les kits 2 et 4.
Tableau 2. Evolution de la déclaration des revenus monétaires du mois passé par kit et selon les groupes de richesse |
|||||||
Kit |
Groupe de |
Revenu Moyen |
Revenu Moyen |
Revenu Moyen |
Variation de revenu |
Variation de revenu |
Variation de revenu |
Caprin |
Très pauvre |
26 241 |
13 428 |
18 901 |
-49% |
41% |
-28% |
Pauvre |
56 098 |
54 151 |
40 122 |
-3% |
-26% |
-28% |
|
Moyenne |
36 084 |
33 790 |
28 834 |
-6% |
-15% |
-20% |
|
Cash +Caprin |
Très pauvre |
30 899 |
48 343 |
39 304 |
56% |
-19% |
27% |
Pauvre |
74 041 |
49 179 |
56 202 |
-34% |
14% |
-24% |
|
Moyenne |
54 011 |
48 729 |
47 844 |
-10% |
-2% |
-11% |
|
Volaille |
Très pauvre |
22 453 |
37 018 |
22 068 |
65% |
-40% |
-2% |
Pauvres |
55 540 |
53 351 |
66 438 |
-4% |
25% |
20% |
|
Moyenne |
38 413 |
47 705 |
54 237 |
24% |
14% |
41% |
|
Cash + Volaille |
Très pauvre |
32 908 |
37 571 |
38 161 |
14% |
2% |
16% |
Pauvre |
62 313 |
46 696 |
65 718 |
-25% |
41% |
5% |
|
Moyenne |
47 792 |
43 654 |
58 082 |
-9% |
33% |
22% |
|
Dans cette partie, il est analysé l’évolution des actifs productifs par kit reçu et par groupes de richesse. Les actifs qui seront analysés sont les biens durables et le capital troupeau.
Les biens durables sont considérés comme des « actifs » qui ne sont pas détruits lors leur utilisation mais connaissent généralement une usure à long terme. L’analyse des biens durables vise à apprécier l’amélioration du niveau d’équipement et de richesse des bénéficiaires après les kits reçus.
Le nombre de bénéficiaires, à la première année du projet possédant des biens durables connaît une augmentation. On observe donc une capitalisation présumant la protection des actifs qui semble cohérente avec les améliorations économiques observées par ailleurs (revenus, capital).
Une analyse par groupe de richesse montre que les « Pauvres » affichent avant les distributions d’intrants un niveau d’équipement plus élevé que les « Très pauvres » pour l’ensemble des biens suivis (charrettes, charrues, vélos mobylettes et poste téléviseur et téléphone portable) et cette situation est encore observée après 2 ans. A la deuxième année du projet (T+2), sur l’ensemble des bénéficiaires, le nombre de bénéficiaires possédant des équipements (charrues, charrettes, vélos, mobylettes et téléphones) a continué l’augmentation observée la première année sauf pour les animaux de traction. Le développement pendant cette période des ventes d’ânes du fait de nouveaux achats massifs par la Chine de peaux d’ânes semble expliquer cette évolution. On note aussi que si le rythme d’équipement est important et continu pour les « Pauvres » il est moindre et discontinu pour les « Très Pauvres » (recul en deuxième année des charrettes, charrues et vélos).
Figure 2. Evolution des biens durables par les groupes socio-économiques |
Dans les ménages agricoles, le cheptel est composé de plusieurs espèces (bovins, ovins, caprins, volailles, porcins, etc.) et le « capital troupeau » constitue la valeur monétaire de l’ensemble du cheptel que détient un ménage. L’analyse de cet indicateur permet de cerner le niveau de la richesse ou la situation économique du ménage mais aussi sa résilience. Dans cette analyse, n’ayant pas obtenu toutes les données sur toutes les espèces, nous nous intéressons au capital formé par les totaux bovins + ovins + caprins + volaille (tableau 3).
Le capital troupeau est calculé en tenant compte des compositions des troupeaux selon les sexes et catégories d’âge (Ministère des ressources animales, 2012 et Oumarou, 1986) au sein des ménages dans la région du Centre-Nord et des prix des espèces sur les marchés enregistrés par la Direction Régionale des Ressources Animales du Centre-Nord (2013, 2014 et 2015).
CP = Capital troupeau; Qn = la proportion du troupeau par catégorie âge et de sexe ; Pn = Prix de l’animaux correspond à l’espèce en fonction de l’ âge et de sexe et la taille du troupeau.Quatre observations principales peuvent être faites à l’analyse des évolutions du « capital troupeau ». En premier, on observe l’augmentation principale du capital troupeau dès la première année du fait des animaux reçus, puis en deuxième année grâce au croît du troupeau. Ensuite on observe que les actions volaille produisent moins de « capital troupeau » que les actions caprins, notamment parce que la valeur des caprins est très supérieure à celle des poules, mais la différence est tempérée par la capitalisation des revenus obtenus des volailles qui permettent le développement des autres élevages (achat de caprins et ovins ou animaux qu’ils ont pu plus souvent conserver pour accroître leur troupeau). En ce qui concerne les différences entre les groupes de richesse, de même que pour les revenus, les « Très Pauvres », partis de plus bas, ont proportionnellement plus augmenté leur capital troupeau que les « Pauvres ». Enfin, de même que pour les revenus, on note que les kits sans cash ont de meilleurs résultats économiques et permettent une plus forte croissance du « capital troupeau » que les kits avec cash.
Tableau 3. Capital troupeau (bovins, ovins, caprins et volaille) et son évolution par kit et par période |
|||||||
Kit |
Groupe de |
Capital troupeau |
Capital troupeau |
Capital troupeau |
Variation du capital |
Variation du capital |
Variation du capital |
Caprin |
Très pauvre |
29 035 |
60 650 |
69 987 |
109% |
15% |
141% |
Pauvre |
42 325 |
72 111 |
80 470 |
70% |
12% |
90% |
|
Moyenne |
33 618 |
66 445 |
74 894 |
98% |
13% |
123% |
|
Cash+ caprin |
Très pauvre |
23 778 |
59 547 |
60 499 |
150% |
2% |
154% |
Pauvre |
92 411 |
78 389 |
86 180 |
-15% |
10% |
-7% |
|
Moyenne |
62 997 |
68 286 |
73 477 |
8% |
8% |
17% |
|
Volaille |
Très pauvre |
7 553 |
25 329 |
29 191 |
235% |
15% |
286% |
Pauvre |
37 233 |
60 104 |
53 692 |
61% |
-11% |
44% |
|
Moyenne |
23 778 |
47 638 |
47 096 |
100% |
-1% |
98% |
|
Cash+ Volaille |
Très pauvre |
22 827 |
31 012 |
33 749 |
36% |
9% |
48% |
Pauvre |
47 922 |
30 976 |
50 869 |
-35% |
64% |
6% |
|
Moyenne |
36 053 |
30 986 |
46 067 |
-14% |
49% |
28% |
|
Après deux années du projet, l’analyse de l’évolution des superficies exploitées par kit et par groupe de richesse montre que les bénéficiaires des kits d’appui aux élevages de « volaille » ont fortement augmenté leur superficie exploitée alors que les actions en faveur de l’élevage caprin ont eu moins d’impact sur ce point. Par ailleurs les « Très pauvres » ont bien moins augmenté leurs surfaces cultivées que les « Pauvres ».
Les principales surfaces cultivées l’étant pour produire des céréales pluviales (mil et sorgho) qui constituent les principaux aliments donnés aux volailles, on peut faire l’hypothèse que ce sont les bénéficiaires des appuis volaille qui ont vraiment augmenté leurs cultures pour alimenter leurs volailles, même si les « Très Pauvres » y parviennent bien moins que les Pauvres. Les bénéficiaires des actions en faveur de l’élevage caprin ont beaucoup moins modifié leurs surfaces cultivées et certains les ont même sensiblement réduites. D’ailleurs selon les résultats de la campagne agricole du Ministère de l’agriculture (DGESS 2015), l’ensemble des ménages dans la Région du Centre-Nord affichait en 2015 une baisse moyenne de 18,7% des superficies exploitées.
Tableau 4. Evolution des superficies moyenne exploitées (ha) par groupe de richesse et par kit |
||||
Combinaison |
Groupe de |
Superficie moyenne |
Superficie moyenne |
Variation |
Caprin |
Très pauvre |
1,24 |
1,33 |
7% |
Pauvre |
2,21 |
2,17 |
-2% |
|
Moyenne |
1,58 |
1,76 |
11% |
|
Cash+ caprin |
Très pauvre |
1,28 |
1,19 |
-7% |
Pauvre |
2,84 |
2,36 |
-17% |
|
Moyenne |
2,17 |
1,88 |
-13% |
|
Volaille |
Très pauvre |
1,39 |
1,36 |
-2% |
Pauvre |
2,11 |
2,55 |
21% |
|
Moyenne |
1,8 |
2,49 |
38% |
|
Cash+ Volaille |
Très pauvre |
1,38 |
1,47 |
7% |
Pauvre |
1,95 |
2,39 |
23% |
|
Moyenne |
1,68 |
2,28 |
36% |
|
A la première année du projet (T+1), en superposant les bâtonnets (rouges) du même kit, on note une réduction des « Très pauvres » et en même temps une augmentation des « Pauvres ». On rappelle que les bénéficiaires enquêtés sont identiques en T0, T+1 et T+2 et que les ménages sont classés dans les groupes de richesse en utilisant la formule utilisée par la DGESS qui combine les groupes de richesse des principaux indicateurs socio-économiques (terre cultivée, nombre d’animaux, etc.).
Une comparaison entre les kits nous montre que les kits « caprin » et « cash+ caprin » présentent une migration vers des groupes de richesse supérieurs plus faible que les kits « volaille » et « cash + volaille » et la catégorie des « Très pauvres » ont passé très peu en nombre à la catégorie des « Pauvres ». Concernant les kits « volailles », le nombre des « Très pauvres » du kit « Volaille » a plus migré vers la classe des « Pauvres » que le kit « Cash + volaille ».
Après deux années de projet (T+2), en observant les bâtonnets (gris) du même kit, la comparaison des kits montre une migration légère entre les classes des « Très pauvres » et « Pauvres » pour les kits « Caprin » et « Cash + caprin ». Quant à la volaille, le kit « volaille » présente plus d’avantage que le kit « cash + volaille » car en termes de migration, le nombre de « Très pauvres » ayant passé vers la classe des « Pauvres » est supérieur pour le kit « volaille » par rapport au kit « cash + volaille ». Aussi, à l’intérieur des kits « volaille » et « cash + volaille », l’on voit apparaître des bénéficiaires de la catégorie des « Moyens » en T+2 qui n’existent quasiment pas au moment des distributions (T0). Cette apparition des « Moyens » s’observe davantage dans le kit « volaille ». L’analyse des kits sur la migration des catégories de richesse vient corroborer le constat que les kits « volaille » et « cash + volaille » devancent ceux des « caprin » et « cash + caprin » en terme de changement de statut économique. A l’intérieur de ces kits, le kit « volaille » vient en tête en termes d’amélioration de catégorie économique. Cela peut s’explique par le fait que la volaille avec une reproduction de court cycle permet d’obtenir des résultats économiques plus rapides.
Figure 3. Migration des classes socio-économiques |
L’étude est comparative entre kits et ne dispose pas de groupe témoin, qui aurait été un groupe choisi avec la même méthode participative que les autres, étudié chaque année comme les autres, mais ne recevant aucune aide, ce qui a été évité pour des raisons d’éthique. Cependant, l’analyse de l’évolution du contexte permet d’ établir une situation de référence de l’évolution du contexte socio-économique de l’ensemble des ménages de la province qui servira de base de comparaison avec l’évolution des groupes de richesses des trois enquêtes des bénéficiaires des kits. L’évolution de la zone de moyens d’existence ZME entre 2012 et 2015 (DGESS) nous sert comme une situation de référence. Cela nous permet d’apprécier l’amélioration de la situation économique des bénéficiaires pendant la période qui n’a pas connu dans la région de sécheresses graves de grande ampleur. Nous avons donc comparé l’évolution en pourcentage des groupes de richesses de la ZME 5 de la DGESS 2012 et 2015 des études HEA du Ministère en charge de l’agriculture relative à la Province de Sanmatenga avec celle des enquêtes (T0, T+1 et T+2). Le tableau ci-dessous présente la répartition des groupes de richesses des enquêtes T0, T+1 et T+2 et la ZME 5 (DGESS 2012 et 2015). Nous considérons dans cette analyse comparative les groupes de richesses « Très pauvres » et des « Pauvres » car ils constituent les cibles des appuis en kits. Il s’agit de comparer la vitesse de la migration des groupes de richesse (diminution du % de « Très pauvres » et augmentation du % de « Pauvres ») en trois ans entre 2012 et 2015 (évolution du contexte) et l’évolution de la situation des bénéficiaires des kits en deux ans entre T0/2013 T+1/2014 et T+2/2015. (Tableau 5).
Evolution du contexte de la province de Sanmatenga
Tableau 5.
Répartition des groupes de richesse (comparaison des enquête
T0, T+1 et T+2 / Z ME 5 DGESS |
|||||
Groupe de |
Zone ME 5 |
Zone ME 5 |
T0 |
T+1 |
T+2 |
Très pauvres |
34% |
19% |
55% |
39,5% |
36,5% |
Pauvres |
35% |
36% |
45% |
50,5% |
54,1% |
Moyens |
20% |
34% |
1% |
9,9% |
9,3% |
Nantis |
11% |
11% |
0% |
0,0% |
0,0% |
Total |
100% |
100% |
100% |
100% |
100% |
En valeur absolue, le contexte présente une réduction des « Très pauvres » relativement plus importante qu’entre 2012 et 2015. En termes de migration des classes, en T+1 et en T+2, la vitesse de migration de la classe « Très pauvres » vers celle des « Pauvres » est relativement plus importante que celle du contexte. Cela voudrait dire que les appuis en kits ont occasionné une évolution socio-économique plus rapide et un passage très rapide de « Très pauvres » en « Pauvres » comparé à celle du contexte. Le tableau ci-dessus nous montre aussi une migration très importante de la classe « Pauvres » vers celle des « Moyens » un an et deux ans après le projet passant de 1% en T0, à 9,9 % en T+1 et à 9,3% en T+2.
L’originalité de cette étude est qu’elle a permis de comparer l’efficacité de deux approches (avec ou sans distributions de cash) suivant deux catégories de richesse (« Pauvres » et « Très pauvres ») et d’en mesurer les effets sur l’économie de l’élevage des bénéficiaires. Les résultats montrent qu’après un an et deux ans d’intervention, la distribution d’intrants présente de meilleurs résultats économiques que l’approche « cash+ » pour les indicateurs comme le capital bétail/résilience et la valeur de la production animale. Les « Très pauvres » semblent plus profiter des gains des kits reçus que les « Pauvres ». Aussi, les bénéficiaires ayant reçu les animaux seuls semblent avoir plus développé leur capacité de faire fructifier le capital productif et les formations qu’ils ont reçues. Les appuis aux vulnérables ont montré que les « Très pauvres » ont réussi à constituer leur capital troupeau et une amélioration des habitats des animaux
Concernant les investissements, les «Pauvres » deux ans après l’intervention ont plus réussi à augmenter leurs biens durables (charrettes, charrues, motocyclettes, vélos et téléphones portables) que les « Très pauvres ». Ce constat montre que les bénéficiaires sont arrivés à réinvestir et améliorer ainsi leur niveau de vie. Les actifs agricoles (charrues et charrettes) sont des équipements très capitaux pour l’accompagnement des producteurs à la productivité agricole. La capacité des ménages à être en sécurité alimentaire dépend des actifs dont ils disposent (Swift 1983 cité par Maxwell et Frankenberger 1992). Kidane et al (2005) ajoutent aussi que la possession de matériel agricole attelé permet d’augmenter non seulement la superficie exploitée mais aussi l’efficacité productive. Elle réduit l’exposition des ménages à l’insécurité alimentaire. Plusieurs études (FAO 2011 ; Ouédraogo 2005 ; Songré 2004) ont prouvé aussi que les équipements agricoles attelés contribuent à améliorer les niveaux de rendements et donc la productivité agricole. Cela démontre que cette intervention contribue indirectement à augmenter la productivité agricole des bénéficiaires.
Chambers et Conway (1991) ont évalué la résilience comme une observation à l’évolution des moyens d’existence des ménages et ils ajoutent que ceux-ci sont considérés comme durables lorsqu'ils permettent aux familles de limiter leur vulnérabilité. Lors le rôle « principal » de ces appuis est le rôle d’épargne qui permet grâce au faible coût en intrants et en travail de constituer assez rapidement des réserves facilement mobilisables pour d’autres investissements (achats d’autres animaux d’équipements, ou divers) ou pour répondre aux crises (ce qui en fait la principale source de résilience en dehors des migrations pour les familles rurales pauvres).
La distribution des animaux a conduit indirectement à une plus grande intégration agriculture-élevage. L’avantage complémentaire de cette intégration est qu’elle permet l’utilisation des déjections des animaux pour la fertilisation des terres agricoles. Selon Landais E. et Lhoste P (1990), les avantages potentiels d’une étroite articulation entre l’agriculture et l’élevage permettent de mettre en valeur les complémentarités et de limiter les concurrences entre ces deux activités. Pour eux, le modèle de l’association agriculture-élevage repose sur l’intensification conjointe de l’agriculture et de l’élevage au sein de l’exploitation agricole. Il repose sur trois piliers : la traction animale, l’utilisation d’une sole fourragère dans la rotation culturale et la valorisation de la fumure animale. L’intensification attendue passe par : (i) la modification des itinéraires techniques : amélioration qualitative du travail du sol (travail profond), et augmentation éventuelle du nombre des opérations culturales, autorisée par la réduction des temps de travaux (ii) une meilleure gestion de la fertilité due à l’introduction de la sole fourragère (légumineuses) et à des restitutions organiques améliorées en quantité et en qualité grâce à la fabrication de fumier (ii) l’abandon de la jachère et le passage à la culture continue. L’association agriculture-élevage doit en effet permettre « de transformer l’agriculture extensive et itinérante en agriculture intensive et fixée, grâce à l’apport de fumier animal et au remplacement des jachères longues, improductives et génératrices de mauvaises herbes » (Boudet 1961). Dugué et al (2004) confirment les avantages de cette relation par une valorisation des résidus de récolte par le bétail, une production de fumure animale permettant l’entretien de la fertilité de sol, les transferts de fertilité, la gestion collective de l’assolement et des jachères pâturables à l’échelle du terroir. Selon Cambrony (1979), l'emploi des engrais organiques est l'ultime et décisif élément technique à mettre en jeu pour l'amélioration de la productivité.
Cette étude a eu pour but de comparer l’efficacité de deux modes d’assistance (« cash+ » et « intrants ») permettant de renforcer la résilience des ménages agricoles les plus vulnérables (« Très pauvres » et « Pauvres ») afin qu’ils puissent améliorer leurs capacités d’adaptation pour mieux faire face aux chocs climatiques. Pour cette comparaison, plusieurs indicateurs ont été analysés au Burkina Faso comme le revenus, la production des élevages appuyés, le capital troupeau, les biens durables, la migration des groupes socio-économiques.
Les enquêtes ont montré que plus de 90% des bénéficiaires sont satisfaits de l’aide reçue. Les bénéficiaires n'ont généralement pas revendu les animaux reçus après les distributions et ceci même si ce sont bien des femmes pauvres et très pauvres (les femmes ont cru en la valeur des appuis reçus pour améliorer leur situation économique et les ont conservés malgré leurs grandes difficultés) et ceux qui ont reçu des aides en argent n'en n'ont pas vendu moins que les autres les animaux reçus. Un accroissement de revenus significatif a été observé pour plusieurs groupes (revenus monétaires du mois précédent déclarés et revenus calculés des ventes d'animaux). Si une amélioration plus rapide des revenus a été observée un an après les distributions chez les groupes ayant reçu des aides en cash, cette différence n’est plus aussi évidente après deux ans et les revenus ont surtout plus augmenté chez ceux qui ont reçu une aide pour la production de volailles. On note chez tous les groupes un accroissement significatif des animaux ce qui constitue une épargne mobilisable qui est la base de la résilience des familles aux éventuels chocs. Les groupes ayant reçu des caprins apparaissent comme ceux chez qui le capital troupeau augmente le plus mais on observe aussi chez les groupes volailles des pratiques de capitalisation en animaux assez dynamiques. Concernant la migration des groupes de richesse, le phénomène le plus évident est le passage massif de familles du groupe "Très pauvres" au groupe "Pauvres", et il y a aussi d'importants passages de "Pauvres" à "Moyens". Si la première année, les distributions de cash ont eu des impacts positifs sur l'amélioration des revenus, les groupes n'ayant pas reçu de cash ont capitalisé plutôt mieux que les autres, ce qui suggère que leurs résultats techniques semblent supérieurs peut-être parce qu’il y aurait eu moins de pertes d'animaux jeunes grâce à de meilleurs habitats.
Ces aides distribuant aux femmes « Pauvres » et « Très pauvres » du Sahel des noyaux d'animaux locaux avec des intrants et des formations techniques pour développer les petits élevages familiaux apparaissent comme de vraies réussites en termes de revenus et d'amélioration de la résilience par l'accroissement du capital troupeau qui explique aussi les migrations vers de meilleurs groupes de richesse. Mêmes si les résultats techniques peuvent être considérés faibles en les comparants à des élevages plus "modernes", leur productivité, les très faibles coûts, la facilité de commercialisation locale et les prix favorables font de ces élevages de vraies opportunités économiques pour ces femmes. On peut conclure que ces aides peuvent réussir même sans distributions cash, même si celles-ci apparaissent positives surtout au démarrage. Les résultats suggèrent aussi que l’amélioration des bâtiments d’élevage, qui ne sont pas traditionnellement prioritaires, peut augmenter sensiblement les résultats économiques de ces petits élevages.
Une étude complémentaire a montré que les kits reçus ont aussi eu des impacts très positifs sur le statut alimentaire et nutritionnel des bénéficiaires.
Boudet G 1961 Problèmes de l’association agriculture-élevage en zone soudanienne. Résultats expérimentaux obtenus au Centre de Recherches Zootechniques de Sotuba-Minankro (République du Mali).Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop. 14 (1) : 75-85.
Cambrony R 1979 Le Technicien d'Agriculture Tropicale. Editions Maisonneuve & Larose, Paris, France, 82p.
Chambers R and Conway G 1991 . Sustainable rural livelihoods: Practical concepts for the 21st century. IDS, Working Paper nº296. Brighton: IDS. 29 p.
Dugué P, Andrieu N, Blanchard M, Chia E, Havard M, Le Gal P Y, Penot E, Salgado P et Vall E 2004 Evolutions des relations agriculture élevage en zones de savane africaines et malgaches: quelques enseignements pour la polyculture élevage en France. Toulouse : ACTA, 19 p.
Direction générale des statistiques sectorielles (DGESS) 2015 Analyse de l’économie des ménages de la zone de moyens d’existence « Plateau central céréales et maraîchage » : ZOME. 5 Décembre 2015, Burkina Faso, 12p.
Landais E et Lhoste P 1990 L’association agriculture-élevage en Afrique intertropicale: un mythe techniciste confronté aux réalités du terrain. Cah. Sci. Hum. 26, 217–235.
Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) 2011 La culture du sorgho de décrue en Afrique de l’Ouest et du centre. Situation actuelle et définition d’un plan d’action régional, 247p.
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Hien S, Kaboré S, Blanchard M et Sawadogo D 2015 Evaluation, deux ans après l’intervention, de l’impact d’une action de type « Filets sociaux productifs » en appui au petit élevage au Burkina Faso. Programme de renforcement de la résilience des ménages vulnérables au Sahel »ORSO/RAF/309/ECHO, 76 p.
Kidane H, Alemu Z G and Kundhlande G 2005 Causes of household food insecurity in Koredegaga peasant association, Oromiya zone, Ethiopia. Agrekon 44 (4): 543-560 p
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Ouédraogo S 2005 Intensification de l’agriculture dans le plateau central du Burkina Faso: une analyse des possibilités à partir des nouvelles technologies. Thèse de Doctorat agronomie, Rijks universiteit Groningen, Pays-Bas, 336 p.
Oumarou S 1986 Contr Contribution à l’étude des paramètres de l’élevage bovin (taurin) dans la Province du Poni (ou "Pays Lobi"). Mémoire de fin d’étude parainé par le projet FAO GCP/RAF/191/ITA, Ouagadougou cité par Hoste CH, Chalon E, Ieteren G et Trail J CM, 1988. Le bétail trypanotolerant d’Afrique occidentale et centrale. Centre international pour l’élevage en Afrique, Addis Abeba, Ethiopie, 279 p.
Songré O 2004 Évolution de la culture maraîchère au Burkina Faso entre les campagnes 1994-1995 et 1997-1998. Rapport de stage d’ingénieur statisticien, Ecole nationale d’économie appliquée (ENEA), Ouagadougou, Burkina Faso, 38 p.
Received 22 October 2016; Accepted 29 November 2016; Published 1 May 2017