Livestock Research for Rural Development 28 (4) 2016 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Etude de quelques paramètres zootechniques de reproduction et de lactation chez des troupeaux de bovins laitiers de la région Est d’Algérie

S Kaouche-Adjlane, F Habi, R Benhacine et A Ait El Hadi

Département de Biologie, Université M’hamed Bougara. Boumerdes 35000, Algérie
kaouchesoumeya@yahoo.fr

Résumé

L’évaluation des performances de reproduction et de lactation des troupeaux de bovins laitiers de races importées a été réalisée sur deux campagnes successives 2010/2011 et 2011/2012 sur 136 vaches laitières de 4 wilayates de la région Est de l’Algérie (Annaba, El tarf, Guelma et Souk Ahras) à partir de la base de données de l’Institut Technique d’Elevage (ITELV).

Ces élevages étaient caractérisés par une infécondité avec mise à la reproduction tardive, en moyenne à 166 ± 59 jours et des pourcentages de fécondité normale (40 à 110 jours post-partum recommandés) jugés faibles : 36 et 27% (31,5%) par campagne et au total. Les résultats de la fertilité ont été conformes aux normes recommandées. Les taux de réussite à la première insémination artificielle ont été de 61 et 78% par campagne. Les taux respectifs de vaches fécondées à trois inséminations et plus ont été de 9 et 4%. L’étude des paramètres de production laitière aussi a fait ressortir que la durée de lactation moyenne était de 361 ± 109 jours. Quand à la moyenne technique de référence (MTR), elle était de 4650 ± 1233 kg de lait en 305 jours. L’analyse comparative des performances a montré des résultats différents d’une ferme à l’autre et d’une campagne à l’autre à cause des stratégies mises en œuvre par les éleveurs. Enfin, les exploitations se caractérisaient par une faible production laitière et une insuffisance dans la gestion de la reproduction liées aux mauvaises performances des troupeaux laitiers et au manque d’intégration des nouvelles technologies.

Mots-clés: fécondité, fertilité, production laitière, saillie, vêlage



Study of some zootechnical parameters of reproduction and lactation in dairy herds of the Eastern region of Algeria

Abstract

The evaluation of reproductive and lactation performances of imported dairy cattle herds was performed on two successive campaigns 2010/2011 and 2011/2012 on 136 dairy cows of 4 districts in the Eastern region of Algeria (Annaba, El tarf, Guelma and Souk Ahras) from the database of the Breeding Technical Institute (Institut Technique d’élevage: ITELV).

These farms were characterized by infecundity with last reproduction late on average: 166 ± 59 days and fecundity percentages (40 to 110 days postpartum) judged low: 36 and 27% (31.5%) by year and in total. The results of the fertility were within the recommended standards. The success rates at the first artificial insemination were 61 and 78% per year. The respective rates of fertilized cows at three inseminations and more were 9 and 4%. The study of milk production parameters also revealed that the average lactation period was 361 ± 109 days. The average technical reference (MTR) was 4650 ± 1230 kg of milk at 305 days. The comparative performance analysis showed different results from one farm to another and from one year to another because of the strategies implemented by farmers. Finally, farms were characterized by low milk production and a deficiency in the reproductive management related to poor performance of dairy herds and the lack of integration of new technologies.

Keywords: calving, fecundity, fertility, insemination, milk production


Introduction

L’élevage d’une vache laitière est une entreprise dont la gestion comporte un certain nombre de risques tels que la perte de l’animal ou la faible productivité due à la mauvaise gestion. La production de lait et la performance de reproduction sont deux déterminants majeurs de la rentabilité des vaches laitières.

Les discussions relatives à l’éventuel antagonisme entre une importante production laitière et les performances de reproduction sont nombreuses. En effet, les effets de la production laitière ne peuvent être attribués entièrement à la réduction en matière de santé qui peut affecter les performances reproductives (Fetrow et al 1990). Au contraire, une bonne santé et gestion de celles‐ci sont des conditions préalables nécessaires à la fois pour une bonne production et une bonne capacité de reproduction.

Plusieurs facteurs ont une incidence sur les performances zootechniques des vaches laitières et l’alimentation reste le facteur qui a le plus d’impact sur ces performances (Macheboeuf et al 1993, Keady et al 2001, Kaouche et al 2015a, Kaouche et al 2015b).

L’élevage bovin laitier sous sa forme actuelle est une activité récente en Algérie. C’est en effet au début des années 70 que notre pays a fait appel à l’importation des vaches laitières dites modernes pour parfaire sa production laitière. Cette nouvelle filière est à l’origine de cette forte demande en produits laitiers que connaît notre pays actuellement.

A l’instar des autres régions, l’Est algérien de par sa vocation agro-pastorale a opté pour un statut laitier. Etant donné que la maîtrise et la gestion de la reproduction et de la production dans les conditions locales sont les gages de la promotion de l’élevage, la présente étude se trace pour objectifs la détermination et l’évaluation de quelques paramètres de reproduction et de production de lait chez 136 vaches laitières au niveau de 7 exploitations réparties sur les wilayas de Annaba, Souk Ahras, Guelma et El Tarf sur deux campagnes agricoles successives (2010/2011 et 2011/2012).


Matériel et méthodes

Matériel
Choix de la région d’étude

La zone Est de l’Algérie a été choisie car tout d’abord elle constitue l’un des plus importants bassins laitiers du pays et ensuite pour la disponibilité en informations concernant l’alimentation, la lactation et la reproduction des cheptels. Au total 136 vaches laitières de races Holstein (23,7%) et Frisonnes Pie Noire et Pie Rouge (78,3%) appartenant à 7 exploitations ont fait l’objet de la présente étude. Ces exploitations sont réparties selon leur statut juridique comme suit :

Origine des données

Les données exploitées constituent les résultats du contrôle laitier effectué régulièrement par les services de l’Institut Technique d’Elevage (ITELV). Elles ont été récoltées à partir de la base de données du CIZ (Circuit d’Information Zootechnique) de cette même institution.

Traitement des données

Les données de l’enquête ont été analysées à l’aide du logiciel Excel 2007, pour la réalisation des statistiques descriptives élémentaires (somme, moyenne et écart-type), ainsi que pour l’élaboration des tableaux et des graphes représentant les différents paramètres étudiés.

Méthode

Les différents paramètres étudiés ont été :

Paramètres de reproduction

- Paramètres de fécondité à savoir les intervalles : vêlage - 1ère insémination [V - IA1], vêlage - insémination fécondante [V- IAF] et l’intervalle vêlage - vêlage [V- V].

- Paramètres de fertilité : le taux de réussite en 1ère insémination (TR1) et le taux de vaches à 3 inséminations et plus (3 IA et plus).

Paramètres de production laitière

- Durée de lactation (DL) ;

- Moyenne Technique de Référence (MTR) : les productions laitières totales ont été corrigées à une durée de référence de 305 jours, afin de pouvoir les comparer.

Les lactations longues (> à 305 jours) ont été ramenées à une durée de 305 jours. Celles qui ne dépassaient pas les 305 jours ont été corrigées en utilisant la méthode du système français :

MTR = PLT x 385/ (DL+80), avec PLT = production laitière totale.

Après l’analyse des différents paramètres de lactation et de reproduction, des matrices de corrélation ont été élaborées afin d’étudier les relations existant entre ces paramètres, en utilisant le coefficient de corrélation des variables prises deux à deux. N’ont été prises en compte que les corrélations dont p<0,05.


Résultats

Caractérisation des exploitations

La SAU (Superficie Agricole Utile) des exploitations étudiées était au total de 628 ha soit une moyenne de 90 ha /ferme. Chez près de 43% des exploitations, la totalité de cette superficie était consacrée aux cultures fourragères. Deux exploitations conduisaient leurs cultures fourragères en sec. Une seule irriguait entre 40 et 50% de sa surface fourragère, alors que le reste irriguait à moins de 5%.

L’analyse des calendriers fourragers a indiqué que toutes les exploitations se caractérisaient par une disponibilité du foin tout au long de l’année. Notre analyse a révélé aussi que 3 exploitations seulement pratiquaient l’ensilage et 3 autres utilisaient les drèches dans l’alimentation des vaches.

L’effectif total était de 136 vaches laitières, soit une moyenne de 19,4 ± 8 têtes /exploitation. Près de 64% des vaches avaient un âge compris entre 4 et 8 ans. Le reste avait un âge supérieur.

La reproduction était assurée par insémination artificielle dans la totalité des exploitations. Le taux de vêlage moyen a été estimé en 2011/2012 à près de 73%. Ces vêlages ont été répartis principalement sur deux périodes: hivernale (décembre – février) et printanière (mars – mai) avec respectivement 36 et 35%, ce qui correspond aux périodes de fortes disponibilités fourragères, d’où le démarrage d’une lactation avec un régime riche en herbe verte.

Résultats de la reproduction des troupeaux étudiés

L’ensemble des résultats des différents paramètres de reproduction étudiés est illustré dans le tableau 1.

Tableau 1. Performances de reproduction et leur évolution pendant les deux campagnes.

Paramètres étudiés

2010/2011
Moyenne ± E.T.

2011/2012
Moyenne ± E.T.

Moyenne
générale ± E.T.

Ecarts entre les
deux campagnes

Paramètres de fécondité

IV-IA1 (j)

157 ± 61

174 ± 57

166 ± 59

17

IV-IAF (j)

189 ± 44

186 ± 65

188 ± 47

-3

IV- V(j)

460 ± 100

456 ± 102

458 ± 95

-4

Paramètres de fertilité

TR1 (%)

61 ± 15

78 ± 9

70 ± 11

17

VL à 3 IA et plus (%)

9 ± 1

4 ± 2

7 ± 2

-5

E.T.: Ecart-type

A la lumière des résultats obtenus, des enseignements ont été tirés quant à la gestion de la reproduction au sein des élevages étudiés :

Paramètres de fécondité
Intervalle vêlage – 1ere insémination

L’intervalle V – IA1 pour la campagne 2010/2011 a été en moyenne de 157 ± 61 jours (tableau 1), avec 58% des vaches inséminées au-delà de 90 jours. Les écarts moyens dans la présente étude étaient compris entre 100 et 249 jours. Pour la campagne suivante (2011/2012), ce délai moyen a été amplement supérieur (174 ± 57 jours), avec près de 68% des vaches inséminées au-delà de 90 jours. Cela peut avoir été dû à des erreurs de conduite des élevages.

En effet, l’intervalle vêlage–première saillie n’était pas conforme aux normes sauf pour l’exploitation 1 durant la première campagne, où il a atteint 87 ± 14 jours. Une détérioration de 17 jours entre les deux campagnes étudiées pour ce délai a été observée au sein de nos troupeaux.

Intervalle vêlage – insémination fécondante

La moyenne de l’intervalle V-IAF durant la campagne 2010/2011 a été de l’ordre de 189 ± 44 jours, elle a varié de 138 à 253 jours. Un taux élevé de près de 57% de vaches ont été fécondées au-delà de 110 jours, alors que ce rapport ne doit pas dépasser 15% selon les normes citées par Bonnes et al (1988). Seulement près de 36% des vaches ont été fécondées entre 40 et 110 jours. Par ailleurs, la campagne suivante a connu une moyenne pour cet intervalle qui s’est sensiblement améliorée pour atteindre 186 ± 65 jours, avec un maximum de 269 jours. Une seule valeur a été proche de la norme, dans l’exploitation 6 (95 ± 12 jours). Seulement près de 27% des vaches ont été fécondées entre 40 et 110 jours et on a enregistré un intervalle moyen qui avoisinait 188 ± 47 jours. Ce délai de fécondation a sensiblement diminué de 3 jours.

Intervalle vêlage – vêlage

L’analyse de ce paramètre a indiqué que durant la campagne 2010/2011, il a été en moyenne de près de 460 ± 100 jours; il a oscillé entre 436 et 523 jours.

En ce qui concerne la campagne suivante, une légère amélioration a été constatée. Cet intervalle a atteint une moyenne de 456 ± 102 jours. La valeur moyenne sur les deux campagnes a été de 458 ± 95 jours pour la totalité des fermes.

Paramètres de fertilité
Taux de réussite en 1ere insémination

Sur la totalité des fermes et pour les deux campagnes, on a enregistré un taux moyen de réussite en première insémination d’environ 70 ± 11%. Il a varié durant la première campagne de 42 à 80% avec une moyenne de 61 ± 15%. On a noté que la meilleure valeur a été enregistrée au niveau de la ferme 2 où ce taux de réussite a été de 80% (Figure 1).

Figure 1. Répartition des taux de réussite (2010/2011).

Durant la campagne suivante, six fermes sur sept ont enregistré des résultats qui étaient situés dans les normes. Ils ont varié entre 71 et 90%. Deux fermes (F2 et F6) ont réalisé un taux de réussite en IA1 de 90%. La ferme 7 était proche de la norme avec un taux de 58% (Figure 2). Le taux de réussite en IA1 a connu une évolution de 17% durant la 2ème campagne.

Pourcentage des vaches à 3 IA et plus

Le taux de vaches nécessitant 3 inséminations et plus était dans les normes préconisées (<15%) durant les deux campagnes étudiées. En effet, la moyenne enregistrée a été de près de 7 ± 2%. Notons que la campagne 2011/2012 a connu des valeurs moyennes très intéressantes à travers les sept fermes et qu’au niveau de 4 fermes (F1, F2, F3 et F6), ce taux a été de 0% (Figure 2).

Figure 2. Répartition des taux de réussite (2011/2012).

Globalement, durant la campagne 2010/2011, comme le montre la grille d’appréciation (Figure 3), 3 exploitations sur 7 ont enregistré de mauvais résultats de fertilité, alors que 4 fermes ont présenté une bonne à très bonne fertilité.

Figure 3. Grille d’appréciation de la fertilité des troupeaux étudiés durant les deux campagnes.
TM : Très mauvaise. M  : Mauvaise.    : Bonne.  TB : Très bonne
  campagne 1                                    campagne 2

Ces résultats se sont nettement améliorés durant la campagne suivante. Six troupeaux sur 7 soit près de 86% ont eu une très bonne fertilité (à signaler que deux fermes F2 et F6 se superposent dans la grille sur le point 90). Dans une seule exploitation, le niveau de fertilité a été jugé faible mais il restait proche de la norme.

Evaluation des performances de production laitière
Durée de lactation (DL)

Les résultats de la durée de lactation ont été hétérogènes d’une ferme à une autre et d’une campagne à l’autre (Figure 4). Les lactations durant les deux campagnes ont été assez longues (près de 361 ± 109 jours), elles ont dépassé la durée standard estimée à 305 jours de plus de 50 jours.

Figure 4. Evolution des durées de lactation (DL) durant les deux campagnes (jours).

La durée moyenne a été de 362 ± 138 jours durant la campagne 2010/2011, elle a varié dans un intervalle allant de 319 à 388 jours. Pendant la campagne suivante, cette durée a enregistré une baisse légère de 3 jours (soit 359 ± 104 jours).

Production totale corrigée (P305)

Cette dernière a connu une baisse de 61 kg durant la deuxième campagne avec une moyenne de 4 628 ± 1 358 kg (entre 2 810 et 7 305 kg), contre 4 689 ± 1 276 kg en première campagne (entre 2 829 et 6 584 kg) (figure 5).

Figure 5. Evolution des Productions Moyennes Techniques de Référence durant les deux campagnes


Discussion

L’écart moyen entre le vêlage et la 1ère insémination pour les deux campagnes était loin des normes citées par Bonnes et al (1988), où ce délai ne doit pas dépasser 90 jours à l’exception des vaches à forte capacité de production où on peut se permettre une dizaine de jours supplémentaires. Cependant, ce paramètre est en étroite relation avec l’intervalle vêlage- premières chaleurs. Néanmoins, que ce soit pour chaque campagne prise à part ou pour la moyenne des deux campagnes en question évaluée à 166 ± 59 jours, le délai de mise à la reproduction est resté plus élevé par rapport aux résultats obtenus par plusieurs auteurs : Bouzebda et al (2006) qui ont rapporté dans une seule wilaya de la zone de notre étude (El Tarf) une moyenne qui a varié entre 59 et 88 jours. Alors que Haddada et al (2005) au Maroc et Kiers et al (2006) en France ont déclaré une médiane de 77 jours (82 ± 26 jours).

Quant aux résultats relatifs au paramètre vêlage- insémination fécondante, ils sont restés largement éloignés des normes recommandées comprises entre 40 et 110 jours et ceci pour les deux campagnes étudiées. En effet, cette période est qualifiée de critique, plus particulièrement sur le plan alimentaire, pour le démarrage de la lactation et pour la prévention des troubles qui entourent le vêlage, notamment pour la santé et la productivité de la vache laitière (Gentesse 2006).

Les résultats pour ce critère (188 ± 47 jours), ont été nettement plus élevés que ceux trouvés par Ghozlane et al (2003) et Bouzebda et al (2006). Ces auteurs ont rapporté des valeurs respectives de 122 jours et des moyennes allant de 151 à 174. Cependant Kiers et al (2006) en France ont signalé des résultats tout à fait conformes aux normes qui ont été de 111 ± 50 jours, soit une moyenne de 98 jours.

L’intervalle vêlage – vêlage pour les deux campagnes était aussi largement supérieur aux normes généralement souhaitées fixées à 365 jours (obtenir un vêlage par an). Ceci peut être expliqué principalement par les retards de mise à la reproduction après vêlage. Ces valeurs se rapprochaient de celles trouvées par Bouzebda et al (2006) dans les fermes de l’Est algérien (El Tarf) où cet intervalle a varié entre 422 et 464 jours.

En ce qui concerne les paramètres de fertilité, le taux moyen de réussite en première insémination pour les deux campagnes a été d’environ 70±11%. A noter que ce résultat était très satisfaisant puisque la norme admise est de 60% et plus. Par ailleurs, ce résultat était loin de la norme admise dans les études réalisées par Ghozlane et al (2003) avec un taux de près de 54% et au Maroc, par Haddada et al (2005) avec une valeur comparable de 53%. Alors qu’en France, Kiers et al (2006) ont signalé un résultat très éloigné et peu performant (40%), dû aux difficultés de retour en chaleurs des vaches hautes productrices ayant fait l’objet de l’étude.

En effet, le taux moyen de vaches nécessitant 3 inséminations et plus enregistré et qui a été de près de 7±2% était dans les normes préconisées (<15%) durant les deux campagnes étudiées.

L’analyse des différents résultats qui concernent les paramètres de reproduction a indiqué que les problèmes d’infécondité chez les troupeaux étudiés, exprimés par l’allongement des délais de mise à la reproduction se sont répercutés de façon directe sur le délai de fécondation et sur l’intervalle entre deux vêlages successifs. Ceci peut être expliqué par les erreurs commises par les éleveurs dans la conduite de la reproduction, notamment en ce qui concerne :

-La mauvaise détection des chaleurs ainsi que l’important intervalle entre le moment de détection des chaleurs et le moment de l’insémination ;

-Le mauvais état corporel dans lequel se trouvaient généralement les vaches après le vêlage, ce qui obligeait à reporter leur reproduction jusqu’à la reprise d’un bon état corporel ;

-Les maladies liées à la reproduction, plus particulièrement les métrites rencontrées après le vêlage ;

-Et enfin, le déficit énergétique en début de lactation qui a entraîné une baisse de la fécondité et de la fertilité des vaches et une lactation plus faible.

Contrairement aux paramètres de fécondité, les résultats enregistrés pour la fertilité sont jugés bons, cela peut être expliqué par une bonne pratique de l’insémination artificielle au moment opportun.

Les résultats de la durée moyenne de lactation sur les deux campagnes, évalués à 361 ± 109 jours ont été supérieurs à ceux déclarés par Srairi et Kessab (1998) au Maroc (304,8 jours) et ceux signalés dans l’étude menée par Ghozlane et al (2003), où la durée de lactation était de 339 ± 38 jours.

Les résultats relatifs à la production standard à 305 jours ont été supérieurs à ceux obtenus par Ghozlane et al (2003) évalués à 3 171 kg et ceux de Kaouche et al (2015b) dans l’étude réalisée dans les élevages de la région médio-septentrionale d’Algérie, soit une moyenne de 4 334 kg (un intervalle allant de 3 054 à 6 552 kg). Mais la présente étude a montré des résultats très inférieurs en comparaison avec les rendements moyens de 8 500 kg déclarés en France par Kiers et al (2006) avec la race Prim’Holstein (95% des effectifs).

L’analyse des corrélations entre les variables étudiées a révélé que les paramètres de reproduction et de lactation étaient étroitement liés entre eux (p<0,001) sauf pour la durée de lactation qui a montré des corrélations négatives et très faibles avec les paramètres de fécondité. Les coefficients ont été pour IV-I1, IV-IF et IV-V respectivement de -0,11, -0,11 et -0,12 pour la campagne 2010/2011 et -0,31, -0,20 et - 0,20 pour la campagne suivante avec p<0,001. Par ailleurs, ces intervalles étaient très liés entre eux (r >0,76).

Cependant, lorsque l’IVV est prolongé d’une semaine, la durée de la lactation se prolonge en moyenne de 4,5 jours et celle du tarissement de 2,5 jours (Meissonnier 1994). A noter que l’intervalle vêlage-vêlage a été très fortement dépendant de l’intervalle vêlage –insémination fécondante et ceci durant les deux campagnes étudiées (r=1).


Conclusion


Références bibliographiques

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Received 4 October 2015; Accepted 2 February 2016; Published 1 April 2016

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