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| Figure 1. Evolution du poids vif (kg) et du gain moyen quotidien (GMQ en g/jour) des agneaux Ouled Djellal élevés sur chaumes de céréales après une simple injection d’ivermectine (moyenne ± E.S.M). |
| Livestock Research for Rural Development 27 (3) 2015 | Guide for preparation of papers | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
La croissance d’agneaux Ouled Djellal élevés sur chaumes de céréales, juste après les moissons a été étudiée pendant un mois en été sur 40 mâles âgés de 6 mois (183,4 ± 3,7 jours) dans la région de Guelma, nord-est de l’Algérie. Préalablement, les animaux ont reçu une injection d’ivermectine 1% en sous-cutané. Leur temps de pâturage était de 8 heures/jour, réparti équitablement entre matin et après midi, sans complémentation; et leur abreuvement a été assuré 2 fois/jour. Le contrôle du poids vif des agneaux à jeun, a été effectué tous les 15 jours (J0, J15 et J30). Les GMQ produits par les agneaux entre J0 et J30 (155,42±7,65 g/jour) sont similaires à ceux obtenus chez la même race, et comparables à ceux observés chez d’autres races, bien que soumises à une alimentation intensive (foin et concentré). Ces résultats ont montré l’importance des réserves nutritionnelles fournies par les chaumes et les résidus de céréales après leur récolte, surtout entre J0 et J15, et leur limite pour une croissance régulière et maintenue des agneaux entre J15 et J30 (201,67±10,87 vs 109,17±8,85 g/jour) (P<0,0001). Cela suggère leur complémentation après cette période.
Mots-clés: chaume, gain moyen quotidien, ovin, pâturage, performance, poids vif
The Ouled Djellal lambs growth rearing on cereal stubble, just after the harvest it was conducted during one moth in summer on 40 male with an average age of 6 months (183.4 ± 3,7 days) in the region of Guelma, north- east on Algeria. Previously, all the animals received an injection subcutaneously of ivermectin 1%. Their time of pasture is 8 hours/day, divided equally between morning and afternoon, with no supplementation; and watering was provided in 2 times /day. Control of live weight lambs was performed every 15 days (0, 15 et 30 days). The Average Daily Gain produced by lambs between 0-30 days (155.42 ± 7.65 g/d) are similar to those obtained in the same breed, and comparable to those observed in other breeds, although subject intensive diet (hay, concentrates). These results showed the importance of nutritional reserves provided by stubble and cereal residues after harvesting, especially between 0-15 days and their limit for regular and sustained growth of lambs between 15-30 days (201.67 ± 10. 87 vs 109.17 ± 8.85 g / d) (P <0.0001). Their complementation after this period is suggesting.
Key Words: average daily gain, live weight, pastures, performance, sheep, stubble
L’Algérie, pays moutonnier de longue date, compte actuellement plus de 2 688 0000 têtes ovines avec plus de 15 561 000 brebis (MADR 2013), dont la race Ouled Djellal est dominante (Dehimi 2005, Benyounes et Lamrani 2013). Ces animaux aux performances de production aléatoires, sont conduits en élevage extensif dans la région steppique, pendant que leur élevage est souvent associé à la céréaliculture dans le reste des régions (hauts plateaux et nord-est et ouest). En effet, une grande superficie céréalière (surtout les blés dur et tendre ainsi que l’orge), est annuellement récoltée au niveau national, soit plus de 3 061 000 ha, pour une production de plus de 5 133 600 t (MADR 2012). Ce qui engendre une production non négligeable en paille, laquelle est récoltée sous forme de bottes rectangulaires pressées, et souvent vendue sur place, pour être commercialisée et consommée au niveau des zones déshéritées. En parallèle à ce premier sous-produit très demandé, surtout pendant les années de sécheresse, d’autres types sous forme de chaumes et de résidus de récoltes de céréales, sont engendrés par les moissons en été. Ces derniers formant d’importants espaces de parcours, ont été et continuent à être toujours utilisés par les animaux. Cela constitue un apport alimentaire très important et surtout gratuit, et participera certainement à la couverture d’une bonne part des besoins modérés des ovins.
Cependant, en dehors de quelques tentatives opérées sur les brebis en période de reproduction (Tarhzouti 1999) ou en fin de gestation (Gessous 1992, Chemmam et al 2009), menées sur chaumes et complément de divers types (orge, tourteaux de soja et de colza ou même blocs alimentaires), aucune étude n’a été répertoriée sur l’engraissement des agneaux, élevés uniquement sur chaumes, juste après les moissons.
Ainsi et devant l’absence de données sur les performances zootechniques engendrées par ces grands espaces de parcours sur chaumes, précisément sur la croissance des agneaux âgés de 6 mois et destinés à l’engraissement, la présente étude a été menée. Elle vise à évaluer l’évolution de la croissance entre 6 et 7 mois d’âge des agneaux Ouled Djellal élevés sur chaumes de céréales, après une injection simple d’ivermectine.
L’étude a été menée dans la région de Guelma, partie nord-est de l’Algérie -36° 28’ latitude Nord; 7° 28’ longitude Est- du 16 juin au 16 juillet 2014. Elle a concerné un effectif de 40 agneaux mâles de race Ouled Djellal, âgés de 183,85±3,72 jours en moyenne. Ils sont nés entre le 21 octobre 2013 et le 26 janvier 2014. Élevés en semi-intensif, et préalablement identifiées à l’aide de boucles d’oreilles, ils ont été logés en bergerie à éclairement naturel.
Dès le début de l’essai, tous les agneaux ont subi au préalable, un traitement antiparasitaire à base d’ivermectine injectable (Ivodad à 1%, DADvet, Jordanie), en injection sous-cutanée à raison de 1 ml / 50 kg de poids vif. Leur régime alimentaire libre et exclusif, était basé sur les résidus de culture (chaumes et épis) de céréales, juste après les moissons, pendant 30 jours. Le temps de pâturage quotidien a été de 8 heures, réparti équitablement entre le matin (5 h 30 - 9 h 30) et l’après midi (15 h 30 - 19 h 30). En parallèle, les animaux ont été alimentés en eau 2 fois / jour aux moments de leur sortie sur pâturage.
Le contrôle de l’évolution de la croissance des agneaux pendant un mois représentée par le poids vif (PV) et le gain moyen quotidien (GMQ) a été effectué à J0, à J15 et à J30 pour le poids vif; et entre J0-J15; J15-J30; et J0-J30 pour le GMQ. La pesée des agneaux a été réalisée, chaque fois à jeun, au moyen d’une balance de 100 kg (précision de 0,5 kg).
La statistique descriptive et l’analyse de variance à un facteur (ANOVA) ont été effectuées avec le logiciel SPSS (2010 version 19.0) pour l’analyse des PV et GMQ, exprimés respectivement en kg et g/jour. Le test post Hoc par l’application du test L.S.D (test de Différence Significative Minimale) a été utilisé pour estimer la signification ou l’homogénéité entre les différents sous-ensembles (test de comparaison entre les moyennes). Les résultats de corrélation ont été calculés par le test de Pearson pour l’évaluation de la relation entre poids vifs aux différentes phases de croissance des agneaux. Toutes les moyennes des résultats ont été calculées avec leurs erreurs standards moyennes (moyenne ± E.S.M). La différence statistique a été déclarée à P<0,05.
Selon les résultats obtenus, à l’âge moyen de 6 mois comme à celui de 7 mois, soit respectivement au début (J0) et à la fin de l’essai (J30), les poids vifs moyens des agneaux Ouled Djellal (31,09±0,98 et 35,75±1,04 kg) étaient similaires à ceux observés chez la même race (Boussenna 2013) et même comparables à ceux de la race Sardi (Jorfi et al 2013). En conséquence, pour toute la période d’un mois (J0-J30), il a été produit par ces agneaux un gain moyen de poids vif de 4,66±0,23 kg; soit un GMQ de 155,42±7,65 g/jour (Figure 1).
Ces résultats sont identiques à ceux obtenus chez les agneaux de la même race, bien que, alimentés de foin et de concentré du commerce à base de céréales(Boussenna 2013). Comme ils sont comparables à ceux de la Queue Fine de l’Ouest, soumis également à une alimentation censée plus riche et variée: foin le matin (1 kg/animal), concentré d’orge seul ou associé au tourteau de soja (450 g de MS/animal) le soir, après leur pâturage (2 à 4 h) sur orge en vert (Mahouachi et al 2000). Cependant, ils sont légèrement inférieurs à ceux obtenus chez les agneaux Sardi (220 g/jour) (Jorfi et al 2013). L’écart est expliqué par la consistance et la richesse du régime distribué: paille à volonté et concentré de maïs et de colza (1,2 kg/animal), soit une alimentation régulière et soutenue durant tout le mois. Cela n’a pas été le cas dans notre étude, où le régime n’était basé que sur les résidus de récolte de céréales. En effet si les disponibilités ou les réserves alimentaires sur les parcours, avaient été régulières et soutenues jusqu’au bout, les agneaux Ouled Djellal auraient réalisé le même GMQ produit pendant la première quinzaine de l’essai (201,67±10,87g/jour), soit des résultats comparables à ceux observés chez les agneaux Sardi, alimentés intensivement.
Effectivement, il est bien remarqué que tant le gain moyen de poids vif comme le GMQ ont été plus importants (185%) durant les 15 premiers jours après la mise au pâturage des animaux sur chaumes de céréales, que durant la deuxième quinzaine du mois de l’essai (3,03±0,16 vs 1,64±0,13 kg soit 201,67±10,87 vs 109,17±8,85 g/jourrespectivement) (P<0,0001) (Figure 1).
En conséquence, la croissance des agneaux accélérée au départ, peut être expliquée par la disponibilité abondante et la richesse des parcours en éléments nutritionnels fournis par les résidus de céréales, juste après les moissons. Ce qui est d’ailleurs conforté par ce qui est signalé dans certaines régions, où durant les 15 premiers jours au maximum après les moissons, chaque éleveur fait passer son troupeau sur ses chaumes afin de prélever les épis qui restent (Ismaïli et al 1985). Ceci combiné sans doute à l’effet positif du traitement antiparasitaire, l’ivermectine, utilisé sur les agneaux tout juste avant leur mise au pâturage.
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| Figure 1. Evolution du poids vif (kg) et du gain moyen quotidien (GMQ en g/jour) des agneaux Ouled Djellal élevés sur chaumes de céréales après une simple injection d’ivermectine (moyenne ± E.S.M). |
Ainsi selon plusieurs auteurs (Gessous et al 1987, 1991, Outmani et al 1991, Fares 1992, Boulanouar 1994), la richesse nutritive de la ration prélevée sur chaumes est plus importante au début des pâturages, dont la durée dépend des disponibilités de départ des chaumes et de la charge animale, puis devient plus faible, ce qui se traduit par des pertes de poids des animaux. Pour pallier un tel déséquilibre, plus nuisible chez les adultes tels que la brebis en lutte ou en gestation, il est suggéré une complémentation sous forme de blocs alimentaires (Tarhzouti 1999) ou azotée pendant le 2ème mois de pâturage, puis de type azoté et énergétique pendant le 3ème mois lorsque la charge animale dépasse 12 brebis/ha (Gessous 1992).
Par ailleurs, il est communément établi que l’ivermectine utilisée est un antiparasitaire très indiqué dans le contrôle et la thérapie des parasitoses internes et externes chez les petits ruminants comme chez les gros animaux. Cette molécule permet la libération d’un neurotransmetteur: l’acide gamma aminobutyrique qui entraîne la neutralisation et la mort des parasites. En effet, les concentrations plasmatiques d’ivermectine sont plus élevées également pendant la première quinzaine post-injection (Alvinerie et al 1998), comme cela a été le cas pour les disponibilités nutritionnelles des parcours sur chaumes. En parallèle,quelle que soit la voie d’administration de l’ivermectine, sa rémanence est généralement d’au moins un mois en moyenne. Néanmoins entre 5 et 35 jours, la voie sous-cutanée, comme c’est le cas dans notre étude, permet le maintien d’une concentration plasmatique double de celle produite par la voie orale(Alvinerie et al 1998). Cela corrobore les observations établies par les parasitologues(Dorchies et al 1996, Kerboeuf et al 1995)et constitue un argument thérapeutique valable, qui doit être pris en compte par les vétérinaires praticiens.
En outre, quel que soit la période de contrôle des performances (J15, J30, J15-J30 ou J0-J30), les niveaux de croissance se caractérisent par des variations individuelles importantes (P<0,0001), résultat sans doute d’une ingestion volontaire pendant les pâturages très variable selon les agneaux. De même, des corrélations positives très significatives (P<0,0001) ont été observées entre les poids vifs aux différentes périodes de croissance des agneaux (Tableau1).
| Tableau 1. Relation entre poids vifs aux différentes phases de croissance des agneaux Ouled Djellal élevés sur chaumes de céréales après une simple injection d’ivermectine (moyenne±E.S.M). | ||||
| J0 | J15 | J30 | P | |
| J0 | 1 | 0,989 | 0,976 | 0,0001 |
| J15 | 1 | 0,992 | 0,0001 | |
| J30 | 1 | |||
| Corrélation de Pearson: la corrélation est significative au niveau 0,01 | ||||
La conduite des agneaux Ouled Djellal sur chaumes de céréales, après une injection simple d’ivermectine en sous-cutané, a eu son impact sur l’amélioration des performances de croissance chez cette catégorie d’animaux, principalement pendant la première quinzaine de leur mise au pâturage d’été (P<0,0001). Ceci est une opportunité pour maximiser l’utilisation des sous-produits du terroir abondants, tels que les résidus de récolte des céréales, avec un minimum d’emploi de produits vétérinaires. Cela peut être un atout majeur pour le développement durable, tout comme un gain certain pour les éleveurs-engraisseurs, qui peuvent réduire ainsi d’un mois au plus, et de 15 jours au moins, la durée d’engraissement de leurs animaux en bergerie à base de concentrés formulés principalement par des matières premières non produites localement et importées, comme le maïs et le soja.
Cette étude suggère enfin, la nécessité de pratiquer une rotation sur les champs de pâturage, d’éviter la surcharge et/ou de donner une complémentation des animaux après cette période d’élevage sur chaumes.
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Received 19 January 2015; Accepted 31 January 2015; Published 3 March 2015