Livestock Research for Rural Development 27 (3) 2015 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Effet de la granulométrie de la farine de patate douce crue (Ipomea batatas L.) sur les performances de croissance du poulet de chair

J R Kana, M Doue1, K Kreman2, M Diarra3, K H Mube, T R Ngouana et A Teguia

Département des Productions Animales, Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles, Université de Dschang, Cameroun BP: 70 Dschang, Cameroun
kanajean@yahoo.fr
1 Laboratoire de Recherche Zootechnique et Vétérinaire de Farcha, Ndjamena, Tchad
2 Centre National de Recherche Agronomique, Bouaké, Côte d’Ivoire
3 Institut National d’Elevage et de Recherche, Bamako, Mali

Résumé

Cette étude a été conduite à la Ferme d’Application et de Recherche (FAR) de l’Université de Dschang afin d’évaluer l’effet de la granulométrie de la farine de patate douce crue sur les performances de croissance du poulet de chair. Au total 224 poussins d’un jour de souche Starbro ont été répartis dans 16 unités expérimentales suivant un dispositif complètement randomisé comportant 4 traitements et 4 répétitions. Les traitements consistaient à remplacer 50% de maïs dans la ration avec de la farine de patate douce crue avec les tailles de particules croissantes (≤1mm, 1-2 mm et 2-3 mm).

La consommation alimentaire, le gain de poids et le rendement carcasse ont augmenté avec la taille des particules de la patate. Toutefois, les rations R2 [1-2 mm] et R3 [2-3 mm] contenant les plus grosses particules de patate ont induit le poids vif et le gain de poids moyen les plus élevés par rapport aux rations R1 et R0 contenant les particules alimentaires les plus fines ou pas de farine. Par ailleurs, le poids du gésier (1,53 g), de l’intestin (60,87 g) et la densité de l’intestin (0,28 g/cm) les plus faibles ont été enregistrés avec la ration R2. Il a été conclu que dans ces conditions, la substitution de 50% du maïs avec de la farine de patate douce crue de granulométrie comprise entre 1 et 2 mm a des effets positifs sur les performances de croissance du poulet de chair.

Mots-clés: aliment du poulet, granulométrie, patate douce, performances de croissance



Effect of raw potato (Ipomea batatas L.) meals’ particle size on growth performances of broiler chickens

Abstract

This study was conducted at the Teaching and Research Farm (FAR) of the University of Dschang to assess the effect of the particle size of raw potato meal on the growth performance of broiler chickens. A total of 224 day-old Starbro broiler chicks were distributed in 16 experimental units in a completely randomized design with 4 treatments and 4 replicates each. The treatments were 50% of maize replacement by raw potato root meal with particles sizes ≤1mm, [1-2mm] and [2-3mm].

Feed intake, weight gain and carcass yield increased with increasing particle size of potato meal. The diets R2 and R3 containing respectively potato with particle size ranging from 1-2 mm and 2-3 mm induced the highest but not significant body weight and weight gain as compared to diets R1 (≤1mm) and R0 (without potato). The smallest gizzard (1.53g) and intestine (60.87g) weight, and the lowest intestine density (0.28g/cm) were achieved with treatment R2 [1-2mm] compared to treatments R0, R1 (≤1mm) and R3 [2-3mm]. It was concluded in the conditions of the present study that, substituting up to 50% of dietary maize with raw potato meal with particle size [1-2mm] had positive effect on growth performance of broiler chicken.

Key words: broiler diet, growth performances, particle size, sweet potato


Introduction

En élevage moderne et industriel de volaille, le maïs demeure la principale céréale utilisée comme source d’énergie dans l’alimentation. Il en résulte une forte pression sur cette céréale qui est également sollicitée pour l’alimentation humaine. Ce qui contribue à élever le coût de production de la volaille, car l’aliment représente 65 à 75% de ce coût (Good band et al 2002). L’un des objectifs actuels des scientifiques est de trouver des substituts au maïs dans l’alimentation des monogastriques et plus précisément des porcs, des volailles et des lapins en valorisant les aliments disponibles localement afin d’assurer la durabilité des activités d’élevage et la sécurité alimentaire (Dahouda et al 2008) et de diminuer les coûts. Dans cette optique, des études ont été menées de part et d’autre en vue de substituer le maïs par d’autres sources d’énergie tels que le manioc, la patate douce, la banane et bien d’autres (Ogbonna et al 1996; Akinfala et al 2002; Oyebimpe et al 2006).

La patate douce est aujourd’hui la septième culture mondiale avec plus de 133 millions de tonnes produites chaque année (CIP 2007). En Afrique, elle est comptée parmi les meilleures plantes à racines et tubercules dont la production s’élevait à 12,846 million de tonnes en 2007, avant les aracées (taro et macabo) avec 8,862 millions de tonnes et après la pomme de terre, l’igname, et le manioc avec 17,681 millions de tonnes, 44,687 millions de tonnes et 114,021 millions de tonnes respectivement (FAO 2007). La farine de patate douce est riche en amidon avec une grande valeur énergétique estimée à 2905 kcal/kg (Banser et al 2000). De nombreux travaux ont montré que la farine de patate douce peut être incorporée avec succès jusqu’à 35% dans la ration des poulets de chair et des pondeuses. Dans la majorité de ces travaux les tubercules ont été bouillis avant usage, afin d’éliminer les problèmes de poussières et de contamination fongique dûs au stockage (Sonaiya et Swan 2004). Selon Portella et al (1988), Nir et al (1994) et Wauters et al (1997) les volailles sélectionnent leur aliment en fonction de la taille relative des particules quelle que soit la composition du régime. Ces préférences peuvent ainsi induire un tri particulaire néfaste à l’ingestion d’une ration équilibrée et entraîner une baisse globale de production. Le choix d’une granulométrie adéquate est un préalable à une bonne utilisation de la farine de patate crue dans l’alimentation de la volaille d’où l’objectif général du présent travail qui vise à contribuer à la valorisation de la farine de la patate douce crue comme source d’énergie dans l’alimentation du poulet de chair.


Matériel et méthodes

Site de l’étude

L’étude a été réalisée à la Ferme d’Application et de Recherche (FAR) de l’Université de Dschang (UDs). Dschang, Département de la Menoua est situé dans la Région de l’Ouest du Cameroum, à 05°26 de latitude Nord, 10°26 de longitude Est et culmine à une altitude de 1450 m. Le climat qui y règne est équatorial de type camérounien d’altitude et se caractérise par deux saisons: une saison pluvieuse allant de mi-mars à mi-novembre et une saison sèche de mi-novembre à mi-mars. La pluviométrie moyenne est de 2000 mm d’eau par an et la température moyenne annuelle se situe autour de 21°C. L’insolation moyenne annuelle est de 1873 heures et l’humidité relative moyenne est de 76,8%.

Matériel animal, rations alimentaires et dispositif expérimental

Au total, 224 poussins d’un jour de souche Starbro, pesant en moyenne 39,5 g ont été repartis au hasard dans 16 unités expérimentales de 14 poussins (7 mâles et 7 femelles) et élevés sur litière faite de copeaux de bois blanc. La patate utilisée dans cette étude, de variété blanche, a été achetée au marché de Dschang et dans les villages environnants. Les tubercules ont été épluchés, découpés en cossette, séchés au soleil pendant 3 à 5 jours, concassés puis tamisés à différentes mailles (≤1mm, 1-2 mm et 2-3 mm) avant d’être incorporés dans les rations expérimentales. Aussi bien au démarrage qu’en finition, une ration témoin (R0) a été fabriquée (Tableau 1) et à partir de cette dernière, trois autres rations (R1, R2 et R3) dans lesquelles 50% du maïs ont été remplacés par de la farine de patate douce de granulométrie ≤1 mm (R1), 1-2 mm (R2) et 2-3 mm (R3) ont été respectivement fabriquées. Chacune des quatre rations a été affectée au hasard à quatre unités expérimentales dans un dispositif complètement randomisé. L’aliment et l’eau étaient accessibles ad libitum durant l’essai.

Tableau 1. Composition et caractéristiques chimiques des rations expérimentales
  Démarrage Finition
R0 R1, R2 et R3 R0 R1, R2 et R3
Ingrédients (%)
Maïs 50 25 58 30
Patate douce 0 25 0 30
Remoulage 12 4,5 12 0
Tourteau de coton 8 8 8 7
Tourteau de soja 21 24 13 19
Farine de soja 3 4,5 3 4
Coquillage 1 1 1 1
CMAV 5% 5 5 5 5
Huile de palme 0 3 0 4
Total 100 100 100 100
Composition chimique calculée
Energie métabolisable (kcal/kg) 2935 2926 3002 3006
Protéine brute (%) 23,3 23,3 20,2 20,1
Calcium (%) 1,05 1,17 1,03 1,13
Phosphore (%) 0,49 0,49 0,48 0,42
Lysine (%) 1,36 1,46 1,12 1,25
Méthionine (%) 0,47 0,46 0,42 0,41
Rapport Energie/Protéine 125 125 148 149
CMAV 5% (Complexe minéral azoté et vitaminé): Vit.A: 3 000 000UI; Vit.D3:600 000UI; Vit.E:4 000mg; Vit.K:500mg; Vit.B1: 200mg; Vit.B2: 1000mg; Vit.B6:400mg; Vit.B12:4mg; Fer: 8000mg; Cu: 2000mg; Zn: 10 000mg; Se: 20mg; Mn: 14 000mg; Méthionine: 200 000mg; Lysine: 78 000mg
Collecte des données

Au début de l’essai et tous les 7 jours par la suite, les oiseaux de chaque unité expérimentale ont été pesés individuellement à jeun. Le gain de poids hebdomadaire a été obtenu en faisant la différence entre 2 poids hebdomadaires moyens consécutifs. A l’âge de 49 jours, 8 poulets par traitement (4 mâles et 4 femelles) ont été sélectionnés au hasard et soumis à une diète de 24 heures, puis pesés, saignés, plumés et éviscérés tel que préconisé par Jourdain (1980). Le poids relatif de chaque organe (gésier, foie, cœur) par rapport au poids vif a été calculé. La longueur de l’intestin a été mesurée de la loupe duodénale au cloaque à l’aide d’un mètre ruban et la densité de l’intestin (poids de l’intestin/ longueur de l’intestin) a été calculée.

Analyses statistiques

Les données sur la consommation alimentaire, le poids vif, l’indice de consommation et les caractéristiques de la carcasse ont été soumises à l’analyse de la variance (ANOVA). Le logiciel statistique SPSS 19.0 (Statistical Package of Social Sciences) a été utilisé pour les analyses. Lorsqu’il existait des différences significatives entre les moyennes, le test de Duncan a été appliqué pour les séparer au seuil de signification de 5%.


Résultats

Le Tableau 2 résume l’influence de la granulométrie de la farine de patate sur la consommation alimentaire, les performances pondérales et l’indice de consommation moyen (IC). Dans l’ensemble, la taille des particules de la farine de patate a affecté de manière significative tous les paramètres de croissance au démarrage, en finition et sur toute la période de l’essai, à l’exception de la consommation alimentaire. L’aliment R1 contenant les fines particules (≤1mm) de patate a été la moins consommée de toutes les rations. Par contre, l’ingestion alimentaire la plus élevée a été enregistrée avec la ration R3 contenant les plus grosses particules [2-3mm] de patate.

Tableau 2. Effet de la granulométrie de la farine de patate douce sur les performances de croissance des poulets de chair
Périodes (jours) Rations
R0
n=56
R1 [≤1 mm]
n=56
R2 [1–2 mm]
n=56
R3 [2-3 mm]
n=56
Consommation alimentaire (g)
D (J1-J21) 1010±10,4a 1011 ± 30,0a 981± 14,7a 1016 ± 32,7a
F (J22-J49) 3547±60,7a 3436± 323,7a 3561±112,6a 3818±366,1a
Cumul (J1-J49) 4557±63,7a 4447±334,3a 4543±104,3a 4834±395,1a
Poids vif (g)
D (J21) 621±12,4b 558±10,4a 562±24,7a 598±29,5b
F (J49) 1959±147,1a 1778±193,9a 1995±54,9a 1982±288,1a
Indice de consommation
D (J1-J21) 1,73±0,03a 1,94±0,03c 1,87±0,09b 1,81±0,04ab
F (J22-J49) 2,60±0,23a 2,68±0,21a 2,48±0,07a 2,78±0,61a
Cumul (J1-J49) 2,34±0,19a 2,47±0,14a 2,32±0,06a 2,48±0,37a
a,b,cles moyennes portant des lettres différentes sur la même ligne sont significativement différentes (P < 0,05) D: Démarrage; F: Finition; J: Jour

A la fin du démarrage, le poids vif des poulets du lot témoin sans patate (R0) et du lot R3 qui contenait les plus grosses particules [2-3 mm] de patate ont été comparables et significativement plus élevés que ceux des lots R1 et R2 nourris avec de la farine de fines particules (≤1 mm) et de granulométrie moyenne [1-2 mm]. Par ailleurs, tout comme la consommation alimentaire, au démarrage comme en finition, le poids vif et le gain de poids de poulets ont augmenté avec la taille de la granulométrie de la patate dans la ration, le meilleur gain de poids ayant été enregistré avec la farine de granulométrie comprise entre 1 et 2 mm (Figure 1).

Figure 1. Effet de la granulométrie de la farine de patate douce dans l’aliment sur le gain de poids des poulets de chair

Contrairement à la consommation alimentaire et au poids vif, la taille des particules de patate n’a pas affecté de manière significative l’indice de consommation pendant la finition et sur toute la durée de l’étude. Par contre, au démarrage l’indice de consommation le plus élevé a été enregistré avec la plus petite taille de particule alors que le plus faible a été enregistré avec la ration R0 sans patate qui par ailleurs a été comparable à R3 qui contenait les plus grosses particules de patate.

L’incorporation de la farine de patate quelle que soit la taille de ses particules n’a pas affecté de manière significative le développement des organes de digestion des poulets (Tableau 3). On peut remarquer cependant que la ration R2 contenant la patate de granulométrie moyenne [1-2mm] a induit le poids du gésier, de l’intestin et la densité de l’intestin les plus faibles de tous les groupes de poulets.

Tableau 3. Effet de la granulométrie de la farine de patate douce sur le développement des organes de digestion du poulet de chair
Paramètres Rations
R0
n=56
R1 [≤1 mm]
n=56
R2 [1–2 mm]
n=56
R3 [2-3 mm]
n=56
Sig
Gésier (%) 1,69±0,16 1,75±0,32 1,53±0,29 1,60±0,45 ns
Poids intestin (g) 65,7±9,80 64,3±13,8 61±11,9 66,2±10,7 ns
Longueur intestin (cm) 210±14,4 210±19,9 211±8,9 214±19,3 ns
Densité de l’intestin (g/cm) 0,31±0,03 0,30±0,04 0,28±0,04 0,30±0,04 ns
Ns=Non significative

La finesse de la farine de patate a induit une baisse significative du rendement carcasse (Tableau 4). Par contre, la granulométrie n’a pas eu d’effet significatif sur les poids relatifs du foie, du cœur, des pattes et de la graisse abdominale.

Tableau 4. Effet de la granulométrie de la farine de patate douce sur les caractéristiques de la carcasse des poulets de chair
Organes Rations
R0
n=56
R1 [≤1 mm]
n=56
R2 [1–2 mm]
n=56
R3 [2-3 mm]
n=56
Rendement carcasse (%) 71,6±1,57b 68,7±2,45a 71,4±1,84b 72,2±2,36b
Foie (%) 2,21±0,38a 2,22±0,19a 2,21±0,17a 2,08±0,28a
Cœur (%) 0,48±0,08a 0,48±0,05a 0,51±0,09a 0,49±0,06a
Pancréas (%) 0,26±0,06a 0,32±0,04b 0,29±0,03ab 0,31±0,04b
Tête (%) 2,76±0,17a 3,49±0,66b 2,79±0,26a 2,63±0,29a
Pattes (%) 4,71±0,37a 4,91±0,81a 4,39±1,02a 4,27±0,54a
Graisse abdominale (%) 1,00±0,28a 1,41±0,46a 1,41±0,59a 1,36±0,72a
a,b les moyennes portant des lettres différentes sur la même ligne sont significativement différentes (P < 0,05).


Discussion

Dans la présente étude, les poulets ont tendance à préférer l’aliment qui a les plus grosses particules de patate (3 mm) surtout pendant la phase de finition. Ce résultat corrobore ceux de Portella et al (1988), Nir et al (1994) et Wauters et al (1997) qui ont rapporté que les volailles sélectionnent leur aliment en fonction de la taille relative des particules quelle que soit la composition du régime. Ces préférences peuvent ainsi induire un tri particulaire néfaste à l’ingestion d’une ration équilibrée pour tous les animaux et entraîner une baisse globale de production.

Aucune différence significative n’a été observée entre les oiseaux soumis à différent traitements pour le gain de poids et la consommation alimentaire. Des résultats contradictoires ont été obtenus par Quentin et al (2005) qui ont rapporté que chez les volailles, l’augmentation de la proportion de particules fines dans l’aliment entraîne une baisse significative de l’ingestion alimentaire et du gain de poids. Toutefois, cette contradiction n’est qu’apparente puisque dans cette étude les poulets nourris avec les particules d’aliment fines (≤1 mm) ont tout de même enregistré la consommation alimentaire et le poids les plus faibles.

L’aliment avec les plus grosses particules de patate douce a permis d’enregistrer les meilleures performances pondérales par rapport aux particules fines. Ceci pourrait être lié au problème de préhension que pose la finesse des particules alimentaires et peut être aussi au taux d’incorporation très élevé de patate douce dans cet essai par rapport aux recommandations de Agwunobi (1999) qui étaient de l’ordre de 27 et 30% de patate respectivement au démarrage et en finition. Des résultats similaires ont été rapportés par Houedete (2003), Djogbenou (2004) et Dessou (2005) qui ont enregistré une baisse des performances de croissance chez les lapereaux nourris avec l’aliment farineux.

Dans cette étude, la taille des particules n’a pas eu d’effet significatif sur l’indice de consommation pendant la phase de finition et sur toute la période de l’essai. Par contre, au démarrage il a été plus élevé avec les plus petites tailles de particules et plus faible avec les grosses particules. Ce résultat est identique à celui de Mafouo et al (2010) qui ont enregistré l’indice de consommation le plus élevé avec les fines particules de manioc dans l’aliment des poulets de chair au démarrage et l’inverse pendant la phase de finition.

La taille des particules d’aliment n’a pas eu d’effet significatif sur le développement des organes de digestion. Ce résultat est contraire à celui d’Engberg et al (2002) qui ont rapporté que le poids relatif du gésier est plus élevé chez des poulets nourris avec un régime présenté sous forme de farine qu’avec un régime présenté sous forme de granulés. Le résultat de cette étude est également contradictoire à celui d’ISA (1996) qui a noté que la taille des particules de l’aliment contribue au développement du gésier et semble jouer un rôle important dans l’équilibre de la flore digestive. Les résultats du présent travail confirment les travaux de Nir et al (1994), qui ont observé à 21 jours, une baisse de 50% du poids du gésier avec un aliment fin comparé et un aliment grossier.

Les résultats de cette étude sont en conformité avec les travaux d’Ayuk et Essien (2009) qui n’ont enregistré aucun changement du poids et de longueur de l’intestin que l’aliment soit sous forme poudreuse ou grossière. La taille de l’intestin grêle ne dépend pas forcément de la taille des particules qui y résident car après broyage dans le gésier, la taille des particules du chyme est réduite et harmonisée avant la digestion enzymatique dans l’intestin.


Conclusion

Il apparaît évident au terme de cette étude que la finesse de la farine de patate douce crue a un effet dépressif sur les paramètres de croissance du poulet de chair. Les meilleures performances ayant été enregistrées avec la farine de particules de taille comprise entre 1 et 2 mm. En somme, la granulométrie est un paramètre à prendre en compte lorsqu’il faut utiliser de la farine de patate douce crue comme ingrédient dans la ration alimentaire du poulet de chair.


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Received 22 January 2015; Accepted 5 February 2015; Published 3 March 2015

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