Livestock Research for Rural Development 27 (1) 2015 | Guide for preparation of papers | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
Notre étude a porté sur la gestion des exploitations bovines laitières dans 4 wilayas du Nord-Est Algérien (Constantine, Jijel, Mila et Souk Ahras), afin de chercher des facteurs susceptibles de limiter ou de freiner les performances de reproduction et de production laitière. L’enquête a porté sur un effectif global de 2231 vaches laitières, réparties sur 123 troupeaux.
Les résultats ont montré que les élevages ont une production laitière moyenne faible (15 litres par jour). Ceci est le résultat d’une mauvaise gestion de l’alimentation, traduite par un rationnement dans 44% des fermes ; dont 62% en début de lactation. De plus, le manque de suivi de la reproduction est reflété par des délais de mise à la reproduction non conformes aux normes dans 41% des cas ; et des inséminations après manifestation des chaleurs précoces (32%) ou tardives (34%). L’observation des chaleurs est souvent occasionnelle (52%) et dure 20 minutes dans 18% des exploitations. Le diagnostic de gestation, établi tardivement à partir du 3ème mois dans 52% des fermes, est basé sur le non retour des chaleurs. L’évaluation de l’état corporel se fait majoritairement par l’éleveur et de façon visuelle. La durée de tarissement est optimale dans 68% seulement des cas. La politique de réforme pratiquée dans 67% des fermes est dominée par des motifs liés à l’âge. Enfin, la faible intégration des biotechnologies de la reproduction et le manque de mécanisation des équipements engendrent des surcoûts de production.
Mots-clés: alimentation, gestion, reproduction
Our study focused on the management of dairy cattle farms in four governorates of the North Eastern Algeria (Constantine, Jijel, Mila and Souk Ahras), to identify factors that may limit or inhibit reproductive performance and milk production. The survey covered a total of 2231 dairy cows spread over 123 herds.T
The results showed that the farms have a low average milk production (15 liters per day). This is the result of poor feeding management, reflected by a rationing in 44 % of farms and 62% in early lactation. In addition, the lack of monitoring of reproduction is reflected by the calving interval to first breeding not according to target in 41% of case and insemination after estrus manifestation early (32%) or late (34%). The herd management is characterized by occasional estrus detection (52%) and duration of 20 minutes in 18% of farms. Pregnancy diagnosis established late in the 3rd month in 52% of farms is based on the non return of estrus. The evaluation of the body condition is made visually mainly by the farmer. The duration of the dry period is optimal in only 68%. Culling policy practiced in 67 % of farms is dominated by reasons related to age. Finally, the low integration of reproductive biotechnologies and lack of mechanization equipment increases costs of production.
Keywords: feeding, management, reproduction
Les relations physiologiques entre la production, la nutrition et la reproduction sont complexes et multifactorielles. Les systèmes de production laitière varient en raison des différences d’environnement, des économies de nutrition, des coûts relatifs du travail, de l'élevage, du contrôle de la production de lait et de la disponibilité de l'infrastructure. Ces différences de systèmes auront une incidence sur la performance de reproduction et la rentabilité des interventions de reproduction et de technologies. La performance du troupeau dépend de la vache, de la nutrition et de la gestion (Mcdougall 2006). L'efficacité réelle de la reproduction dans tout troupeau laitier est fortement influencée par les soins et l'attention fournis par le gestionnaire et les acteurs impliqués dans la santé du troupeau et l'approvisionnement alimentaire (Plaizer et al 1997). La gestion des facteurs de l’exploitation comportant la détection des œstrus, la période d'attente volontaire, le stockage de sperme et sa mise en place dans le tractus génital modifiera également la performance de reproduction (Westwood et al 2002).
L’objectif de notre étude est une enquête sur le mode de conduite des élevages bovins laitiers dans le Nord-Est Algérien, afin de rechercher des facteurs susceptibles de limiter ou de freiner les performances de reproduction et de production.
L’enquête a été conduite auprès de 123 fermes, regroupant 2231 vaches laitières, situées dans les wilayas de Constantine, Mila, Jijel et Souk Ahras au Nord-Est algérien. Le choix des fermes a été fait de manière aléatoire et selon la disponibilité de coopération à cette étude. Notre enquête s’est étalée de septembre 2012 à mars 2013. Pour la mener, nous avons établi un questionnaire qui aborde les principaux domaines relatifs à l’exploitation bovine laitière tels que les différents aspects de l’alimentation, de la reproduction et de la conduite de l’élevage. Les données ont été codifiées et les pourcentages ont été calculés pour les différentes rubriques telles que l’alimentation, la reproduction et la conduite de l’élevage. L'analyse descriptive a été organisée et exploitée grâce au logiciel Excel (version 2007).
Les 123 troupeaux sont composés de vaches dites améliorées issues de l’insémination de la race locale brune de l’atlas avec de la semence importée (50%), de vaches importées (37%) et seulement 12% de vaches de race locale. Les vaches importées d’Europe sont de races Frisonne française, Holstein, Tarentaise, Montbéliarde et Simmental allemande. L’identification se fait principalement (98%) par des boucles auriculaires chez ceux qui identifient leurs animaux (80%). Il est à noter que certains éleveurs utilisent des marqueurs délébiles, ce qui rend difficile ou impossible l’observation de l’identité des vaches. La majorité des fermes pratique la stabulation entravée. La production laitière moyenne par vache et par jour dans les fermes enquêtées est de 15 litres et la durée de la lactation par vache varie de 8 à 10 mois (Tableau 1).
Tableau 1 : Données générales. |
||||||
|
Constantine |
Jijel |
Mila |
Souk Ahras |
Région |
|
Vaches laitières (%) |
Locales |
7 |
13 |
24 |
7 |
12 |
Importées |
42 |
49 |
36 |
7 |
37 |
|
Améliorées |
51 |
38 |
40 |
87 |
50 |
|
Effectifs |
|
1111 |
253 |
627 |
240 |
2231 |
Nombre de fermes |
|
49 |
22 |
32 |
20 |
123 |
Type d’identification (%) |
||||||
Oui |
71 |
91 |
81 |
90 |
80 |
|
Ardoise |
6 |
0 |
0 |
0 |
2 |
|
Boucle auriculaire |
94 |
100 |
100 |
100 |
98 |
|
Marquage sur la robe |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
|
Système électronique |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
|
Type de stabulation (%) |
||||||
Libres |
39 |
0 |
3 |
0 |
16 |
|
Entravée |
61 |
100 |
97 |
100 |
84 |
|
Production laitière (Moyenne ± Ecart-type) |
||||||
Moyenne/jour/vache (litres) |
16 ± 5,61 |
15 ± 5,34 |
15 ± 5,50 |
11 ± 3,03 |
15 ± 5,44 |
|
Durée moyenne de la lactation (mois) |
8 ± 1,30 |
8 ± 0,30 |
10 ± 0,71 |
8 ± 1,22 |
9 ± 1,26 |
La majorité des exploitations disposent d’un pâturage. La ration est composée essentiellement de concentré, de fourrage sec, fourrage en vert, à moindre degré de paille et peu ou pas d’ensilage. Très peu de fermes ont recours à des additifs alimentaires. La distribution des aliments est exclusivement manuelle et l’alimentation est rationnée dans presque la moitié (44%) des fermes. L’alimentation à l’appréciation et standard sont pratiquées à parts égales (20%). Les 2/3 des exploitations pratiquent un rationnement en rapport avec l’état corporel; et ceci se fait essentiellement (60%) en début de lactation et à moindre degré (21%) au tarissement (Tableau 2).
Tableau 2 : Conduite de l’alimentation. |
|||||
|
Constantine |
Jijel |
Mila |
Souk Ahras |
Région |
Y a-t-il un pâturage ? (%) |
|||||
Oui |
86 |
95 |
88 |
100 |
90 |
Mode d’alimentation (%) |
|||||
Manuel |
100 |
100 |
100 |
100 |
100 |
Mécanique |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Automatique |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Mode de distribution des aliments (%) |
|||||
A Volonté |
29 |
0 |
16 |
0 |
15 |
Rationnée |
65 |
73 |
19 |
0 |
44 |
A l’appréciation |
2 |
27 |
50 |
15 |
21 |
Standard |
4 |
0 |
16 |
85 |
20 |
Ration en rapport avec l’état corporel (%) |
|||||
Oui (%) |
84 |
77 |
81 |
30 |
73 |
Phases physiologiques (%) |
|||||
Début de lactation |
54 |
59 |
77 |
67 |
62 |
Fin de gestation |
5 |
18 |
0 |
0 |
6 |
Tarissement |
39 |
0 |
4 |
33 |
21 |
Indéfini |
2 |
24 |
19 |
0 |
11 |
Un peu plus d’une ferme sur dix (13%) observe un repos volontaire de 90 jours après la mise bas, alors que 28% le font entre 30 et 40 jours. Cinquante neuf pourcent (59%) des fermes ont un repos volontaire compris entre 50 et 60 jours. La moitié des exploitations pratique la saillie naturelle, alors que le recours à l’insémination artificielle n’est que de 28%. Aucune ferme n’utilise le transfert embryonnaire. L’insémination artificielle est réalisée essentiellement par des vétérinaires, seules 5% sont pratiquées par des techniciens, alors qu’aucun éleveur ne l’entreprend. Les inséminations sont réalisées dès la manifestation des chaleurs dans 32%, et après 30 heures dans 34% des exploitations (Tableau 3).
Tableau 3 : Conduite de la reproduction. |
|||||
|
Constantine |
Jijel |
Mila |
Souk Ahras |
Région |
Y a-t-il un repos volontaire après le part ? (%) |
|||||
Oui |
92 |
100 |
88 |
90 |
92 |
Durée du repos volontaire (%) |
|||||
30 jours |
29 |
9 |
0 |
0 |
13 |
40 jours |
16 |
32 |
11 |
0 |
15 |
50 jours |
27 |
41 |
25 |
0 |
25 |
60 jours |
20 |
18 |
32 |
89 |
34 |
90 jours |
9 |
0 |
32 |
11 |
13 |
Mode de reproduction (%) |
|||||
SN |
51 |
23 |
41 |
100 |
51 |
IA |
27 |
45 |
38 |
0 |
28 |
SN et IA |
22 |
32 |
22 |
0 |
20 |
Transfert embryonnaire |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Réalisation de l’insémination artificielle par (%) |
|||||
Vétérinaire |
92 |
100 |
95 |
0 |
95 |
Technicien |
8 |
0 |
5 |
0 |
5 |
Eleveur |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Intervalle entre chaleurs et insémination ou saillie (%) |
|||||
De suite |
49 |
27 |
0 |
60 |
34 |
6 h |
18 |
41 |
41 |
40 |
32 |
12 h |
20 |
14 |
41 |
0 |
21 |
18 h |
6 |
18 |
13 |
0 |
9 |
24 h |
4 |
0 |
6 |
0 |
3 |
30h |
2 |
0 |
0 |
0 |
1 |
SN : Saillie Naturelle, IA : Insémination Artificielle. |
Un peu plus de la moitié (59%) des éleveurs notent les événements liés à la reproduction. Parmi ceux qui collectent des données, la plupart (68%) le font sur un registre, alors que très peu de fermes (4%) utilisent un support informatisé (Tableau 4).
Tableau 4 : Collecte des événements liés à la reproduction. |
|||||
|
Constantine |
Jijel |
Mila |
Souk Ahras |
Région |
Collecte des informations (%) |
|||||
Oui |
43 |
45 |
81 |
80 |
59 |
Moyens de collecte (%) |
|||||
Planning d’étable |
14 |
0 |
8 |
6 |
8 |
Feuille |
38 |
40 |
8 |
0 |
19 |
Registre |
33 |
60 |
85 |
94 |
68 |
Micro-ordinateur |
14 |
0 |
0 |
0 |
4 |
Presque la totalité des fermes pratiquent la détection des chaleurs et parmi celles-là, (52%) la font de façon occasionnelle. Dans la moitié des cas (52%), la durée d’observation est de 10 minutes et seulement de 20 minutes pour 18 %. Cette observation se fait essentiellement dans les pâturages (41%) et les étables (31%) ; et à moindre degré au niveau des aires d’exercice. Les chaleurs sont identifiées principalement par le chevauchement, le beuglement et l’agitation.
Tableau 5 : La détection des chaleurs. |
|||||
|
Constantine |
Jijel |
Mila |
Souk Ahras |
Région |
Détection des chaleurs (%) |
|||||
Oui |
98 |
95 |
100 |
100 |
98 |
Fréquence de détection (%) |
|||||
1/jour |
31 |
52 |
50 |
0 |
35 |
2/jour |
8 |
29 |
9 |
0 |
11 |
3/jour |
6 |
0 |
0 |
0 |
2 |
1/mois |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Occasionnelle |
54 |
19 |
41 |
100 |
52 |
Durée d’observation (%) |
|||||
10 minutes |
56 |
86 |
56 |
0 |
52 |
20 minutes |
17 |
10 |
38 |
0 |
18 |
30 minutes |
6 |
0 |
6 |
0 |
4 |
40 minutes |
0 |
5 |
0 |
0 |
1 |
Indéfinie |
21 |
0 |
0 |
100 |
25 |
Lieu d’observation (%) |
|||||
Aire d’exercice |
21 |
0 |
44 |
0 |
20 |
Salle de traite |
6 |
0 |
3 |
0 |
3 |
Etable |
33 |
48 |
13 |
40 |
31 |
Pâturage |
35 |
52 |
41 |
45 |
41 |
Indéfini |
4 |
0 |
0 |
15 |
4 |
La majorité des fermes (97%) font le diagnostic de gestation, et parmi ceux-là, 52% le pratique tardivement à partir de 3 mois. Par contre, (48%) réalise le constat de gestation dans un délai plus précoce compris entre 1 et 2 mois. Ce diagnostic est établi dans 56% des cas par l’éleveur et 39% par le vétérinaire. Le non retour de chaleurs (40%) et le fouiller rectal (28%) sont les principaux moyens de diagnostic de gestation. Les méthodes ancestrales restent encore pratiquées dans un cas sur cinq (19%). L’échographie est pratiquée dans une ferme sur dix (Tableau 6).
Tableau 6: Le diagnostic de gestation. |
|||||
|
Constantine |
Jijel |
Mila |
Souk Ahras |
Est |
Diagnostic de gestation |
|||||
Oui |
94 |
95 |
100 |
100 |
97 |
Moments du diagnostic |
|||||
1er mois |
20 |
10 |
22 |
85 |
29 |
2ème mois |
37 |
0 |
16 |
5 |
19 |
3ème mois |
33 |
81 |
63 |
5 |
45 |
4ème mois |
11 |
10 |
0 |
5 |
7 |
Le diagnostic de gestation est établi par (%) |
|||||
Vétérinaire |
24 |
62 |
72 |
0 |
39 |
Eleveur |
70 |
33 |
25 |
100 |
56 |
Technicien |
7 |
5 |
3 |
0 |
4 |
Moyens de diagnostic de gestation (%) |
|||||
Non retour chaleur |
43 |
10 |
22 |
95 |
40 |
Dosage progestérone |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Echographie |
24 |
0 |
6 |
0 |
11 |
Fouiller rectal |
4 |
71 |
50 |
0 |
28 |
Palpation abdominale |
2 |
0 |
0 |
5 |
2 |
Ancestrale |
26 |
19 |
22 |
0 |
19 |
L’évaluation de l’état corporel est réalisée dans 2 fermes sur 3. Dans la plupart des cas (93%), c’est l’éleveur qui la réalise. Elle est essentiellement (99%) visuelle et s’effectue principalement (57%) en début de lactation. Cette évaluation se fait dans 16% et 14% des cas dans respectivement les périodes de vêlage et tarissement (Tableau 7).
Tableau 7 : L’évaluation de l’état corporel. |
|||||
|
Constantine |
Jijel |
Mila |
Souk Ahras |
Région |
Evaluation de l’état corporel (%) |
|||||
Oui |
90 |
100 |
6 |
95 |
71 |
Réalisée par (%) |
|||||
Vétérinaire |
2 |
9 |
50 |
5 |
6 |
Technicien |
2 |
0 |
0 |
0 |
1 |
Eleveur |
95 |
91 |
50 |
90 |
93 |
Moyens d’évaluation (%) |
|||||
Mesure du pli cutané |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Echographie |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Pesée |
2 |
0 |
0 |
0 |
1 |
Evaluation de l’état d’embonpoint |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Evaluation visuelle |
98 |
100 |
100 |
100 |
99 |
Moments d’évaluation (%) |
|||||
Vêlage |
16 |
27 |
50 |
0 |
16 |
Début de lactation |
43 |
64 |
50 |
84 |
57 |
Milieu de lactation |
14 |
5 |
0 |
0 |
8 |
Fin de lactation |
5 |
0 |
0 |
0 |
2 |
Tarissement |
20 |
0 |
0 |
16 |
14 |
Non défini |
2 |
5 |
0 |
0 |
2 |
Le tarissement pratiqué de façon progressive est réalisé par plus des 2/3 des éleveurs au 7ème mois. Les résultats enregistrés montrent, que 12% des durées de tarissement sont courtes (moins de 30 jours), 21% sont longues (plus de 60 jours) et 68% comprises entre 40 et 60 jours (Tableau 8).
Tableau 8 : Le tarissement. |
||||||||
|
Constantine |
Jijel |
Mila |
Souk Ahras |
Région |
|||
Tarissement (%) |
||||||||
Oui |
94 |
100 |
100 |
85 |
95 |
|||
Moments de tarissement (%) |
||||||||
6ème mois |
4 |
9 |
6 |
29 |
9 |
|||
7ème mois |
74 |
91 |
88 |
53 |
78 |
|||
8ème mois |
22 |
0 |
6 |
18 |
13 |
|||
Méthodes de tarissement (%) |
||||||||
Brutale |
4 |
14 |
0 |
6 |
5 |
|||
Progressive |
96 |
86 |
100 |
94 |
95 |
|||
Durées du tarissement (%) |
||||||||
20 jours |
2 |
0 |
0 |
6 |
2 |
|||
30 jours |
0 |
14 |
16 |
24 |
10 |
|||
40 jours |
15 |
18 |
16 |
6 |
15 |
|||
50 jours |
43 |
32 |
28 |
6 |
32 |
|||
60 jours |
24 |
23 |
16 |
24 |
21 |
|||
70 jours |
15 |
14 |
25 |
29 |
20 |
|||
80 jours |
0 |
0 |
0 |
6 |
1 |
Dans les fermes enquêtées, 67% pratiquent une politique de réforme des animaux. Les motifs de réforme sont principalement l’âge (41%), suivi par la pathologie (25%) et l’infertilité (24%). Le taux (10%) de réforme pour défaut de production est le plus faible (Tableau 9).
Tableau 9 : Réforme. |
|||||
|
Constantine |
Jijel |
Mila |
Souk Ahras |
Région |
Réforme (%) |
|||||
Oui |
76 |
77 |
31 |
95 |
67 |
Motifs de réforme (%) |
|||||
Age |
43 |
0 |
20 |
84 |
41 |
Pathologie |
19 |
71 |
10 |
5 |
25 |
Infertilité |
22 |
29 |
60 |
5 |
24 |
Défaut de production |
16 |
0 |
10 |
5 |
10 |
Le type d’identification utilisé rend la collecte des événements liés aux
animaux incertaine, et parfois erronée. L’identification est non seulement
utile pour la gestion du troupeau, mais aussi dans la traçabilité. Le
meilleur système est l’utilisation de grandes marques claires ou des numéros
sur les deux faces de l’animal. L'exactitude de détection peut être faible
pour les raisons de mauvaise ou absence d’identification (Bonnes
et al 2005). La stabulation entravée prédomine dans la majorité des fermes, ceci,
n’est pas de nature à favoriser la manifestation de chaleurs. Malgré des
troupeaux composés en majorité de vaches spécialisées dans la spéculation
laitière, la production laitière reste très faible (15 litres en moyenne)
par rapport à leur potentiel génétique. La moyenne de production laitière
journalière des vaches (15 litres) est très proche de celle (16 litres)
enregistrée par Ghozlane et al (2003), et est supérieure à celle (9,5
litres) renseignée par Belhadia et al (2013). L'amélioration de la
production passe entre autres par une meilleure expression du potentiel des
races sélectionnées grâce à une amélioration de l'alimentation (Kayouli et
al 1989).
Malgré la disposition de pâturages pour la majorité des fermes, l’alimentation reste déficiente en fourrage vert. La plupart des exploitations observent une période creuse d’affouragement en vert (Ghozlane et al 2003). L’absence d’utilisation d’ensilage dans les exploitations enquêtées, concorde avec ce qui a été rapporté par Belkheir et al (2011). L'amélioration de la nutrition de la vache au cours de la période qui entoure le part, peut réduire la mobilisation des tissus, améliorer l’ingestion de matière sèche, la santé et la production de lait (Park et al 2002). L’alimentation est différente d'une exploitation à une autre selon la nature des ressources alimentaires disponibles, la région et aussi selon la saison (Guerra 2008, Belhadia et al 2013). Il n’y a pas de gestion de l’alimentation, puisque plus de la moitié des exploitations ne font pas de rationnement en rapport avec les différentes phases physiologiques. Enfin, l’absence de mécanisation de l’alimentation engendre un surcoût de la production. Tous ces facteurs accumulés pourraient faire partie des causes qui expliquent les mauvaises performances de production et de reproduction.
Nos résultats montrent que le repos volontaire est différent d’une ferme à une autre ; puisque ce délai est court (30 à 40 jours), ou est long (90 jours) dans respectivement 28% et 13% des fermes. Le repos volontaire est conforme aux normes recommandées (50 à 60 jours) dans 59% des fermes. L’obtention d’une fertilité et d’une fécondité optimales, dépend du choix et de la réalisation par l’éleveur d’une première insémination au meilleur moment du post-partum. En effet, la fertilité augmente progressivement jusqu’au 60ème jour du post-partum, se maintient entre le 60ème et le 120 ème jour ; puis diminue par la suite (Hanzen 1994). Souvent les problèmes se produisent chez les vaches saillies à moins de 60 jours après le part (Bonnes et al 2005). D’autre part, l’insémination artificielle réalisée essentiellement par le vétérinaire, rend cette biotechnologie peu ou pas utilisée. De plus, le timing des inséminations par rapport à la manifestation des chaleurs est inadéquat, il est soit précoce (53%), soit très tardif (38%). Il est dans les normes recommandées (12 h) dans seulement 9% des cas. D’après Hanzen (1994), il est recommandé de respecter un intervalle moyen de 12 heures entre la détection des chaleurs et l’insémination.
Le mode de stockage des informations ne permet pas une bonne conservation des données pour un éventuel constat ou suivi dans la mesure ou, 41% des fermes ne collectent pas les informations liées à la reproduction. Les mauvaises performances chez les bovins laitiers sont liées à une absence de planning d’étable et de bilan de fécondité (Ghozlane et al 2003, Belhadia et al 2013). L'établissement de meilleurs systèmes de collecte de données est l'une des premières mesures pour tenter d'améliorer les performances d'un troupeau (Mcdougall 2006). L’aide à la décision se rapporte aux systèmes d'information, la clef de la réussite d'un système d’aide à la décision est la disponibilité des données de routine de hautes qualités (Roche et al 2009).
Les résultats obtenus révèlent une faible fréquence de détection des chaleurs, puisque 52% des éleveurs observent leurs vaches occasionnellement, contre 11% seulement qui la pratiquent deux fois par jour. De même, la durée d’observation est faible, elle est de 20 minutes dans seulement 18% des fermes. Pour obtenir une bonne détection des chaleurs, de nombreux facteurs doivent être pris en compte, la vache doit exprimer l'œstrus et l'éleveur doit le détecter (Roelofs et al 2010). Mise à part le beuglement et le chevauchement, les autres signes d’identification des chaleurs sont peu utilisés. Olds (1990), rapporte que l’une des meilleures voies pour augmenter le taux de conception est d’enseigner aux éleveurs comment reconnaître l’œstrus avec un maximum de précision. De plus, lorsque les dates de vêlages, l'identification des vaches et les dates de chaleurs sont enregistrées, l'efficacité de la détection des chaleurs peut être dépistée (Roelofs et al 2010).
Le diagnostic de gestation est établi tardivement, puisque 52% des exploitants confirment la fécondation à partir du 3ème mois. Le non retour de chaleur utilisé dans presque la moitié des cas n’est pas un diagnostic de certitude. Le constat de gestation doit se pratiquer de façon précoce afin de pouvoir détecter et traiter les cas d’infertilité à un moment opportun. Le contrôle de gestation à un intervalle plus long qu’un mois augmentera le nombre d’animaux en reproduction dans le troupeau dû à un manque d’identification des vaches en gestation (Kirk, 1980).
L’évaluation de l’état corporel faite par l’éleveur de façon subjective, n’est pas pratiquée régulièrement. D’après Bewley (2008), la disponibilité de notes de l’état d’embonpoint enregistrées à intervalles réguliers, permet au producteur laitier de déterminer la meilleure stratégie pour gérer les réserves de l'organisme du troupeau. Notre enquête a montré que cette évaluation est réalisée dans plus de la moitié des cas en début de lactation. Alors que le moment crucial pour évaluer la condition corporelle se situe entre le milieu et la fin de la lactation, ceci est important, car c’est le moment le plus probable pour le producteur laitier d’intervenir et de corriger les problèmes d'état d’embonpoint d'un animal (Bewley et al 2008). De plus, Le recours à la notation d’état corporel pour contrôler le statut énergétique, s’est révélé être un moyen intéressant pour suivre la reprise de l’activité ovarienne des vaches laitières en période postpartum (Radhwane et al 2013).
Nos résultats montrent que 33% des exploitations ont des durées de tarissement soit trop courtes soit trop longues. Des durées de moins de 30 jours pourraient entraîner une perte importante de la production (Velasco et al 2008) et du rendement laitier (Pinedo et al 2011). Par contre, les longues périodes de tarissement augmentent les risques de mammites sub-cliniques en début de lactation et ont une corrélation négative avec la performance de reproduction (Pinedo et al 2011).
Seul, les deux tiers des exploitations pratiquent une politique de réforme des animaux. La réforme est l'une des décisions les plus complexes de la gestion des animaux de ferme, elle fait partie de la gestion du troupeau (Monti et al 1999). Pour que les données soient précises, les motifs de réforme doivent être enregistrés lorsque la vache quitte le troupeau (Etherington et al 1991). Les données ne peuvent pas être analysées indépendamment de la réforme (Bewley et al 2008).
Cette enquête nous a permis de dévoiler certains aspects de la conduite des élevages bovins laitiers dans le Nord-Est algérien.
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Received 13 July 2014; Accepted 9 November 2014; Published 1 January 2015