Livestock Research for Rural Development 24 (8) 2012 | Guide for preparation of papers | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
Au Sahara, l’élevage intensif des chamelles laitières peut contribuer à couvrir une partie du déficit chronique en lait frais. L'intensification de la production laitière caméline exige une conduite d’alimentation particulière. Notre étude au sein de 8 exploitations d’élevage camelin laitier intensif, dans la région de Ghardaïa, indique que l’alimentation des chamelles laitières reste peu maîtrisée, et que le rationnement n'a aucune liaison avec les besoins réels des chamelles ou les normes scientifique établies.
La quantité de MS ingérée par les chamelles dans les différentes exploitations étudiées varie de 2,16 à 3,43 kg par 100 kg du poids vif. La domination des aliments secs achetés (foin d’orge ou d’avoine) et l'utilisation massive des aliments concentrés, montre le caractère hors-sol pour près de 75% des élevages laitiers étudiés. En effet, les rations des éleveurs présentent un apport des concentrés massif et inutile (44% en moyenne de la MS totale de la ration); et par voie de conséquence, ces rations pratiquées présentent un déséquilibre nutritionnel et marquent globalement des taux de gaspillage énormes soit énergétique, de l'ordre de 6,62% à 76,61% pour les UFL, mais surtout protéique de 16,51% à 89,19% pour le PDI, par rapport aux besoins réels des chamelles. Sur le plan économique, les rations des éleveurs présentent un coût alimentaire relativement cher (47,54 DA/l en moyenne). Pour atteindre les performances zootechniques souhaitées, la maîtrise technico-économique de la conduite d’alimentation des chamelles laitières sera une nécessité inéluctable.
Mots clés: déficit, gaspillage, hors-sol, performances, rationnement
In the Saharan regions, the intensive breeding of dairy camels can help to cover a part of the chronic shortage of fresh milk. Increasing the camel milk production requires a particularized and developed practice of feeding. According to our study within 8 farms concerned in intensive breeding of dairy camels, throughout the region of Ghardaia, we have pointed out that the feeding of dairy camels has not been under control yet. Moreover, the rationing hasn’t got any contact with the real need of camels nor the scientific standards.
The amount of dry matter intake (DMI) by camels in the different checked farms varies from 2,16 to 3,43 kg per 100kg of the live weight. The domination of purchased dry food (barley hay or oat hay) massive use of concentrated food on about 75% of studied dairy farms, indicates that the livestock system depends mainly on feeds that are not produced on the farm but purchased from outside.
In fact, the rations of breeders have represented a useless contribution of the concentrated food (average 44% for dry matter intake DMI). Consequently, these rations represent a nutritional imbalance point put an enormous rate of wastage in energy of about 6,62% to 76,61% for the UFL, and especially in protein (from 16,51 % to 89,19% for the PDI). According to the real needs of camels, economically, the rations of breeders have represented relatively an expensive cost of food (47,54 DA on average).
The technical and economical skillful practice of feeding has a great importance, to posses the desired animal performance.
Key words: nutritional imbalance, performance, rationing, shortage, wastage
Compte tenu de la place stratégique du lait dans l'alimentation quotidienne des algériens, l'insuffisance de la production nationale astreint notre pays à recourir depuis plusieurs années à des importations massives de lait et de ses produits dérivés (Siboukeur 2008). Plusieurs plans nationaux ont été conçus pour atténuer ce déficit chronique, en essayant d'augmenter la production nationale. Dans les régions sahariennes, les camelins revêtent un intérêt particulier, car ils interviennent dans des milieux où d'autres alternatives d'élevage seraient aléatoires et onéreuses (Narjisse 1989 et Chehma et Longo 2004).
L’élevage camelin se développe en plusieurs endroits du monde (Faye et al 2004). La chamelle, par ses potentialités laitières incontestables, permet un projet d'intensification et du développement. La réalisation de cet objectif exige un cadre technico-économique particulier. L'alimentation représente la base d’un tel cadre.
La capacité des camélidés de s’adapter à de fortes variations des disponibilités alimentaires dans les conditions arides, s’appuie sur des mécanismes d’épargne très performants pour l’eau, l’azote, les minéraux, l’énergie et les lipides (Faye et al 1995). Les comparaisons entre camélidés et ruminants montrent que les camélidés sont des animaux plus efficaces dans l’utilisation digestive et métabolique des rations (Jouany 2000).
Ce travail consiste à analyser la pratique du rationnement et les rations alimentaires distribuées au sein de certaines exploitations d’élevage camelin laitier intensif, réparties dans la région de Ghardaïa, tout en évaluant le niveau de maîtrise du coût alimentaire de production du lait.
L'objectif essentiel du présent travail est de procéder à un diagnostic en matière de conduite de l'alimentation des chamelles laitières dans le système d'élevage intensif.
Nous avons pu recenser et étudier de mars à juillet 2010, huit exploitations produisant le lait des chamelles, réparties dans différentes daïras et communes de la région de Ghardaïa (Tableau 1). Le critère du choix de ces exploitations laitières était la pratique du système d’élevage intensif.
Tableau 1. Présentation des différentes exploitations laitières étudiées |
|||||
N° d’exploitation |
Daïra |
Commune |
Nombre total des têtes camelines |
Nombre des chamelles |
Population |
1 |
Ghardaïa |
El-Atteuf |
48 |
25 |
Sahraoui, Targui |
2 |
Ghardaïa |
Daïa Ben Dhahoua |
15 |
7 |
Targui |
3 |
Metlili |
Metlili |
10 |
4 |
Sahraoui, Targui |
4 |
Ghardaïa |
Daïa Ben Dhahoua |
9 |
4 |
Sahraoui, Targui, Telli |
5 |
El-Ménéa |
El-Ménéa |
9 |
4 |
Sahraoui, Targui |
6 |
Metlili |
Metlili |
8 |
4 |
Sahraoui, Targui |
7 |
Ghardaïa |
El-Atteuf |
42 |
20 |
Sahraoui, Targui |
8 |
Ghardaïa |
Bounoura |
43 |
18 |
Telli, Sahraoui |
Le Targui : Excellent Méhari, animale de selle par excellence souvent recherché au Sahara comme reproducteur.. Elle dépasse les 2m de hauteur, sa couleur est toujours claire, généralement blanche et rarement jaune claire (Ouled Laid 2008). Il est réparti dans le Hoggar et le Sahara Central (Benaissa 1989).
Le Telli (dromadaires des steppes) : Animal de petite taille et peu robuste, ce qui donne un animal qui ne peut pas porter les grandes charges. Il est utilisé dans les transhumances courtes. Cette population cameline se caractériser pas ces poil qui sont les meilleurs de point de vu qualité et quantité par rapport aux autres populations en Algérie. Son aire de répartition se localise entre le Sahara septentrionale et la steppe (Ouled Laid 2008).
Un diagnostic a été réalisé à partir d’un questionnaire préparé sur la conduite d’élevage camelin, et notamment sur la conduite d’alimentation des chamelles laitières en analysant les rations alimentaires distribuées par l’éleveur.
Les chamelles suivies ont deux sortes de besoins : ceux d’entretien et ceux de production laitière.
· Pour évaluer les besoins d’entretien des chamelles laitières, il est nécessaire de mesurer leurs poids vif, ici grâce à la formule barymétrique de Shwartz et Dioli (1992), à savoir :
PV = SH × TG × HG × 50
Où : PV - poids vif (en kg); SH -hauteur au garrot(en mètre) ; TG - tour de poitrine(en mètre); HG- tour de la bosse(en mètre).
· D’autre part, l’évaluation des besoins de production laitière se passe par l’enregistrement des quantités du lait récolté, produites par les chamelles suivies, ajoutées aux quantités du lait d’allaitement des chamelons. Ces dernières sont évaluées d'après une estimation réalisée avec l’éleveur (durée quotidienne d'allaitement, nombre des quartiers laissés au chamelon lors de la traite, potentialité laitière de la chamelle). Les besoins des chamelles laitières sont évalués à partir des estimations issues de différents auteurs (Tableau 2).
Tableau 2. Les apports alimentaires journaliers recommandés aux chamelles laitières |
|||||
|
UFL |
PDI (g) |
Ca (g) |
P (g) |
NaCl(g) |
Besoins d’entretien (Wilson 1989) et (Faye 1997) |
|||||
|
1 1,2 |
80+ (0,45×PV) |
1 4 |
1 2,5 |
1 20 |
Besoins de gestation (Faye 1997) |
|||||
9ème et 10ème mois |
1,25×BE (BE+25%) |
1,2×BE (BE+20%) |
2 BE+9 |
2 BE+5 |
3 BE+Blocs |
11ème et 12ème mois |
1,5×BE (BE+50%) |
1,2×BE (BE+20%) |
2 BE+10 |
2 BE+6 |
3 BE+Blocs |
Besoins de production du lait (Soltner 1982), (Richard 1989) et (Faye 1997) |
|||||
1 litre du lait. 4% TB |
0,43 |
50 |
1,9 |
1,1 |
2,5 |
PV poids vif en kg; BE Besoins d'Entretien; 1 exprimé par 100 kg de PV ; 2 apport plus des Besoins d’Entretien ; 3 les Besoins d’Entretien et les blocs à lécher suffisent. |
Les rations distribuées par les éleveurs sont enregistrées à travers un questionnaire relatif à la quantité brute (MB) d’apport journalier des aliments de la ration. La valeur nutritive des aliments distribués est indiquée dans le Tableau 3.
Tableau 3. Valeurs nutritives des aliments utilisés dans les 8 exploitations étudiées |
|||||||
Valeur nutritive par kg de MS |
|||||||
Aliment |
MS (g/kg) |
UFL |
PDI (g) |
P (g) |
Ca (g) |
UEL |
Source |
Avoine en vert |
318 |
0,67 |
42 |
2,5 |
3,5 |
1,03 |
Jarrige 1988 |
Orge en vert |
232 |
0,72 |
62 |
2,5 |
4 |
1,03 |
Jarrige 1988 |
Luzerne en vert |
200 |
0,73 |
85 |
3 |
16,5 |
1 |
Jarrige 1988 |
Foin d’orge |
852 |
0,57 |
42 |
2 |
3,5 |
1,14 |
Jarrige 1988 |
Son fin du blé |
868 |
0,9 |
96 |
12,8 |
1,5 |
|
Jarrige 1988 |
Tourteau de soja |
883 |
1,17 |
254 |
7,8 |
3,4 |
|
Jarrige 1988 |
Maïs en grain |
860 |
1,27 |
82 |
3,5 |
0,3 |
|
Jarrige 1988 |
Orge en grain |
865 |
1,12 |
80 |
3 |
0,6 |
|
Jarrige 1988 |
Rebuts des dattes |
904 |
0,84 |
28,9 |
|
|
|
Chehma et al 2002 |
· Le gaspillage ou le déficit nutritif dans l’alimentation des chamelles laitières a été estimé comme suit :
Taux de gaspillage ou de = déficit |
Apport de la ration (en UFL, PDI, ..) - Besoins réels |
× 100 |
Besoins réels |
Le coût alimentaire de production d’un litre de lait des chamelles a été évalué selon les prix du marché local (Tableau 4).
Tableau 4. Prix des aliments selon l’estimation des éleveurs |
|||
Fourrages |
Prix unitaire* |
Aliments concentrés |
Prix unitaire* |
Avoine en vert |
6 |
Maïs en grain |
24 |
Luzerne en vert |
8 |
Orge en grain |
18 |
Orge en vert |
6 |
Tourteau de soja |
48 |
Foin d’orge |
15 |
Son de blé |
15 |
|
|
Rebut des dattes |
15 |
* prix unitaire d’un kilogramme de matière brute (MB) en Dinars Algériens (DA) |
Le rapport entre le coût alimentaire et le revenu du lait vendu s’est basé sur le prix unitaire de lait des chamelles de 600 DA/litre au marché local.
La conduite d’alimentation au sein des exploitations étudiées
Les disponibilités alimentaires des exploitations sont représentées en Tableau 5. Ceci démontre que 75% des exploitations se caractérisent par un élevage hors-sol.
Sur les 8 exploitations, 4 utilisent la complémentation minérale et vitaminique par l’adjonction du CMV, et deux autres utilisent des blocs à lécher et les 2 dernières n’utilisent aucune forme de complémentation minérale. Seules 4 exploitations mettent à la disposition des chamelles un apport de sel suffisant et permanent.
Excepté l'exploitation N°1, toutes les exploitations, limitent leur apport fourrager; alors que pour l'abreuvement, l’eau est servie à volonté dans des bassins collectifs, et seule l'exploitation N°3 limite l’abreuvement une fois tous les deux jours.
Différents lots de chamelles reçoivent la même alimentation. 5 sur les 8 éleveurs enquêtés utilisent des aliments composés, mais la pratique du rationnement reste liée à l'expérience habituellement établie par les éleveurs.
Tableau 5. Disponibilités alimentaires des 8 exploitations laitières étudiées |
||||
N° d’exploitation |
les fourrages cultivés |
Fourrages importés |
Aliments concentrés |
|
fourrages |
Surfaces |
|||
1 |
|
|
Plantes spontanées (Drinn,…), Foin d’orge, luzerne et orge en vert |
60% maïs en grain 21% son fin de blé 19% tourteau de soja |
2 |
|
|
Plantes spontanées Foin d’orge |
30,76% maïs en grain 15,39% son fin de blé 46,14% orge en grain 7,71% tourteau de soja |
3 |
|
|
Plantes spontanées, Foin d’orge, luzerne et orge en vert |
Rebut des dattes Orge en grain |
4 |
Avoine en vert |
0,5 ha |
Foin d’orge |
61% maïs en grain 19,5% son fin de blé 18% tourteau de soja |
5 |
Luzerne et sorgho en vert |
2 ha |
Foin d’orge |
Orge en grain |
6 |
|
|
Foin d’orge |
Orge en grain |
7 |
Luzerne en vert |
0,05 ha |
Foin d’orge |
50% maïs en grain 20% son fin de blé 16% tourteau de soja 14% rebut des dattes |
8 |
|
|
Foin d’orge |
23,33% maïs en grain 28,89% son fin de blé 44,44% orge en grain 3,34% tourteau de soja |
Cinc exploitations sur 8 suivent un régime alimentaire strictement sec (absence de vert).
Par ailleurs, si les autres exploitations respectent un rapport convenable de fourrage grossier/concentré, les exploitations N°1, N°2 et N°5 par leur apport important de concentrés (50,49%, 73,71% et 50%), sont en dehors des normes recommandées. Celles-ci indiquent une proportion moyenne de 75 % de grossier et de 10 à 45 % de concentré du total de matière sèche de la ration (Olfive 2001).Toutefois, la moyenne d'apport des concentrés (43,89%) semble être exagérée par rapport aux besoins et au niveau de production des chamelles.
La quantité de matière sèche (MS) ingérée en fonction du poids vif varie d'une exploitation à l’autre (Tableau 6 et Figure 1). La quantité de MS ingérée par les chamelles dans les différentes exploitations étudiées varie de 2,16 à 3,43 kg par 100 kg du poids vif, avec une moyenne de 2,65 kg par 100 kg du poids vif. Ces résultats coïncident avec le niveau d'ingestion des chamelles alimentées en stabulation, dans les expériences de Cross (1917) cités par Richard (1984) et Wilson (1984).
Tableau 6. Quantités de MS ingérée par les chamelles en fonction de leurs poids vif dans les 8 exploitations |
|||
N° d'exploitation |
Poids vif moyen (kg) |
MS ingérée (kg) |
MS ingérée par 100 kg de PV (kg) |
1 |
450 |
9,73 |
2,16 |
2 |
400 |
11,69 |
2,93 |
3 |
425 |
10,25 |
2,41 |
4 |
450 |
12,14 |
2,71 |
5 |
425 |
14,59 |
3,43 |
6 |
450 |
11,78 |
2,62 |
7 |
450 |
11,31 |
2,51 |
8 |
460 |
11,12 |
2,42 |
Moyenne |
439 |
11,58 |
2,65 |
|
Les éleveurs limitent l'offre de MS aux chamelles, et donnent presque la même ration et le même niveau d'apport en MS durant toute la période de lactation. En revanche, le rationnement pour les camelins manque d'un système d'expression de la capacité d'ingestion comme chez les autres ruminants domestiques (Richard 1989).
Nous avons suivi 31 chamelles (16 de population « Sahraoui » ; 10 « Targui » ; 5 « Telli ») présentant tous les rangs (du 1er à 5ème) et tous les mois de lactation (du 1er à 12ème mois). Les chamelles ont des poids vifs variant de 350 kg à 500 kg, et des niveaux de production laitière de 3 à 10 l par jour. Les besoins des chamelles sont calculés en utilisant les recommandations du Tableau 2.
Le Tableau 7 présente le bilan nutritif détaillé au sein des exploitations étudiées.
Tableau 7. Bilan énergétique et protéique détaillé des différents lots des chamelles laitières dans les 8 exploitations étudiées |
|||||||
N° d'exploitation |
catégories (PV & production laitière) |
Besoins réels |
Bilan énergétique et protéique* |
Taux (%) de gaspillage/déficit |
|||
UFL |
PDI |
UFL |
PDI |
UFL |
PDI |
||
1 |
400kg (7 l) |
7,8 |
610 |
+0,732 |
+176,62 |
+9,38 |
+28,95 |
450kg (8 l) |
8,8 |
682,5 |
- 0,269 |
+104,12 |
-3,0568 |
+15,26 |
|
450kg (4 l) |
7,1 |
482,5 |
+1,43 |
+304,12 |
+20,141 |
+63,0301 |
|
500kg (5 l) |
8,2 |
555 |
+0,333 |
+231,62 |
+4,061 |
+41,73 |
|
2 |
350kg (4 l) |
5,9 |
437,5 |
+5,66 |
+527,53 |
+95,93 |
+120,578 |
400kg (6 l) |
7,4 |
560 |
+4,16 |
+405,029 |
+56,22 |
+72,33 |
|
450kg (5 l) |
7,6 |
532,5 |
+3,96 |
+432,53 |
+52,11 |
+81,23 |
|
3 |
400kg (5 l) |
7 |
510 |
+1,32 |
+110,651 |
+18,86 |
+21,7 |
400kg (4 l) |
6,5 |
460 |
+1,82 |
+160,651 |
+28 |
+34,92 |
|
450kg (3 l) |
6,7 |
432,5 |
+1,62 |
+188,15 |
+24,18 |
+43,5 |
|
450kg (6 l) |
8 |
582,5 |
+0,319 |
+38,15 |
+3,99 |
+6,55 |
|
4 |
400kg (4 l) |
6,5 |
460 |
+4,76 |
+560,369 |
+73,23 |
+121,82 |
450kg (9 l) |
9,3 |
732,5 |
+1,96 |
+287,87 |
+21,0753 |
+39,3 |
|
450kg (7 l) |
8,4 |
632,5 |
+2,86 |
+387,87 |
+34,0476 |
+61,32 |
|
500kg (5 l) |
8,2 |
555 |
+3,058 |
+465,37 |
+37,29 |
+83,85 |
|
5 |
400kg (4 l) |
6,5 |
460 |
+5,86 |
+432,36 |
+90,154 |
+93,99 |
400kg (5 l) |
7 |
510 |
+5,36 |
+382,36 |
+76,57 |
+74,97 |
|
450kg (3 l) |
6,7 |
432,5 |
+5,66 |
+459,86 |
+84,48 |
+106,33 |
|
450kg (6 l) |
8 |
582,5 |
+4,36 |
+309,86 |
+54,5 |
+53,19 |
|
6 |
400kg (4 l) |
6,5 |
460 |
+2,59 |
+199,11 |
+39,85 |
+43,28 |
450kg (6 l) |
8 |
582,5 |
+1,0898 |
+76,61 |
+13,62 |
+13,15 |
|
500kg (7 l) |
9 |
655 |
+0,089 |
+4,11 |
+0,989 |
+0,627 |
|
7 |
400kg (4 l) |
6,5 |
460 |
+2,49 |
+320,211 |
+38,31 |
+69,61 |
450kg (6 l) |
8 |
582,5 |
+0,995 |
+197,71 |
+12,44 |
+33,94 |
|
450kg (5 l) |
7,6 |
532,5 |
+1,39 |
+247,71 |
+18,29 |
+46,52 |
|
500kg (7 l) |
9 |
655 |
-0,0122 |
+125,21 |
-0,136 |
+19,12 |
|
8 |
400kg (7 l) |
7,8 |
610 |
- 0,103 |
- 15,25 |
-1,32 |
-2,5 |
450kg (8 l) |
8,8 |
682,5 |
- 1,1 |
- 87,75 |
-12,5 |
-12,86 |
|
450kg (6 l) |
8 |
582,5 |
- 0,319 |
+12,25 |
-3,99 |
+2,1 |
|
500kg(10l) |
10,3 |
805 |
- 2,6 |
- 210,254 |
-25,24 |
-26,12 |
|
500kg (9 l) |
9,9 |
755 |
- 2,2 |
- 160,252 |
-22,22 |
-21,23 |
|
* (+) Gaspillage; (-) Déficit |
Compte tenu de leur efficacité dans l'utilisation digestive des aliments, et leur transformation en lait et viande, les chamelles sont exposées au gâchis nutritionnel et à la suralimentation (Faye et al 1995). En effet et à l’exception de l’exploitation N°8, un gaspillage nutritif important caractérise l'ensemble des exploitations ; il varie en moyenne par exploitation de 6,62% à 76,61% pour les UFL, et de 16,51% à 89,19% pour le PDI.
Les aliments concentrés utilisés (orge ou aliments composés), se caractérisent par leur richesse en énergie et en protéine. Le taux de gaspillage s'élève avec la distribution exagérée des concentrés, dont les exploitations N°2 et N°5 ayant les taux de gaspillage les plus élevés (UFL/PDI: 65,11%/89,19% et 76,61%/79,82% respectivement), sont aussi celles qui ont un apport de concentré le plus élevé (73,67% et 50% respectivement).…
Le gaspillage protéique, est plus important que le gaspillage énergétique, car l'apport protéique de la ration dépasse largement les besoins réels des chamelles, qui sont aptes à recycler l'urée et à minimiser leurs dépenses protéiques (Narjisse 1989).
Selon le bilan nutritif détaillé, le taux de gaspillage varie aussi dans la même exploitation d'une chamelle à l’autre. Cette variation est due à l'apport nutritif similaire par la ration d'éleveur, tandis que chaque chamelle possède ses propres besoins nutritionnels qui dépendent du niveau de production, du poids vif, du stade (mois) et du rang de lactation.
Concernant l'exploitation N°8, et à l'inverse des autres exploitations, le bilan nutritif énergétique et protéique est négatif et le taux de déficit varie selon les besoins des différentes chamelles. La ration déficitaire de l'éleveur ne couvre pas les besoins réels des chamelles. Les rations pratiquées par les éleveurs dans l'alimentation des chamelles laitières, sont plutôt des rations d'engraissement, ayant des densités énergétiques très élevées.
Le Tableau 8 présente le coût alimentaire de la production du lait camelin dans les 8 exploitations étudiées.
Tableau n° 8 : Estimation du coût alimentaire de la production du lait camelin par les rations des éleveurs dans les 8 exploitations étudiées |
||||
N° d'exploitation |
Coût alimentaire total de RE* (DA/jour) |
Quantité de lait produite (litre/ jour) |
Revenu de lait vendu (DA/jour) |
Coût alimentaire de RE (DA/ litre) |
1 |
1089,6 |
24 |
9720 |
45,4 |
2 |
811,47 |
15 |
5400 |
54,1 |
3 |
831 |
18 |
5700 |
46,17 |
4 |
1406,68 |
25 |
9600 |
56,27 |
5 |
1122 |
18 |
5100 |
62,33 |
6 |
663,75 |
17 |
3600 |
39,044 |
7 |
1111,2 |
22 |
7200 |
50,51 |
8 |
1059,4 |
40 |
12900 |
26,49 |
* RE rations des éleveurs |
Le coût alimentaire de production d’un litre du lait camelin de 47.54 DA/l en moyenne, est plus élevé comparativement avec celui de la production d'un litre du lait de vache (15-18 DA/l selon l'institut de ITELEV in Nedjraoui 2001).
Toutefois, ce coût alimentaire relativement cher est largement compensé par le revenu très important permis par la vente du lait de chamelle. Mais, selon Mr. Alouani Ibrahime le responsable de la commercialisation de la laiterie Safi (Ghardaïa), les prix du lait de chamelle sont en déclin constant, il passe de 1000DA en 2001 à 600DA en 2010.
Les rations des éleveurs suivis sont déséquilibrées sur le plan protéo-énergétique, et sont caractérisées généralement par des taux de gaspillage énormes surtout d’ordre protéique. Ces rations ne valorisent pas les capacités de recyclage et d’utilisation des aliments qui caractérisent les camelins.
L'alimentation des chamelles laitières dans les exploitations étudiées n’est pas ajustée aux besoins réels des chamelles ; elle relève donc plutôt du « bricolage », et de l'expérience communément établie par les éleveurs. Sur le plan économique, les éleveurs laitiers appliquant le système intensif, sont appelés à maîtriser davantage le coût alimentaire de la production du lait camelin, pour affronter l'effet du déclin constant des prix du lait, causé par l'offre croissante du lait de chamelles.
L'intensification de l'élevage camelin laitier dans la région de Ghardaïa est dans sa phase de démarrage, et le développement de cette vocation exige le travail sur une conduite d’alimentation plus adaptée.
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Received 23 August 2011; Accepted 8 July 2012; Published 1 August 2012