Livestock Research for Rural Development 24 (11) 2012 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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L’embouche ovine: source de revenus des associations féminines à Kayes au Mali

H Nantoumé, A Kouriba*, C H T Diarra** et D Coulibaly**

Laboratoire de Nutrition Animale, CRRA de Sotuba, BP 262 Bamako, Mali
hamidou.nantoume@yahoo.fr
* Direction Scientifique de l’IER, Avenue Mohamed V, BP 258, Bamako, Mali
** Centre Régional de Recherche Agronomique de Samé, BP 281 Kayes, Mali

Résumé

Une série d’essais conduite en station a permis de mettre au point dix rations économiques d’embouche ovine destinées à l’amélioration et à la diversification des revenus monétaires. Pour une large diffusion des résultats obtenus en station et dans l’objectif d’améliorer l’efficience technique et économique de l’embouche ovine deux des dix rations ont été testées en collaboration avec deux associations féminines dans les villages de Somankidi-Coura et Alahina du cercle de Kayes. Quarante béliers Maures ont été déparasités, vaccinés et répartis en 4 lots (2 lots par village) de 10  têtes chacun. Les deux rations proposées étaient composées pour la première de 40% de fane d’arachide et 60% de tourteau de coton et pour la seconde de 47% de fane d’arachide, 45% de tourteau de coton et 8% de mil. Les quantités d’aliments ingérés et le gain de poids des moutons ont été déterminés. Pour évaluer la rentabilité économique de l’embouche, les charges et les produits ont été calculés.

 

La localité et le traitement n’ont pas eu d’effet significatif (P> 0,05) sur l’ingestion de matières sèches qui était en moyenne par mouton de 1322 à 1345 g/j.  Le gain moyen quotidien a varié en fonction de la ration (P>0,05) de 147 à 175 g par animal. La ration 1 a permis d’obtenir un meilleur gain de poids. L’indice de consommation a été plus bas pour la ration 1. Dans les 2 villages, le bénéfice obtenu avec la ration 1 est supérieur à celui obtenu avec la ration 2.  A Alahina, le bénéfice net a été en moyenne par mouton de 9 565 pour la ration 1 et 7 600 F CFA pour la ration 2 tandis qu’à Somankidi Coura, le bénéfice net a été pour ces rations respectivement de 9 600 F CFA et 7 530 F CFA. Il ressort de cette étude que l’embouche ovine est une opération rentable engendrant un bénéfice net  variant de 7 565 à 9 580 F CFA par mouton. De plus, les femmes des coopératives de Alahina et Somankidi Coura ont bénéficié de formations théoriques et pratiques sur les techniques d’embouche ovine.

Mots clés: béliers, engraissement, femmes, gain de poids, rations



Sheep fattening: an income source for women associations in Kayes, Mali

Abstract

A series of trials conducted on-station has led to finalize  ten economic sheep fattening rations intended to the improvment and diversification of income sources. For a large diffusion of the results obtained on-station and, in the objective to improve the technical and economic efficiency of sheep fattening, two out of the ten rations have been tested with an active participation of two women associations from two villages, Alahina and Somankidi Coura in the county of Kayes. Fourty entire male sheep were wormed, vaccinated and divided into 4 groups (2 groups per village) of 10 animals each. The rations were formulated to contain 40% of peanut haulm and 60% of cottonseed meal for the first and of 47% of peanut haulm, 45% of cottonseed meal and 8% of millet. Intake and weight gain have been determined. The costs involved and and the obtained products have been used to evaluate the economic profit of the fattening operation.

 

The site of the experiment and the treatment (rations) had no significant effect (P> 0.05) on feed intakes that were 1322 and 1345 g/d respectively for ration 1 in Alahina and ration 2 in Somankidi Coura.. The average daily gain varied (P>0.05) depending on the ration from 147 to 175 g. Ration 1 allowed to obtain the best weight gain. Feed efficiency was lower for ration 1, indicating that i was the best ration. The overall fastening costs  for the two treatments were close and were 42330 and 43823 F.CFA. In both villages, the benefit obtained with ration 1 was higher than that of  ration 2. In Alahina, the net benefits were 9565 and 7600 F. CFA for ration 1 and ration 2 respectively. In Somankidi Coura, the net benefits were 9600 and 7530 F. CFA for ration 1 and ration 2 respectively. It comes out from this study, the conclusion that sheep fattening is a profit making operation that goes from 7565 to 9580 F. CFA per sheep fattened. Women from Alahina and Somankidi Coura were trained theoretically and in practice on modern techniques of sheep fattening.

Key words: rations, weight gain


Introduction

Au Mali, les études conduites en station sur la mise au point de rations alimentaires économiquement rentables ont permis d’identifier une dizaine de rations alimentaires qui sont les meilleures. Ces rations ont permis un gain de poids variant de 135 à 200 g par jour, un rendement carcasse de 52 à 62%, un bénéfice net de 4220 à 11 020 F CFA par animal embouché pour une durée optimale de 75 jours d’engraissement (Nantoumé et al 2006). Il devient impérieux à ce que ces résultats intéressants soient connus des emboucheurs femmes et hommes pour un meilleur développement de l’embouche ovine et pour une meilleure amélioration de leurs revenus monétaires. L’objectif global du projet est d’améliorer l’efficience technique et économique des rations d’embouche ovine afin d’améliorer le revenu des producteurs.


Matériel et méthodes

Le test d’engraissement a été mené chez deux associations féminines de deux localités qui sont Somankidi-Coura et Alahina. Somankidi-coura est situé aux abords du fleuve Sénégal à une quinzaine de km de la ville de Kayes au Mali. Il a été fondé par une quinzaine de travailleurs maliens expatriés dans les années soixante en France. Suite à la sécheresse et à la famine qui ont touché le Sahel en 1973, ils ont décidé de retourner dans la région en 1976, de mettre en commun leurs ressources pour fonder la coopérative multifonctionnelle de Somankidi-coura.

Alahina est un petit village du cercle de Kayes et de la commune de Liberté Dembaya, situé en bordure du fleuve Sénégal. Situé dans la zone sahélo-soudanienne, Alahina a comme première activité l’agriculture et l’élevage constitue la deuxième activité. Ces 2 villages avoisinent le cantre régional de recherche agronomique de Samé et constituent par conséquent les bénéficiaires potentiels des technologies développées par la recherche agricole.

Au total une quarantaine de béliers entiers de race maure ont été achetés à la foire de Troungoumbé. Ces moutons ont été pesés à leur arrivée, déparasités en utilisant des comprimés d’oxfendazole commercialisés sous le nom de Synanthic ® (déparasitant interne) et du Bayticol ®(déparasitant externe), vaccinés contre la peste des petits ruminants (Ovipest®) et la pasteurellose (Pastovin®) et répartis en quatre lots de 10  têtes chacun. Les lots ont été constitués de manière à obtenir des poids moyens initiaux les plus proches que possibles. Les poids moyens par animal des 2 lots de moutons de Somankidi-Coura étaient 29,55 ± 3,46 et 29,45 ± 3,43 kg. Ceux de Alahina pesaient en moyenne 29,60 ± 3,18  et 29,50 ± 3,48 kg. La composition des 2 rations expérimentales est donnée au Tableau 1.


Tableau 1: Composition (%) des rations distribuées aux moutons pendant le test d’engraissement

Éléments

Rations (Traitements)

1

2

Ingrédients (% MB*)

 

 

Fane d’arachide

40

47

Tourteau de coton

60

45

Mil

-

8

Pierre KNZ blanche

à volonté

à volonté

* matière brute


Chaque lot de moutons dans chacun des deux villages a été soumis au hasard à une des rations qui constituent les traitements ci-dessus. Les moutons ont été alimentés individuellement en deux ou trois repas en fonction de la composition des rations en ingrédients. La première ration, composée de 2 ingrédients a été distribuée en 2 repas tandis que la deuxième comportant trois aliments a été offerte en trois repas. Les quantités d’aliments offertes et leur reliquat ont été pesés pour déterminer les quantités ingérées. Les moutons ont été abreuvés à volonté deux fois par jour (8h45 et 14h45) et avaient libre accès à la pierre à lécher KZN (Composition : NaCl 99%, MgO 2000 mg/kg, MnO 830 mg/kg, ZnO 810 mg/kg, Cu 220 mg/kg, I 100 mg/kg, Se 20 mg/kg, Co 18 mg/kg) blanche. Les béliers ont été pesés en début et en fin d’expérience pour déterminer le gain de poids. Toutes les charges (achat d’animaux, coûts d’alimentation, soins, etc.) et le produit issu de la vente des animaux embouchés ont été déterminés pour l’évaluation de la rentabilité économique de l’opération. L’engraissement a duré 75 jours.

 

Les données sur le gain de poids quotidien (GMQ), l’ingestion de matière sèche (MSI) d’aliments, l’indice de consommation (MSI/GMQ) des 2 rations ont été traitées par analyse de variance en utilisant la randomisation totale de SAS. La séparation des moyennes a été faite par le test de Duncan.


Résultats

Ingestion d’aliments

 

Les ingestions par rations totales et par ingrédient en matières brutes dans les 2 villages sont présentées au Tableau 2. La localité et le traitement n’ont pas eu d’effet significatif (P> 0,05) sur les ingestions de matière brute. Les chiffres entre parenthèses représentent les proportions en % réellement ingérées par les moutons au cours de cet essai d’engraissement. Les proportions d’aliments ingérés réellement observées sont légèrement différentes de celles initialement prévues dans les rations comme l’indiquent le Tableau 2.


Tableau 2: Ingestion d’aliments en g/animal/j pendant l’engraissement

Éléments

Alahina

Somankidi Coura

Ration 1

Ration 2

Ration 1

Ration 2

TC60

TC45

TC60

TC45

Ingrédients (g MB)

Fane d’arachide

560 (42,3)

575 (43,1)

550 (41,5)

580 (43,1)

Mil

0

110 (8,2)

0

100 (7,4)

Tourteau de coton

762 (57,7)

650 (48,7)

775 (58,5)

665 (49,5)

Total (g)

1322a

1335a

1325a

1345a

a Les chiffres de la même colonne suivis de lettres différentes sont différents au seuil de 5%. TC = tourteau de coton; FA = fane d’arachide.

Performance des moutons engraissés

 

L’effet de la ration sur le gain de poids, l’ingestion totale d’aliments et l’indice de consommation est présenté dans le Tableau 3. Le gain moyen quotidien a varié en fonction de la ration (P>0,05). La ration 1 a permis d’obtenir un meilleur gain de poids. La localité ou le village n’a pas eu d’effet significatif (P>0,05) sur le GMQ. L’ingestion d’aliments exprimée en matières brutes n’a varié ni en fonction de la localité ni en fonction de la ration comme l’indique le Tableau 3. L’indice de consommation a été plus bas pour la ration 1 que 2. En conséquence, la ration 1 est meilleure que la ration 2.


Tableau 3: Effets de la ration sur le poids, l’ingestion d’aliments et l’indice de consommation

 

Alahina

Somankidi Coura

Éléments

Ration 1

Ration 2

Ration 1

Ration 2

 

TC60

TC45

TC60

TC45

Poids initial, kg

29,6

29,5

29,55

29,45

Poids final, kg

42,2

40,5

42,7

40,32

GMQ* g/tête

168a

147b

175a

145b

Ingestion, g MB**/ tête

1322a

1335a

1325a

1345a

Indice de consommation

7,87a

9,08b

7,57a

9,27b

* gain moyen quotidien ; ** matière brute.

TC=tourteau de coton, FA=fane d’arachide.

a, b, c: Les chiffres de la même ligne, suivis de lettres différentes sont différents au seuil de 5%.


L’analyse de la rentabilité économique de l’opération d’engraissement est présentée dans le Tableau 4. Les 2 traitements ont des charges totales voisines variant de 34 000 à 34 800 F CFA par animal. Le produit brut issu de la vente des moutons engraissés a varié de 42330 à 43825 F CFA par animal. A Alahina, le bénéfice net a été de 9565 et 7600 F CFA pour les rations 1 et 2 respectivement. A Somankidi Coura, le bénéfice net a été de 9600 F CFA pour la ration 1 et 7530 F CFA pour la ration 2. Dans les 2 villages, le bénéfice obtenu avec la ration 1 est supérieur (P<0,05) à celui obtenu avec la ration 2. Il en a été de même pour la performance de la mise en œuvre de l’embouche évaluée par la rentabilité économique au niveau des 2 villages. Le taux de rentabilité économique de la ration 1 a été supérieur (P<0,05) à celui de la ration 2 (28% vs 21%) respectivement.


Tableau 4: Analyse de la rentabilité économique de l’embouche ovine (francs CFA)

Postes de dépenses/Lots

Alahina

Somankidi Coura

Ration 1

Ration 2

Ration 1

Ration 2

TC60

TC45

TC60

TC45

Prix d’achat des animaux

25700

25700

25700

25700

Coûts d’alimentation

5550

6300

5775

6350

Coûts des soins vétérinaires

500

500

500

500

Coûts de main d’œuvre

1500

1500

1500

1500

Amortissement des matériels

750

750

750

750

Charges totales

34000

34750

34225

34800

Vente des moutons

43565

42350

43825

42330

Bénéfice net

9565a

7600b

9600a

7530b

Taux de rentabilité économique

28,1a

21,9b

28,1a

21,6b

a, b: Les chiffres de la même ligne, suivis de lettres différentes sont différents au seuil de 5%.

Discussion

Les proportions d’aliments proposées ne sont pas toujours maintenues lors de l’ingestion des ingrédients d’une ration donnée surtout si le mélange n’est pas homogène. Le problème de disparité entre les proportions proposées d’ingrédients et les proportions ingérées est très fréquent dans les essais d’alimentation utilisant plusieurs ingrédients sans un mélange homogène complet. Il s’explique surtout par la préférence de l’animal pour un aliment par rapport à un autre. Plusieurs facteurs interviennent et contribuent à la préférence d’un aliment par rapport à un autre. Cette préférence est définie selon Marten (1978) comme étant les caractéristiques qui provoquent un choix proportionnel entre 2 ou plusieurs aliments conditionnés par les facteurs de l’aliment, de l’animal et de l’environnement qui stimulent une réponse d’ingestion sélective par l’animal. Cette préférence est influencée par la composition chimique, la morphologie, les traits physiques, la succulence, la maturité, la disponibilité et la forme de l’aliment.

 

Les GMQ obtenus au cours de cette étude (145 à 175 g) sont comparables à certains de nos résultats antérieurs sur la même race ? avec des rations comparables ? et de la littérature (Nantoumé et al 2001, Nantoumé et al 2003, Amegee 1984). Nantoumé et al 2001 ont obtenu des gains de poids variant entre 113 et 200 g par jour. En 2003, les GMQ obtenus ont varié de 98 à 192 g (Nantoumé et al 2003). En 2004, les GMQ obtenus ont varié de 124 à 153 g (Nantoumé et al 2006 ?). Dans un essai réalisé au PAYS ? Localité ? en station ?…de jeunes béliers entiers de race Vogan (croisé Djiallonké * Sahélien) âgés de 3 à 12 mois ont reçu deux types de rations d’engraissement. Le premier type de rations était une complémentation du pâturage naturel avec des sous-produits agro-industriels et le second était un aliment complet  dosant 17,7% de MAT. Les animaux recevant des compléments ont réalisé des GMQ de 129, 168 et 207 g pour les animaux âgés de 12,5-14,5 mois, 5-8 mois et 3-5 mois respectivement tanis que ceux nourris au concentré ont atteint un GMQ de 232 g (Amegee 1984).

 

La quantité d’aliment nécessaire pour réaliser une unité de gain (MSI/GMQ) ou efficience de conversion ou indice de consommation a varié (P<0,05) avec le traitement. Ce paramètre est plus faible (P<0,05) pour la ration 1 (7,72 moyenne des rations à Alahina et Somankidi). L’indice de consommation le plus élevé est obtenu avec la moyenne des rations 2 qui est 9,17. L’indice de consommation varie en fonction de la race et de l’âge et même de la durée de l’embouche. Dans une compilation des résultats des essais réalisés en station en Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Togo, Sénégal et Niger) les indices de consommation pour diverses rations obtenus à partir de 709 ovins de race sahélienne et 343 de race djallonké ont été respectivement de 11,67 et 12,66. Les plus faibles valeurs individuelles d’IC (5,6 et 6,3) ont été obtenues avec les jeunes de 3 à 8 mois et de moins de 20 kg de poids de départ (Sangaré 2005).

 

L’analyse économique des résultats a montré que les 2 rations testées sont économiquement rentables avec des taux de 21 à 28%. Le taux de rentabilité économique ou le gain de cette entreprise est de 28% pour la ration 1 et de 21% pour la ration 2. Les rations ont permis un bénéfice net moyen des 2 villages de 9580  et 7565 F CFA pour les rations 1 et 2 respectivement. Ces résultats sont légèrement inférieurs (13% pour la ration 1 et 19% pour la ration 2) à ceux obtenus par Nantoumé et al (2006) en station sur la même race, les mêmes rations pour lesquelles les bénéfices nets étaient de 11 020 et 9 415 F CFA respectivement. Cette différence résulte surtout de la maitrise totale des conditions d’expérimentation en station comparées à celles du milieu réel.


Conclusion et perspectives


Références bibliographiques

Amegee Y 1984 Le mouton de Vogan (croisé Djallonké x Sahélien) au Togo. III. Performances d’engraissement et rendement des carcasses. Revue d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux, 37 :97-106.

 

Marten G C 1978 The animal-plant complex in forage palatability phenomena. Journal of Animal Science 465 :1470-1477 . http://www.journalofanimalscience.org/content/46/5/1470.

 

Nantoumé H, C H T Diarra et D Traoré 2001 Mise au point de rations alimentaires économiques pour l’engraissement des petits ruminants. 7e Session du Comité de Programme de l’Institut d’Economie Rurale, 2001. Rapport annuel 16p.

 

Nantoumé H, C H T Diarra et D Traoré 2003 Mise au point de rations alimentaires économiques pour l’engraissement des petits ruminants. 9e Session du Comité de Programme de l’Institut d’Economie Rurale, 2003. Rapport annuel 37p.

 

Nantoumé H, C H T Diarra et D Traoré 2006 Mise au point de rations alimentaires économiques pour l’engraissement des petits ruminants. 11e Session du Comité de Programme de l’Institut d’Economie Rurale, 2006. Rapport final 33p.

 

Sangaré M 2005 Synthèse des résultats acquis sur l’élevage des petits ruminants dans les systèmes de production animale d’Afrique de l’Ouest. PROCORDEL, URPAN, CIRDES. 165p.


Received 5 November 2011; Accepted 22 October 2012; Published 6 November 2012

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