Livestock Research for Rural Development 23 (1) 2011 | Notes to Authors | LRRD Newsletter | Citation of this paper |
A partir d’une étude menée sur deux échantillons d’œufs (N1=1159 et N2=854) issus de cailles japonaise Coturnix japonica nous avons voulu apporter une première contribution à l’analyse des paramètres zootechniques et génétiques d’une population de référence élevée et contrôlée au niveau de la station de l'institut technique des élevages de Baba Ali (Algérie). Ainsi à partir des deux lots d’œufs N1 et N2 (le deuxième lot est considéré comme une répétition) nous avons constitué une génération parentale Gn qui a subi une sélection en se basant sur les critères du meilleur poids à l’âge de six semaines et du GMQ. Les analyses ont porté sur la génération parentale (Gn) et la génération fille (Gn+1) issue de deux périodes de ponte (début et pic).
Les différents résultats ont fait ressortir qu'à l’âge d’abattage les cailles parents ont présenté un poids moyen de 162±21,6 g (lot 1) et 151±19,2 g (lot 2). La descendance a enregistré une légère homogénéisation du poids corporel. De fortes valeurs de GMQ sont enregistrées aux trois premières semaines d’âge contre de faibles valeurs à la sixième semaine. La quantité d’aliment ingérée est de 2,56 g/j (lot 1) et 3,08 g/j (lot 2) à la première semaine d’âge contre 25,5 g/j (lot 1) et 26,4 g/j (lot 2) à la sixième semaine d’âge. L’indice de consommation réalisé est estimé à 3,84 (lot 1) et 2,09 (lot 2) à la deuxième semaine d’âge contre 9,5 (lot 1) et 16,9 (lot 2) à la sixième semaine d’âge.
L’étude des paramètres génétiques des caractères de croissance a révélé, des corrélations positives entre le poids vif des parents entre la quatrième et la sixième semaine d’âge (0,4 à 0,6) (p<0.01) et de fortes corrélations (0,8 ; 0,9) entre le poids vif et le GMQ à la deuxième semaine d’âge.
Mots clés: Caille japonaise, corrélation, gain moyen quotidien, performance, sélection
From a study of two cohorts of eggs (N1=1159 and N2=854) derived from Japanese quail (Cotumix japonica), we aimed, to make a first contribution to the analysis of zootechnic and genetic parameters of a reference population bred and controlled at the ITELV (l'institut technique des élevages) station of Baba Ali. Our experimental procedures included an analysis of zootechnics and genetics parameters of growths traits of Japanese quail. So, from the two cohorts mentioned above(a second cohort is considered a repetition), we have established the parent generation (Gn)which have been subjected to selection based on the following criteria: optimum weight at six weeks of age, and the average daily gain of weight. The analysis focused on the parent generation (Gn) and the daughter generation (Gn+1) derived from two periods of clutch (start and peak).
The various results revealed that the Japanese quail shows a more or less rapid growth and a huge variability in growth. At slaughter age, parent quail demonstrated an average weight of 162±21.6 g for cohort 1 and 151±19.2 g for cohort 2. Offspring recorded a slight homogenisation of body weight. High values of average daily gain weight were recorded during the first weeks but with lower values at 6 weeks of age. Food quantity ingested during the first week was in the range of 2.56 g/day and 3.08 g/day respectively for cohort 1 and cohort 2 but increased to 25.5 g/day and 26.4 g/day at 6 weeks old respectively for cohort 1 and cohort 2. The achieved Consumption index was of the order of 3.84 and 2.09 for cohort 1 and cohort 2 respectively at 2 weeks against 9.50 and 16.9 for cohort 1 and cohort 2 respectively at 6 weeks old.
Finally, the study of genetic parameters of growth traits revealed the following: Positive correlation of body weights amongst parental lines at 4 and 6 weeks of age (P<0.01) and strong correlation (0.8; 0.9) between body weight and the average daily gain weight at 2 weeks of age.
Key Words: average daily gain, correlation, Japanese quail, performance, selection
L’élevage de caille « coturniculture » a connu ces deux dernières décennies un essor considérable, participant à la diversité des produits avicoles. A la différence du poulet, où les schémas de sélection sont très ciblés, la sélection de la caille est très souvent effectuée d’une façon massale. Ainsi, selon les objectifs, chaque élevage a développé une souche dont les caractéristiques lui sont propres, ce qui explique, la grande hétérogénéité des populations et des performances zootechniques.
Cependant, l’aviculture algérienne a été marquée par des contraintes structurelles qui selon Boukhlifa (1993) sont liées à la dépendance des intrants avicoles achetés sur le marché mondial, l’incohérence du fonctionnement des filières avicoles et la faiblesse des performances technico-économiques réalisées par les ateliers avicoles. Cette faiblesse des performances a été confirmée par Benouarab (1998), qui mentionne aussi l’extrême variabilité des performances zootechniques enregistrées par les ateliers avicoles.
Il est à noter qu'en Algérie très peu d'études ont été menées sur la caille japonaise. De ce fait, ce travail permet d'apporter une première contribution à l'analyse des performances de croissance de la caille japonaise élevée en Algérie.
Cette étude a été réalisée à la ferme expérimentale de l’ITELV (l'institut technique des élevages) de Baba Ali sur deux générations de cailles, une population parentale (Gn) issue de la population initiale et la progéniture (Gn+1).
Après éclosion des oeufs d’un poids moyen de 11.86 ± 1.15 g pour le lot 1 et 11,75 ± 1.27 g pour le lot 2, 876 (lot 1) et 684 (lot 2) cailleteaux ont été pesés et transférés dans deux locaux différents préalablement réchauffés par des chauffages radiants à gaz. La température a été maintenue entre 38 et 40°C pendant la première semaine, puis au terme de la deuxième semaine, elle a été baissée jusqu’à 34-35°C en réduisant le nombre de chauffages radiants. Au-delà du 25ème jour, la température du local a été maintenue à 20 °C. Un éclairage de type continu a été pratiqué. Au terme de la première semaine, tous les cailleteaux étaient identifiés par un numéro au niveau de la patte.
A la fin de chaque semaine, les cailleteaux ont été pesés à jeun par une balance de précision (0.01 g) et cela pendant six semaines. Le sexage a été effectué à la troisième semaine d’âge en se basant sur les caractères externes du plumage. A partir de la sixième semaine, les reproducteurs ont été sélectionnés sur le meilleur poids vif. Toutes les femelles, dont le poids est supérieur à 150 g (lot 1), 145 g (lot 2) ont été prises. Quant aux mâles, ceux d’un poids supérieur à 145 g (lot 1) et 130 g (lot 2lot 2) ont été retenus.
A la fin de la sélection, les reproducteurs étaient transférés dans un autre local où ils étaient maintenus dans des batteries spéciales pour reproducteurs, avec un équilibre de mâles / femelles de 1/3 et une densité de 30 sujets par cage. Une semaine après la mise en reproduction, une deuxième sélection a été effectuée sur le meilleur GMQ des reproducteurs, calculé entre la première et la sixième semaine d’âge.
Deux types d’aliments ont été utilisés : croissance et finition ; leur composition est donnée dans le Tableau 1.
Tableau 1. Composition centésimale de l'aliment |
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Aliment % |
Croissance |
Finition |
Maïs |
55 |
62 |
Tourteau de soja |
36 |
23 |
Son |
5 |
12 |
Calcaire |
1,8 |
1,2 |
Phosphate bicalcique |
1,2 |
0,8 |
CMV* |
1 |
1 |
* complément minéral et vitaminé |
|
Les poids vifs moyens, les GMQ moyens, les valeurs maximales et minimales, les écarts types ainsi que les distributions ont été calculés par le logiciel statistique SPSS 11.5. Les corrélations sont données par la relation suivante :
Le poids corporel moyen enregistré chez les cailles parents à la première semaine d’âge (Tableau 2) est proche de celui enregistré par Almeida et al (2002) et Özbey et al (2006) qui pour la même semaine d’âge, rapportent des poids moyens de 21,4 ± 1,7 g et 28,6 g chez des cailles japonaises non sélectionnées.
Tableau 2. Poids vifs de la Gn à différentes semaines d'âge |
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Age,
|
|
lot 1 |
lot 2 |
Poids moyen±σ, g |
Poids moyen±σ, g |
||
1 |
Global |
23,4±4,36 |
19±3,93 |
Femelles |
24,3±4,38 |
19,5±4,14 |
|
Mâles |
23,4±3,85 |
18,7±3,56 |
|
2 |
Global |
43,7± 9,62 |
52,7 ±8,23 |
Femelles |
45,4 ±9,63 |
55,1±7,63 |
|
Mâles |
43±9,07 |
52,8 ±6,77 |
|
3 |
Global |
79,3±11,8 |
84,7 ±16 |
Femelles |
81,5±11,4 |
88,5 ±15,8 |
|
Mâles |
77,7±11,6 |
81,8 ±14,4 |
|
4 |
Global |
110±15,1 |
119±18,8 |
Femelles |
113±14,3 |
124±18,2 |
|
Mâles |
107 ±14,6 |
116 ±18,4 |
|
5 |
Global |
141±17,5 |
138±18,9 |
Femelles |
147±16,3 |
144±18,1 |
|
Mâles |
136±16,5 |
133 ±17,7 |
|
6 |
Global |
162±21,6 |
151±19,2 |
Femelles |
172 ±20,4 |
157 ±19,4 |
|
Mâles |
150±16,6 |
145±16,8 |
Entre la première et la troisième semaine d’âge la différence de poids vif moyen entre les cailleteaux parents mâles et femelles varie entre 0,8 g et 6,7 g. Par contre, à partir de la cinquième semaine d’âge, cette différence devient plus nette et atteint des valeurs allant de 11 à 22 g.De même, Lucotte (1974) a rapporté qu’à la maturité sexuelle, le poids des femelles est supérieur à celui des mâles de 10 à 20 g. D’ailleurs, plusieurs travaux ont confirmé que les femelles prennent plus de poids que les mâles (Menasse 1986 ; Gerken et Mills 1993 ; Djouvinov et Mihailov 2005).
La distribution du poids des parents à la deuxième semaine représentée dans la Figure 1, nous montre qu’il existe une grande variation des poids, sachant que les écarts types sont respectivement de 9,62 et 8,23 g pour le lot 1 et lot 2.
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|
Cela pourra s’expliquer par l’aptitude génétique des cailleteaux issus de différentes classes de poids des œufs. Pareillement, plusieurs auteurs ont rapporté l’effet du poids de l’œuf et sa corrélation positive avec le poids du cailleteau à la naissance et sa croissance pondérale (Uddin et al 1994 ; Yildirim et Yetizir 1998 ; Seker et al 2004).
A la deuxième semaine, les poids moyens enregistrés (Tableau 2) sont proches à ceux retrouvés par Adeogun et Adeoye (2004) (47,2±4,77 g) mais inférieurs à ceux rapportés par Kerharo (1987) (63,8 g). Par contre, la distribution du poids des cailles parents à la sixième semaine est une distribution normale avec des poids proches de la moyenne. A la même semaine d’âge, Özbey et al (2006) avait rapporté chez l’espèce Coturnix japonica un poids moyen de 178±2,61 g.
La différence de poids et les écarts types enregistrés à la sixième semaine montrent que même à cette période d’âge, les poids vifs des cailles sont très variables. Cela peut s’expliquer par l’effet du poids des œufs incubés. D’ailleurs, de nombreux auteurs (Farooq et al 2001 ; Petek et al 2005) ont trouvé une forte corrélation entre le poids de l’œuf incubé et le poids du cailleteau à 42 j d’âge.
La Figure 2 illustre la grande rapidité de croissance de la caille japonaise pendant les premières semaines d’âge.
Figure 2. Evolution du poids des parents (Gn) en fonction de l’âge |
De même, Mignon-Grasteau et Beaumont (2000) ont rapporté une vitesse de croissance moyenne de 0.228 j chez Coturnix japonica. Cette croissance pondérale commence à ralentir à partir de la 5ème semaine.
D’après les courbes de la Figure 3, on remarque que la rapidité de croissance des femelles par rapport aux mâles commence à apparaître à la 2ème semaine d’âge et elle devient plus prononcée à partir de la 3ème semaine d’âge.
Figure 3. Evolution du poids des parents femelles et des parents mâles |
D’après Barbato et Vasilatos-Younken (1991) la croissance chez les espèces aviaires est affectée par les effets liés au sexe de l’animal.
A l'âge d'abattage, la distribution des poids des femelles (Figure 4) montre qu’il existe une grande fréquence des poids supérieurs à la moyenne, par contre, pour les mâles, les poids sont proches de la moyenne.
Figure 4. Distribution du poids des parents femelles et mâles à 6 semaines d’âge |
Ainsi, le dimorphisme sexuel quant au caractère poids chez la caille japonaise est très apparent. Menasse en (1986) avait rapporté que le poids maximal des mâles correspond à un poids que les femelles atteignent une semaine avant et qu’elles le dépassent ensuite. Selon notre étude, les poids moyens enregistrés pour les deux sexes à la sixième semaine sont très hétérogènes. Pour les femelles, ils sont respectivement de 172±20,4 g, 157±19,4 g (lot 1 et lot 2) contre un poids de 150±16,6 g (lot 1) et 145±16,8 g (lot 2) pour les mâles. A une même période d’âge Sezer et Tarhan (2005) avaient enregistré un meilleur poids de 200± 3,06 g et 168± 3,27 g respectivement pour les femelles et les mâles.
De la première à la sixième semaine d’âge, les poids moyens des progénitures sont inférieurs à ceux des parents (Tableau 3).
Tableau 3. Poids moyen de génération Gn+1 |
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Age |
Lot 1 |
Lot 2 |
||
Début de ponte |
Pic de ponte |
Début de ponte |
Pic de ponte |
|
Poids moyen±σ, g |
Poids moyen±σ, g |
Poids moyen±σ, g |
Poids moyen±σ, g |
|
Semaine1 |
18,5±4,33 |
15,4±2,90 |
20±3,79 |
19±3,65 |
Semaine2 |
39,3±8,04 |
32,8±6,56 |
38,4±7,11 |
42,7±7,59 |
Semaine3 |
73,2±11,65 |
59,7±10,5 |
65,7±10,9 |
69,3±1,19 |
Semaine4 |
104±14,9 |
85,9±13,4 |
90±13,9 |
103±13,3 |
Semaine5 |
125±16,1 |
119±16,2 |
118±17,8 |
133±14,6 |
Semaine6 |
160±15,9 |
147±15,7 |
150±17,1 |
/ |
Ainsi, à la première semaine de vie des cailleteaux des poids respectifs de 18,5±4,33 g et 15,4±2,9 g en début et en pic de ponte sont enregistrés par la Gn+1(lot 1) et 20±3,79 g ; 19±3,65 g en début et en pic de ponte pour la Gn+1 (lot 2) contre des poids respectifs de 23,4±4,36 g et 19±3,93 g pour le lot 1 lot 2 des parents.
Selon notre étude, il a été révélé chez les progénitures à six semaines d’âge des valeurs de poids minimale et maximale de (122 vs 210 g) en début de ponte (lot 1) et (100 vs 200 g) en pic de ponte (lot 1) et (89,4 vs196 g) début de ponte (lot 2) contre des valeurs de poids chez les parents de (85 vs 220 g) lot 1 et (75 vs 210,5 g) lot 2.
De même, la comparaison des écarts types enregistrés à la même semaine d’âge, nous révèle des valeurs de (16 et 15,7 g) respectivement en début et en pic de ponte pour le lot 1 des progénitures contre 21,6 g pour le lot 1 des parents et 17,1 g début de ponte (lot 2) des progénitures contre 19,2 g (lot 2) des parents.
A l’issue de ces résultats, on peut déduire que la variabilité du poids corporel a diminué avec la sélection, le poids de la Gn+1 est devenu plus homogène que celui des parents à l’âge d’abattage.
Les gains moyens quotidiens les plus élevés sont enregistrés durant les premières semaines d’âge (Figure 5), ce qui explique un démarrage de croissance très rapide chez l’espèce Coturnix japonica. A la sixième semaine d’âge, les GMQ enregistrés sont de faibles valeurs, ces dernières sont respectivement de 2,99±1,37 g/j et 2±2,02 g/j pour le lot 1 et le lot 2. Ces résultats sont comparables à ceux retrouvés par plusieurs auteurs.
Figure 5. Evolution du gain moyen quotidien des parents (Gn) |
Ainsi, Kerharo (1987) a rapporté un GMQ de 3,7 g/j durant la deuxième semaine d’âge et dans une autre étude, Özbey et al (2006) ont enregistré un gain moyen quotidien de 4,94 g/j à la deuxième semaine contre 1,6 g/j à la sixième semaine.
Pour le lot 1 (Figure 6), la distribution montre une grande variation du gain de poids quotidien à la deuxième semaine d’âge avec une fréquence importante des GMQ autour de la moyenne.
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A un âge de six semaines, la distribution des GMQ montre qu’un nombre important de cailles présente un gain de poids inférieur à la moyenne. D’ailleurs, de nombreux auteurs (Kerharo 1987 ; Özbey et al 2006) ont donné des résultats similaires.
La quantité alimentaire moyenne ingérée par la caille à la première semaine d’âge est respectivement de 2,56 et 3,08 g/caille/j pour le lot 1 et lot 2. Cette consommation alimentaire est similaire à celle rapportée par Nazligûl et al (2001). Il est à signaler également, que ces mêmes auteurs avaient rapporté une quantité alimentaire moyenne ingérée de 5,31 g/caille/j chez la caille japonaise de souche lourde. Par contre, Kerharo (1987) avait rapporté, à une semaine d’âge, une consommation alimentaire journalière nettement supérieure à celle de notre étude (8,68 g/caille/j) ; avec un gain moyen quotidien similaire à celui réalisé par notre population de caille.
La quantité alimentaire ingérée moyenne enregistrée entre la première et la sixième semaine d’âge est respectivement de 18,1 et 17,6 g/caille/jour pour le lot 1 et lot 2. Pour une même période d’élevage, ces valeurs sont supérieures à celles rapportées par Djouvinov et Mihailov en (2005) (14,4 g/caille/j).
Aussi, il est à noter que la quantité d’aliment ingérée par la caille japonaise augmente avec l’âge (Figure7), ceci est en accord avec les résultats trouvés par plusieurs auteurs (Kerharo 1987 ; Almeida et al 2002 ; Nazligûl et al 2001).
Figure 7. Evolution de la quantité alimentaire ingérée de la Gn |
Nous remarquons que l’IC augmente avec l’âge. Ainsi, des indices de 3,85 vs 6,12 pour le lot 1 et 2,01 vs 8,76 pour le lot 2 ont été enregistré respectivement pour la deuxième et la cinquième semaine de croissance.
Figure 8. Evolution de l’indice de consommation alimentaire de la Gn |
Pareillement, Kerharo en (1987) avait rapporté un IC de 3,70 vs 10 pour la deuxième et la cinquième semaine. Les valeurs élevées de l’indice de consommation enregistrées durant les dernières semaines d’âge de croissance de Coturnix japonica et qui coïncident avec les faibles gains de poids mettent en évidence, la diminution de la conversion alimentaire avec la croissance.
Ce sont les corrélations entre la valeur phénotypique d'un caractère et la valeur phénotypique d'un autre caractère d'une même population.
Pour les deux lots, une corrélation phénotypique positive, très significative de 0,4 est enregistrée entre la deuxième et la quatrième semaine d’âge, montrant qu’en moyenne les cailles ont gardé un poids vif élevé pendant cette période (Tableau 4).
Tableau 4. Corrélations poids vifs- poids vifs des parents (Gn) |
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Lot 1 |
Lot 2 |
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Semaine 4 |
Semaine 6 |
Semaine 4 |
Semaine 6 |
||
Global |
Semaine 2 |
0,45** |
0,37** |
0,41** |
0,52** |
Semaine 4 |
|
0,48** |
|
0,63 |
|
Femelles |
Semaine 2 |
0,60** |
0,42** |
0,34** |
0,56** |
Semaine 4 |
|
0,74** |
|
0,63** |
|
Mâles |
Semaine 2 |
0,57** |
0,30** |
0,39** |
0,43** |
Semaine 4 |
|
0,68* |
|
0,63** |
|
* Corrélation significative à 0.05. **Corrélation significative à 0.01. |
De même, Adeogun et Adeoye (2004) ont rapporté le même taux de corrélation phénotypique des poids vifs entre la 2ème et la 4ème semaine d’âge. Par contre, Akbas et ses collaborateurs (2004) ont trouvé, à la même période d’âge, une corrélation phénotypique élevée de 0,74 et une corrélation génétique de 0,84 entre les poids vifs. D’après le même tableau, les meilleurs taux de corrélation phénotypique entre les poids vifs sont observés entre la 4ème et la 6ème semaines d’âge, ces corrélations sont significatives et varient entre 0,6 et 0,7 (P<0.01) sauf pour le lot 1 parent.
D’après ces valeurs, on pourra prédire qu’une éventuelle sélection individuelle sur le meilleur poids à la 4ème semaine d’âge pourra donner des sujets d’un meilleur poids à la 6ème semaine. Donc une sélection en tandem (type de sélection portant sur un seul phénotype ou caractère jusqu'à obtention d'un certains niveau de performance fixé à l'avance pour ce même caractère) à 4 semaines d'âge est plus efficace qu’une sélection en tandem précoce (2ème semaine d'âge). Ceci est en accords avec les résultats d'Akbas et ses collaborateurs (2004) qui ont rapporté une corrélation phénotypique (poids vif - poids vif) de 0,75 et une corrélation génétique (poids vif -poids vif) de 0,85 entre la quatrième et la sixième semaine d’âge.
Le Tableau 5, nous montre qu’à une même semaine d’âge des parents, les corrélations entre les poids vifs et les GMQ sont positives, moyennes et très significatives.
Tableau 5. Corrélations poids vifs- GMQ des parents (Gn) |
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Lot 1 |
Lot 2 |
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Semaine 2 |
Semaine 4 |
Semaine 6 |
Semaine 2 |
Semaine 4 |
Semaine 6 |
||
Global |
Semaine 2 |
0,46** |
|
|
0,87** |
|
|
Semaine 4 |
|
0,6** |
|
|
0,59** |
|
|
Semaine 6 |
|
|
0,56** |
|
|
0,39** |
|
Femelles |
Semaine 2 |
0,89** |
|
|
0,85** |
|
|
Semaine 4 |
|
0,63** |
|
|
0,53** |
|
|
Semaine 6 |
|
|
0,56** |
|
|
0,41** |
|
Mâles |
Semaine 2 |
0,92** |
|
|
0,84** |
|
|
Semaine 4 |
|
0,59 |
|
|
0,63** |
|
|
Semaine 6 |
|
|
0,34** |
|
|
0.35** |
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*corrélation significative à 0.05. **corrélation significative à 0.01 |
Il est important de signaler, qu’à la deuxième semaine d’âge, ces corrélations ont été élevées. Ces dernières varient entre 0,8 et 0,9 pour les parents mâles et femelles. Ces corrélations indiquent que les individus à poids élevés sont ceux qui présentent les meilleurs GMQ. Donc une sélection sémultanée (sur plusieurs caractères à la fois) est plus efficace à deux semaines d’âge. Le critère retenu peut être le poids et par effet de corrélation le GMQ est entraîné indirectement. Cependant cette corrélation chute avec l’âge : à 6 semaines les individus à poids élevés sont à GMQ moyen.
Les résultats des corrélations phénotypiques obtenues (tableaux 4 et 5)
permettent de dire qu'une sélection en tandem (un seul caractère) peut être plus
efficace qu'une sélection simultanée (plusieurs caractères).
Dans notre étude nous avons essayé de caractériser sur le plan zootechnique et génétique les performances de croissance de la caille japonaise élevée dans nos conditions ambiantes. Les résultats obtenus révèlent que l’hétérogénéité des performances de croissance est une caractéristique de cette population étudiée.
À la première semaine d’âge le poids vifs moyen est de 19 à 23,4 g avec un minimum de 10,4 et un maximum de37,5 g. Pareillement à l’âge de l’abattage une grande variabilité du poids vif est enregistrée allant de 75 à 220 g avec un poids moyen de 151 g et 162 g . Les valeurs des GMQ révèlent que cette population est constituée d’individus à croissance variable.
Le dimorphisme sexuel pour le poids vif et le GMQ est en faveur des femelles à partir de la deuxième semaine d’âge.
La génération Gn+1 montre dès la première semaine d’âge une régression et une homogénéisation du poids vifs comparativement aux parents.
Les poids vifs à différents âges sont corrélés positivement. Cependant plus l’écart d’âge croît plus la corrélation diminue. Aussi, à deux semaines d’âge, le poids et le GMQ sont très fortement et positivement corrélés, mais cette corrélation tend à diminuer avec l’âge, elle devient moyenne à faible à six semaines d’âge.
Ce présent travail pourra être complété par une étude de l’effet période de ponte sur le niveau des performances, l’utilisation des cages individuelles permettra une meilleure maîtrise et une meilleure valorisation des potentialités génétiques des reproducteurs (ponte, quantité ingérée et indice de consommation).
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Received 21 February 2010; Accepted 14 November 2010; Published 5 January 2011