Livestock Research for Rural Development 21 (6) 2009 Guide for preparation of papers LRRD News

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Variations des performances chez la brebis "Ouled Djellel" sur pâturage dans le Sud-est de l’Algérie: Effets de la saison et de la complémentation

M Chemmam, N Moujahed*, R Ouzrout et C Kayouli*

Institut des sciences vétérinaires, BP 73 El-Tarf 36000, Algérie
chem_mbk@yahoo.fr
* Institut National Agronomique de Tunis, 43 avenue Charles Nicole, 1082 Tunis Mahrajène, Tunisie
Moujahed.nizar@iresa.agrinet.tn

Résumé

La variation saisonnière des caractéristiques nutritionnelles du pâturage est la principale contrainte de l’élevage ovin en Algérie. L’objectif principal de cette expérimentation est d’étudier les effets de l'apport saisonnier de complément concentré sur les performances de la brebis "Ouled Djellel".

Après la mise bas, les brebis ayant reçu un complément ont présenté des diminutions plus faibles de Poids Vif (-14,6 ; -12.3 ; -11,5 kg) et de note d’état corporel  (- 0,96 ; -0,72 ; -0,63 point), respectivement et pour les traitements 0, 1, 2. Les agneaux nés de brebis complémentées ont un poids plus élevé au sevrage (22,1, 21,3 ; 17 kg). Les agneaux nés au printemps ont un meilleur Gain Moyen Quotidien que ceux nés en automne (231 vs 205 g / j).

Mots clés: Gain Moyen Quotidien, note d’état corporel , poids vif, saison de mise bas



Performance variation of grazing Ouled Djellal breed ewe in South-eastern of Algeria: Effect of season and feeding period complement

Abstract

Seasonal pasture nutritional characteristics variation was the first constraint of animal livestock production in Algeria. The main aim of this experiment was to study the seasonal feed concentrate complement effect on breed Ouled Djellel ewe performance.

 

Complemented ewes postpartum liveweight lost (-14.6; -12.3; -11, 5 kg), and body condition score lost (-0,96; -0,72; -0,63 point) during both lambing periods were lower than no complemented ewes, respectively and for treatment 0, 1, 2. Complemented ewes lambs had higher weaning weight (22,1;  21,3; 17 kg) than no complemented. Lambs born during the spring season had higher Average Daily Gain than lambs born during the autumn season (231; 205 g/d, respectively).

Key Words: Average daily gain, body condition score, lambing season, live weight


Introduction

L’élevage ovin des régions arides et semi-arides d’Algérie est confronté à de grandes fluctuations dans l'offre pastorale. Le climat de ces régions se caractérise par une pluviométrie faible survenant principalement en hiver (novembre-janvier), et une saison pastorale courte (février-mai). Les systèmes de productions de ces régions sont basés sur le pâturage comme principale source d'alimentation. Selon les années, la saison sèche peut s'étaler de juin à octobre. Le système de reproduction de ces élevages n'est pas clairement défini, les mises bas se font tout au long de l'année avec des taux maximums surtout en automne et au printemps. La race Ouled djellel ne présente pas un saisonnement particulier et peut mettre bas au printemps comme en automne (Dehimi et al 2001). Ceci complique l'alimentation et la satisfaction de ses besoins individuels de production.

 

En identifiant les périodes de manque on peut pallier à cela avec un éventuel apport nutritionnel complémentaire bénéfique, et il est possible de minimiser les déficits nutritionnels consécutifs à une insuffisance fourragère (Godfrey et Dodson 2003). Les brebis Ouled Djellel" sont souvent dans un état corporel médiocre à moyen au moment de la mise bas. Elles sont en général alimentées à base de pâturage saisonnier dont la disponibilité et la qualité sont assez variables et ne permettent pas toujours la couverture de leurs besoins en début de lactation. Dans ces situations alimentaires, il est important de pouvoir mettre en évidence l'intérêt pour l'éleveur de disposer de brebis dans un état corporel acceptable.

 

Les objectifs de cette expérimentation, qui s'est déroulée en 2007, sont: i) l’étude des effets possibles du niveau et de la période de complémentation sur les variations de P V et de note d’état corporel  de brebis mettant bas en automne et de brebis mettant bas au printemps; ii) l'étude des effets possibles de la complémentation des mères  et de la saison sur le poids à la naissance et au sevrage des agneaux.

 

Matériels et méthodes 

Animaux

 

Sur un troupeau de brebis reproductrices de la race "Ouled Djellel" nous avons utilisé des brebis âgées entre 3 et 4 ans pour des mises bas d’automne et de printemps. Pour les deux périodes retenues, la lutte est conduite avec un effet bélier, après la première introduction des béliers aux mois d’avril et de septembre, les brebis gestantes sont identifiées parmi les femelles confirmées gestantes, après la deuxième introduction des béliers. Nous avons sélectionné 27 brebis pour la mise bas d'automne (9: lot témoin; 9: par niveau de complément) et 33 pour la mise bas de printemps (11: lot témoin; 11: par niveau de complément).

 

Alimentation

 

Les brebis sont alimentées à base de pâturage jusqu'au mois de juin. Après les premières moissons, elles sont placées sur les chaumes de céréales. Durant les mois de septembre-octobre, les brebis sont gardées en bergerie et alimentées à base de foin naturel et de paille de blé.

 

Les périodes de complémentation sont déterminées sur les dates prévisionnelles de mise bas. Pour la mise bas d'automne, la complémentation s’est effectuée entre le 3 octobre et le 16 novembre. Pour la mise bas de printemps, la complémentation s’est effectuée entre  le 11 mars et le 24 avril. Les agneaux sont sevrés après 77 jours d'allaitement, ce qui correspond aux fins des mois de décembre et de juin,  respectivement pour la  mise bas d'automne et celle du printemps.

 

Pour chaque période de complémentation nous avons retenu deux niveaux  de traitement (NT) en plus du témoin=0; 1=250 g et 2=500 g. Le concentré apporté est constitué d’un mélange d'orge concassée (70 %) et de tourteaux de soja (30 %), avec l’addition de 1 % de complément minéral et vitaminé du commerce (Office National des Aliments du Bétail) dans le mélange. La complémentation a lieu durant 44 jours (17 jours avant la mise bas et 27 jours pendant l'allaitement). Le concentré complément est distribué dans des bacs individuels, l'abreuvement est collectif avec accès à volonté en bergerie. Les brebis ont été soumises aux soins vétérinaires d’usage (déparasitage et vaccinations selon le plan de prophylaxie).

 

Contrôles et mesures

 

Les brebis retenues pour les deux expérimentations sont pesées au début de chaque phase physiologique . Les brebis sont pesées au début de la période de complémentation, le lendemain de la mise bas, à la fin de la période de complémentation, au sevrage et au tarissement (30 jours après le sevrage). Les agneaux sont pesés à la naissance et au sevrage. Une évaluation de la note d'état corporel est effectuée sur les brebis au  moment des pesées. Les mesures du poids vif et l’appréciation de la note d’état corporel  sont effectuées toujours le matin à jeun. Elles sont réalisées par deux techniciens expérimentés, selon la méthode décrite par Russel et al (1969) ; dans cette technique, la notation est échelonnée sur 0.5 point pour avoir une grille de 11 notes. La note finale attribuée résulte de la moyenne des deux techniciens ; l’écart des cas différents ne doit pas excéder 0,5 point, si non une deuxième appréciation est effectuée pour une mise au point.

 

Analyses statistiques 

 

Les résultats moyens du poids vif et de la note d’état corporel  et de leurs  variations pour chaque saison de mise bas et niveau de complémentation, sont comparés par une analyse de la variance utilisant le modèle linéaire général du logiciel SAS (2007). Le modèle utilise les effets de la période de mise bas, le niveau de traitement et l’interaction des deux. Les résultats moyens des performances des agneaux sont soumis aux mêmes traitements.

 

Résultats         

Effets sur le poids vif et la note d’état corporel

 

Les résultats moyens du poids vif et de la note d’état corporel  entre les différentes phases physiologiques, en fonction de la période de mise bas et du niveau de traitement sont représentés au tableau 1. La comparaison du poids vif et de la note d’état corporel  des deux périodes de mise bas révèle des différences significatives (P<0,01) pour toutes les phases physiologiques, avec un poids vif et une note d’état corporel  toujours plus élevés (P<0,01) pour la mise bas d’automne. Le niveau de traitement n’a pas eu d’effet significatif ni sur le poids vif ni sur la note d’état corporel  des brebis à la mise bas (52,5 ; 52,8 ; 52,9 kg ; 2,38 et 2,47 ; 2,54, respectivement pour le poids vif et la note d’état corporel  et pour le niveau de traitement: 0, 1 et 2).  En revanche, pour le reste des phases physiologiques, les valeurs du poids vif et la note d’état corporel  sont plus élevées (P<0,01) chez les brebis supplémentées : fin de complémentation: 46,5 ; 49,1 ; 49,6 kg et 1,79 ; 2,12 ; 2,25 ; sevrage: 37,9 ; 40,5 ; 41,4 kg et 1,42 ; 1,74 ; 1,90 ; tarissement 30 jours après le vêlage: 41,5 ; 44,3 ; 45,2 kg et 1,77 ; 2,12 ; 2,28 ; respectivement pour le poids vif et la note d’état corporel  et pour le niveau de traitement: 0, 1 et 2.


Tableau 1.  Effets de la période de mise bas (P=Printemps ; A=Automne) et du niveau de traitement  (0=0 ; 1=250g ; 2=500 g) sur l'évolution du Poids Vif (en kg) et de la Note d’état Corporel des brebis aux principales phases physiologiques

Phases physiologiques

Période de mise bas

Niveau de traitement

P

A

ETM

P

0

1

2

ETM

P

début de complémentation

poids vif

53,1a

56,4b

0,22

**

55,1a

54,7a

54,5a

0,27

ns

note d’état corporel

2,58a

2,89b

0,038

*

2,72a

2,73a

2,77a

0,047

ns

mise bas

poids vif

51a

54,5b

0,22

*

52,5a

52,8a

52,9a

0,27

ns

note d’état corporel

2,3a

2,62b

0,039

*

2,38a

2,47a

2,54a

0,048

ns

fin de complémentation

poids vif

47,2a

49,6b

0,21

*

46,5a

49,1b

49,6b

0,26

*

note d’état corporel

1,96a

2,15b

0,038

**

1,79a

2,12b

2,25b

0,047

**

sevrage

poids vif

39,0a

40,8b

0,24

*

37,9a

40,5b

41,4b

0,29

*

note d’état corporel

1,61a

1,76b

0,039

*

1,42a

1,74b

1,9c

0,047

**

Tarissement 30 jours après le vêlage

poids vif

43,3a

44,1b

0,23

*

41,5a

44,3b

45,2b

0,28

**

note d’état corporel

2a

2a

0,04

ns

1,77a

2,12b

2,28b

0,048

**

a, b, c : Les chiffres du même bloc de colonne suivis de lettres différentes sont significativement différents au seuil de 5% (p<0,05)

* : p<0,05 ; **p<0,001 ; ETM : erreur type moyenne


Pour une meilleure interprétation des résultats nous avons calculé et comparé les variations du poids vif et de la note d’état corporel  entre les principales phases (tableau 2).  Ce tableau montre qu’indépendamment de la complémentation (NT) et de la période de mise bas, toutes les brebis ont présenté une diminution des poids vif et des note d’état corporel  entre le début de complémentation et le sevrage.  Dans leur ensemble, ces pertes sont significativement plus élevées (P<0,01) chez les brebis de mise bas d’automne par rapport à celles de mise bas de printemps. Durant les périodes de complémentation (début de complémentation - mise bas et mise bas - fin de complémentation), les pertes de poids vif et de note d’état corporel  sont toujours significativement (P<0,01) moins élevées chez les brebis complémentées; il existe donc un effet positif du niveau de traitement.  Lorsque les brebis ne  reçoivent plus de complément et durant la période de fin de complémentation - sevrage, les pertes sont significativement (P<0,01) moins élevées chez les brebis ayant reçu le niveau de traitement 2.  Un mois après le sevrage (sevrage - Tarissement 30 jours après le vêlage), les 3 lots de brebis ont présenté une augmentation des poids vif et des note d’état corporel . La comparaison entre saisons a révélé que  les brebis de mise bas de printemps, ont gagné plus dans le poids vif et la note d’état corporel .  Les pertes cumulées de poids vif et de note d’état corporel  entre la mise bas et le sevrage sont significativement (P<0,01) plus élevées en automne par rapport au printemps (-13,6 kg vs -12 et -0,86 vs -0,68, respectivement pour le poids vif et la note d’état corporel ).  


Tableau 2.  Effets de la période de mise bas (P =Printemps ; A=Automne) et du niveau de traitement (NT : 0=0 ; 1=250g ; 2=500 g) sur les variations (V) du poids vif (en kg) et de la note d’état corporelle (note d’état corporel ) des brebis entre les principales phases physiologiques

Variations

Période de mise bas

Niveau de traitement

P

A

ETM

P

0

1

2

ETM

P

début de complémentation -mise bas

poids vif

-2a

-1,9b

0,037

*

-2,5a

-1,9b

-1,6c

0,046

*

note d’état corporel

-0,28a

-0,27a

0,016

ns

-0,33a

-0,26b

-0,23b

0,02

*

mise bas - fin de complémentation

poids vif

-3,8a

-4,8b

0,024

*

-6a

-3,7b

-3,3c

0,029

*

note d’état corporel

-0,38a

-0,48b

0,002

**

-0,6a

-0,37b

-0,33c

0,003

**

fin de complémentation - sevrage

poids vif

-8,2a

-8,8b

0,097

*

-8,6a

-8,6a

-8,2b

0,12

*

note d’état corporel

-0,34a

-0,39b

0,006

**

-0,37a

-0,37a

-0,35b

0,008

*

sevrage - tarissement 30 jours après le vêlage

poids vif

+4,2a

+3,2b

0,064

*

+3,6a

+3,8a

+3,8a

0,08

ns

note d’état corporel

+0,43a

+0,3b

0,008

**

+0,35a

+0,38a

+0,37a

0,098

ns

mise bas - sevrage

poids vif

-12a

-13,6b

0,1

*

-14,6a

-12,3b

-11,5c

-0,12

*

note d’état corporel

-0,68a

-0,86b

0,016

**

-0,96a

-0,72b

-0,63c

0,019

**

a, b, c : Les chiffres du même bloc de colonne suivis de lettres différentes sont significativement différents au seuil de 5% (p<0,05)

* : p<0,05 ; **p<0,001 ; ETM : erreur type moyenne


Effets sur les performances des agneaux

 

Les résultats moyens du poids vif des agneaux à la naissance, au sevrage et le gain moyen quotidien sont présentés au tableau 3.  Le poids vif à la naissance est significativement (P<0,01) plus élevé chez les agneaux nés en automne (A) par rapport à ceux nés au printemps (P) (3,48 vs 3,36kg, respectivement). Il existe un effet significatif (P<0,01) du niveau de traitement sur le poids vif à la naissance,  il est plus élevé chez les agneaux nés de brebis ayant reçu le niveau de traitement 2 (3,45 ; 3,41 ; 3,50 kg, respectivement pour le niveau de traitement: 0, 1 et 2). Le poids vif au sevrage des agneaux nés de brebis ayant reçu un supplément est significativement (P<0,001) plus élevé que celui des agneaux nés de brebis non supplémentées (17 ; 21,3 et 22,1 kg, respectivement pour le niveau de traitement: 0, 1 et  2).  De même, le gain moyen quotidien des agneaux  nés de brebis supplémentées est significativement (P<0,01) plus élevé que celui des agneaux nés de brebis non supplémentées (178 ; 234 ; 242 g,  respectivement pour le niveau de traitement: 0, 1 et  2).


Tableau 3.  Effets de la période de mise bas (A: automne, P: printemps) et du niveau de traitement des mères (NT : 0=0 ; 1=250g ; 2=500 g), sur les performances des agneaux. (poids vif à la naissance en kg; poids vif au sevrage en kg ; gain moyen quotidien: en g)

 

Période de mise bas

Niveau de traitement

P

A

P

ETM

0

1

2

P

ETM

poids vif à la naissance

3,36a

3,48b

*

0,026

3,45a

3,41a

3,5b

*

0,032

poids vif au sevrage

21,1a

19,2b

**

0,39

17a

21,3b

22,1b

**

0,473

gain moyen quotidien

231a

205b

**

4,69

178a

234b

242b

**

5,74

a, b, c : Les chiffres du même bloc de colonne suivis de lettres différentes sont significativement différents au seuil de 5% (p<0,05)  * : p<0,05 ; **p<0,001 ; ETM : erreur type moyenne


Pour les deux périodes de mise bas, le poids vif à la naissance des mâles est significativement plus élevé que celui des femelles (3,53 vs 3,43 kg  et 3,43 vs 3,29, respectivement pour A et P et pour les mâles et les femelles (Tableau 4). Quelle que soit la période de mise bas le poids vif au sevrage et le gain moyen quotidien des mâles sont significativement plus élevés que ceux des femelles : (20,34 ; 18,15 kg et 22,18 ; 20,07 kg ;  218 ; 191g et 243 ; 218 g, respectivement pour poids vif au sevrage et gain moyen quotidien ; pour les mâles et les femelles et pour la mise bas de A et de P).  


Tableau 4.  Effets de la période de mise bas (P : Printemps ; A : Automne) sur les performances des mâles (M) et des femelles (F): (poids vif à la naissance; poids vif au sevrage.

 

Sexe

Période de mise bas

A

P

ETM

P

M

F

ETM

P

M

F

M

F

poids vif à la naissance

3,48a

3,35b

0,023

**

3,53a

3,43a

3,43a

3,29b

0,033

ns

poids vif au sevrage

21,3a

19,1b

0,33

**

20,3a

18,2c

22,2 a

20,1b

0,47

ns

gain moyen quotidien

231a

207b

7,2

**

218b

191c

243a

218b

9,4

ns

a, b, c : Les chiffres du même bloc de colonne suivis de lettres différentes sont significativement différents au seuil de 5% (p<0,05) ; * : p<0,05 ; **p<0,001 ; ETM : erreur type moyenne

Discussion

Effets sur le poids vif et la note d’état corporel

 

En général les brebis maintenues en bonne condition durant l'année sont capables d'atteindre ou d'être près de leur potentiel de production (West et al 1991). Dans les régions difficiles avec de longues périodes de sécheresse, l'apport alimentaire du pâturage peut être déficient en énergie et en protéines. Pour maintenir les animaux en condition de production durant ces périodes, il parait nécessaire d'apporter un complément  riche en nutriments manquants dans le pâturage disponible. Les brebis en fin de gestation et en début de lactation ont des besoins croissants en nutriments et peuvent être sujettes à une sous alimentation durant ces périodes ou l'herbe manque en quantité et en qualité. Dans la présente étude, indépendamment de l’apport de complément et quelle que soit la période de mise bas, entre l'agnelage et le sevrage, toutes les brebis ont présenté des pertes de poids vif et de réserves corporelles.

 

Pour la mise bas d'automne (octobre), les brebis ont théoriquement reconstitué leurs réserves sur le pâturage de printemps et les chaumes de céréales. Elles arrivent en meilleures conditions corporelles à la mise bas. Cependant la période d'allaitement et de tarissement ont lieu durant une période (octobre-novembre-décembre) où la mobilisation des réserves est importante pour couvrir les besoins de lactation, vu que durant cette période, l'apport alimentaire est généralement insuffisant. L'apport de supplément a réduit relativement ces pertes. Malgré les conditions alimentaires durant cette période, les brebis ont quand même pu améliorer leur condition corporelle car les dépenses énergétiques sont réduites à l'entretien.

 

Pour la mise bas de printemps (mars), nous assistons à la même tendance dans les pertes, avec des niveaux relativement moins élevés. Ceci s'explique par l'amélioration des apports du pâturage en période de lactation (mars-avril-mai). L'apport de supplément s'est avéré nécessaire, puisque les brebis complémentées ont quand même mobilisé dans leurs réserves. Après le sevrage durant les mois de juin-juillet, la réduction des dépenses énergétiques permet aux brebis de mise bas de printemps de profiter des chaumes de céréales pour reconstituer en partie leurs réserves corporelles.

 

L'apport azoté du régime ingéré entre août et novembre, est inférieur à 5 % (de la MS) et celui ingéré entre septembre et février est compris entre 7 et 9 % (données personnelles non encore publiées), ces taux sont acceptables pour l'entretien, mais restent insuffisants pour des brebis en fin de gestation et en début de lactation, particulièrement pour la mise bas d'automne (Wildeus et al 1988). Dans cette étude, les brebis supplémentées en fin de gestation et en début de lactation ont présenté des diminutions plus faibles de leurs poids vif et de leurs réserves corporelles par rapport aux brebis non supplémentées. Ceci implique que malgré l'apport de complément durant les deux saisons de mise bas, le pâturage disponible dans cette région est de qualité insuffisante pour prévenir les pertes dans le poids vif et la note d’état corporel  des brebis.

           

Effets sur les performances des agneaux

 

Les agneaux nés de brebis complémentées ont un meilleur poids au sevrage,  ils ont gagné 4 à 5 kg de plus que les agneaux nés de brebis non supplémentées. Ceci peut être du en partie à une meilleure production laitière des brebis complémentées (Godfrey et Dodson 2003). D'autre part les agneaux de mise bas de printemps nés de brebis complémentées, qui étaient plus légers à la naissance, ont un meilleur poids au sevrage, ce qui peut s'expliquer par le fait qu'en plus des apports nutritifs de la complémentation, les brebis disposent d'un pâturage de meilleure qualité durant la période de fin lactation. Quelle que soient la période de naissance et le niveau de complémentation des mères, le poids vif à la naissance et au sevrage des mâles est toujours supérieur à celui des femelles.

 

Conclusions 

 

Références 

Dehimi M L Dib Y and Slimani A 2001 Management of Sheep Reproduction by using the Ram Effect in Mashreq-Maghreb Project Newsletter : Sidi Fredj and M'toussa Communities in Algeria  19: 28-30.

 

Godfrey R W and Dodson R E 2003 Effect of supplemental nutrition around lambing on hair sheep ewes and lambs during the dry and wet seasons in the U.S. Virgin Islands Journal of Animal Science 81: 587-593  http://jas.fass.org/cgi/reprint/81/3/587

 

Russel A J F, Doney J M and Gunn R G 1969 Subjective assessment of body fat in live sheep, Journal of Agricultural Science Cambridge 72: 451-454

 

SAS, Statistical Analysis System, 2007 SAS/STAT User's Guide Version 9.13. Cary, NC

 

West KS, Meyer H and Nawaz M 1991 Effects of differential ewe condition at mating and early post mating nutrition on embryo survival. Journal of Animal Science 69:3931–3938 http://jas.fass.org/cgi/reprint/69/10/3931

 

Wildeus S, Traugott K T, Wildeus, C and McDowell, L R 1988 Growth and lambing performance of hair sheep grazing native pastures during the dry season on St. Croix, Virgin Islands in Proceedings of the Caribbean Food Crop Society, St. Croix, USVI, pp 109–113



Received 25 December 2008; Accepted 9 March 2009; Published 1 June 2009

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