Livestock Research for Rural Development 21 (4) 2009 | Guide for preparation of papers | LRRD News | Citation of this paper |
Nous avons procédé à la caractérisation des conduites alimentaires ainsi qu’à la mesure des performances individuelles des brebis laitières Sicilo-Sarde durant la campagne (2005-2006) sur un effectif total de 804 brebis appartenant à 2 Unités Coopératives de Production Agricoles (UCPA) et 3 éleveurs privés de la région de Béja. En plus du calcul des performances moyennes (Production en période de traite : PT, durée de lactation : DL et production journalière :PJ) nous avons analysé les principaux facteurs de variation de la composition du lait en MG, MAT moyennant une analyse de la variance. Pour l’ensemble des exploitations étudiées l’alimentation est basée sur les fourrages verts, l’ensilage et le concentré (M1 : 2 exploitations) avec en plus, des fourrages secs (M2) et aussi du son (M3). D’autre part, la PT moyenne était relativement faible (85 kg), avec une PJ moyenne de 0,51 kg et une DL moyenne de 225 jours. La composition chimique du lait collecté durant toute la période de l’étude s’est caractérisée par des teneurs moyennes en MG et en MAT de 75 et 63,5 g/kg, respectivement.
Le mode d’alimentation intégrant le son (M3) semblait donner la plus importante (P<0,01) PT (en moyenne 100,2 l) en comparaison avec M1 et M2 qui permettaient des productions équivalentes (80 kg). Le mode d’alimentation M1 induisait le lait le plus riche (P<0,01) en MG (77,4 g/kg) alors que le mode M2 correspondait au lait le plus riche (P<0,01) en MAT (67,6 g/kg). Le lait des multipares était plus riche (P <0,05) en MG et en MAT que celui des primipares. Le lait le plus riche en MAT et en MG (P <0,05) correspondait aux brebis en 3ième lactation. La taille de la portée ne semblait pas affecter significativement la production et la composition du lait. En revanche, la durée d’allaitement avait un effet hautement significatif (P<0,01) sur le niveau de production, qui est le plus important dans le cas des périodes d’allaitement de 60j. Cependant les brebis dont la durée d’allaitement était de 75 jours avaient les teneurs en MG (P<0,05) et en MAT (P<0,01) les plus élevées. Enfin, le mode de sevrage n’a pas eu d’effet significatif sur la production laitière et la teneur en MAT, alors que ce facteur semble affecter la teneur en MG puisque le lait issu du sevrage brusque était plus riche en MG (P<0,01) que celui relatif au sevrage progressif.
Mots clés: brebis, composition du lait, facteurs de variation, Sicilo-Sarde, Tunisie
This investigation was carried out to study the milk yield and to characterize its composition and the main variation factors in Sicilo-Sarde ewes from the region of Béja (North of Tunisia, Sub-humid). Simultaneously, ewes feeding systems in the region were characterized. The study concerned 804 ewes from five farms during the season 2005-2006. For all the studied farms, feeding was based on oat silage, commercial concentrate and grazing (M1: two farms), plus hay or straw (M2: 2 farms) and also wheat bran (M3: one farm). Total milk yield during the milking period was about 85 L, with a daily production of 0,5 L. Milk composition during the same period was characterized averaged 75 and 63.5 g/Kg respectively for fat and protein.
The feeding system M3 seemed to induce the highest (P<0.01) milk production (100,2 L/ewe) comparatively with the tow others which were similar (80 L/ewe). By another hand, the feeding system (M1) gave the highest (P<0.01) content of fat (77.4g/Kg). While, M2 resulted in the highest (P<0.01) rate of protein (67.6 g/Kg). Results indicated that the lactation row affected milk production and composition (P<0.05). In deed, total milk yield decreased with ewe age (P<0.05). Fat and protein rates reached the maximum values at the third lactation (P<0.05). The 60 days-suckling type resulted in the highest milk production (P<0.01). While, the 75 days-suckling type induced the highest rates of fat and protein (respectively, P<0.05 and P<0.01). The modality of weaning had no significant effect on milk yield milk protein rate, but seamed to effect fat content (P<0.01).
Keywords: ewes, milk composition, Sicilo-Sarde, Tunisia, variation factors
En Tunisie, le cheptel ovin laitier est presque exclusivement constitué de la race Sicilo-Sarde, concentrée dans deux régions de l’étage bioclimatique subhumide : Béja et Bizerte. Dans ces zones, la pluviométrie n’est pas un facteur limitant pour la production fourragère et le développement des prairies naturelles. De plus, il existe déjà une tradition de transformation du lait de brebis et de consommation du fromage. Le cheptel qui compte environ 16 000 unités femelles (enquête non publiée réalisée auprès des éleveurs) est détenu essentiellement par les fermes du secteur organisé, à savoir les Unités Coopératives de Productions Agricoles (UCPA), les Agro-Combinats (AC) relevant de l’Office des Terres Domaniales (OTD), et les Sociétés de Mise en Valeur et de Développement Agricole (SMVDA) et en moindre importance par les éleveurs privés.
La Sicilo-Sarde se caractérise par une faible productivité laitière qui varie entre 60 et 120 kg/an (Moujahed et al 2008) , liée en grande partie à une conduite plutôt traditionnelle avec une exploitation de type mixte (lait et viande) caractérisé surtout par un faible niveau d’ alimentation et un mode de sevrage tardif. En effet, l’alimentation est basée sur le pâturage (chaumes, orge, parcours), avec un recours fréquent aux foins, aux pailles et aux concentrés pendant les périodes de soudure (Rouissi et al 2008). D’autre part, la production est souvent pénalisée par une longue période d’allaitement (3 à 5 mois) et une courte période de traite.
Au cours de la dernière décennie, cette race a commencé à avoir un regain d’intérêt auprès des organismes de développement et des éleveurs et ceci grâce à la politique des prix du lait et l’encouragement de la production agricole. Plusieurs travaux de recherche ont été réalisés, portant essentiellement sur l’amélioration des systèmes de production et la conduite de la reproduction et plus rarement sur la composition du lait (Djemali et al1995 ; Abdouli et Atti 1997 ; Moujahed et al 2004 ; Rouissi et al 2006, Moujahed et al 2008). L’objectif du présent travail est la caractérisation de la composition chimique du lait de la brebis Sicilo-Sarde dans la région de Béja en rapport avec les principaux facteurs de variation.
L’étude a concerné 5 exploitations de la région de Béja relevant du secteur organisé (UCPA et SMVDA) et privé. Les caractéristiques générales de ces exploitations sont récapitulées dans le tableau 1.
Tableau 1. Les différentes exploitations étudiées |
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Exploitation |
Type |
Région |
Effectif Sicilo-Sarde, U.F. |
Gnédil Semmen Ain chalou Nourredine Ben Youssef Kamel Bedouihech |
UCPA UCPA SMVDA Privé Privé |
Dar Chaban Béja Sud Béja nord Chgaga Naggachia |
136 141 210 134 183 |
Total |
|
|
804 |
U.F. : Unité femelle |
Collecte des données et méthodes expérimentales
Les documents de l’Office de l’Élevage et des Pâturages (OEP) et les registres de déclaration des naissances sont le support des données collectées à propos des troupeaux des exploitations inclues dans le programme de cette étude. Le numéro de lactation, le mois d’agnelage et la taille de la portée sont tous des paramètres identifiés pour chaque brebis. Par ailleurs, nous avons réalisé une enquête (campagne 2005-2006) portant essentiellement sur des données d’identification des éleveurs et des troupeaux, le mode de sevrage ainsi que les systèmes de conduite de la reproduction et de l’alimentation.
Les troupeaux étudiés sont inscrits au contrôle laitier officiel se basant sur des passages périodiques de 30 jours d´intervalle et assuré par l´OEP. Parallèlement à la réalisation de l’enquête (2005-2006), les quantités de lait individuelles sont enregistrées, avec le prélèvement d’un échantillon de lait issu de la traite de l’après-midi. Les échantillons sont acheminés sous froid (4°C) directement au laboratoire d’analyse de l’OEP à Béja, où ils sont conservés à une température de 4°C et analysés le lendemain pour les matières grasses (MG) et les matières azotées (MAT)
Avant l’analyse, les échantillons sont dilués avec de l’eau distillée à un pourcentage de 50%. Ils sont ensuite analysés pour les MG et les MAT à l’aide d’un appareil automatique (Milkoscan 4000). Ce dernier emploi un système infra-rouge compact. Les longueurs d’ondes utilisées sont comprises dans la gamme 2-10µm. Les résultats sont exprimés en g/kg de lait.
Nous avons estimé la production laitière totale selon la méthode de Fleishman (Ruiz et al 2000).
PLT = 1/1000 [P1.D1+∑
Di ((Pi+Pi+1)/2) +14.Pn ]
PLT : Production laitière en phase de traite (litres)
Pi :
Production mesurée à l’ième contrôle (ml)
Pn : Production mesurée à l’ nème contrôle (ml)
Di: Intervalle entre deux contrôles successifs
L’analyse les principaux facteurs de variation des paramètres relatifs à la production (production journalière : PJ, production totale PT et durée de lactation : DL) et la composition du lait en MG et en MAT a été réalisée à travers l’analyse de la variance utilisant la procédure GLM du système SAS (1985), selon le modèle:
Yijklm= µ + ETi + MSj + Pk +DAl + NLm + An + Eijklmn, avec :
µ : Moyenne générale,
ETi : Effet troupeau (i = 1,2,3,4,5),
MSj : Effet du mode de sevrage ( j = 1,2 progressif ou brutal),
Pk : Taille de la portée (k = 1, 2),
- 1 : 1 agneau simple
- 2 : 2 agneaux ou plus
DAl : Durée d’allaitement (l = 1, 2, 3, respectivement 45, 60 et 75 jours),
NLm : Numéro de lactation (m = 1, 2, 3, 4, 5),
An : effet mode d’alimentation (n= 1, 2, 3),
Eijklm : Erreur résiduelle.
Les niveaux des facteurs ont été comparés deux à deux moyennant le test Duncan.
Selon la nature et les périodes de distribution ou de pâturage des aliments, nous avons identifié trois modes d’alimentation (Tableau 2).
Tableau 2. Les modes d’alimentation identifiés |
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Exploitation Aliments |
UCPA Gnédil |
SMVDA |
Privé 1 |
UCPA Semmen |
Privé 2 |
Concentré |
210j |
210j |
210j |
210j |
230j |
Ensilage |
90j |
60j |
90j |
120j |
150j |
Fourrage verts |
150j |
180j |
180j |
210j |
180j |
Foin |
- |
- |
120j |
180j |
180j |
Paille |
- |
- |
120j |
150j |
90j |
Son de blé |
- |
- |
- |
- |
210j |
Mode d’alimentation |
A1 |
A1 |
A2 |
A2 |
A3 |
A1 : Basé sur le fourrage vert, l’ensilage et le concentré caractéristique de la SMVDA Ain Chalou et UCPA Gnédil. A2 : Basé sur le fourrage vert, l’ensilage et le concentré avec l’addition de fourrages secs appliqué dans l’UCPA Semmen et le privé 1. A3 : Uniquement utilisé chez le privé 2 et caractérisé par l’introduction en plus des fourrages secs du son de blé et du bersim comme verdure |
Les différents systèmes de sevrage appliqués au sein des troupeaux de l’étude sont présentés dans le tableau 3. Dans le cadre de l’amélioration du système de conduite de la race Sicilo- Sarde, les éleveurs qui laissaient les agneaux sous mère jusqu’à 4 à 5 mois ont essayé de raccourcir au maximum la période d’allaitement.
Tableau 3. Les différents modes de sevrage appliqués et les durées d’allaitement |
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Exploitation Systèmede sevrage |
UCPA Gnédil |
SMVDA |
Privé 1 |
UCPA Semmen |
Privé 2 |
Mode brusque |
|
× |
× |
|
|
Mode progressif |
× |
|
|
× |
× |
Durée d’allaitement 45j |
|
× |
|
|
|
Durée d’allaitement 60j |
|
|
× |
|
× |
Durée d’allaitement 75j |
× |
|
|
× |
|
Les résultats moyens des performances laitières et de la composition du lait sont présentés dans le tableau 4. La production laitière totale (PT) moyenne est relativement faible (84,75 kg), avec une production journalière (PJ) moyenne de 0,51 kg. Ces résultats sont dans la gamme de variation des valeurs présentées par Moujahed et al (2004) et Saadoun et al (2004), qui étaient respectivement de 68 et 86 kg),. La DL moyenne est de 225 jours. Cette valeur rejoint les résultats avancés notamment par Djemali et al (1995), Moujahed et al (2004), et Moujahed et al (2008) dans la région de Béja (respectivement, 238 ; 220 et 230 j).
Les teneurs moyennes du lait en MG et en MAT sont respectivement de l’ordre de 74g/l et de 63,5g/l. Ces taux sont proches des valeurs avancées par Abdouli et Atti (1997), Rouissi et al (2006) et Rouissi et al (2008) qui varient entre 61 et 75 g/kg pour la MG et de 54 à 65 g/kg pour les MAT. Ces valeurs se situent dans les normes moyennes généralement notées chez les races ovines laitières du bassin méditerranéen, notamment en Espagne où la teneur en MG est de l’ordre de 74,3 g/kg et en MAT de 54,6 g/ kg (Martinez et Castro 1972) et en France de l’ordre de 75,1 g/ kg en MG et 60g/ kg en MAT (Mahieu et Le Jaouen 1976).
Tableau 4. Résultats moyens des performances laitières et de la composition du lait |
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Variable |
Moyenne |
Ecart type |
P. laitière, kg |
84,7 |
38,8 |
P. laitière journalière, kg |
0,5 |
0,23 |
Durée d’allaitement, jour |
61,2 |
11,6 |
Durée de traite, jour |
164 |
34 |
Durée de lactation totale, jour |
225,3 |
35,3 |
MG, g/kg |
75,0 |
13,7 |
MAT, g/kg |
63,5 |
6,8 |
N= 804 brebis |
L’effet du troupeau sur les performances de production est présenté dans le tableau 3. La production laitière est significativement (P<0,01) plus élevée dans les fermes privées que dans les UCP et les SMVDA. Les teneurs en matières grasses et en matières protéiques évoluent inversement à la production laitière, c’est d’ailleurs le cas de l’UCPA Gnédil qui enregistre la plus importante teneur en MG alors qu’elle présente la plus faible production laitière. C’est en effet,
Tableau 5. Effet du troupeau sur la production et composition du lait |
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Privé1 |
Privé2 |
UCPA Semmen |
SMVDA |
UCPA Gnédil |
ESM |
|
|
|||||||
PLT**, kg |
83,5b |
100,2a |
79,4b |
85,1b |
70,1c |
16,8 |
|
Pj**, kg |
0,55a |
0,6 a |
0,50b |
0,50b |
0,41c |
0,1 |
|
DL**, jours |
211c |
230b |
229b |
213c |
247a |
14 |
|
MG**, g/kg |
84,3a |
70,6c |
68c |
74,2b |
82,2a |
5,3 |
|
MAT**, g/kg |
63,4b |
60,2d |
71,1a |
63,8c |
61,1c |
2,5 |
|
** : P<0,01 * : P< 0,05 NS : Non significatif, ESM : erreur standard de la moyenne. a, b, c : des lettres différentes sur la même ligne indiquent des valeurs différentes |
|
L’effet du mode d’alimentation est présenté dans le tableau 4. Le mode d’alimentation intégrant le son de blé (M3) semble induire la plus importante production laitière (100,2 l) en comparaison avec M1 et M2 qui étaient équivalents (80 l). L’introduction du son de blé dans M3, aurait permis de mieux équilibrer la ration (énergie et protéines) et par conséquent une meilleure expression du potentiel de production.
Le mode d’alimentation M1 semble induire le lait le plus riche (P<0,01) en MG (77,4 g/kg ) alors que le mode M2 correspond au lait le plus riche (P<0,01) en MAT (67,6 g/kg). Ce résultat, converge avec les résultats avancés par (Bocquier et Caja 1993) qui suggèrent que le taux butyreux a tendance à augmenter lorsque les animaux sont en déficit énergétique et mobilisent leurs réserves. En effet, le mode d’alimentation M1 comparé aux autres modes est le plus pauvre énergétiquement. En plus, en examinant les rations, on remarque que celles correspondant au mode M1 sont les plus riches en fibres, ce qui explique la teneur plus élevée en MG (Metge 1990).
Tableau 6. Effet du mode d’alimentation sur la production et la composition du lait |
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|
A1 |
A2 |
A3 |
ESM |
PLT**, kg |
79,2b |
81,4b |
100,2a |
21,9 |
Pj**, kg |
0,44c |
0,53b |
0,60a |
0,1 |
DL**, jour |
227a |
220b |
230a |
20,3 |
MG**, g/kg |
77,4a |
75,7a |
69,1b |
7,7 |
MAT**, g/kg |
62,4b |
67,6a |
59,4c |
3,4 |
** : P<0,01 ; * : P< 0,05 ; NS : Non significatif, ESM : erreur standard de la moyenne a, b, c : des lettres différentes sur la même ligne indiquent des valeurs statistiquement différentes |
Les résultats concernant l’effet du numéro de lactation sont présentés dans le tableau 7. On constate que la production laitière diminue avec le numéro de lactation (P<0,01). Cet effet est difficilement dissociable de l’âge des brebis. De plus, selon nos observations dans les fermes, on n’accorde presque pas d’importance à la progression de l’état corporel des brebis à travers les lactations. Le même résultat a été clairement constaté par Saadoun et al (2004).
Le lait des multipares était significativement (P <0,05) plus riche en MG et en MAT que celui des primipares. Le lait le plus riche (P <0,05) en MAT (64,9 g/kg) et en MG (78,7 g/kg) correspond aux brebis en 3ième lactation. Nos résultats sont contradictoires avec ceux de Torres-Hernandez et Hohenboken (1979), selon lesquels, l’âge n’a aucun effet sur la composition chimique du lait chez les brebis Cheviot, Dorset, et Romney croisés avec des béliers de la race Suffolk en Oregon au États-Unis
Tableau 7. Effet du numéro de lactation sur la production et la composition du lait |
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N°de lactation |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
ESM |
PLT**, kg |
98,9a |
90,5b |
79,9bc |
82,3bc |
74,6c |
16,7 |
Pj**, kg |
0,60a |
0,55b |
0,5c |
0,5c |
0,4c |
0,1 |
DL*, jour |
231a |
218b |
228a |
226ab |
218b |
15,3 |
MG*, g/kg |
75,2b |
74,1c |
78,7a |
76,5b |
74,7c |
5,5 |
MAT*, g/kg |
63,2c |
64b |
64,9a |
64,1ab |
63,6a |
2,8 |
** : P<0,01 ; * : P< 0,05 ; NS : Non significatif, ESM : erreur standard de la moyenne. a, b, c : des lettres différentes sur la même ligne indiquent des valeurs statistiquement différentes |
D’après les résultats illustrés dans le tableau 8, la taille de la portée ne semble pas affecter significativement la production laitière ni la composition chimique du lait. Ceci s’expliquerait par le fait que son impact est assez limité après le sevrage. En effet, la stimulation provoquée par la présence des jeunes qui est plus intense dans le cas d’allaitement de jumeaux, disparaît après le sevrage (Khaldi 1987). Ce résultat converge avec ceux trouvés par Ben Hammouda et Zitoun (1988) dans le cas de la même race.
Le taux de matières grasses marque une variation considérable en fonction de la taille de la portée, surtout avant le sevrage. Cependant, durant la période de traite, les taux de MG et d’MAT ne sont pas significativement différents pour les brebis bessonnières et les brebis unipares. Ces résultats vont dans le même sens que ceux présentés par Torres-Hernandez et Hohenboken (1979) et Snowder et Glimp (1991), qui affirment qu’ils n’existent pas de différences en ce qui concerne ces taux entre les mères des simples et celles des doubles, quelque soit le stade de lactation.
Tableau 8. Effet taille de la portée sur la production et la composition du lait |
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Taille de la portée |
1 |
2 et plus |
ESM |
PLTNS , kg |
86,8 |
83,7 |
26,27 |
PjNS, kg |
0,5 |
0,5 |
0,15 |
DLNS,jour |
227,9 |
228,1 |
23,66 |
MGNS ,g/kg |
75,5 |
76,2 |
9,76 |
MATNS,g/kg |
63,9 |
63,9 |
4,72 |
NS : Non significatif ; ESM : erreur standard de la moyenne. a, b : des lettres différentes sur la même ligne indiquent des valeurs statistiquement différentes |
L’effet de la durée d’allaitement est présenté dans le tableau 9. La production laitière est significativement (P<0,01) plus élevée à une durée d’allaitement de 60 jours (93,2 kg). Un sevrage plus précoce à 45 jours entraine une chute de 10 % (85,1 kg) alors qu’un sevrage tardif à 75 jours entraine une baisse plus importante de l’ordre de 20% de production (74,9 litres). Ces résultats rejoignent ceux avancés par Khaldi (1983) et Djemali et al (1995) qui suggèrent que cette différence est due essentiellement à la durée de traite qui est plus étalée lorsque les agneaux sont sevrés à un âge précoce.
La durée d’allaitement affecte significativement la composition chimique. Les brebis dont la durée d’allaitement était de 75 jours avaient les teneurs en MG (76,3 g/kg) et en MAT (66,8 g/kg) les plus élevées (respectivement P<0,05 et P<0,01). Ceci va dans le même sens que l’évolution opposée de la production laitière vis-à-vis de la composition du lait (Bocquier et Caja 2001).
Tableau 9. Effet de la durée d’allaitement sur la production et la composition du lait |
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Durée d’allaitement |
45 jours |
60 jours |
75 jours |
ESM |
PLT**, kg |
85,1b |
93,2a |
74,9c |
21,5 |
Pj**, kg |
0,5b |
0,6a |
0,4c |
0,13 |
DL**, jour |
213c |
222b |
238a |
19,6 |
MG**, g/kg |
72,8b |
75,3a |
76,3a |
7,9 |
MAT**, g/kg |
62,6b |
61,3c |
66,8a |
3,6 |
** : P<0,01 ; * : P< 0,05 ; NS : Non significatif, ESM : erreur standard de la moyenne. a, b, c : des lettres différentes sur la même ligne indiquent des valeurs statistiquement différentes |
Les résultats concernant l’effet du mode de sevrage sont consignés dans le tableau 10. Nous n’avons pas noté de différences significatives entre la production laitière dans le cas du sevrage brusque et du sevrage progressif. Par contre, ce facteur s’avère significatif pour la MG (P<0,01), puisque le lait issu du sevrage brusque était plus riche en MG (77 g/kg) que celui relatif au sevrage progressif (73,5 g/kg. D'autre part ce facteur ne semble pas affecter la teneur en MAT, ce qui est en concordance avec les résultats trouvés par Barillet et al (2002).
Tableau 10. Effet du mode de sevrage sur la production laitière |
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Mode de sevrage |
S1 (brusque) |
S2 (progressif) |
ESM |
PLTNS, kg) |
84,5a |
85a |
27,4 |
PjNS,kg) |
0,51a |
0,50a |
0,1 |
DL**, jour |
212b |
235a |
24 |
MG**, g/kg |
77a |
73,5b |
9,6 |
MATNS , g/kg |
63,1a |
63,9a |
4,7 |
** : P<0,01 ; * : P< 0,05 ; NS : Non significatif, ESM : erreur standard de la moyenne. a, b, c : des lettres différentes sur la même ligne indiquent des valeurs statistiquement différentes |
Il nous a été permis de conclure que quelque soit le mode d’alimentation, la production laitière est faible par rapport aux races d’origine ou aux brebis laitières du bassin méditerranéen. En plus quelque soit le mode d’alimentation, les apports alimentaires ne sont pas limitant, ceci semble suggérer un faible potentiel génétique des troupeaux étudiés. En revanche, la composition chimique du lait, notamment, la MG et les MAT se situe dans la grille des valeurs correspondants aux races laitières méditerranéennes.
Par ailleurs, le troupeau, le mode d’alimentation, le numéro de lactation, la durée d’allaitement et le mode de sevrage semblent être des facteurs affectant significativement la production et la composition du lait. Dans toutes les situations étudiées la composition du lait a évolué en sens inverse avec la production laitière. Toutefois, il est vivement recommandé de mesurer et de prendre en considération l’état corporel des brebis lors de l’analyse des facteurs de variation de la production et de la composition du lait. La volonté de la réhabilitation de la race sicilo-sarde en vue d’en maintenir la vocation d’origine, c’est à dire un système de production lait-fromage nécessiterait l’intensification du mode de gestion, notamment, l’alimentation et le mode de sevrage, en parallèle avec une amélioration génétique via un programme de sélection associé à des croisements avec les races d’origine.
Abdouli et Atti 1997 Amélioration de la production laitière ovine. Rapport de PNM, IRESA, Ministère de l’Agriculture.
Assenat L 1985 Laits et Produits Laitiers: Vache, Brebis, Chèvre”. F.M. Luquet (Editeur). Technique et Documentation Lavoisier, Paris, France.
Barillet F, Lagriffoul G, Such X, Caja G et Bocquier F 2002 Evolution et techniques d'élevage en brebis laitières.. Zaragoza : CIHEAM-IAMZ 2002. p. 85-115 : Options Méditerranéennes : Série B. Etudes et Recherches ; No 42 http://ressources.ciheam.org/om/pdf/b42/02600057.pdf
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Received 8 October 2008; Accepted 5 January 2009; Published 18 April 2009