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En Afrique, l'aviculture familiale est pratiquée par les communautés locales depuis des générations. Les volailles familiales représentent plus de 80% du cheptel total de volailles. Bien que souvent requérant très peu d'intrants, l'aviculture familiale contribue significativement à la sécurité alimentaire, à la lutte contre la pauvreté et au bien-être des aviculteurs généralement pauvres, surtout les femmes. Les volailles familiales jouent également un rôle important dans la vie religieuse et socio-culturelle des communautés locales. Cependant, les contraintes auxquelles fait face l'aviculture familiale sont liées à une mortalité élevée (due principalement à la maladie de Newcastle), au logement, à l'alimentation, à la commercialisation, à la formation, au crédit et à l'information.
Afin de lever ces contraintes et assurer un développement durable de l'aviculture familiale, il est essentiel de développer et d'exécuter des méthodes et stratégies appropriées de formation et de vulgarisation à l'intention aussi bien des aviculteurs que des vulgarisateurs, animateurs et communicateurs.
(Paper presented at the 3rd Workshop for Smallholder Poultry Projects in West Africa, 8-11 September 2003, Possotomé, Republic of Benin)
In Africa, family poultry have been kept by local
communities for many generations. These birds make up more than 80% of the
national poultry flock. Although generally requiring low levels of inputs,
family poultry contribute significantly to food security, poverty alleviation
and the well-being of the generally resource-poor family poultry producers,
especially women. Family poultry play also an important role in religious and
socio-cultural lives of local communities. However, constraints facing family
poultry production systems are related to high mortality (mainly due to
Newcastle disease), housing, feeding, marketing, training, credit and
information dissemination.
In order to remove these constraints enabling
a sustainable family poultry development, it is essential to develop and
implement appropriate methods and strategies for training and extension intended
for not only family poultry -keeping farmers but also extension workers and
communicators.
Keywords: Extension, family poultry, training
Les projections démographiques indiquent que la population humaine africaine passera de 820 millions en 2000 à 1181 millions en 2015 (Anonyme 1999a), soit un accroissement global de 44%. Cette forte croissance démographique est couplée à une baisse continue du niveau des revenus nets per capita dans la plupart des pays africains, rendant ainsi la situation alimentaire souvent assez problématique. Les volailles représentent une des alternatives pour nourrir la population africaine à croissance rapide. L'élevage des espèces à cycle court, comme les volailles, s'est développé dans le but de fournir à la population humaine des produits animaux de haute valeur nutritive et à bon marché. Ainsi, le cheptel africain de poulets est passé de 879 millions en 1989-91 à 1133 millions en 1998 (Anonyme 1999b). Plus de 80% du cheptel total de volailles est élevé dans les systèmes de production familiaux (Guèye et Bessei 1996), contribuant substantiellement à la production annuelle de viande et d'œufs en Afrique.
L'aviculture familiale est pratiquée en Afrique par les communautés locales depuis des générations. Tous les groupes ethniques semblent être impliqués dans l'aviculture familiale. En Afrique sub-saharienne, selon Guèye (1998), plus de 85% des familles rurales élèvent une ou plusieurs espèces aviaires, et plus de 70% des propriétaires de poulets sont des femmes, tandis que les pigeons appartiennent le plus souvent uniquement aux garçons. L'aviculture familiale constitue une importante composante de l'économie agricole et des ménages. Elle contribution également à une génération de revenus pour les petits producteurs généralement dotés de peu de ressources, particulièrement les femmes (Guèye 2002a). Les volailles familiales servent également de moyen d'accumulation de capital, et elles sont employées dans le système de troc dans les sociétés où il n'y a pas de circulation monétaire. Par ailleurs, elles sont étroitement liées à la vie religieuse et socio-culturelle (coqs utilisés comme sacrifices aux divinités, pratiques magiques utilisant les volailles ou leurs oeufs, les volailles ou leurs oeufs sont également utilisés dans les repas de fêtes pour accueillir un hôte de marque de la famille, cadeaux, coqs comme réveille-matin, etc.) de millions d'aviculteurs familiaux généralement démunis pour lesquels la possession de volailles assure des degrés variables d'exploitation durable et de stabilité économique. Cependant, les contraintes auxquelles fait face l'aviculture familiale sont liées à une mortalité élevée (dûe principalement à la maladie de Newcastle), au logement, à l'alimentation, à la commercialisation, à la formation, au crédit et à l'information. Pour lever ces contraintes et assurer un développement durable de l'aviculture familiale, il est essentiel de développer et d'exécuter des méthodes et stratégies appropriées de formation et de vulgarisation à l'intention aussi bien des aviculteurs que des vulgarisateurs, animateurs et communicateurs.
Malgré la contribution significative de l'aviculture familiale dans la sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté et le bien-être des populations locales, surtout chez les groupes vulnérables et dans les zones défavorisés d'Afrique, ce sous-secteur avicole ne reçoit pas toute l'attention qui doit lui être due puisque son importance n'est pas bien perçue par beaucoup de décideurs des politiques agricoles (y compris des spécialistes de l'élevage). Il convient de signaler que le terme 'sensibilisation' doit être préféré à celui de 'formation' lorsque des personnalités et des décideurs sont concernés.
Dès que les options de développement sont identifiées par le biais de la recherche, l'un des moyens de les disséminer largement et efficacement est de les inclure dans les programmes de formation aussi bien des aviculteurs familiaux que des vulgarisateurs, animateurs ou communicateurs. A cause d'inévitables lacunes dans les connaissances des aviculteurs du fait de leur manque d'expertise scientifique et de leur isolement (Sonaiya et al 1999), il est nécessaire de leur fournir des informations complètes et objectives sur tous les aspects des différents systèmes de productions avicoles. Les systèmes existants pour l'échange d'informations sont cependant assez informels et peu développés (Guèye 2003a). Tous les efforts doivent être entrepris pour s'assurer que les nouvelles innovations à introduire dans les techniques de gestion des exploitations avicoles soient couronnées de succès, puisque les échecs ne seront pas oubliés avant longtemps et sont susceptibles d'inhiber l'acceptation de nouvelles idées ou innovations. En outre, un développement durable en aviculture familiale requiert des améliorations à tous les niveaux (c.-à-d. cheptel, ménage et marché), et ces améliorations doivent être introduites progressivement afin de rehausser, à long terme, les niveaux des compétences aussi bien des aviculteurs familiaux que des vulgarisateurs, animateurs et communicateurs (Guèye 2002b; 2003a).
Bien que les femmes jouent un rôle clé dans l'entretien des volailles familiales, avec souvent l'aide des enfants, elles consultent les hommes avant de prendre des décisions concernant les volailles et les œufs (c.-à-d. consommation, vente, échange). Cependant, la gestion des exploitations avicoles, qui a tendance à être meilleure dans les grands cheptels, n'est généralement pas laissée uniquement aux femmes. En Afrique, tous les membres de la famille participent à la gestion des cheptels avicoles familiaux. Ainsi, avant de lancer et d'exécuter tout programme de formation et/ou de vulgarisation, il est essentiel de mener des actions de recherche visant à identifier les responsabilités particulières des différents membres de la famille ou de la communauté. Par exemple, une enquête au niveau de 150 ménages en zone périurbaine de Dakar (Sénégal) a révélé que les femmes sont plus impliquées dans l'alimentation et l'abreuvement des poulets, le nettoyage d'abris/poulaillers, le contrôle des pathologies aviaires, et la vente et l'achat des poulets et des œufs tandis que les hommes sont plus responsables de l'apport et de la construction d'abris/poulaillers. Les femmes et les hommes doivent être formés dans les domaines qui sont de leurs responsabilités respectives.
Par ailleurs, la formation en vulgarisation destinée aux dirigeants des services de vulgarisation et aux vulgarisateurs est essentielle afin de les aider à prendre des décisions pertinentes relatives aux buts, méthodes, stratégies et organisation de vulgarisation. Ainsi le personnel de vulgarisation pourra travailler efficacement. La formation en vulgarisation doit aborder les questions pertinentes relatives au processus de vulgarisation. Elle doit recueillir (par le biais de la recherche en vulgarisation) et intégrer, si possible, les connaissances existantes en aviculture familiale, y compris celles des aviculteurs familiaux. En outre, les vulgarisateurs qui envisagent de donner des conseils appropriés aux aviculteurs familiaux doivent non seulement comprendre le processus de vulgarisation mais également avoir des connaissances techniques adéquates dans les différents aspects des productions avicoles familiales.
La formation en aviculture familiale est une tâche difficile et qui prend du temps (Guèye 2002b; 2003a, b). Les raisons sont multiples. Les aviculteurs familiaux, surtout les femmes, ont tendance à ne parler couramment que des langues locales (c.-à-d. leurs langues maternelles et, dans certains cas, d'autres langues locales) et généralement ne peuvent pas écrire. En plus d'être illettrés, beaucoup d'entre eux ne savent également pas compter et n'ont aucune formation en gestion. Tous ces facteurs doivent être pris en compte pour décider des méthodes et stratégies de formation et de vulgarisation à adopter. Ainsi, des méthodes non-conventionnelles telles le théâtre, les groupes de discussions, les chansons et l'apprentissage à la tâche doivent être préférées, et les messages de vulgarisation à utiliser doivent être simples (Alders et Bagnol 2000; Guèye 2003a). Par contre les vulgarisateurs, animateurs et communicateurs, qui souvent savent lire et écrire, peuvent recevoir des supports didactiques écrits lors de leur formation. Au cours des sessions de formation, les thèmes à aborder doivent couvrir les domaines suivants: contrôle des pathologies aviaires, habitat et équipements d'élevage, gestion du cheptel, alimentation, amélioration génétique et commercialisation. De plus, il est recommandé de fournir aux aviculteurs familiaux des informations relatives aux traits comparatifs des deux types génétiques de volailles (locales et exotiques génétiquement améliorées) ainsi que leurs besoins respectifs d'élevage. Il est aussi souhaitable de faire acquérir aux vulgarisateurs, animateurs et communicateurs des connaissances de base sur les particularités anatomiques et physiologiques des volailles.
Puisque les aviculteurs familiaux, surtout les femmes, ont beaucoup d'autres activités (Kitalyi 1998; Guèye 2003b), les sessions de formation et les réunions doivent être courtes et fréquentes. Elles doivent être prévues pendant les périodes et jours où les femmes n'ont pas beaucoup d'autres obligations, même si l'exercice est une véritable gageure. En outre, la formation en aviculture familiale doit être combinée à des campagnes pour l'élimination de l'analphabétisme, à chaque fois que c'est possible.
La formation des aviculteurs familiaux doit, de préférence, être conduite au niveau de l'exploitation avicole. Le concept des 'Farmer Field Schools' (FFS) 'Ecoles Paysannes de Terrain' est entrain d'être de plus en plus adopté (LEISA Magazine 2003). Les vulgarisateurs, animateurs et communicateurs peuvent toutefois être formés dans des centres de formation spécialisés avec des exercices pratiques sur le terrain. Par ailleurs, les artisans locaux devraient être conseillés ou formés à la fabrication de petits équipements d'élevage, tels les mangeoires et les abreuvoirs, en utilisant des matériaux locaux disponibles ou facilement disponibles.
Bien que les femmes et les enfants doivent être les groupes cibles lors de sessions de formation, il est recommandé que toute la famille ou des groupes particuliers intéressés puissent également être formés. Cependant, au cas où toute la famille est à former ensemble, il est important de veiller à ce que les femmes participent et s'expriment de la même manière que les hommes. Parfois, il est plus approprié de former les hommes et les femmes séparément, surtout qu'ils ont habituellement différents rôles socioculturels au sein des ménages et de la communauté locale. Mais ceci, évidemment, dépend du contexte socioculturel et religieux. Former les aviculteurs familiaux en groupes améliore l'apprentissage en permettant aux stagiaires de s'encourager et de se motiver mutuellement et, en tant que groupes sociaux, ils ont à répondre l'un vis-à-vis de l'autre pour mettre en exécution les pratiques et innovations acquises dans le domaine de l'élevage avicole amélioré. Le travail de vulgarisation est plus facile parce que chaque stagiaire devient un agent de vulgarisation pour sa communauté. En outre, la mise sur pied de coopératives d'aviculteurs familiaux, à chaque fois que c'est possible, facilitera leur formation dans l'intention d'améliorer leurs compétences.
Les aviculteurs familiaux apprennent habituellement le plus souvent de leurs collègues (Rushton et Ngongi 1998; Guèye 2003a; Guèye et Bessei 2003), comme le dit le dicton Batabwa (un groupe ethnique africain) "l'intelligence est un fruit ramassé dans le jardin du voisin." Par conséquent, des fermes pilotes peuvent servir d'exemples à copier par les populations locales. Cependant, lorsque l'approche des fermes pilotes est adoptée pour la vulgarisation, il convient de veiller particulièrement à ce que les modèles à choisir soient accessibles au plus grand nombre parmi les populations villageoises ou suburbaines. Les unités pilotes d'élevage de poulets qui sont trop ambitieuses en rapport avec les coûts de construction, d'équipements et de main d'œuvre pourraient décourager les voisins. Il doit également être gardé à l'esprit que des unités avicoles pilotes prestigieuses pourraient susciter la convoitise des hommes alors que d'ordinaire ce sont les femmes et enfants qui s'occupent des volailles. C'est pourquoi, il doit être discuté, dès le début, pour aboutir à un accord selon lequel ce sont les femmes qui sont en charge du projet et de ses produits de manière à éviter un impact négatif sur la situation des femmes. Le choix des aviculteurs pilotes doit être mené avec une grande minutie. Les futurs aviculteurs pilotes doivent montrer un intérêt et quelques compétences en élevage avicole et doivent être disposés à partager le savoir-faire particulier avec leurs voisins. Si possible, la désignation des aviculteurs pilotes doit recueillir l'approbation de l'ensemble de la communauté locale.
Fondamentalement, quatre systèmes de productions avicoles peuvent être distingués (Guèye 2003a; Guèye et Bessei 2003). Il s'agit de l'élevage en plein air ou basse-cour non-améliorée, l'élevage en basse-cour améliorée, le système d'élevage semi-intensif et le système intensif à petite échelle (Tableau 1). Tous les systèmes évoqués plus haut peuvent être rencontrés en aviculture familiale, sauf le système intensif. Dans les très rares cas où le système d'exploitation intensif est pratiqué en aviculture familiale, l'option à petite échelle est adoptée. Il n'y a aucun doute que l'adoption d'un ou de plusieurs système(s) de production est largement déterminée par la disponibilité de ressources et d'intrants (p.ex. volailles génétiquement améliorées, provendes, vaccins, produits vétérinaires, logement, équipements et temps/attention). Ainsi, le plus grand nombre d'aviculteurs familiaux adoptent les systèmes d'élevage suivants: plein air, basse-cour améliorée, et semi-intensif, dans l'ordre décroissant. Par exemple, une enquête menée par Mandiamy (2002) au niveau de 150 ménages en zone périurbaine de Dakar (Sénégal) a révélé que les systèmes d'élevage pratiqués ont été les suivants: élevage en plein air (dans 84,6% des ménages) et basse-cour améliorée (15,4%). Néanmoins, il convient de signaler que les différents systèmes de'élevage se chevauchent fréquemment.
Tableau 1. Effets de divers types d’améliorations dans les systèmes de production sur la productivité des poulets | |||
Système de production de poulets |
Nombre d’œufs/ |
Nombre de |
Nombre d’œufs pour consommation, |
1. Système d’élevage en plein air ou basse-cour non-améliorée ‘free-range system or unimproved backyard system’: divagation, pas de distribution régulière d’eau ou d’aliment, abris nocturnes rares ou médiocres. |
25-35 |
2-3 |
0-5 |
2. Système d’élevage en basse-cour améliorée ou ‘improved backyard system’: distribution régulière d’eau, alimentation complémentaire, abri amélioré, soins pour les poussins dans les premières semaines d’âge, vaccination contre la maladie de Newcastle et les autres pathologies aviaires (p.ex. variole, choléra, maladie de Gumboro, coccidioses), si nécessaire, et traitement contre les parasites. |
40-100 |
5-12 |
15-50 |
3. Système semi-intensif ou ‘semi-intensive system’: comme en 2. ci-dessus avec des races génétiquement améliorées et des rations équilibrées. |
160-180 |
25-30 |
50-60 |
4. Système intensif à petite échelle ou ‘small-scale intensive system’: comme en 3. avec d’autres améliorations dans les conditions générales d’élevage. |
180-240 |
- |
180-240 |
Source: Adapté de Guèye et Bessei (2003) |
Afin de transférer efficacement du savoir-faire technique aux aviculteurs familiaux dans le but d'améliorer leurs connaissances et leurs capacités à innover, il est essentiel d'évaluer le niveau d'intensification de chaque groupe d'aviculteurs. Les contenus des messages de vulgarisation doivent en effet être en rapport avec le(s) système(s) de production adopté(s) par les aviculteurs (Figure 1). Il doit être donné aux aviculteurs des opportunités pour faire des choix quant aux options de développement, par exemple, en passant du système d'élevage en plein air au système semi-intensif voire au système intensif à petite échelle, lorsque les ressources et intrants nécessaires (c.-à-d. logements, cages, provendes, volailles génétiquement améliorées, vaccins, produits vétérinaires, équipements et temps/attention) leurs sont disponibles ou accessibles et que la vente des œufs et de la viande est assurée.
Figure
1. Modèle de transfert d’innovations aux aviculteurs familiaux selon le
niveau d’intensification (Guèye et Bessei 2003)
Par ailleurs, dans les zones où une intensification des productions avicoles a lieu, les fermiers les plus influents sont ceux qui ont expérimenté de nouvelles pratiques d'aviculture et les ont adaptées au contexte local. C'est pourquoi, il est recommandé d'encourager les personnes éduquées à initier l'élevage avicole comme une occupation secondaire, menée au niveau familial en exploitant des cheptels avicoles moyens (Guèye 2002b).
La vulgarisation demeure le moyen le plus significatif par lequel les fermiers reçoivent des informations et des connaissances sur de nouvelles technologies (Rushton et Ngongi 1998; Guèye 2003a). Par rapport à la planification, il est essentiel d'identifier le(s) but(s) de tout programme de vulgarisation, son(ses) groupe(s) cible(s), les contenus des messages à délivrer, les méthodes à utiliser et l'organisation exécutante. La Figure 2 illustre le rôle du service de vulgarisation, de l'agent de vulgarisation et de l'animateur ou communicateur dans la circulation des informations et des connaissances pour une aviculture familiale durable. Les leçons, expériences et résultats (les succès mais également les échecs) obtenus à partir de projets de développement en aviculture familiale doivent être pris en compte lors de la formation des différents acteurs du sous-secteur. Ces informations et connaissances permettront aux aviculteurs familiaux d'apporter des changements appropriés dans la gestion de leurs exploitations avicoles familiales.
Figure 2. Circulation recommandée des informations et connaissances pour une aviculture familiale durable
Les services de vulgarisation dans la plupart des pays africains, lorsqu'ils existent, ne sont souvent pas efficaces et ne s'intéressent le plus souvent pas au sous-secteur de l'aviculture familiale. Selon Bessei (1989) et Guèye et Bessei (2003), une vulgarisation spécialisée en aviculture familiale au niveau de l'exploitation est uniquement efficace si elle est combinée à d'autres interventions telles en recherche, formation dans la gestion de l'exploitation avicole, fourniture d'intrants et de crédits de même qu'en commercialisation des volailles et de leurs produits. Il peut être enseigné aux aviculteurs comment exploiter leurs volailles de la manière la plus rentable possible, de même que comment s'organiser eux-mêmes en coopératives ou organisations de producteurs.
Par ailleurs, des cours de formation en aviculture
familiale, par le biais de cours de recyclage et de voyages d'études, doivent
être organisés sur une base régionale. Ces cours doivent promouvoir la
participation active des aviculteurs familiaux mais également des autres
travailleurs (c.-à-d. vulgarisateurs, animateurs, communicateurs,
planificateurs, décideurs, etc.) impliqués ou intéressés dans le sous-secteur de
l'aviculture familiale.
Le sous-secteur de l'aviculture familiale représente la
base sur laquelle un sous-secteur de l'aviculture semi-industrielle bien adapté,
rentable et durable pourrait être progressivement développé. Un développement
durable de l'aviculture familiale requiert toutefois une dissémination de
nouvelles informations, des innovations et du savoir-faire technique par des
méthodes et des stratégies appropriées de formation et de
vulgarisation.
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Received 25 September 2003; Accepted 17 November 2003